L élaboration d une « politique scientifique » dans divers pays occidentaux et son lien possible avec la politique de développement économique - article ; n°2 ; vol.15, pg 161-176
17 pages
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L'élaboration d'une « politique scientifique » dans divers pays occidentaux et son lien possible avec la politique de développement économique - article ; n°2 ; vol.15, pg 161-176

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Description

Revue économique - Année 1964 - Volume 15 - Numéro 2 - Pages 161-176
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Raymond Poignant
L'élaboration d'une « politique scientifique » dans divers pays
occidentaux et son lien possible avec la politique de
développement économique
In: Revue économique. Volume 15, n°2, 1964. pp. 161-176.
Citer ce document / Cite this document :
Poignant Raymond. L'élaboration d'une « politique scientifique » dans divers pays occidentaux et son lien possible avec la
politique de développement économique. In: Revue économique. Volume 15, n°2, 1964. pp. 161-176.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1964_num_15_2_407598L'ELABORATION
D'UNE " POLITIQUE SCIENTIFIQUE "
DANS DIVERS PAYS OCCIDENTAUX
et son lien possible
avec la politique de développement économique
La révolution industrielle du xixp siècle et le progrès continu des
techniques ont entraîné progressivement la création dans les entre
prises les plus importantes d'une véritable « fonction » de recherche
scientifique et technique. Parallèlement, l'action, des organismes gou
vernementaux dans ce même domaine s'est prodigieusement accélérée,
particulièrement à l'occasion des deux guerres mondiales.
Indépendamment des établissements d'enseignement supérieur dont
la vocation est plus traditionnellement orientée vers le développe
ment désintéressé des connaissances, se sont multipliés, dans le cadre
des différents départements ministériels, civils et militaires, de mult
iples organismes de recherche destinés à la satisfaction des besoins
particuliers.
Au total, l'extension considérable de l'effort gouvernemental en
faveur de la recherche scientifique et technique s'est faite un peu au
hasard, en fonction des préoccupations propres aux différents services
publics ou des initiatives des savants eux-mêmes.
Cette prolifération, apparemment désordonnée, des organismes de
recherche publics s'explique par la variété des moteurs qui guident
le développement de l'action gouvernementale.
Ces moteurs, un peu artificiellement sans doute, peuvent être
ramenés à quatre :
1° le besoin humain spontané d'élargissement et d'approfondissement
de la connaissance scientifique qui anime essentiellement les orga
nismes de recherche fondamentale, notamment, les laboratoires
universitaires ;
2° la satisfaction de certains besoins sociaux (les recherches médic
ales, les recherches sur la nutrition, etc.);
Revue Economique — N° 2, 1964 11 162 REVUE ECONOMIQUE
3° les besoins de la défense nationale ou, parfois, d'une politique de
prestige dont l'importance s'accroît sensiblement depuis la fin de
la deuxième guerre mondiale ;
4" l'incitation systématique de l'Etat au développement économique
par une politique d'aide à la mise en application des découvertes
et à l'amélioration des techniques industrielles, agricoles, etc.
En fait, bien entendu, les différents moteurs de développement
des travaux de recherche ne sont pas véritablement indépendants
les uns des autres puisque toute réussite scientifique peut avoir des
conséquences à la fois sociales, économiques, politiques et militaires.
Pays r, et année - r-.. Dépenses totales SUPPORTÉ °7r DU PAR TOTAL l-Etat
I. Etats-Unis (1960-1961) (en millions de dollars)
Ui) Recherche fondamentale . 1 302 (9,3 %) 75 ','<>
(b)appliquée et
développement 12 738 (90,7 %) 63%
(c) Total 14 040 (100%) 65%
II. Royaume-Uni (1959-1960) (en millions de livres)
■(a) Recherche fondamentale . 46,68 (&.S (r/c) 91,3%
(b)appliquée et
développement 483,30 (91,2%) 56,0%
(c) Total 529,95 (100 %) 60 %
III. France (1960) (en millions de francs)
(a) Recherche fondamentale . 600 (21%) 95%
(b)appliquée et
développement (*) 2 252 (79%) 69%
(c) Total 2 852 (100 %) 76 %
IV. Pays-Bas (1959) (en millions de florins)
(a) Recherche fondamentale . 83,5 (H %) 90 %
(b)appliquée et
