L administration Kennedy et l économie américaine - article ; n°4 ; vol.14, pg 537-554
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L'administration Kennedy et l'économie américaine - article ; n°4 ; vol.14, pg 537-554

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Description

Revue économique - Année 1963 - Volume 14 - Numéro 4 - Pages 537-554
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Sheahan
L'administration Kennedy et l'économie américaine
In: Revue économique. Volume 14, n°4, 1963. pp. 537-554.
Citer ce document / Cite this document :
Sheahan . L'administration Kennedy et l'économie américaine. In: Revue économique. Volume 14, n°4, 1963. pp. 537-554.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1963_num_14_4_4075649- \>
L'ADMINISTRATION KENNEDY
ET L'ECONOMIE AMERICAINE
Par comparaison avec les années 1953-1960, l'économie américaine
commence à montrer un renouveau de vie. Par rapport à l'administration
précédente, celle de M. Kennedy a, en ce qui concerne les choix écono
miques, montré décidément plus d'imagination et de vigueur.
Jusqu'ici, la nouvelle administration n'a pas fait de changements spec
taculaires. Mais elle a distingué plus nettement les difficultés fondament
ales à résoudre, fait plusieurs choix importants, et esquissé un programme
qui peut, s'il est accepté par le Congrès, améliorer le système économique
américain. Ces efforts, et leurs limitations, peuvent être mieux compris s'ils
sont examinés par rapport aux problèmes qui se développaient au moment
où la direction de la maison a changé.
I. LA CONJONCTURE AMERICAINE DE 1953 A 1960
De tous les grands pays industrialisés du monde, les Etats-Unis sont
ceux qui ont fait le moins de progrès économique de 1953 à I960. Le
tableau suivant résume une lenteur comparative surprenante.
Le grand contraste entre les rapports consommation-investissement est
particulièrement frappant. Tandis que l'ensemble des pays membres de
l'O.E.C.E. ont augmenté leur investissement dans les biens d'équipement
plus de deux fois plus vite que leur consommation, les Etats-Unis ont eu
une augmentation raisonnable de la mais n'ont obtenu
qu'une de 1 % de l'investissement dans les biens d'équi
pement. L'évolution de ces années rappelle la fameuse prédiction de
Keynes, de 1946 : que le problème de la pénurie mondiale des dollars
diminuerait certainement parce que l'économie américaine serait portée par REVUE ÉCONOMIQUE 538
son revenu élevé vers la consommation et les importations (1). De ce
point de vue, cette période a grandement amélioré la situation. Le déséqui
libre entre pays est moins important, au moins entre les pays industrialisés,
et les crises du manque spécifique de dollars ne pèsent plus sur les choix
économiques.
CHANGEMENTS ECONOMIQUES DE 1953 A 1960
(Pourcentages d'augmentation de 1953 à I960, aux prix de 1954)
Etats-Un.s France
Produit national brut . . 19 36 37 brut,
per capita 6 28 29
Consommation privée ... 27 32 34
Investissement dans les
biens d'équipement ... 1 72 74
Exportations de biens et
services 54 58 75
Importations de biens et
services 36 49 86
Sources : O.E.C.E., Statistiques générales, Juillet 1961, pour la France et
l'ensemble des pays de l'O.E.C.E. ; Economie Report of the President,
January 1962, pour les Etats-Unis.
Comme c'est la règle dans ce monde interdépendant, un changement
qui était souhaitable en lui-même a été accompagné d'autres changements
imprévus et moins souhaitables. On peut facilement approuver une aug
mentation de la consommation et des importations, ces dernières ayant
augmenté beaucoup l'offre globale. On ne veut pas pour cela subir une
stagnation des investissements, des pertes grandissantes d'or, et une aug
mentation persistante du chômage. Les causes de ces difficultés, et les
nouvelles réponses qui conviendraient aux vrais problèmes, sont âprement
discutées. Une question primordiale sépare l'ancienne administration de
la nouvelle dans cette discussion : le problème principal consiste-t-il dans
l'insuffisance de la demande, ou est-il au contraire le résultat d'un com-
1. John Maynard Ketnes, « The balance of payments of the United
