L ajustement à court terme de l emploi à la production : des relations techniques aux fonctions de comportement - article ; n°4 ; vol.34, pg 732-755
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L'ajustement à court terme de l'emploi à la production : des relations techniques aux fonctions de comportement - article ; n°4 ; vol.34, pg 732-755

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Description

Revue économique - Année 1983 - Volume 34 - Numéro 4 - Pages 732-755
Cet article se propose d'analyser les fonctions d'emploi à court terme à partir d'une représentation du système productif en secteur monopoliste et secteur concurrentiel. La méthode d'analyse utilisée consiste à opérer en deux temps une fonction de production spécifiée pour chaque secteur permet de dégager l'emploi efficace. Une fonction de comportement, elle-même différenciée, consiste à compléter l'influence des facteurs techniques par des éléments économiques, sociaux et institutionnels. La vérification empirique permet de tracer des lignes de séparation entre secteur concurrentiel (biens de consommation) et secteur monopoliste (intermédiaire et équipement). La lisibilité est moins nette au niveau des fonctions de comportement, tout au moins en ce qui concerne les biens d'équipement.
Short term employment ad]ustement to the level of production : from technical relations to behavioural functions
Bernard Guilhon, Jean-Louis Roos
This article is aimed at analysing short term employment fonctions through a dual representation of the industry between a monopolistic sector and a competitive sector. The method is as follows : first, a production fonction is specified for each sector and allows to compute a level of « required » employment. Then a behaoior fonction, also differentiated between the two sectors, completes the influence of technical factors by taking into account other economic, social and institutionnel!, factors. Empirical testing allows to draw the parting Une between the competitive sector (constimption goods) and the monopolistic sector (intermediary and equipment goods). The results are not as clear regarding the behavior fonctions, at least as far as equipment goods are concerned.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Bernard Guilhon
Monsieur Jean-Louis Roos
L'ajustement à court terme de l'emploi à la production : des
relations techniques aux fonctions de comportement
In: Revue économique. Volume 34, n°4, 1983. pp. 732-755.
Résumé
Cet article se propose d'analyser les fonctions d'emploi à court terme à partir d'une représentation du système productif en
secteur monopoliste et secteur concurrentiel. La méthode d'analyse utilisée consiste à opérer en deux temps une fonction de
production spécifiée pour chaque secteur permet de dégager l'emploi efficace. Une fonction de comportement, elle-même
différenciée, consiste à compléter l'influence des facteurs techniques par des éléments économiques, sociaux et institutionnels.
La vérification empirique permet de tracer des lignes de séparation entre secteur concurrentiel (biens de consommation) et
secteur monopoliste (intermédiaire et équipement). La lisibilité est moins nette au niveau des fonctions de comportement, tout au
moins en ce qui concerne les biens d'équipement.
Abstract
Short term employment ad]ustement to the level of production : from technical relations to behavioural functions
Bernard Guilhon, Jean-Louis Roos
This article is aimed at analysing short term employment fonctions through a dual representation of the industry between a
monopolistic sector and a competitive sector. The method is as follows : first, a production fonction is specified for each sector
and allows to compute a level of « required » employment. Then a behaoior fonction, also differentiated between the two sectors,
completes the influence of technical factors by taking into account other economic, social and institutionnel!, factors. Empirical
testing allows to draw the parting Une between the competitive sector (constimption goods) and the monopolistic sector
(intermediary and equipment goods). The results are not as clear regarding the behavior fonctions, at least as far as equipment
goods are concerned.
Citer ce document / Cite this document :
Guilhon Bernard, Roos Jean-Louis. L'ajustement à court terme de l'emploi à la production : des relations techniques aux
fonctions de comportement. In: Revue économique. Volume 34, n°4, 1983. pp. 732-755.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1983_num_34_4_408736■
L'AJUSTEMENT A COURT TERME
DE L'EMPLOI A LA PRODUCTION :
DES RELATIONS TECHNIQUES
AUX FONCTIONS DE COMPORTEMENT*
/analyse des comportements d'ajustement de l'emploi à la pro
duction se pose en termes différents selon la période de réfé
L rence envisagée :
A moyen-long terme, les entreprises ont la possibilité d'ajuster leur
demande de travail en fonction des variations d'effectifs qu'impose le
coût relatif des facteurs. L'emploi s'adapte donc, dans ce cadre tem
porel, de façon satisfaisante à la production selon des élasticités dont
la valeur varie de 0,8 à 0,9 selon les pays pour l'industrie dans son
ensemble (Boyer, Petit [1980]).
