Jusqu à quel point doit-on simplifier la modélisation du taux de change ? - article ; n°4 ; vol.33, pg 675-694
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Jusqu'à quel point doit-on simplifier la modélisation du taux de change ? - article ; n°4 ; vol.33, pg 675-694

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Revue économique - Année 1982 - Volume 33 - Numéro 4 - Pages 675-694
II nous manque à présent une spécification standard et simple du taux de change qui soit fiable. Ceci pourrait être la conséquence du tait que les modèles rudi-mentaires auxquels nous avons recours divergent beaucoup de notre théorie géné­rale du taux de change. L'article développe ce point de vue, et ensuite critique deux raccourcis qui sont souvent utilisés pour déterminer le taux de change dans nos modèles économétriques de moyenne ou grande taille : les équations struct­relles de mouvements de capitaux ; et l'emploi des spécifications identiques pour traiter les différentes monnaies.
How much simplification is wise in modelling exchange rates ?
Jacques Mélitz
Simple models of the exchange rate generally do not give satisfaction in empirical work. The basic reason, it is suggested, is that we tend to test special, limiting cases that our general theory gives us little reason to expert will hold. Besides developing this point of view, the article atternpts to criticise two shortcuts in exchange-rate determination that are frequently found in medium-size and large econometric models : the resort to a structural equation of capital movements ; and the effort to model all national exchange rates identically.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jacques Mélitz
Jusqu'à quel point doit-on simplifier la modélisation du taux de
change ?
In: Revue économique. Volume 33, n°4, 1982. pp. 675-694.
Résumé
II nous manque à présent une spécification standard et simple du taux de change qui soit fiable. Ceci pourrait être la
conséquence du tait que les modèles rudi-mentaires auxquels nous avons recours divergent beaucoup de notre théorie
géné-rale du taux de change. L'article développe ce point de vue, et ensuite critique deux raccourcis qui sont souvent utilisés
pour déterminer le taux de change dans nos modèles économétriques de moyenne ou grande taille : les équations struct-relles
de mouvements de capitaux ; et l'emploi des spécifications identiques pour traiter les différentes monnaies.
Abstract
How much simplification is wise in modelling exchange rates ?
Jacques Mélitz
Simple models of the exchange rate generally do not give satisfaction in empirical work. The basic reason, it is suggested, is that
we tend to test special, limiting cases that our general theory gives us little reason to expert will hold. Besides developing this
point of view, the article atternpts to criticise two shortcuts in exchange-rate determination that are frequently found in medium-
size and large econometric models : the resort to a structural equation of capital movements ; and the effort to model all national
exchange rates identically.
Citer ce document / Cite this document :
Mélitz Jacques. Jusqu'à quel point doit-on simplifier la modélisation du taux de change ?. In: Revue économique. Volume 33,
n°4, 1982. pp. 675-694.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1982_num_33_4_408675JUSQU'A QUEL POINT DOIT-ON SIMPLIFIER
LA MODÉLISATION DU TAUX DE CHANGE ? *
Les modèles simples du taux de change donnent rarement satisfac
tion dans les applications empiriques. Il manque une spécifi
cation standard et simple du taux de change qui soit fiable.
Le même ensemble d'équations, testé sur des séries de données diffé
rentes, donne habituellement des résultats sensiblement différents,
comportant même des signes opposés : les tests satisfaisants pour une
période de référence donnée s'effondrent lorsque les séries sont pro
longées. Il importe, dans ces conditions, de s'interroger sur le degré
de complexité acceptable pour analyser le taux de change. Poser cette
question n'implique pas autant que j'aie un quelconque pen
chant pour la complexité en soi. La seule objection que je formule à
l'encontre des modèles rudimentaires est qu'ils ne fonctionnent pas
bien l.
Le point essentiel que je veux souligner ici est que les modèles
rudimentaires auxquels nous avons recours divergent beaucoup de
notre théorie générale du taux de change. En l'occurrence, nous nous
efforçons de tester des cas particuliers ou des cas limites dont notre
théorie générale nous laisse penser qu'ils ont peu de raison d'être valides.
* Je dois beaucoup à Dominique Lacoue-Labarthe de l'Université de Bordeaux,
et j'ai également profité des commentaires de mes collègues Jean-Claude Milleron
et André Orléan à l'INSEE. Cet article est une traduction de la note : « How
much simplification is wise in modelling exchange rates ? » qui fut présentée à la
conférence de Louvain sur le thème « Exchange in multi-country models »,
du 26 au 28 novembre 1981. La version originale sera publiée en anglais par
Macmillan, dans les actes de ce colloque.