States», Economic Journal, janvier 1946, pp. 172-187, ÉCONOMIE AMÉRICAINE 539
plexe de faiblesses structurelles, peut-être même aggravé par une tendance
inflationniste ?
A. La demande et la capacité productive.
L'interprétation de la nouvelle administration souligne que l'augment
ation de la demande a été trop lente par rapport à la croissance de la
capacité de produire. Le gaspillage de la production potentielle dû à
l'insuffisance de la demande, a été chiffré à 51 milliards de dollars au
début de 1961 (2).
La pression de la capacité excédentaire a certainement pesé sur la
demande d'investissement, mais on doit se demander pourquoi la demande
globale a cessé de croître au taux précédent en premier lieu, et pourquoi
la brève mais importante remontée de l'investissement en 1955-1956 n'a
pas entraîné une relance de l'expansion générale. La première de ces
deux questions n'est pas difficile : le gouvernement central a rapidement
réduit ses achats après 1953, surtout à cause de la cessation de la guerre
de Corée. Ces achats ont été de 58 milliards de dollars en 1953. Ils ont
été réduits de 20 i% l'année suivante, et jusqu'à 45 milliards de dollars
en 1955 en raison surtout d'une réduction du budget militaire. En outre,
il y avait aussi plusieurs mentalités réactionnaires au sein du gouvernement
qui ont réussi à réduire la partie du budget destinée aux objectifs sociaux
de largement 27 % entre les années fiscales 1953 et 1954.
Quand les préférences du public ont commencé à agir sur le gouver
nement par des voies politiques, les dépenses ont commencé à remonter.
En même temps, la récession de 1953-1954 a amené l'administration à
des réductions d'impôts qui ont entraîné immédiatement l'expansion d'in
vestissement des années 1955-1956. Mais cette expansion a révélé plus
clairement une nouvelle vérité. Les grands changements du système fiscal
et des assurances sociales, organisés en partie pour empêcher les débâcles
comme celle des années 1930, ont peut-être trop bien stabilisé l'économie.
La taxation axée sur les revenus de façon à faire varier les impôts plus
que proportionnellement aux changements du revenu global, ainsi que les
2. Economie Report of the President, janvier 1962, p. 49. Ce calcul est
basé sur les estimations de la main-d'œuvre disponible et de la productivité,
non sur le stock de capital. Le pourcentage du stock de capital actuellement
utilisé a été aux environs de 94 pendant 1953 et encore en 1955, mais ensuite
il a glissé vers 80 à la fin de 1960 (chart 3, p. 55). Sauf indication con
traire, tous les renseignements statistiques suivants sont tirés de ce rapport
Indispensable. 540 REVUE ÉCONOMIQUE
assurances sociales aménagées de façon à faire varier les prestations inver
sement aux variations du revenu national, ont diminué le multiplicateur
à un tel point que toute expansion est devenue, comme toute contraction,
presque automatiquement étouffée (3).
Certes, on peut toujours recourir à des réductions des taux d'impôts, ou
à des "augmentations des dépenses, afin de permettre une expansion con
tinue. Mais il faut agir de cette façon en même temps que la production
est en train de monter. Le Council of Economie Advisers estime que les
recettes du gouvernement central, avec le système fiscal de 1961, augment
erait de 6 milliards de dollars chaque année si on pouvait garder le
plein emploi. Le budget de I960 était excédentaire de moins d'un demi-
milliard, mais il aurait été excédentaire d'environ 10 milliards de dollars
si l'économie avait approché du plein emploi. Autrement dit, le budget
de I960, et les choix du gouvernement de 1955 à I960, ont été brillam
ment organisés pour tuer toute expansion naturelle de la demande.
Le plus frappant exemple de cette politique était la triste petite remont
ée qui a commencé vers la fin de 1958. Aussitôt que l'investissement
dans les stocks a commencé à monter, le gouvernement s'est hâté d'appli
quer les restrictions monétaires et de diminuer ses propres dépenses. Arthur
Burns, le premier directeur du Council of Economie Advisers de l'admi
nistration Eisenhower, explique que le budget fédéral était passé d'un
déficit de 17 milli

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