En courte période, les variations de l'activité économique semblent
exercer des effets de nature très différente sur la force de travail selon
la période considérée. Alors que les entreprises françaises se dégagent
jusqu'en 1968 de « surcapacités conjoncturelles de main-d'œuvre » par
des opérations d'assainissement et de rationalisation entraînant une
« restauration massive par le bas de la productivité » (Boyer et alii
[1977]), la rigidification de l'emploi dans les années 1970 limite les
possibilités d'ajustement. Toute une batterie d'arguments ont été avan
cés : les contraintes techniques et la configuration sociale et institution
nelle, d'une part, les coûts spécifiques d'embauché et de licenciement,
d'autre part, joueraient de toute leur force à court terme.
C'est à essayer de clarifier ces facteurs de terme et d'énoncer
* Nous tenons à remercier les référée de la Revue économique qui ont attiré
notre attention sur certains points de cette recherche et nous ont permis d'améliorer
la qualité de ce travail.
Nous demeurons toutefois seuls responsables des erreurs et insuffisances qui
existent.
732
— N° 4, juillet 1983. Revue économique Bernard Guilhon, Jean-Louis Roos
quelques axes de recherche que s'attache le présent article à partir d'une
représentation du système productif en secteur concurrentiel et secteur
monopoliste (section 1). Une méthode d'analyse est ensuite proposée
qui repose sur la prise en compte successive des facteurs techniques
et des fonctions de comportement (section 2). La vérification empirique
conduit à mettre en évidence des comportements sectoriellement diffé
renciés pour les biens intermédiaires, les biens d'équipement et les
biens de consommation (section 3).
LA SEGMENTATION DE L'INDUSTRIE
EN SECTEUR CONCURRENTIEL
ET MONOPOLISTE
Une caractérisation rapide de ces deux secteurs peut être faite à
partir de l'énoncé de variables structurelles (Boyer et alii [1977], Roos
[1980]) :
— Le secteur concurrentiel possède les traits suivants : peu concent
ré, faible intensité capitalistique, faible qualification du personnel,
peu syndicalisé, bas salaires et mobilité conjoncturelle de la main-
d'œuvre élevée. Dans l'ensemble, ce secteur est extrêmement sensible
aux fluctuations du niveau de l'activité économique.
— Le secteur monopoliste, concentré et structuré par des groupes
industriels et financiers, présente une organisation poussée de ses pro
cessus productifs (travail à la chaîne, travail en équipes) dont l'intensité
capitalistique est élevée. Le taux de syndicalisation y est important,
les salaires élevés et la mobilité de la main-d'œuvre réduite. Les contraint
es de marché ne s'imposent pas de la même façon à ce secteur.
Nous allons voir que la situation différentielle des firmes par rapport
au marché a des répercussions importantes sur la sensibilité de l'emploi
aux fluctuations de la demande.
Un premier critère de différenciation :
la situation des firmes par rapport au marché
Les firmes, selon leur secteur d'appartenance, ne subissent pas de
la même façon la contrainte du marché. Alors que la division sociale du
travail s'impose de façon radicalement exogène aux firmes du secteur
concurrentiel, le trait marquant du secteur monopoliste semble être
73-3 Revue économique
Vinternalisation croissante des diverses fonctions par lesquelles les
firmes s'articulent à leur environnement (Lipietz [1979]) : la fonction
productive (le marché des facteurs) la fonction1 commerciale (le marché
des biens et services), la fonction financière (le marché financier). Ce
processus découle de la constitution de groupes industriels et finan
ciers, puis de leur rapprochement à la fin des années 1960 (Bellon
[1980]) : ce qui leur a permis — - par le biais de stratégies d'intégra
tion, de concentration horizontale et de diversification — de contrôler
une part substantielle de marchés dans un certain nombre de branches
clés et de se doter d'un pouvoir autonome de financement.
Le processus d'internalisation s'est étendu aux avantages offerts
par les régions en matière de localisation industrielle. Face à un « sy
stème régional » producteur d'externalités (matières premières, bassin
de main-d'œuvre, situation géographique...), les unités concurrentielles
sont dans une position de subordination par rapport aux caractérist
iques de l'environnement. Alors que les unités de production intégrées
à dés groupes imposent leur propre logique de développement par
rapport à celle du système d'accueil (Strugala [1977]), elles représen
tent un lieu de pouvoir en déterminant par exemple la configuration
du tissu industriel régional (type de fabrication, importance de la sous-
traitance, ...), les caractéristiques essentielles des bassins de main-
d'œuvre (structure des qualifications, type de formation, ...) et les mou
vements d'activité et d'emploi qui affectent les régions (délocalisation/
relocalisation, ...) (Guilhon [1980]). Ainsi, les groupes se créent une
marge d'autonomie par rapport aux régions à l'intérieur desquelles ils
déploient leurs « circuits de branches » (Lipietz [1978]).
Cette forme d'autonomie n'est qu'une expression de cell

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