Italie : les premiers résultats du recensement de 1991 - article ; n°2 ; vol.48, pg 482-489

Colette Vallat

Description

Population - Année 1993 - Volume 48 - Numéro 2 - Pages 482-489
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: POPULATION0
• Publié le: 01 janvier 1993
• Nombre de lectures: 23
• Langue: Français

Extrait

Colette Vallat
Italie : les premiers résultats du recensement de 1991
In: Population, 48e année, n°2, 1993 pp. 482-489.
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Vallat Colette. Italie : les premiers résultats du recensement de 1991. In: Population, 48e année, n°2, 1993 pp. 482-489.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1993_num_48_2_3979482 NOTES ET DOCUMENTS
ITALIE : LES PREMIERS RESULTATS
DU RECENSEMENT DE 1991
Aux dates légales des 20 et 21 octobre 1991(1), l'Italie a procédé au recen
sement de sa population, de son commerce et de son industrie. Il s'agissait, re
spectivement, des treizième et septième recensements de ce genre prenant en compte
l'intégralité de la péninsule et des îles(2). Au 20 octobre 1991, 57 103 000 personnes
étaient présentes sur le territoire italien, parmi lesquelles, 56 411 290 jouissaient du
statut de résidant dans l'une des 8 100 communes italiennes. Cette différence entre
la population présente et la population résidante n'est pas étonnante dans un pays
aux fortes traditions touristiques, culturelles mais aussi diplomatiques(3).
La récente parution des résultats globaux du recensement ainsi que du dé
pouillement d'un échantillon de 2% de la population*4' met en évidence quelques
traits que des dénombrements intercensitaires avaient déjà laissé pressentir. En effet,
la lecture des investigations statistiques partielles menées en 1988(5) déjà faisait
ressortir trois axes confirmés en 1991 :
— la population italienne a un comportement démographique qui ne la dis
tingue plus au sein de la CEE;
— la tertiarisation des activités est devenue un phénomène statistiquement
majeur;
— si les différences tendent à s'estomper, il y a toujours lieu de s'interroger
sur la partition Nord/Sud du pays.
Réajustement de l'outil statistique Les premiers résultats ayant été rendus
à la réalité socio-économique publics par l'ISTAT(6), il est possible de
présenter une première photographie de
la population vivant et/ou travaillant en Italie. Il est probable que l'image définitive
sera légèrement différente de cette approche préliminaire. En effet, par souci de
précision et d'actualisation, l'ISTAT a utilisé un nouvel outil statistique affûté,
sophistication qui suppose un long et minutieux dépouillement dont les lignes sui
vantes ne préjugent pas des résultats : elles se limiteront à donner quelques orientations.
Ce dernier recensement s'est accompagné de réajustements rendus indispen
sables par les modifications sociales, économiques et culturelles qu'a connues le
pays en une décennie. La famille censitaire a dû, en particulier, être redéfinie. Le
critère de reconnaissance n'est plus «la mise en commun de revenus» (ce qui in
tégrait à la famille statistique ascendants, descendants, collatéraux et alliés) ; désormais,
ce sont « des personnes vivant sous le même toit et unies par des liens affectifs »
(D Arrêté ministériel n° 254 du 23 juillet 1991.
(2) Le premier dénombrement moderne a eu lieu en 1861.
(3> Chaque état dispose de trois représentations en Italie, une auprès du Gouvernement,
une auprès du Saint-Siège et une auprès de la F.A.O.
^4) ISTAT. Supplemento all'Annuario statistice italiano. 13 censimento generále délia
popolazione e délie abitazioni, 20 ottobre 1991. Primi risultati ; 7 del-
l'industria e dei servizi, 21 ottobre 1991, risultati provinciali e communali sulle imprese,
sulle istutuzioni e sulle unità locali, dati provisori, 20 p.
<5> ISTAT : Le Regioni in Cifre edizione 1990, Rome, avril 1990, 198 p.
(6) Istituto nazionale di statistica. ET DOCUMENTS 483 NOTES
qui forment le noyau familial (ce qui prend en compte de nouveaux comportements).
La loi du 27 octobre 1988, en réorganisant l'état civil des ressortissants italiens
résidant à l'étranger, permet de mieux appréhender cette population, qui dispose
souvent d'une résidence dans son pays d'origine. De même, pour cerner au plus
