Études sur la natalité dans le canton de Fouesnant (Finistère). - article ; n°1 ; vol.1, pg 616-635
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1890 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 616-635
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1890
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Arsène Dumont
Études sur la natalité dans le canton de Fouesnant (Finistère).
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 1, 1890. pp. 616-635.
Citer ce document / Cite this document :
Dumont Arsène. Études sur la natalité dans le canton de Fouesnant (Finistère). In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, IV° Série, tome 1, 1890. pp. 616-635.
doi : 10.3406/bmsap.1890.3444
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1890_num_1_1_3444616 SEANCE DU 17 JUILLET \ 890.
sion. Cette particularité s'explique, je le crois du moins, par
le fait que, alors que l'argile était encore à l'état de pâte, on
aura déposé dessus une pierre ou une planche qui aura em
pêché que les heurts ne se produisent et qui, de cette façon,
aura préservé l'argile de toute impression. On ne saurait pré
ciser si ce revêtement était placé à la partie supérieure de la
hutte, partie s'élevant au-dessus du sol, ou à la partie infé
rieure, la vraie habitation, en partie enterrée.
A ce sujet, un dernier renseignement. Dans certains
endroits, en Roumanie et ailleurs en Orient, il existe encore
de ces habitations sous terre que l'on appelle en roumain
bordèi. Je pourrai vous donner des indications détaillées sur
les bordéi dans une prochaine séance.
Note soi' une découverte préhistorique ;
PAR И. DON ŠIMONI.
Dans lapremière semaine de juin, j'ai pu exhumer un squel
ette à peu près complet, enterré à dix mètres au sud du
dernier fond de cabane néolithique.
Ce squelette avait la tête placée à l'orient, les pieds à
l'occident. Une poterie se trouvait à droite delà tête,
Je ne mentionne cette découverte que pour prendre date,
car M. Adrien de Mortillet, qui regarde cette sépulture comme
pouvant remonter à l'époque du bronze, se réserve d'en faire
l'objet d'une communication ultérieure.
Étude sur la natalité dans le canton de Fouesnant1
(Finistère) ;
PAR M. ARSÈNE DUMONT.
(Lu par M. Letourneau.)
Ill I
RÉSISTANCE DU SEXE MASCULIN AUX INFIRMITÉS ET A LA MORT.
Le canton de Fouesnant a présenté, pendant les dixannées
écoulées de 1858 à 1867, 2 752 naissances, dont 1416 mascu-
1 Voir, pour le commencement de cotte communication, la séance du
IS mai, p. 415. — SUR LA NATALITÉ DE FOUESNANT. 617 DUMONT.
lines et 1636 féminines. C'est-à-dire que les naissances fémi
nines étant 100, les naissances masculines sont 105 99, tout
près de 106.
Mais cet excédent n'est pas uniforme. Dans deux communes
sur six (car La Forêt n'était pas encore séparée de Fouesnant),
Bénodet et Pleuven, ce sont les naissances féminines qui
sont les plus nombreuses; quand elles sont 100, les naissances
masculines sont seulement 90,3. L'excédent en faveur du sexe
masculin est naturellement d'autant plus considérable dans
les autres communes; quand les naissances féminines y
sont 100, les naissances masculines s'élèvent à 110,1.
Le tableau L (p. 435) indique le nombre des naissances
mâles pour chaque année depuis 1858 jusqu'à 1867 inclus,
le nombre des conscrits que chaque année a fournis vingt
ans après et le nombre des exemptés pour infirmités de toute
nature. Il a deux objets : 1° Faire voir le rapport des ré
formés au nombre des conscrits; 2° montrer ce que devient
dans ce canton, au bout de vingt ans, la procréation mâle de
chaque année, combien sont décédés, combien sont inva
lides, combien sont devenus des hommes sains et vigoureux.
1° Rapport du nombre des réformés au nombre des conscrits.
— Ce rapport est de 25 pour 10Э, soit un quart. La sévé
rité croissante des conseils de revision pour l'admission des
hommes a sensiblement accru la proportion des réformés
dans les trois dernières années de la décade étudiée. Elle
s'élève même, en 1865, à 37,33 pour 100. Cependant, dans
l'ensemble des dix années, elle reste faible, surtout quand
on se rappelle que, dans tel département beaucoup plus
riche et plus prospère, la Seine-Inférieure, par exemple,
47 pour 100 des conscrits sont atteints d'infirmités les ren
dant impropres à tout service armé1.
