L apport de l école louvaniste de démographie : réflexions critiques sur le passé et nouveaux défis pour l avenir des sciences de la population - article ; n°2 ; vol.51, pg 405-416
13 pages
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L'apport de l'école louvaniste de démographie : réflexions critiques sur le passé et nouveaux défis pour l'avenir des sciences de la population - article ; n°2 ; vol.51, pg 405-416

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Description

Population - Année 1996 - Volume 51 - Numéro 2 - Pages 405-416
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Michel Loriaux
L'apport de l'école louvaniste de démographie : réflexions
critiques sur le passé et nouveaux défis pour l'avenir des
sciences de la population
In: Population, 51e année, n°2, 1996 pp. 405-416.
Citer ce document / Cite this document :
Loriaux Michel. L'apport de l'école louvaniste de démographie : réflexions critiques sur le passé et nouveaux défis pour l'avenir
des sciences de la population. In: Population, 51e année, n°2, 1996 pp. 405-416.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1996_num_51_2_6159L'APPORT DE L'ECOLE LOUVANISTE
DE DÉMOGRAPHIE :
Réflexions critiques sur le passé
et nouveaux défis pour l'avenir
des sciences de la population
Michel LORIAUX*
I. - Petite histoire d'un quarteron
de démographes louvanistes
Quand on m'a demandé de participer à une rencontre autour de
l'INED et de la démographie de langue française dans le monde, je n'ai
pas pu m' empêcher de pousser un ouf de soulagement : sans doute parce
que j'étais rassuré sur la persistance d'une démographie française - mais
qui en douterait? - mais surtout parce que j'avais là la confirmation que
nous n'étions pas définitivement exclus de ce cercle. Et quand je dis
«nous», il s'agit de l'Institut de Démographie de l'UCL regroupé depuis
deux ou trois ans au sein d'un département tout neuf des Sciences de la
Population, du Développement et de l'Environnement.
En effet, une mise à l'écart nous serait sans doute apparue comme un
bannissement, d'autant plus injuste que nous sommes nombreux en Belgique
et plus spécialement à Louvain, Louvain-la- Vieille d'abord, Louvain-la-Neuve
maintenant, à n'avoir jamais manqué de manifester des signes d'allégeance
par rapport à l'école française de démographie et à avoir entretenu des relations
étroites avec ses représentants depuis une trentaine d'années : d'abord, pour
quelques-uns ď entre-nous, parmi les fondateurs de notre Département de Démo-
(1) Communication présentée le 25 octobre 1995 dans le cadre de la journée de rencontre
autour de l'INED et de la démographie française dans le monde (Paris, Institut international
d'Administration publique).
* Institut de Démographie, UCL (Belgique). Les vues présentées ici n'engagent person
nellement que l'auteur et pas forcément l'ensemble des membres de l'Institut de Démographie
de l'Université catholique de Louvain, dont il assume actuellement la direction.
Population, 2, 1996, 405-416 LE CINQUANTENAIRE DE L' INED 406
graphie de l'UCL : Guillaume Wunsch, Hubert Gérard, Christine Wattelar,
en étant venus se former directement à Paris, et en recueillant la pensée
des principaux de vos maîtres en démographie, avant qu'ils ne se décident
eux-mêmes à retransmettre leurs connaissances à d'autres disciples.
L'aventure de la formation démographique à l'UCL a, en effet, démarré
vers 1968 et elle ne s'est plus interrompue depuis lors, avec à son actif plusieurs
centaines de démographes qui ont porté à travers le monde, et en tout cas dans
plusieurs dizaines de pays, la bannière de la démographie de langue française
à la mode louvaniste. Lorsque, par exemple, au détour d'une mission, au Bénin
ou ailleurs, on est accueilli par une bonne douzaine d'anciens maîtres ou docteurs
en démographie qui ont gagné leurs titres dans notre Institut, on ne peut qu'être
saisi d'un certain sentiment de fierté, celle d'avoir contribué à une des plus
nobles tâches de l'homme : éduquer. Et lorsqu'il s'agit de démographes, et qu'on
sait que c'est une spécialité qui n'est pas enseignée dans beaucoup d'endroits
dans le monde, le mérite n'en est que plus grand. Par ailleurs, notre rôle depuis
8 ans au sein du CIDEP/UCL(2), comme successeur du CEDOR-Roumanie, i
