Historique des recherches sur les rapports de l intelligence avec la grandeur et la forme de la tête - article ; n°1 ; vol.5, pg 245-298
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Historique des recherches sur les rapports de l'intelligence avec la grandeur et la forme de la tête - article ; n°1 ; vol.5, pg 245-298

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Description

L'année psychologique - Année 1898 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 245-298
54 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Historique des recherches sur les rapports de l'intelligence avec
la grandeur et la forme de la tête
In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 245-298.
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Historique des recherches sur les rapports de l'intelligence avec la grandeur et la forme de la tête. In: L'année psychologique.
1898 vol. 5. pp. 245-298.
doi : 10.3406/psy.1898.3978
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1898_num_5_1_3978XI
HISTORIQUE DES RECHERCHES SUR LES RAPPORTS
DE L'INTELLIGENCE
AVEC LA GRANDEUR ET LA FORME DE LA TÊTE
Limitons d'abord notre sujet. Nous avons l'intention de résu
mer seulement les recherches qui ont été faites sur le vivant ;
par conséquent, nous devons éliminer tout ce qui concerne les
relations de l'intelligence avec le poids de l'encéphale, son
volume, sa forme, la forme de ses circonvolutions ; nous élimi
nerons aussi les études faites sur le cubage du crâne, sur la
mensuration linéaire du crâne, sur les moules et les bustes en
plâtre, sur la forme d'ouverture des chapeaux, etc. Si nous fa
isons allusion plus loin à quelques-unes de ces recherches ,
notamment à celles qui ont trait à la quantité cérébrale, ce sera
d'une manière accessoire, pour confirmer ou infirmer les résultats
obtenus parla céphalométrie sur la tête vivante.
Les recherches faites sur le vivant sont, en somme, peu nomb
reuses, bien que la plupart des anthropologistes en aient vanté
l'importance ; le nombre des sujets qui ont été examinés et
mesurés n'a jamais été bien grand, quand la série de mensu-
raisons de la tête était un peu longue, et comprenait plus de
cinq mesures; et de même, le nombre de mesures prises a été
réduit au minimum, à trois par exemple, quand les sujets mesurés
s'élevaient à plusieurs centaines. La question n'a donc pas été
approfondie comme elle le méritait; les chiffres des mesures
publiés sont en petit nombre, et ils n'ont pas été suffisamment
travaillés. Quoi qu'il en soit, nous en avons déjà assez pour
entrevoir quelques-uns des aspects de la question, et pour nous
faire une idée d'ensemble sur la conformation que présente en
moyenne une tête intelligente.
Aristote, qui se faisait une idée si singulière sur les fonctions 246 MÉMOIRES ORIGINAUX
du cerveau, puisqu'il y voyait, non l'organe de la pensée, mais
un appareil de réfrigération destiné à combattre la chaleur
produite par le cœur1, Aristote, rapporte Parchappe, s'est d
emandé si ce n'est pas parce qu'il a la plus petite tête, relativ
ement au corps, que l'homme est le plus intelligent des animaux.
Suivant lui, même parmi les hommes, les individus à petite
tête sont plus intelligents que les individus à grosse tête. Dans
son traité de physiognomonie, il assimile à l'âne et déclare
stupides les hommes qui ont une grosse tête.
Cette opinion, malgré l'autorité du Maître, n'a point fait for
tune, et le bon sens populaire a refusé d'admettre que les meil
leures têtes sont les plus petites. « On a en général remarqué,
dit Vogt2, que les hommes doués et développés intellectuell
ement possédaient un crâne proportionnellement grand, et il est
remarquable combien, en France surtout, le sentiment général
a consacré cette observation. Les expressions de bonne tête,
forte tête, qu'on emploie constamment, ne se rapportent aucune
ment aux actes des individus, mais seulement à la conformation
extérieure de leur crâne, et prouvent qu'on conclut générale
ment de la capacité intérieure du crâne et de son apparence
extérieure, du front surtout, à la puissance intellectuelle de
l'individu. »
Depuis Gallien, nous dit Parchappe, les auteurs ont enseigné
que le rapport entre le volume de la tête et le degré de l'inte
