L apport des théories économiques récentes à la planification indicative - article ; n°1 ; vol.44, pg 57-74
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L'apport des théories économiques récentes à la planification indicative - article ; n°1 ; vol.44, pg 57-74

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Description

Revue économique - Année 1993 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 57-74
L'apport des théories économiques récentes à la planification indicative
L'article réexamine le rôle de la planification dans une économie libérale en s'appuyant sur les développements récents de la théorie économique, en particulier la théorie des équipes, la théorie des jeux, les théories de l'échange d'information et la théorie des organisations. Il conclut en explorant les raisons pour l'existence d'un organisme spécialisé dans la planification, et en tirant quel­ques leçons applicables à l'expérience française.
The implications for indicative planning of recent advances in economic theory
The paper reexamines the role of indicative planning in a market economy in light of recent developments in economie theory. Particular emphasis is put on the theories of teams, of organizations and of information exchanges as well as on game theory. The paper also examines the rationale for the existence a specifie organism which specializes in planning. Finally, implications and policy recommendations for the French planning experience are discussed.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Helmuth Cremer
Monsieur Jacques Crémer
L'apport des théories économiques récentes à la planification
indicative
In: Revue économique. Numéro Hors Série, 1993. pp. 57-74.
Résumé
L'apport des théories économiques récentes à la planification indicative
L'article réexamine le rôle de la planification dans une économie libérale en s'appuyant sur les développements récents de la
théorie économique, en particulier la théorie des équipes, la théorie des jeux, les théories de l'échange d'information et la théorie
des organisations. Il conclut en explorant les raisons pour l'existence d'un organisme spécialisé dans la planification, et en tirant
quel-ques leçons applicables à l'expérience française.
Abstract
The implications for indicative planning of recent advances in economic theory
The paper reexamines the role of indicative planning in a market economy in light of recent developments in economie theory.
Particular emphasis is put on the theories of teams, of organizations and of information exchanges as well as on game
The paper also examines the rationale for the existence a specifie organism which specializes in planning. Finally, implications
and policy recommendations for the French planning experience are discussed.
Citer ce document / Cite this document :
Cremer Helmuth, Crémer Jacques. L'apport des théories économiques récentes à la planification indicative. In: Revue
économique. Numéro Hors Série, 1993. pp. 57-74.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1993_hos_44_1_409426L'apport des théories économiques
récentes à la planification indicative
Helmuth Cremer
Jacques Crémer
s' appuyant L'article sur réexamine les développements le rôle de la planification récents de dans la une théorie économie économique, libérale en en
particulier la théorie des équipes, la théorie des jeux, les théories de l'échange
d'information et la théorie des organisations. Il conclut en explorant les raisons
pour l'existence d'un organisme spécialisé dans la planification, et en tirant quel
ques leçons applicables à l'expérience française.
INTRODUCTION : LES RÔLES DE LA PLANIFICATION FRANÇAISE
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, la France poursuit une expé
rience originale de planification qui se distingue de la planification que l'on a
baptisée « à la soviétique » par deux traits principaux. Tout d'abord, il s'agit
d'une planification uniquement à moyen terme. Contrairement à la pratique
dans l' ex-URSS, il n'existe pas de plan annuel. Ensuite, et surtout, elle ne pos
sède pas d'aspect contraignant. Les documents du Plan n'ont d'influence qu'in
directement, par l'intermédiaire de l'engagement de l'État derrière les objectifs
qui y sont annoncés, par les modifications dans le comportement des agents pri
vés que peut entraîner F information sur les plans à moyen terme de la puissance
publique et par l'amélioration de la coordination entre décisions prises dans dif
férents secteurs.
Cette pratique française est à la recherche d'une théorie. De 1950 à 1970,
s'étaient développées deux branches de littérature normative sur la planifica
tion. La première entreprit une étude des procédures de planification dont la
