L étude des changements dans les comportements au cours du temps - article ; n°1 ; vol.67, pg 241-254
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L'étude des changements dans les comportements au cours du temps - article ; n°1 ; vol.67, pg 241-254

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Description

L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 241-254
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

F. Bacher
L'étude des changements dans les comportements au cours du
temps
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 241-254.
Citer ce document / Cite this document :
Bacher F. L'étude des changements dans les comportements au cours du temps. In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1.
pp. 241-254.
doi : 10.3406/psy.1967.27562
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_1_27562L'ÉTUDE DES CHANGEMENTS
DANS LES COMPORTEMENTS AU COURS DU TEMPS
par F. Bacher
Service de Recherche de VI.N .E.T.O.P.
Laboratoire de Psychologie différentielle de VE.P.H .E.
Équipe de recherches associée au C.N.R.S.
L'étude des changements au cours du temps constitue un problème
très général en psychologie. Il se pose tout spécialement lorsqu'on étudie
le développement de l'enfant ; la méthode génétique, à laquelle un
Colloque a été consacré en 1964 (Psychologie française, 1965), réunit
tout un ensemble de perspectives et de techniques centrées sur cette
étude. Dans ce domaine, deux grandes méthodes sont habituellement
utilisées. L'une d'elles consiste à comparer des groupes de personnes
d'âges différents (méthode transversale) afin de mettre en évidence
une évolution moyenne avec l'âge ; l'autre suit les mêmes
à des âges successifs (méthode longitudinale) et permet d'apprécier
non seulement des évolutions moyennes avec l'âge mais aussi des évolu
tions individuelles, comme le souligne Zazzo (1965, 54)1 ; récemment
Schaie (1965, 92) a proposé des stratégies combinant méthode longitu
dinale et méthode transversale de façon à isoler les divers facteurs qui
peuvent provoquer les changements observés au cours du développe
ment. Mais à côté de ces avec l'âge, la psychologie s'inté
resse aussi à des changements provoqués, aux effets des modifications
de situation ou des actions exercées sur les individus. Pour ne citer que
quelques exemples, la comparaison de méthodes pédagogiques (Siegel
et Siegel, 1965, 1), l'étude de l'effet d'un entraînement sur la conservat
ion du nombre chez l'enfant (Wallach, Sprott, 1964, 1057), la modifi
cation de certaines attitudes par la projection d'un film (Hovland,
Lumsdaine, Sheffield, 1949, 1), les études sur l'apprentissage impliquent,
elles aussi, des études de changement.
Le problème auquel je voudrais me limiter ici est celui de la mesure
du changement chez des personnes observées à deux reprises. Ce pro
blème, étudié depuis longtemps, a en effet suscité récemment un renou
veau d'intérêt. Plusieurs articles lui ont été consacrés et il n'est peut-être
pas inutile de rappeler les principales difficultés que soulève cette
démarche d'apparence pourtant simple.
1. Pour désigner les références, l'année de oubli"- l'on t 1 numéro
de la première page du livre ou de 1 article sont indiqués après le nom
de l'auteur.
a. psychol. 67 16 242 REVUES CRITIQUES
I. — Caractère comparable des mesures
Supposons que l'on dispose, sur chaque individu d'un groupe, d'une
mesure initiale x et d'une mesure finale y. On peut appeler changement
observé pour chaque individu la différence g = y — x. Encore faut-il,
pour que la notion de changement ait un sens, que les deux mesures x
et y soient comparables.
a) Caractère comparable de la nature des mesures. — Reuchlin (1965,
179) analysant ce que l'on entend par observations comparables montre
toutes les difficultés que pose cette condition. Si l'on se souvient que
nous n'observons jamais un sujet ou une situation iso'és mais bien la
réaction d'un sujet dans une situation, on concevra qu'il ne suffit pas
d'appliquer le même instrument ou le même dispositif expérimental à
deux reprises pour que le sujet se trouve les deux fois dans des situations
comparables. On peut même dire que, dans la mesure où le sujet a