près la population immigrée (encore quantitativement négligeable en 1981, mais
aujourd'hui représentée sur tout le territoire) un questionnaire spécifique a été établi
et traduit en six langues. En plus des variations de lectures dues à ces adaptations
qualitatives, les résultats définitifs seront techniquement plus fiables car ils seront
confrontés aux données réactualisées de l'état civil de chaque commune. Cette dis
position légale s'est avérée indispensable afin de corriger des approximations ca-
suelles ou intentionnelles ; en effet, si beaucoup de communes méridionales avaient,
jusqu'à présent, un niveau d'équipement informatique insuffisant pour assurer
l'exactitude des mouvements de population, certaines d'entre elles jouaient de ces
incertitudes statistiques pour tirer profit des aides attribuées aux régions du Mez-
zogiorno.
Un comportement démographique Comme partout en Europe, la popula-
caractéristique tion italienne vieillit et se féminise.
de l'Europe occidentale Alors 4ue de 1861 à 1991. la
tion a plus que doublé, passant de
26 328 000 habitants à 56 411 290 (tableau 1); il est notable que jamais le taux
d'accroissement annuel ne fut aussi bas que pendant la dernière période intercens
itaire (0,3 p. 1 000 par an). Bien que la répartition par âge ne soit pas encore
connue, on peut déjà expliquer ce phénomène par un taux de natalité exception
nellement faible (9,6 p. 1 000 en 1988) et par un déséquilibre du sex-ratio qui
apparaît conjoncturellement en 1921 (séquelles de la première guerre mondiale) et
qui depuis ne s'est jamais démenti. Il y a en Italie plus de femmes (51,4%) que
d'hommes (48,5%), et il y en a de plus en plus (+ 0,3% par an entre 1981 et
1991) (tableaux 1 et 2).
Tableau 1 . - Population résidente
Population Accroissement Date des recensements totale Femmes Hommes annuel %o en millions
12,929 13,399 31 décembre 1861 26,238
6,7 31 1871 28,151 13,835 14,316
31 décembre 1881 29,791 14,657 15,134 5,7
10 février 1901 33,770 16,780 16,990 6,6
36,921 18,313 18,608 8,6 lOjuin 1911
1er décembre 1921 37,856 19,042 18,814 2,4
20,862 20,181 8,6 21 avril 1931 41,043
6,5 21 avril 1936 42,399 21,573 20,826
7,4 4 novembre 1951 47,516 24,257 23,259
6,4 15 octobre 1961 50,624 25,810 24,784
24 1971 54,137 27,661 26,476 6,7
4,4 25 octobre 1981 56,557 29,059 27,506
25 1981 56,244 28,847 27,397 3,8
20 octobre 1991 (a) 56,411 29,006 27,405 0,3
Sources : ISTAT
(a) Données provisoires NOTES ET DOCUMENTS 484
Tableau 2. - Evolution de la population 1971/1991
Rubriques Recensement Variation intercensitaire
1991 1981 1991/1981 1981/1971
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Population par
sexe
Masculin 27404812 48,6 27396502 48,7 8310 920279 3,5
Féminin 29006478 51,4 28847433 51,3 159045 0,5 1187109 4,3
Total 56411290 100 56243935 100 167355 0,3 2107388 3,9
Répartition
géographique
Nord 25247912 44,8 25607231 45,5 -359319 -1,4 643219 2,6
Centre 10773064 19,1 19,1 10754921 18143 0,2 456652 4,4
Sud 20390314 36,1 19881783 35,4 508531 2,5 1007517 5,3
Italie 56411290 100 56243935 100 167355 0,3 2107388 3,9
Population par type
d'agglomération
Chef lieu de région 17219013 30,5 18460750 32,8 -1241737 -6,7 -16362
Autres communes 39192277 69,5 67,2 1409092 3,7 211124 5,9 37783185
Total 56411290 100 56243935 100 167355 0,3 2107388 3,9
Sources : ISTAT
L'image stéréotypée de l'Italie, terre populeuse, est à rejeter définitivement,
comme en témoignent les comportements familiaux. Le nombre des familles cen
sitaires a fortement crû en dix ans, passant de 18 536 570 unités à 19 765 679
(tableau 3). Ces modifications peuvent être imputées dans une certaine mesure à la
redéfinition de la notion qui a été évoquée plus haut, mais surtout elles mettent en
relief la disparition de la famille élargie, au profit d'une famille mono-nucléaire
dont le nombre des composants est de plus en plus restreint (2,8 membres par famille
en 1991) (tableau 4). La réduction de la taille des familles est un des phénomènes
induits de la logique démographique (baisse du taux de natalité, vieillissement des
femmes), c'est aussi un comportement sociologique nouveau (apparition de la fa
mille mono-parentale).
Tableau 3. - Evolution du nombre des familles
Localisation État des familles en 81