Etude sur les variations morphologiques du corps du fémur dans l espèce humaine - article ; n°1 ; vol.4, pg 111-144
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1893 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 111-144
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1893
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

L. Manouvrier
Etude sur les variations morphologiques du corps du fémur dans
l'espèce humaine
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 4, 1893. pp. 111-144.
Citer ce document / Cite this document :
Manouvrier L. Etude sur les variations morphologiques du corps du fémur dans l'espèce humaine. In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 4, 1893. pp. 111-144.
doi : 10.3406/bmsap.1893.5420
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1893_num_4_1_5420— VARIATIONS DU FEMUR 141 MANOUVRIER.
civilisation n'entrera définitivement dans ces régions que
lorsqu'ils n'y seront plus.
L'un des Secrétaires,
Gapitan.
Etude sur les- variations morphologiques du corps du fémur
dans l'espèce humaine (1).
PAR L. MANOUVRIER.
I.
CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES.
Dans plusieurs mémoires précédents (2), j'ai étudié divers ca
ractères du tibia et du fémur qui se rencontrent principalement
et au degré maximum sur des ossements humains préhistori
ques : la pîatycnémie, la rétroversion de la tête du tibia et la pla-
tymèrie. La conclusion générale de ces études successives a été
que ces différentes variations morphologiques, encore plus ou
moins fréquentes chez certains peuples sauvages et, à un degré
moindre, chez un certain nombre d'Européens modernes, ne
représentent point comme on l'avait pensé tout d'abord, de sim
ples survivances anatomiques transmises par l'hérédité atavi
que; qu'elles se rattachent toutes à des causes physiologiques
ordinairement connexes, liées à un genre de vie et à diverses con
ditions extérieures susceptibles d'exagérer ou de modifier dans
sa forme le travail des membres inférieurs.
Le lien qui relie entre elles et réunit dans une interprétation
(1) De la 2° séance d'octobre 1892.
(2) La pîatycnémie chez l'homme et les anthropoïdes. (Mémoires de la
Soc. d'anthr. de Paris. t° série, t. III).
La rétroversion de la tête du tibia et l'attitude humaine à l'époque qua
ternaire. (Ibidem, t. IV.
La platymèrie. (C.-R. du Congrès internat, d'anthr. préhistor. Paris SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1893 112
générale les conclusions obtenues séparément à propos de cha
cun des caractères étudiés, n'est pas le produit artificiel d'une
vue à priori à laquelle aurait été adaptée chaque explication en
particulier. La vue d'ensemble qui apparaît clairement aujour
d'hui, n'a nullement été un point de départ, et ce n'est que
progressivement qu'elle s'est dégagée, car chaque explication
a dû être préparée par un supplément de description et d'i
nformation considérable; et puis chacun des caractères étudiés
a été produit par un mécanisme tout spécial qui était loin
d'apparaître aux yeux de prime abord, ainsi qu'en témoigne
3a diversité des interprétations proposées par les auteurs.
On pouvait sans doute supposer à priori que, si le pilastre
fémoral était l'indice d'un développement supérieur de certains
muscles de la cuisse, comme on l'a toujours pensé, ce dévelop
pement supérieur ne devait pas être isolé. D'autres muscles du
membre inférieur avaient dû partager la suractivité des
profonds de la cuisse, et les traces devaient s'en retrouver sur
le tibia et le péroné.
L'accentuation des cannelures de ce dernier os était déjà un
indice en ce sens, mais d'autre part un caractère coexistant
avec le pilastre fémoral et les cannelures du péroné, la platyc-
némie, semblait être au contraire le signe d'un faible dévelop
pement des muscles de la jambe. Cette contradiction portait
naturellement à recourir â l'influence de la race et à l'at
avisme, car l'Hérédité semble avoir succédé à la Nature comme
base d'explication des faits biologiques incompris.
Cependant je remarquai sur les tibias platycnémiques, l'agran
dissement manifeste et parfois énorme d'une surface d'inser
tion musculaire, celle du tibial postérieur, sans trace de dimi
nution d'aucun autre muscle. Par ce fait la contradiction
rappelée ci-dessus cessait d'exister. Dès lors, la profondeur des
cannelures du péroné, la platycnémie et la saillie du pilastre
fémoral, généralement accompagnées d'une courbure plus ou
moins prononcée du fémur, paraissant résulter mécaniquement
d'un travail excessif, il existait déjà un ensemble de faits con
vergents d'après lesquels la suractivité du membre inférieur
devait être prise comme base commune de l'interprétation des
caractères ostéologîques des races ancestrales de l'Europe. Cette
base se trouvait élargie pur la considération des difficultés do — VARIATIONS DU FÉMCR 413 MANOUVRIER.
terrain, dans des pays montagneux, accidentés, privés de routes
et où l'attitude de la marche devait., différer nécessairement de
celle qu'adoptent très généralement les Européens actuels. Cette
considération étant jointe à celle du surmenage musculaire
imposée par la vie de chasseur besoigneux, l'interprétation que
j'ai donnée de la rétroversion de la tête du tibia se trouve liée
à celle des caractères précédents.
L'interprétation de la platymèrie par l'agrandissement de la
surface d'insertion du faisceau antérieur du muscle crural s'y
relie plus directement, si bien que l'on pourrait prévoir aujour-
jourd'hui sans beaucoup de hardiesse la découverte, sur les
squelettes préhistoriques, de nouveaux caractères en rapport
avec la suractivité musculaire.
J'ai déjà fait observer que la démonstration de la suractivité
d'un seul muscle de la jambe ou de la cuisse, servant à la marc
he, rendait à peu près certaine la suractivité de la plupart
des muscles du membre inférieur. De même la suractivité de
ce membre a dû s'accompagner presque nécessairement de celle
de la plupart des muscles du corps tout entier.
Une fois trouvée une interprétation applicable à un certain
nombre de^caractères anatomiques et les rattachant à une com
mune base physiologique, non seulement cette interprétation
se trouve corroborée par la possibilité même de son extension,
mais encore elle peut devenir un bon guide pour découvrir de
nouveaux caractères physiologiquement liés aux précédents et
parla même susceptibles d'une explication analogue. Ainsi
a^t-il été de l'attitude bipède pour l'explication de nombreux
caractères humains. Le mécanisme de la formation des carac
tères n'en reste pas moins un problème toujours spécial pour
chacun d'eux et parfois très difficile à résoudre.
IL
LE PILASTRE FÉMORAL.
Je m'occuperai principalement de cette variation de la dia-
physe fémorale décrite sous le nom de fémur à colonne ou à
pilastre. Elle est liée, comme on le verra, à divers autres carac
tères de la diaphyse du fémur dont plusieurs n'ont pas été 114 SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1893
décrits ou expliques et dont l'interprétation sera donnée en
même temps que celle delà saillie pilastrique.
Examinons la section transversale de la partie moyenne de
la diaphyse fémorale, et prenons comme type à opposer au
type humain, le fémur du gorille, cet anthropoïde étant le plus
rapproché de l'homme par sa taille.
La diaphyse du fémur, chez le gorille, est aplatie d'avant en
arrière tandis que chez l'homme elle est prismatique avec un
bord postérieur plus ou moins saillant, mais toujours bien
marqué.
La section transversale de la partie moyenne de la diaphyse
fémorale est à peu près elliptique chez le gorille tandis que,
chez l'homme, cette section affecte à peu près la forme d'un
triangle à angles latéraux arrondis.
Il suffit d'examiner un fémur humain et un fémur de gorille
pour voir que cette différence est due essentiellement à la pré
sence, chez l'homme, d'un« saillie verticale po

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