Fouilles et découvertes dans la nécropole de Salamine de Chypre - article ; n°1 ; vol.112, pg 85-98
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Fouilles et découvertes dans la nécropole de Salamine de Chypre - article ; n°1 ; vol.112, pg 85-98

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1968 - Volume 112 - Numéro 1 - Pages 85-98
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Vassos Karageorghis
Fouilles et découvertes dans la nécropole de Salamine de
Chypre
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 1, 1968. pp. 85-
98.
Citer ce document / Cite this document :
Karageorghis Vassos. Fouilles et découvertes dans la nécropole de Salamine de Chypre. In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 1, 1968. pp. 85-98.
doi : 10.3406/crai.1968.12219
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1968_num_112_1_12219LA NÉCROPOLE DE SALAMINE DE CHYPRE 85
Les chercheurs de la Casa ont donné dans ce volume des études de première
main, fondées sur des documentations rassemblées par leurs soins. Il les ont
accompagnées d'illustrations, de cartes, de répertoires et de tableaux. Leurs tr
avaux ont été conduits avec une méthode exigeante : on ne saurait trop les encou
rager dans cette voie. Ils ont montré l'activité et la valeur de la jeune équipe
désormais à l'œuvre à la Casa de Velazquez, équipe qui était, en 1967, de quinze
chercheurs et qui doit recevoir cette année trois nouveaux membres ».
SÉANCE DU 8 MARS
PRESIDENCE DE M. HENRI-CHARLES PUECH
M. Beniamino Segre, Président de l'Accademia Nazionale dei
Lincei, a invité l'Académie, par lettre du 29 février, à s'associer
à l'hommage solennel qui serait rendu le 9 mars à son prédécesseur
M. Angelo Monteverdi, notre associé étranger, décédé. Le Secré
taire Perpétuel fait connaître qu'il a répondu à M. Beniamino
Segre pour lui dire que l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
prenait part à cet hommage.
M. Jean Scherer informe l'Académie que le vme Congrès inter
national Guillaume Budé se tiendra à Paris du 5 au 10 avril 1968
et qu'à cette occasion sera célébré le 5e centenaire de la naissance
de Guillaume Budé. Il demande à l'Académie de désigner un ou
plusieurs de ses membres pour la représenter.
L'Académie désigne MM. Louis Bobert et Pierre Chantraine,
qui acceptent.
M. Vassos Karageorghis, sous le patronage de M. Claude Schaef-
fer, expose à l'Académie les fouilles et les découvertes effectuées
dans la nécropole de Salamine de Chypre.
COMMUNICATION
FOUILLES ET DÉCOUVERTES DANS LA NÉCROPOLE
DE SALAMINE DE CHYPRE, PAR M. VASSOS KARAGEORGHIS.
C'est un fait de l'histoire de Chypre, établi depuis longtemps, que
la ville du bronze récent d'Enkomi sur la côte est de l'île, qui a été
découverte en 1934, puis fouillée depuis par M. C. Schaeffer1, a été
abandonnée à la suite d'une catastrophe qui s'est abattue sur
Chypre au cours de la première moitié du xie siècle avant notre ère.
Il était traditionnellement admis que Salamine avait succédé à
Enkomi, mais ce n'était qu'une hypothèse, puisque les restes les
plus anciens que nous avions de Salamine ne remontaient pas au-delà
du vine siècle avant notre ère. La chance voulut que ce fut cette
fois encore une mission française, la mission de l'Université de Lyon
1. C. F. A. Schaeffer, Enkomi-AUtsia, I, Paris, 1952, p. 11 sq. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 86
dirigée par M. J. Pouilloux, qui découvrit le lien entre l'abandon
d'Enkomi et la fondation de la nouvelle ville de Salamine. Cette
mission, en effet, relevait dès 1965 certains indices montrant que dès
le second quart du xie siècle, un établissement avait pris naissance
sur les collines qui dominent le port naturel de Salamine, à quelques
deux kilomètres à l'est d'Enkomi et que la nécropole de cet éta
blissement s'étendait à l'ouest du site. Je ne dirai rien des décou
vertes majeures qui ont ajouté trois siècles à l'histoire de Salamine ;
cela a été fait devant vous à d'autres occasions et par M. Pouilloux
en personne1.