changé, il est nécessaire que la situation change aussi pour que l'ensemble
« sujet en situation » reste comparable. Fraisse (1965, 44) signale cette
nécessité à propos de l'étude de la conservation de la grandeur chez
l'enfant, qui ne pourra être abordée par les mêmes techniques chez le
jeune enfant et chez l'enfant d'âge scolaire. Les échelles de niveau mental
constituent un autre exemple de cette nécessité, car les questions posées
à des enfants d'âges différents dont on veut apprécier l'intelligence,
sont, en fait, différentes, et l'on espère obtenir ainsi des mesures plus
comparables qu'en utilisant les mêmes questions.
Sur quels critères se fonder alors pour dire que deux mesures sont,
au moins approximativement, comparables ? Reuchlin en propose de
deux types ; les premiers utilisent la ressemblance des systèmes de rela
tions que les deux situations établissent entre les individus : s'il y a une
corrélation suffisamment élevée entre les classements opérés par les
deux situations on admet que, les individus étant comparables (puisque
ce sont les mêmes), les situations le sont aussi. Une corrélation élevée
entre les deux instruments appliqués aux mêmes sujets devient alors
la condition nécessaire pour que l'on puisse comparer les deux résultats
successifs d'un même individu, de sorte que les changements individuels
ne peuvent être appréciés que dans la mesure où il existe une certaine
stabilité de l'ensemble du groupe, et par rapport à cette stabilité. Ce
type de critère introduit donc une limitation en ne permettant d'étudier
que des changements relatifs. Il pose aussi un problème, signalé par
Bereiter (1963, 3). C'est que la fidélité des notes de changement, qui
sont des différences entre deux notes, diminue, toutes choses égales
par ailleurs, lorsque la corrélation entre ces deux notes augmente1.
1. Voir par exemple McNemar (1962, 1) équation (10.23).
__ rxx °£ ~^~ ryy ^y ^ rxy ^x ^y
rdd ~ °î gj T T~g2 3|j o * i p Xy °x c c °y
rrf<2> rxx, ryy désignent les fidélités des variables d, x, y ; S|, S3, les variances
des variables x et y ; rxy la corrélation entre x et ;/. F. BACHER 243
Aussi se trouve-t-on devant un dilemme : renoncer à ce critère, afin de
pouvoir mesurer des différences stables mais dont on ignore si elles ont
trait à des mesures comparables ; ou conserver ce critère, mais ne pouvoir
mesurer de différences stables. Pour McNemar l'infidélité habituelle
des notes de changement ne les rend d'ailleurs pas totalement inutili
sables, car une différence moyenne pour le groupe peut être stable, et des
notes de suffisamment extrêmes peuvent aussi avoir une
signification sur le plan individuel. Il y a cependant là une limitation
qui aura des conséquences en particulier lorsqu'on voudra étudier la
corrélation entre notes de changement et variables extérieures.
Ne pourrait-on alors recourir au deuxième type de critères proposé
par Reuchlin, c'est-à-dire fonder le caractère comparable des épreuves
sur des considérations découlant d'une théorie ? Une telle méthode, très
souhaitable en principe, n'est pas toujours possible, car on ne dispose
pas dans tous les cas de théories appropriées ; mais il faut remarquer en
outre qu'elle ne dispenserait pas de confronter les prévisions fondées
sur la théorie avec les constatations empiriques et d'exiger une corréla-
1ion suffisamment élevée entre les deux séries d'observations. Il ne
semble donc pas qu'on puisse échapper aisément aux limitations signalées
plus haut.
b) Caractère comparable des échelles de mesure. — Nous avons vu
que la première condition pour que l'on puisse parler de changement
était que les deux mesures utilisées soient de nature comparable. Il faut
en outre, comme le signale Lord (1963, 21) qu'elles utilisent des échelles
de mesure comparables, afin que l'observation y — x = 0 corresponde
à l'absence de changement. Ce problème se trouve résolu si c'est le même
instrument qui est utilisé à deux reprises. Il peut l'être aussi par
l'utilisation de deux tests qui, appliqués à des groupes de sujets compar
ables, ont la même moyenne et le même écart

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