Kédougou 1964, 1972, 1986 - article ; n°2 ; vol.58, pg 133-141
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Description

Journal des africanistes - Année 1988 - Volume 58 - Numéro 2 - Pages 133-141
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monique Tersis
Kédougou 1964, 1972, 1986
In: Journal des africanistes. 1988, tome 58 fascicule 2. pp. 133-141.
Citer ce document / Cite this document :
Tersis Monique. Kédougou 1964, 1972, 1986. In: Journal des africanistes. 1988, tome 58 fascicule 2. pp. 133-141.
doi : 10.3406/jafr.1988.2268
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0399-0346_1988_num_58_2_2268MONIQUE TERSIS
Kédougou 1964, 1972, 1986
son nouvelle élèves la ville rôle de Depuis Une En de dans étude l'École 1985, Kédougou enquête les le de à nationale développement enquêtes l'occasion la effectuée ville s'est appliquée soit sur développée du en Kédougou entreprise 2e novembre du Colloque de Sénégal. de Dakar1, réalisées pour manière 19862 de Kédougou, rendre puis nous en spectaculaire. en 1964 justice a 1971-1982 permis il par avait à Jean de son été par recueillir, Tardif dynamisme souhaité M. Danfakha, et par en qu'une paret des à
ticulier auprès de l'administration, un certain nombre de données nouvelles. Sans nous
étendre à nouveau sur l'histoire de la ville depuis sa fondation, ni sur son organisa
tion socio-économique, longuement évoquées antérieurement, nous décrirons ci-dessous
l'évolution de la ville proprement dite, telle qu'elle peut être observée vingt-deux ans
après sa première description, au niveau de quelques paramètres — population, exten
sion territoriale, quartiers, amélioration de l'équipement et transformations de la vie
économique.
Puis, nous nous attacherons à situer la ville de Kédougou par rapport au dépar
tement, et ceci essentiellement à partir de quelques domaines qui nous ont paru part
iculièrement révélateurs : le commerce et les écoles.
LA VILLE : ÉVOLUTION ET TRANSFORMATIONS
Accroissement de la population et extension territoriale
Passée de 1953 à 1963 de 800 à 2 600 habitants, la population continue de
s'accroître. Elle a dépassé 5 305 habitants en 1970, atteignait 7 700 habitants lors du
recensement de 1976 et était estimée à plus de 12 000 habitants en 1986 d'après la
mairie de Kédougou3.
1. Cf. R. Gessain, « Avant-Propos » au Cahier du CRA n° 4, p. 161-5 : « Dans le même temps nous
dions à J. Tardif, étudiant à l'université de Montréal, d'entreprendre l'enquête sur le développement
urbain de Kédougou... Nous tenions particulièrement à confier à un étranger de langue française l'étude
de l'urbanisation de Kédougou, pensant que ce chercheur serait plus à l'aise pour dépouiller les archi
ves concernant la période coloniale (...). Alors que J. Tardif rejoignait Kédougou en juin 1964, l'École
nationale d'économie appliquée de Dakar s'apprêtait à envoyer sur le même terrain quatre stagiaires
qui devaient y travailler de juillet à septembre. Grâce à M. Bugnicourt, professeur à cette École, une
liaison a pu être établie entre J. Tardif et ces stagiaires.
Nous nous sommes vivement félicités de ce travail en commun dont nous pensons qu'il n'est que le pre
mier pas vers une collaboration toujours plus grande entre nos chercheurs et les autorités sénégalaises. »
2. Nous remercions M. Raphael Camara et M. Endega Bindia (t) qui ont été nos informateurs lors de cette
mission.
3. L'effectif de la population de Kédougou est difficile à connaître. En saison sèche, la ville accueille de
breux immigrants dont beaucoup n'y restent que quelque temps avant de poursuivre leur route vers Tam-
bacounda ; par ailleurs, des sujets peuvent habiter Kédougou depuis plusieurs années et continuer à figurer
sur les rôles d'impôt de leurs villages. Il peut donc y avoir des différences notables entre les recensements
(tels ceux de 1976 et 1987) qui donnent une image de la population présente en un jour précis et les docu
ments remis à jour annuellement et destinés, entre autres, à l'établissement de l'impôt personnel, qui
ne tiennent pas compte des déplacements plus ou moins saisonniers ou permanents.