lligence est un rapport assez vague et assez lointain, car la
dimension de la tête n'a de signification que parce qu'elle fait
présupposer la dimension du cerveau. On a pensé que les têtes
très petites, comme les têtes très grosses, sont d'ordinaire exclu
sives de l'intelligence ; celle-ci se rencontrerait le plus souvent
dans une tête qui est proportionnée avec le reste du corps, et
qui présente une conformation régulière. Gall 3 a formulé en
termes beaucoup plus précis, à propos de l'idiotie, les rapports
entre la petitesse de la tête et l'état d'idiotie. 11 admet que
lorsque la circonférence horizontale de la tête est au-dessous
de 297 millimètres, et lorsque l'arc antéro-postérieur mesuré
de la racine du nez au bord postérieur de l'occipital est moins
de 216 cette petitesse de tête est incompatible avec
l'exercice entier des facultés intellectuelles.
(1) Voir J. Soury. Artielé : Cerveau du Dictionnaire de physiologie de
Richet.
(2) Leçons sur l'homme, p. 102.
('■A) Fonctions du cerveau, t. II. HISTORIQUE DES RECHERCIIES SUR LA CÉPIIALOMÉTRIE 247
Ce nom de Gall est celui qu'on rencontre au seuil de ces
études ; il nous semble que Gall, comme initiateur de la
cranioscopie, doit être comparé à un autre célèbre,
Mesmer ; tous deux médecins, tous deux ayant eu des démêlés
avec les corps savants, et ayant soulevé le scepticisme de leurs
confrères, mais tous deux ayant pris leur revanche de ce
scepticisme en provoquant l'enthousiasme de la foule ; tous
deux ont donné des leçons publiques et ont parcouru l'Europe
en faisant partout des élèves zélés ; enfin les études aux
quelles ils ont touché ont cela de commun qu'elles renfer
ment une grande part de mysticisme et qu'elles ont séduit
tous les amateurs du merveilleux ; les petits bustes portant
dessinées sur la tête les protubérances de Gall ont eu un succès
commercial immense, et on en vend encore aujourd'hui. Décriées
par les uns, exaltées par les autres, les œuvres de ces deux
précurseurs contenaient cependant une petite trace de vérité;
longtemps après leur mort, des savants à l'esprit précis ont exa
miné de près les questions que Mesmer et Gall avaient agitées
avec bruit ; ce fut Braid, puis Charcot, qui reprirent l'étude du
mesmérisme et lui donnèrent une forme scientifique; pour la
phrénologie, ce rôle fut dévolu à Parchappe, dont le nom est
trop rarement cité, et ensuite à Broca ; mais ces éminents
savants ne poussèrent pas assez loin l'étude de ces questions,
ils se contentèrent de les effleurer.
Nous ne parlerons pas longuement de l'œuvre de Gall et de
Spurzheim ; Gall l'a exposée avec une foule de détails inutiles
dans les six volumes qu'il a consacrés aux Fonctions du cer
veau1, volumes qui contiennent en outre beaucoup de digres
sions curieuses sur d'autres questions. L'idée maîtresse de Gall
est dans la signification des protubérances du crâne. Il partait
de cette hypothèse, aujourd'hui du reste devenue bien vraisemb
lable, que le cerveau n'est point un organe un, mais une réu
nion d'organes indépendants dont chacun a une fonction parti
culière ; ces organes ou localisations cérébrales, ajoutait-il,
(1) Plusieurs des six volumes ont un titre spécial : en voici quelques-uns :
Influence du cerveau sur la forme du crâne, difficultés et moyens de
déterminer les qualités et les facultés fondamentales et de découvrir
le siège de leurs organes, par F.-J. Gall, Paris, 1823. Organologie ou
exposition des instincts, des penchants, des sentiments et des talents,
ou des qualités morales et des facultés intellectuelles fondamentales de
l'homme et des animaux, et du siège de leurs fonctions. L'exemplaire
de l'ouvrage qui est à la Faculté de médecine est revêtu de la signature
de Gall. 248 MÉMOIRES ORIGINAUX
présentent un développement en rapport avec les fonctions
dont ils sont le siège; de plus, l'atrophie ou l'hypertrophie de
ces organes ont un retentissement sur le développement du
crâne, qui se moule sur l'encéphale ; et par conséquent l'étude
des reliefs et des dépressions du crâne nous donne la connais
sance du développement présenté localement par les différentes
parties sous-jacentes du cerveau; et comme l&

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