branche principale s'attacha à l'étude de l'échange d'informations entre un
« centre » et des unités décentralisées. La deuxième visa à construire des modèl
es appliqués de planification à moyen terme, à partir de généralisations succes-
*. Nous remercions Jean- Jacques Laffont et Jean Tirole pour de nombreuses discus
sions sur le sujet de cet article et pour leurs commentaires sur les versions précédentes.
Cet article est inspiré d'un rapport du même titre effectué par le GREMAQ pour le
compte du Commissariat général au Plan (convention 38/91, « Théorie des incitations et
planification »).
57
Revue économique — Hon série, p. 57-73. Revue économique
sives des modèles de croissance à la Harrod-Domar et des modèles d' input-
output à la Léontief.
La méthodologie employée dans ces recherches ne faisait pas de distinctions
entre une planification autoritaire et une planification indicative, et en consé
quence ne s'intéressait que très peu aux questions de mise en œuvre ou
« concrétisation » du Plan. Si quelques auteurs ont exploré les incitations dans
les systèmes centralisés (Weitzman [1976] ; Manove [1973]), pratiquement
aucune recherche théorique n'a été effectuée sur les problèmes spécifiques à la
planification indicative.
Remédier à cet état de fait nous semble constituer une priorité pour qu'une
discussion fructueuse puisse se dérouler sur l'avenir de la planification en
France. La faillite de l'expérience soviétique a jeté un discrédit sur toute tenta
tive de planification gouvernementale. Or il est inconcevable qu'une réflexion
organisée sur le futur à moyen terme ne soit pas conduite. Les entreprises pri
vées renoncent de plus en plus à la construction de plans stratégiques précis à
objectifs fixes, mais elles en profitent pour essayer de trouver de nouvelles
méthodes de préparation des décisions qui engagent leur avenir. Nous trouve
rions très incompétent un dirigeant qui prétexterait de l'inadéquation des
anciennes méthodes de planification pour refuser de conduire une réflexion glo
bale sur l'avenir de son entreprise. De même gouvernement et nation doivent se
donner les moyens de réfléchir de façon coordonnée et organisée aux objectifs à
moyen terme.
Il nous semble que la révolution méthodologique que la théorie micro-écono
mique a connue depuis 1973 est une base de travail irremplaçable pour cette
recherche. À la suite des travaux pionniers d'Akerlof [1970], Groves [1973],
Spence [1973], Weitzman [1974], et de nombreux autres, les économistes ont
systématiquement exploré les mécanismes d'échanges d'informations, que ces
mécanismes soient directs — par les discours ou écrits — ou indirects — au tra
vers des actions. Les théories qu'ils ont développées ont déjà renouvelé de nomb
reuses branches de la science économique, elles nous semblent pouvoir donner
un coup de fouet à la réflexion sur la pratique française de planification.
L'objectif de cet article est de démontrer ce fait en indiquant quelques-unes des
pistes de réflexion et de recherches qui nous semblent les plus prometteuses et
en exhibant quelques réponses que l'on peut déjà donner.
Dans une première section, nous présentons un survol de la littérature tradi
tionnelle sur la planification indicative. Les leçons que l'on peut en tirer, mais
aussi ses faiblesses, seront détaillées. Nous réexaminons ensuite le rôle de la
planification en nous appuyant sur les développements récents de la théorie éco
nomique, plus précisément : i) la théorie des équipes, ii) les problèmes de sous-
optimalité et de multiplicité des équilibres de Nash, iii) les théories de l'échange
d'information, et iv) les apports de la théorie de l'organisation. Finalement,
nous explorons les raisons pour l'existence d'un organisme spécialisé dans la
planification et une dernière partie tente d'appliquer l'analyse théorique précé
dente pour tirer des leçons applicables à la pratique française.
55 Helmuth Cremer, Jacques Crémer
SURVOL CRITIQUE DE LA LITTERATURE SUR LA
PLANIFICATION INDICATIVE
Entre 1960 et 1980, une abondante littérature visa à mettre en évidence les
différents rôles que la planification indicative peut jouer dans une économie de
marché. Suivant Estrin et Holmes ([1983], chap. 1,2; [1990]) nous distingue
rons trois fonctions de la : i) son rôle purement informationnel, ii)
son rôle de gestion des anticipations des agents, qui assurerait un impact macro
économique et iii) la coordination du comportement des agents privés et des
politiques des différentes agences gouvernementales.
Collecte, échange et dissémination de l'information
Les agents économiques font face à de multiples incertitudes concerna

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