Évolution future de l'emploi en France (1960-1970) - article ; n°2 ; vol.15, pg 211-222

Roland Pressat

Description

Population - Année 1960 - Volume 15 - Numéro 2 - Pages 211-222
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: POPULATION0
• Publié le: 01 janvier 1960
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
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Extrait

Roland Pressat
Évolution future de l'emploi en France (1960-1970)
In: Population, 15e année, n°2, 1960 pp. 211-222.
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Pressat Roland. Évolution future de l'emploi en France (1960-1970). In: Population, 15e année, n°2, 1960 pp. 211-222.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1960_num_15_2_6599FUTURE ÉVOLUTION
DE L'EMPLOI EN FRANCE
(1960-1970)
I960 marque l'arrivée de la première génération d'après-guerre (née en
1946), à l'âge d'entrée dans la vie active. En fait, le maintien de nombreux
enfants à l'école au-delà de la limite légale de 14 ans retarde, d'année en année,
la venue dans la population économiquement active, d'une fraction de plus
en plus importante de jeunes. Ce n'est donc que progressivement que le
relèvement de notre natalité fera sentir ses effets sur l'évolution de notre popul
ation active. La décennie 1960-1970 sera une période de transition à l'issue
de laquelle la fraction active de la population française se développera à un
rythme comparable à celui de l'ensemble de la population.
L'évolution naturelle Divers calculs perspectifs ont fixé, en leur
de la population française temps, l'évolution naturelle (1) qu'il était alors
jusqu'en 1970. raisonnable d'attendre^2'. Ce genre de calculs
doit être révisé périodiquement, pour tenir
compte des données les plus récentes; ces mises à jour sont d'autant plus
souhaitables que les mouvements migratoires prennent plus d'importance
et démodent par conséquent plus rapidement des évolutions tracées dans
l'hypothèse d'une population fermée. C'est le cas de notre pays qui, depuis
les dernières prévisions de population (janvier 1958), a bénéficié d'une immig
ration nette de 400.000 personnes environ.
Les nouveaux résultats que nous présentons ne concernent que les deux
années 1965 et 1970; ils découlent de l'estimation de la population par sexe
et âge au 1er janvier 1960 et font intervenir les mêmes hypothèses de mortalité
(1> C'est-à-dire l'évolution sans migrations.
W Cf. Louis Henry et Roland Pressât : Évolution de la population de la France jusqu'en
1970, Population, janvier-mars 1955 et notes et documents, Population, janvier-mars 1956.
Maurice Febvay : Évolution naturelle de la population française jusqu'en 1975, notes et docu
ments, juillet-septembre 1958.
Signalons que pour satisfaire à une demande de ГО.Е.С.Е. auprès des pays membres,
M. Febvay vient de calculer de nouvelles perspectives de population totale et de population
active pour 1961, 1966, 1971, 1976, 1981, selon différents jeux d'hypothèses. Ces calculs font
l'objet d'un article dans Études Statistiques d'avril-juin 1960. Les perspectives de M. Febvay
qui sont établies avec des hypothèses identiques à celles que nous avons retenues dans cet
article sont en accord à peu près parfait avec les résultats que présentons ici. 212 ÉVOLUTION FUTURE DE L'EMPLOI EN FRANCE (1960-1970)
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que dans l'étude de M. Febvay, de 1958 (mortalité constante à tous âges :
au-dessous de 1 an, au niveau de 1960; au-delà de 1 an, au niveau défini
par la table française 1952-1956). Comme la fécondité française se trouve
actuellement en hausse, il nous a paru indispensable de corriger les chiffres
de jeunes à naître entre 1960 et 1970; la comparaison entre le chiffre prévu
pour 1959 (787.000 naissances; cf. Population, juillet, septembre 1958, p.
491) et le chiffre réel (826.000), traduit une hausse de l'ordre de 5 %.C'est
pourquoi nous avons majoré de 5 % les effectifs initialement prévus pour
les 0-4 ans en 1965 et les 0-4 ans et 5-9 ans en 1970. Cette méthode est un
peu grossière, mais elle suffit ici, car nous avons surtout en vue une étude de
la population active future; de toutes façons, le redressement que nous opé
rons permettra d'aboutir à une plus grande cohérence d'ensemble.
Le tableau 1 fait état des nouveaux résultats.
L'écart initial entre ces résultats et les anciens est important sur l'ensemble
de la population (600.300), mais il ne s'accentue que légèrement (756.400 en
1965, 905.300 en 1970) ; cette évolution fournit des indications sur les correc
tions à opérer pour ceux qui voudraient obtenir les chiffres des années inter
médiaires.
Le taux d'activité. Le taux d'activité, pour chaque groupe d'âge est,
rappelons-le, le nombre des actifs pour 100 personnes.
Le calcul s'opère séparément pour chaque sexe
Nous renvoyons à une étude antérieure pour l'examen des taux au der
nier recensement (10 mai 1954) ^K
De 14 à 20 ans, il n'était pas possible de reconduire purement et simple
ment ces taux. Les progrès considérables de la scolarisation (spontanée), au-
delà de 14 ans ^2\ ont un retentissement sur les taux d'activité des jeunes
adolescents. D'autre part, les rentrées scolaires 1967 et 1968 verront, selon
les projets actuels, le maintien à l'école jusqu'à 16 ans des générations nées
en 1953 et après.
Ces deux ordres de faits nous conduisent donc, de 14 à 20 ans, à adopter
des taux d'activité constamment décroissants à partir de 1954. On ne dispose
d'aucune méthode, d'aucune source de renseignements (en l'absence d'un
recensement), capable de fournir de façon précise, les taux actuels; a fortiori,
les taux futurs resteront un peu conjecturaux. Dans le cas présent, les évalua
tions du tableau 2 pour 1960, 1965, 1970, reposent sur des extrapolations
graphiques conduites à partir d'hypothèses sur ce que sera l'activité des jeunes
lorsque la scolarité sera obligatoire jusqu'à 16 ans.
W Cf. J. Fourastié. — « La croissance des classes jeunes et le problème de l'emploi »,
Population, janvier-mars 1956.
<2) On estime que la proportion des jeunes fréquentant un établissement scolaire entre 14
et 15 ans est passée de 56 °/0 en 1953-1954 à 66 °/0 en 1957-1958; entre 17 et 18 ans, on passe
de 19 °/o à 25,5 °/0 (cf. « Le développement de la scolarisation en France », Population, janvier-
mars 1959, p. 144). Il faut noter que le complément à une de ces proportions (ou taux de scola
risation) ne fournit pas les taux d'activité, certains jeunes au sortir de l'école n'exerçant pas
immédiatement une véritable activité économique. 214 évolution future de l'emploi en france (1960-1970)
Tableau 2. — France. Taux d'activité des jeunes