llustre bien notre vocation internationale, avec environ 150 fonctionnaires afr
icains formés à la problématique population et développement.
Il est vrai que Louvain a peut-être, parfois, eu quelques tentations
de s'éloigner de la démographie française en se laissant attirer par les ap
pels des sirènes de la anglo-saxonne. N'a-t-on même pas parlé
d'une école démographique louvaniste qui aurait réalisé une certaine syn
thèse des approches française et anglo-saxonne? Du moins est-il flatteur
de le penser. Et quand nous avons décidé d'honorer des démographes cé
lèbres en leur octroyant un doctorat honoris causa de l'UCL, nous avions
bien pensé à Ansley Coale (1979), mais seulement après avoir, auparavant,
choisi Louis Henry pour lui décerner le titre en 1972, ce qui prouve bien
notre double appartenance, mais aussi nos priorités.
Certes, une langue ne fait pas à elle seule une discipline, mais elle peut
orienter une pensée et lui donner un cadre où elle peut s'épanouir, plus ou
moins favorablement. Personnellement, je regrette d'ailleurs une certaine ten
dance à l'uniformisation par l'anglais qui impose trop ses schemes d'analyse
et de présentation et qui gagne, malheureusement, beaucoup de nos collègues.
La mondialisation nous conduit peut-être inéluctablement à cette uniformisat
ion, mais je crains que certains précipitent cette évolution en rendant les armes
sans combattre et j'ai du mal à croire que le rapport avantages/inconvénients
soit toujours en faveur de cette démission linguistique.
Mais trêve de considérations linguistiques. Envisageons plutôt les ap
ports de l'école louvaniste à la démographie, francophone ou autre. For
cément, notre contribution est limitée par rapport à celle de Г INED, sans
doute, en grande partie, pour une raison bassement quantitative : j'ai noté,
en effet, que Г INED regroupe environ 60 chercheurs pour une effectif de
(2> Centre International de Formation et de Recherche en Population et Développement,
sous l'égide des Nations Unies. Depuis septembre 1995, le centre a été transféré au Maroc
(Rabat), mais une maîtrise et un doctorat en « développement, population, environnement »
ont été créés au sein du Département (SPED). CINQUANTENAIRE DE L' INED 407 LE
150 personnes, alors qu'à Louvain nous comptons à peine une quinzaine
de chercheurs, soit quatre fois moins, en tout cas si nous ne tenons pas
compte des doctorants que nous accueillons et qui renforcent heureusement
notre cadre de chercheurs, mais sans en faire partie à proprement parler.
De plus, la recherche n'est pas notre fonction première, puisque nous som
mes rattachés à l'Université et que nous devons consacrer une grande partie
de nos ressources à l'enseignement qui représente grosso modo 900 heures
de cours chaque année, pour la seule formation de troisième cycle en dé
mographie, sans parler des nombreuses prestations que la plupart de nos
enseignants doivent accomplir dans les premiers et deuxièmes cycles d'aut
res disciplines.
Ces contraintes justifient que nous ayons parfois dû faire des choix
et renoncer à certaines orientations de recherche, faute de spécialistes pour
les assurer. À l'origine de notre Institut, les choix étaient même particu
lièrement restrictifs, parce que nos jeunes fondateurs profondément
imprégnés par une certaine représentation limitée de la démographie, peut-
être d'ailleurs largement inspirée des principes de l'école française d'ana
lyse démographique. Pas question de sortir des trois grands phénomènes
de base. Et même la nuptialité n'était tolérée que comme phénomène per
missif de la fécondité, ce qui, soit dit en passant, illustre bien l'importance
et la rapidité des changements survenus depuis une trentaine d'années. Des
problèmes comme ceux de l'activité économique, de la scolarisation, des
structures professionnelles étaient, à l'époque, tout à fait bannis du cadre
de référence qu'une vision rigoriste des sciences de la population nous
avait amenés à dresser comme des remparts autour d'une forteresse que
nous voulions imprenable.
Heureusement, le message de Bucarest et les appels à l'ouverture nous
ont amenés à une vision un peu plus large de la démogra

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