Je me bornerai à vous parler de certaines des fouilles faites par
le Service des Antiquités de Chypre, dans la nécropole plus récente
de Salamine qui s'étend entre la forêt de Salamine et le village
moderne d'Enkomi.
L'érudit français Salomon Reinach, parlant des découvertes
archéologiques à Chypre, ou plutôt décrivant l'œuvre de l'archéo
logue allemand Max Ohnefalsch-Richter, écrit dans sa Chronique
pour 1885, qu'à environ 55 mètres au sud du monument de Sainte-
Catherine (alias tombe archaïque), se trouve une autre chambre
souterraine « qui reste encore à fouiller »2. Cette tombe, qui se trouve
dans les limites de la nécropole royale de Salamine, et dont l'énorme
pierre qui la couvre était encore visible au-dessus du sol, avait été
violée depuis longtemps ; cependant, nous relevâmes le défi cette
fois encore, et soixante-quinze ans après que Salomon Reinach
l'avait suggéré, la fouille commençait en 1966. La tombe porte le
n° 79 de notre catalogue3. Déblayant le terrain qui se trouvait sur
le devant de la chambre, nous avons mis au jour une façade monu
mentale et le large dromos qui y mène, large de 13 mètres et long
de 20 mètres. Comme pour les autres tombes royales de cette partie
de la nécropole, il s'est avéré que les remblais du dromos, auxquels
les chercheurs de trésor n'ont pas touché, étaient riches d'une quant
ité extraordinaire de beaux objets (fig.l).
L'étude stratigraphique a montré que la tombe avait été utilisée
deux fois, tout à la fin du vme siècle avant notre ère, à peu de temps
d'intervalle, comme nous le verrons ci-dessous. A l'occasion de la
première inhumation qui a été aussi la plus riche, deux chars ont
été amenés dans le dromos et les chevaux ont été sacrifiés en l'hon
neur du mort. L'un des deux chars était attelé à quatre chevaux
et l'autre était, semble-t-il, un char funèbre ayant servi à transporter
le mort jusqu'à sa tombe. Les squelettes des chevaux associés à ces
chars furent bientôt enlevés pour laisser le passage au cortège de la
1. J. Pouilloux, CEAI, 1966, p. 232-256.
2. S. Reinach, Chroniques d'Orient, I, Paris, 1891, p. 181.
3. Voir notre premier rapport dans BCH, 91 (1967), p. 337-348, avec fig. 138 à 154. LA NÉCROPOLE DE SALAMINE DE CHYPRE 87
seconde inhumation, qui dut avoir lieu très peu de temps après. Les
squelettes des chevaux du deuxième ensevelissement furent trouvés
in situ. Le char à quatre chevaux était fait de bois, qui s'était év
idemment détérioré, mais avait laissé sa trace dans le sol (fig. 2) ;
grâce à une fouille minutieuse nous avons pu recueillir tous les indices
imprimés dans la terre, qui restituent le char tel qu'il était
dans tous ses détails. Les parties métalliques du véhicule étaient
restées in situ ; ces dernières comprennent deux magnifiques cla
vettes d'essieu décorées à leur partie inférieure d'une grosse tête
de sphinx en bronze, surmontée d'une figure de guerrier armé, en
bronze également, qui était creuse et devait faire office de crécelle.
Le guerrier porte un casque à crête, une cuirasse à écailles décorée
de pâte de verre bleue incrustée et il est armé d'une longue épée
pendue à un baudrier qui lui passe en travers de la poitrine. Ces
clavettes d'essieu ont une longueur totale de 56 centimètres ; elles
doivent compter parmi les plus grandes qui aient jamais été trou
vées. Selon toute vraisemblance, ce n'était pas un objet d'usage
ordinaire ; peut-être était-ce un ornement qu'on ajoutait au char
seulement pour la cérémonie funèbre.
Quant au char funèbre, il était décoré de quatre têtes de lion en
bronze, placées aux quatre coins, avec une tête supplémentaire
au milieu du devant, Les ornements étaient plantés dans des sup
ports en bois qui ont évidemment disparu. Ces lions, très bien
conservés, frappent par leurs dimensions (environ 15 centimètres de
hauteur) et le réalisme avec lequel ils sont rendus.
Les bronzes des harnais des six chevaux de ces chars n'étaient
pas moins impressionnants. Ils avaient été entassés dans un coin
dans

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents