L Europe idéale de l Allemagne - article ; n°4 ; vol.27, pg 201-216
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L'Europe idéale de l'Allemagne - article ; n°4 ; vol.27, pg 201-216

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Description

Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1996 - Volume 27 - Numéro 4 - Pages 201-216
Germany's ideal Europe.
Germany's ideal Europe, and the place of Central and Eastern Europe in it, is being analysed in looking at five of its central elements : (a) the economic Union with its tension between order and liberalism, (b) the political union, with its tension between Bundesstaat or Staatenbund, (c) the EU' s relation to Central and Eastern Europe, with the perspective of Enlargement and Mittellage for Germany, (d) economic growth and aid from EU to the CEECs as the one principal field of action, and (e) Security as the second one, in this important relationship. These five elements are passed under review in three steps : 1) in the form they took in the strongly pro-federalist- and quick- enlargement-demands of politicians and academics for a revision of the Maastricht treaty from 1992 to 1994, 2) in taking into account the contradictions and resistances to these demands, resulting out of the increasing German debate, and out of the growing insight into the difficult situation as it presents itself, 3) in the form they take in the German propositions for the ongoing Intergouvemmental Conference and the upcoming entry negotiations for the CEECs, so far as they can already be perceived. This review shows a passage from an unrealist and idealist position to a much more modest, disillusioned and realist German idea of the Europe it will have to cooperate with for the coming years.
L'Europe idéale de l'Allemagne, et la place de l'Europe centrale et orientale en son sein, sont analysées sous cinq aspects fondamentaux : (a) l'Union économique et la confrontation entre ordre et libéralisme, (b) l'union politique et la confrontation entre Bundesstaat (État fédéral) et Staatenbund (fédération d'États), (c) la position de l'Union européenne (UE) à l'égard de l'Europe centrale et orientale dans l'optique de l'élargissement et de la centralité (Mittellage) de l'Allemagne, (d) la croissance économique et l'aide de l'UE aux PECO, qui est le champ d'action principal et (e) la sécurité, qui vient en seconde place dans les préoccupations. Ces cinq aspects sont étudiés en trois étapes. L'auteur commence par examiner la forme qu'ils ont prise dans les demandes de révision du traité de Maastricht, formulées en 1992-1994 par les hommes politiques et les milieux académiques, qui se montraient très pro-fédéralistes et favorables à un élargissement rapide. Ensuite, il prend en considération les contradictions et les résistances suscitées par ces revendications, du fait d'une intensification du débat en Allemagne et d'une prise de conscience croissante de la difficulté de la situation telle qu'elle se présente. Enfin, l'auteur examine les mêmes cinq aspects à la lumière des propositions allemandes pour la Conférence intergouvernementale en cours et pour les futures négociations sur l'adhésion des PECO, pour autant qu'on puisse déjà s'en faire une idée. L'article montre comment les positions de l'Allemagne ont évolué, passant d'une vision irréaliste et idéaliste à une conception plus modeste, désabusée et réaliste de l'Europe avec laquelle il lui faudra coopérer dans les années à venir.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Christian Deubner
Madeleine Tchimichkian
L'Europe idéale de l'Allemagne
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 27, 1996, N°4. pp. 201-216.
Citer ce document / Cite this document :
Deubner Christian, Tchimichkian Madeleine. L'Europe idéale de l'Allemagne. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest.
Volume 27, 1996, N°4. pp. 201-216.
doi : 10.3406/receo.1996.2827
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1996_num_27_4_2827Abstract
Germany's ideal Europe.
Germany's ideal Europe, and the place of Central and Eastern Europe in it, is being analysed in looking
at five of its central elements : (a) the economic Union with its tension between order and liberalism, (b)
the political union, with its tension between Bundesstaat or Staatenbund, (c) the EU' s relation to Central
and Eastern Europe, with the perspective of Enlargement and Mittellage for Germany, (d) economic
growth and aid from EU to the CEECs as the one principal field of action, and (e) Security as the second
one, in this important relationship. These five elements are passed under review in three steps : 1) in
the form they took in the strongly pro-federalist- and quick- enlargement-demands of politicians and
academics for a revision of the Maastricht treaty from 1992 to 1994, 2) in taking into account the
contradictions and resistances to these demands, resulting out of the increasing German debate, and
out of the growing insight into the difficult situation as it presents itself, 3) in the form they take in the
German propositions for the ongoing Intergouvemmental Conference and the upcoming entry
negotiations for the CEECs, so far as they can already be perceived. This review shows a passage from
an unrealist and idealist position to a much more modest, disillusioned and realist German idea of the
Europe it will have to cooperate with for the coming years.
Résumé
L'Europe idéale de l'Allemagne, et la place de l'Europe centrale et orientale en son sein, sont analysées
sous cinq aspects fondamentaux : (a) l'Union économique et la confrontation entre ordre et libéralisme,
(b) l'union politique et la confrontation entre Bundesstaat (État fédéral) et Staatenbund (fédération
d'États), (c) la position de l'Union européenne (UE) à l'égard de l'Europe centrale et orientale dans
l'optique de l'élargissement et de la "centralité" (Mittellage) de l'Allemagne, (d) la croissance
économique et l'aide de l'UE aux PECO, qui est le champ d'action principal et (e) la sécurité, qui vient
en seconde place dans les préoccupations. Ces cinq aspects sont étudiés en trois étapes. L'auteur
commence par examiner la forme qu'ils ont prise dans les demandes de révision du traité de Maastricht,
formulées en 1992-1994 par les hommes politiques et les milieux académiques, qui se montraient très
pro-fédéralistes et favorables à un élargissement rapide. Ensuite, il prend en considération les
contradictions et les résistances suscitées par ces revendications, du fait d'une intensification du débat
en Allemagne et d'une prise de conscience croissante de la difficulté de la situation telle qu'elle se
présente. Enfin, l'auteur examine les mêmes cinq aspects à la lumière des propositions allemandes
pour la Conférence intergouvernementale en cours et pour les futures négociations sur l'adhésion des
PECO, pour autant qu'on puisse déjà s'en faire une idée. L'article montre comment les positions de
l'Allemagne ont évolué, passant d'une vision irréaliste et idéaliste à une conception plus modeste,
désabusée et réaliste de l'Europe avec laquelle il lui faudra coopérer dans les années à venir.Revue d'études comparatives Est-Ouest, 1996, 4 (décembre)
pp. 201-216 - Christian DEUBNER
L'Europe idéale de l'Allemagne
Christian DEUBNER *
I. A QUOI RESSEMBLE L'EUROPE IDÉALE DE L'ALLEMAGNE ?
Commençons par examiner l'Europe à laquelle les Allemands se prennent
par moments à rêver. La chute du rideau de fer a ranimé les imaginations et
offert véritablement à l'Allemagne l'occasion de concevoir et de conquérir la
position géopolitique nouvelle, plus proche de l'idéal, qu'elle occuperait
volontiers dans une Europe nouvelle1.
1. L'Union économique : ordre et libéralisme
Au sein de l'Union économique, les principes fondamentaux de la politique
économique seront aussi semblables que possible à ceux de l'Allemagne. Il y
aura libre circulation des biens, des services, des hommes et des capitaux.
Dans chacun des pays membres, les acteurs économiques seront en présence
d'une économie libérale de marché et pourront investir et participer à toutes les
autres activités économiques à égalité avec les citoyens du pays concerné.
Le libéralisme sera suffisamment contrôlé pour que des spécificités nationales,
telles que les mécanismes de régulation socio-politiques en vigueur en Allemagne,
restent intouchées. Et l'État gardera la possibilité de protéger certains secteurs de
l'économie et de la société. En d'autres termes, le système sera suffisamment libé
ral et stable pour permettre aux acteurs économiques allemands de jouer tous leurs
atouts, sans leur faire subir de contraintes et créer en retour de nouvelles
contraintes2 ; en même temps, le système ne sera pas libéral au point de mettre en
danger les structures corporatistes qui sont l'un des socles du consensus.
* Stiftung Wissenschaft und Politik, Ebenhausen, mai 1996, avec quelques actualisa
tions en octobre 1996.
1. Nombre des arguments et des données factuelles présentés dans cet article ont été
développés de manière plus détaillée dans Christian Deubner, Deutsche Europa-
politik : Von Maastricht nach Kerneuropa ?, Baden-Baden : Nomos, 1995.
2. Cf. Jens van Scherpenberg, "Ordnungspolitische Konflikte im Binnenmarkt", in
Markus Jachtenfuchs, Béate Kohler-Koch (Eds.), Europàische Integration, Opladen :
Leske+Budrich, 1996, pp. 345-373. Les contradictions qu'il met en lumière sont en
grande partie celles qui existent entre les objectifs politiques mêmes de l'Allemagne.
201 Christian Deubner
Les monnaies européennes devront se fondre en une monnaie unique aussi
stable que le Deutschmark et administrée selon les principes traditionnels de la
politique monétaire allemande.
2. Un Etat fédéral (Bundesstaat)
et non une fédération d'États (Staatenbund)
Entre l'État fédéral et la fédération d'États, la politique d'intégration all
emande choisit quasi naturellement la première option. Le fédéralisme étant, en
un sens, le moule normal de la vie politique des Allemands de l'après-guerre,
ils seront prêts à partager de plus en plus d'éléments de leur souveraineté avec
leurs voisins, à condition que ces derniers acceptent de rejeter le modèle
"démodé" de l'État-nation souverain3.
3. Élargissement à l'Est et "centralité" (Mittellage)
Le système de l'Union européenne (UE), combinant ordre et libéralisme,
sera bientôt étendu à la partie centrale et orientale de l'Europe du fait de l'éla
rgissement de l'UE, qui comprendra alors les quatre pays de Visegrad et la Slo
vénie ainsi que les trois États baltes. D'autres pourront être admis ulté
rieurement.
De cette manière, l'ordre et la stabilité entoureront l'Allemagne de tous
côtés. Elle fera partie d'un cercle de nations amies, dont les sociétés et les éco
nomies auront avec les siennes des échanges intensifs et pacifiques. La "cent
ralité" révélera enfin ses aspects positifs et gratifiants, cessant d'être ce
dangereux jeu de bascule des 150 dernières années, où l'Allemagne hésitait
entre les ouvertures occidentale et russe, entre "Locarno" et "Rapallo".
Et, en un sens, cette "centralité" va recréer l'ordre "naturel" des choses dans
une Europe conçue comme une entité culturelle et socio-économique homog
ène, couvrant l'ensemble d'un continent que le rideau de fer n'avait que tem
porairement divisé.
3. Karl Lamers, "Staatenverbund und wie weiter ?", Europâische Gespràche, n° 2,
1994, Délégation de la Commission européenne en Allemagne, Bonn, 1994, pp. 77-85 ;
Werner Weidenfeld et al., Was Europa leisten soil, Vorlage zum Intern

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