A Fouesnant, sur 780 jeunes gens examinés, de 1858 à 1867,
par les conseils de revision, 195 seulement ont été déclarés
1 Docteur Chervin, Géographie médicale delà Seine-Inférieure, dans les
Comptes rendus de l'Association pour l'avancement des sciences, Ie spssion,
p. 734. SÉANCE DU П JUILLET 1890. 618
impropres au service armé. Les causes de réforme ont été
les suivantes :
Affections des membres ,.. 61 = 7,82%
(dont pieds plats 'ou déviés : 29=s3,70)
Faiblesse de constitution................ 18 = 2,30
Affections de la vue 16 = 2,05
Défaut de taille 14 = 1,79
Varices 14 = 1,79
Scrofule 1 0 = 1 ,9.8
Hernie 10 = 1,28
Rachitisme 7 = 0,89
Gibbosité 6=0,77
Arrêt de développement 6 = 0,77
Varicocèle 6= 0,77
Bégaiement 5r=0,64
Divers 22
II est à noter qu'un grand nombre de ces réformés ont été
renvoyés dans le service auxiliaire. Une taille peu élevée,
des pieds plats ou déviés, un index rigide, une jambe boi
teuse, un bras mal remis par les rebouteurs, s'allient fort
bien avec une santé florissante et ^n'empêchent un homme ni
de contracter utilement mariage, ni de travailler pour sub
venir aux besoins de sa famille. Cette rectification faite, on
peut évaluer les non-valeurs parmi les hommes de vingt ans
à 15 ou 16 pour 100 tout au plus.
Le nombre des hommes réformés pour faiblesse de consti
tution est de 2,30 pour ICO seulement, tandis que, dans la
Seine-Inférieure, il s'élève à 21,91. D'où cette conséquence
instructive que le canton de Fouesnant, avec sa natalité
exubérante, sa nourriture principalement composée de
bouillies et de végétaux, a dix fois moins de faiblesse de cons
titution que la Seine-Inférieure, où la natalité est beaucoup
moindre, la richesse plus considérable, aussi bien que la
consommation en vin et en viande fraîche.
Une explication de ce fait se présente tout d'abord qui
doit être écartée. De même que les populations les moins
fécondes présentent souvent néanmoins une minorité de
familles ayant chacune un grand nombre d'enfants, de même — SUR LA NATALITÉ DE FOUESNANT. 619 DUMONT.
aussi, étant donnée la grande inégalité des fortunes, les
collectivités les plus riches ne sont pas celles qui ont le
moins de misérables.
Mais cette explication n'est tout au plus que partielle. Il
est certain que la misère ne peut être invoquée comme cause
pour la généralité des réformés, c'est-à-dire pour la moitié
des jeunes gens de Seine-Inférieure. En outre, il est à remar
quer que près de 15 pour 100 des conscrits dece départe
ment sont réformés pour carie dentaire, tandis qu'il n'en
existe pas un seul cas parmi ceux du canton de Fouesnant.
De là résulte d'abord qu'il faut bien admettre à l'actif de
ces derniers une réelle supériorité physiologique ; en second
lieu, que cette supériorité est très compatible, au moins
pour des hommes vivant exclusivement de la vie des muscles,
avec un régime très médiocre et presque entièrement végétal.
2° Rapport du nombre des naissances mâles au nombre des
réformés et des décédés. — Pour fournir 583 hommes de vingt
ans en état de porter les armes, il faut, dans notre canton,
1 416 naissances mâles. Le déchet comprend 636 morts et
195 réformés. Mais ces chiffres ne sont pas rigoureusement
exacts. D'abord, sur 193 réformés, il y en a au moins 70 dont
la valeur physiologique n'est que médiocrement affectée par
leurs infirmités. D'autre part, le canton ayant, au moins pen
dant les cinq premières années de la décade étudiée, reçu
moins d'immigrants qu'il n'a exporté d'émigrants i, le chiffre
de 636 décédés est certainement trop fort.
Tout aproximatifs qu'ils soient, ces résultats peuvent
cependant donner lieu à

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