1. Naturellement, comme les auteurs publient leurs meilleurs résultats, une
documentation complète exigerait un travail important. La situation que je décris
est bien illustrée par un article récent de Richard Meese et Kenneth Rogoff [1981]
montrant qu'une hypothèse de marche au hasard surclasse toutes les explications
simples du taux de change. L'accent mis actuellement sur le rôle des « nouvelles »
et des chocs non anticipés fournit un autre symptôme. Mais, même en dehors
de ces considérations, je ne prévois guère d'opposition à mon interprétation.
675
ïevue économique — N° 4, juillet 1982. Revue économique
C'est ce qui pourrait alors expliquer pourquoi nos modèles simples
fonctionnent mal. Je développerai en tout cas ce point de vue dans les
deux premières sections. Ensuite, je pousserai plus avant la discussion
en examinant deux raccourcis spécifiques utilisés pour déterminer le
taux de change qui se retrouve dans nos modèles économétriques
de moyenne ou grande taille plutôt que dans les plus petits. Le pre
mier raccourci consiste à utiliser une équation structurelle de mou
vements de capitaux. Ce procédé permet d'utiliser l'identité de la
balance des paiements pour déterminer le taux de change, ce qui
naturellement simplifie beaucoup les choses. Cependant, comme je
le montrerai, les équations de mouvements de capitaux soulèvent toutes
sortes de difficultés. Le second raccourci consiste à essayer de modé-
liser de façon identique tous les taux de change, qu'il s'agisse de la
livre, du mark ou du franc. Puisque nos modèles du stock de monnaie
et du taux d'intérêt interne varient selon les pays, notre théorie de
base implique que nos analyses des différents taux de change nationaux
doivent aussi varier selon les cas. La section finale de cet article exa
minera dans quelle mesure notre position théorique peut rendre
compte de la volatilité des taux de change.
Dans un monde à deux pays et taux de change flexible, le dernier
dépend de l'équilibre général des actifs dans les deux pays. Choisis
sons le modèle le plus simple possible comprenant deux monnaies,
M et M*, et deux titres, B et B*. M et B sont libellés en unités de
monnaie nationale et M* et B* en unités de monnaie étrangère. Sup
posons données les quantités nominales, M, M*, B et B*, de la période
courante. La loi de Walras, appliquée à l'ensemble du monde, exige
l'élimination de la demande d'un des quatre actifs. Les demandes des
trois autres actifs déterminent alors simultanément les deux taux d'in
térêt, r et r*, et le taux de change, e. Si nous supposons que l'un des
deux pays est « petit » et centrons l'attention sur son cas, nous pou
vons considérer le taux d'intérêt étranger comme donné, et par consé
quent limiter l'analyse à la détermination simultanée de r et de e à
partir des demandes globales de M et de B. Nous obtenons encore
une détermination conjointe du taux de change et du taux d'intérêt
interne. Si le taux d'intérêt interne est supposé donné au lieu de B,
676 Jacques Mélitz
parce que les autorités le contrôlent, alors nous arrivons à une déter
mination simultanée de e et B, ou de e et M, ou encore de e, B et M,
au lieu de e et r .
Il est tout à fait raisonnable de conclure à l'impossibilité de déter
miner le taux de change isolément, mais qu'on doit l'analyser comme
un élément de l'équilibre financier général. Le prix de certains autres
actifs financiers peut se déterminer sur un seul marché. Par exemple,
nous pouvons légitimement associer la détermination de r principa
lement au marché de B puisqu'une demande excédentaire nulle de B
est une condition nécessaire et suffisante pour une valeur d'équilibre
de r. De la même manière, nous pouvons associer la détermination de r*
essentiellement au marché de B*. En revanche, il est tout à fait arti
ficiel d'associer la détermination de e au marché d'un seul actif, ou
même d'une seule couple d'actifs.
On fait parfois référence à un marché des changes. Bien entendu,
si nous savions comment modéliser un tel marché, cela nous serait utile
pour déterminer le taux de change. Mais bien que le marché des
changes ait un sens et qu'il se manifeste concrètement, il n'est pas le mar
ché de l'un ou l'autre des quatre actifs en particulier. Il est plutôt le
marché où s'échangent deux actifs quelconques, dès lors qu'ils sont
libellés en monnaies différentes. Ainsi, le marché des changes reflète
la demande de M* dans la mesure où l'offre correspondante est M
ou B, mais pas B*. Il ne reflète ni la demande de M ni celle de M*
dans la mesure où les échanges entre elles résultent d

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