Journal des africanistes, 58 (2) 1988 : /S3 - 141. §-2 ц ^ в
IljII ET DOCUMENTS 135 NOTES
A cet accroissement de la population correspond son extension territoriale. Au
cours des années I960, les quartiers de la ville se groupaient autour des bâtiments de
l'administration vers le nord et surtout l'est, jusqu'à la Gambie. Aujourd'hui, l'aggl
omération s'étend au nord, à droite et à gauche de la route de Saraya, à l'ouest à droite
et à gauche de la route de Tambacounda et à droite de celle de Bandafassi, franchit
le Dinguessou au nord-ouest et la Gambie au sud, où plusieurs dizaines de familles
nouvellement venues se sont installées. Administrativement, la ville est constituée de
trois quartiers (au lieu de cinq précédemment) groupés autour du centre administratif
et commercial :
— le quartier de la mosquée à l'est est le plus ancien ; la présence malinké y est domi
nante (plus de 50 °/o des habitants) ;
— le quartier de Dandemayo, au sud jusqu'à la Gambie, comprend une majorité de
Peuls (55 °7o) ;
— le quartier de Dinguessou au nord-ouest est en pleine expansion des deux côtés de
la route de Saraya ; les Peuls y sont majoritaires (50 °7o), mais les Bassari (20 °7o) y
sont plus nombreux que dans les autres quartiers.
Dans l'ensemble, la répartition des différentes ethnies par quartier semble assez
homogène.
L'accroissement du nombre de carrés donne une mesure de l'extension de la
ville : 280 d'après le plan de lotissement de 1955, 455 en 1963, plus de 500 d'après
Tardif en 1964, un millier en 1980. Les lots (un carré de 25 x 25 mètres) sont alloués
par la mairie, moyennant 6 000 francs CFA. Le « carré » reste la cellule de base de
l'organisation sociale et le chef de quartier, élu pour cinq ans, conserve des fonctions
importantes : il attribue les différents carrés, collecte l'impôt, sert de médiateur (il
s'efforce de régler les problèmes entre personnes pour éviter d'aller en justice) et joue
un rôle politique.
Modifications de l'habitat, amélioration de l'équipement
L'aspect général de la ville a peu changé : la majorité des habitations sont des
cases rondes ou carrées à toit de paille, mais les bâtiments rectangulaires en banco
à toit de paille, de tôle ondulée ou de plaques de zinc sont nombreux. Les bâtiments
« en dur », pour la plupart regroupés au centre de la ville, au croisement des routes
de Tambacounda, Saraya et Bandafassi sont essentiellement ceux de l'administration,
des missions catholique et protestante, de la Sodefitex, ainsi que les « logements éco
nomiques ». A l'entrée de l'agglomération, en venant de Tambacounda, le groupe des
treize bâtiments de l'hôpital (terminé en 1987) constitue l'élément le plus nouveau de
la ville. La construction d'une nouvelle église est envisagée, plus grande et mieux située
par rapport à la ville que l'actuelle.
Depuis les années 1960, l'équipement s'est grandement amélioré :
• Adduction d'eau. A côté des puits très nombreux (ceux profonds de moins de 10
mètres tarissent en saison sèche), il existe 146 prises d'eau dans toute la ville (elles
n'étaient que 54 en 1972 ; voir à ce sujet Danfakha) et dans le seul quartier de la
mosquée, 24 bornes publiques.
Des actions municipales sont en cours de réalisation : 800 mètres de canalisa
tion à Dinguessou, par exemple. Les abonnés se recrutent surtout dans l'administraet parmi les commerçants, car le coût de l'installation reste élevé : 55 328 F CFA
(+ 20 % de taxes). Le prix du mètre cube augmente avec la consommation : 112,41 F
CFA de 1 à 20 m3, 263,80 F CFA de 20 à 180 m3 et 303,89 F CFA au-delà de 180 m3.
• Électricité. Dès 1967, des groupes électrogènes fournissaient l'éclairage de 19 heures
à 23 heures. Depuis 1984, l'alimentation est continue. Le nombre des abonnés est passé 136 JOURNAL DES AFRICANISTES
de 121 en 1971 à 470 en 1986. Ce chiffre reste faible en raison du coût non seulement
de l'installation, mais du prix du kilowatt/heure4.
La redevance bimensuelle dépend de la puissance. Pour les types UDG et UDS,
puissance 0,957, elle est de 285 F CFA par mois ; pour le type UP, puissance 1,657,
elle est de 876 F CFA par mois.
Les travaux d'extension sont à 80 % à la charge de la municipalité, à 20 °7o
à la charge de la Sénélec (Société sénég

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