développement 513,2 (86%) 16%
(c) Total 596,7 (100 %) 27,5 %
(*) Cette estimation minore assez vraisemblablement les dépenses privées et
grossit le pourcentage des dépenses à la charge de l'Etat. ELABORATION DUNE POLITIQUE SCIENTIFIQUE 163
II n'en demeure pas moins que, quelles que soient les répercussions
qu'elles peuvent avoir dans d'autres domaines, les actions de recherche
entreprises par les gouvernements ont toujours une ou deux motiva
tions dominantes qui donne à ces actions un caractère particulier
par rapport aux autres et qui explique leur autonomie relative.
Au total, dans la plupart des pays occidentaux et sous la pression
croissante des différents facteurs sus-indiqués, la participation de
l'Etat au financement des travaux de recherche scientifique et tech
nique est devenu, aujourd'hui, l'élément prédominant de l'effort natio
nal ainsi qu'il ressort du tableau ci-contre.
Il en ressort que, pour trois des quatre pays considérés, la part
de l'Etat dans le financement de la R.S. et T. dépasse 60 % ; le
pourcentage est beaucoup plus faible aux Pays-Bas en raison de la
faiblesse des dépenses militaires de recherche et, inversement, de
l'existence de plusieurs grosses firmes qui consacrent des dépenses
importantes pour la recherche scientifique.
Par ailleurs, l'on notera que l'effort financier croissant que cha
cun de ces pays consacre à la recherche scientifique et technique
civile et militaire constitue, dès à présent, une partie non négligeable
du produit national brut (P. N.B.) 1.
Pourcentage du P.N.B. {*) consacré à la recherche S. et T.
1954 1956 1959 1961 1962
Etats-Unis ...... 1,41 1,61 2,49 2,78
France (**) — — 1,10 1,35 1,6
Royaume-Uni — 1,7 1,6 — 2,7
Pays-Bas — 1,0 1,6 —
(*) Aux prix du marché.
(**) Estimation certainement minorée par suite d'une mauvaise
information sur les dépenses des entreprises privées.
En fait, les fonds publics consacrés à la recherche scientifique
et technique ne sont, dans aucun pays, mis à la disposition d'un
organisme central mais, au contraire, répartis entre une multitude
de départements ministériels et organismes divers.
1. Dépenses publiques et privées. 164 REVUE ECONOMIQUE
Aux Etats-Unis, par exemple, 24 départements ministériels ou
agences publiques indépendantes disposent de fonds fédéraux ; parmi
eux, 9 reçoivent, à eux seuls, 99 c/c du total et 3 (la Défense, Comm
ission de l'Energie Atomique et l'Agence Spatiale) ont 92 % de
l'ensemble.
En France et au Royaume-Uni, la dispersion relative des crédits
publics entre les différents départements ministériels est presque iden
tique ; par contre, aux Pays-Bas, 70 f/c des crédits transitent par le
budget du Ministère de l'Education, des Arts et des Sciences.
Si l'on analyse la répartition des crédits par grande masse, l'on
constate :
— l'importance considérable des crédits publics de recherche scient
ifique et technique confiés aux ministères militaires 2 (72 €/r aux
Etats-Unis, 63, S % au Royaume-Uni, 52% en France);
— la part importante des crédits accordés aux agences atomiques,
aéronautiques et spatiales (année 1961 ou 1962).
Atome ESPACF
Etats-Unis 9,5% 8,7 %
15,1 % 0,3 % (4 % en 1963) France
Royaume-Uni 15.8% 4,4 %
— corrélativement, à l'exception de la France, la faiblesse relative
des crédits mis directement à la disposition de tous les autres
départements ministériels (Etats-Unis, 10 % ; Royaume-Uni,
16 % ; France. 32,5 % ; dont 22 % pour le Ministère de l'Edu
cation Nationale).
Toutefois, cette répartition budgétaire des crédits publics n'est pas
totalement significative dès lors que, pour une large part, les crédits
inscrits au budget des différents ministères ne sont pas utilisés direc
tement par eux, mars transférés, pour exécution des travaux, à d'autres
organismes publics ou privés par voie de contrats : contrats de
recherche passés par les ministères militaires ou les agences ato
miques ou spatiale avec les universités, contrats de « développe
ment » 3 passés avec les mêmes personnes de droit public et les entre
prises industrielles.
2. Y compris le financement des prototypes.
3. De ce fait, la majorité des travaux de recherche et de « développement »
effectués dans les entreprises industrielles sont financés par des fonds de l'Etat
(60% aux Etats

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