L évolution économique de la Suède au XIXe siècle - article ; n°11 ; vol.3, pg 349-360
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'évolution économique de la Suède au XIXe siècle - article ; n°11 ; vol.3, pg 349-360

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales d'histoire économique et sociale - Année 1931 - Volume 3 - Numéro 11 - Pages 349-360
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Arthur Montgomery
L'évolution économique de la Suède au XIXe siècle
In: Annales d'histoire économique et sociale. 3e année, N. 11, 1931. pp. 349-360.
Citer ce document / Cite this document :
Montgomery Arthur. L'évolution économique de la Suède au XIXe siècle. In: Annales d'histoire économique et sociale. 3e
année, N. 11, 1931. pp. 349-360.
doi : 10.3406/ahess.1931.1422
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0003-441X_1931_num_3_11_1422ÉCONOMIQUE DE LA SUÉDE L'ÉVOLUTION
AU XIXe SIÈCLE
I. — La première moitié du xixe siècle
Comme celle de la plupart des pays de l'Ouest et du Centre de
l'Europe, l'histoire économique et sociale de la Suède du siècle passé
est dominée par un grand fait : la révolution industrielle. Jusqu'au
milieu du siècle cependant, les transformations furent relativement
lentes ; dans la seconde moitié du siècle seulement, les progrès
prirent une ampleur telle que l'on peut vraiment parler d'une
révolution.
Au commencement du xixe siècle, la Suède était encore, en grande
partie, un pays agricole. Le pourcentage de la population faisant
partie du groupe « agriculture et occupations agricoles » paraît avoir
atteint 80, et la proportion dut être à peu près la même pendant les
cinquante années antérieures à 1800, c'est-à-dire depuis le début des
statistiques démographiques suédoises. En dehors de l'agriculture,
peu de genres de production témoignaient d'une importance tant soit
peu considérable. L'industrie du fer était encore la plus notable ;
cependant son développement avait été pendant longtemps soumis à
des entraves. Les industries du bois qui, plus tard, jouèrent un rôle
si considérable, n'avaient pas encore fait de grands progrès. En lui
fournissant un riche approvisionnement en charbon de bois, les forêts
avaient certainement été d'une valeur inestimable pour la sidérurgie ;
mais l'exportation du bois de charpente, bien qu'en progrès, demeur
ait médiocre : les difficultés de transport rendaient une grande par
tie des immenses ressources forestières du pays difficiles ou même
impossibles à exploiter. Les autres branches de l'industrie suédoise se
maintenaient à un niveau assez bas. Les villes étaient peu nombreuses,
souvent très éloignées les unes des autres. Leur insignifiance relative,
l'absence de grandes entreprises commerciales, le manque de com
munications amenaient chaque localité à vouloir se suffire en tout.
Les groupes d'artisans, dans les villes, étaient paralysés par l'absence
de marché. Il en allait à peu près de même pour les « manufactures »
au sens officiel du mot, c'est-à-dire pour les branches de l'industrie
non soumises à des règlements corporatifs.
Bien que relativement lente pendant la première moitié du
xixe siècle, la transformation des aspects économiques de la société
fut toutefois beaucoup plus rapide que pendant les cinquante années
précédentes. Mais elles furent d'abord apparentes surtout en ce qui ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 350
concerne la politique économique, les conditions économiques pro
fondes se modifiant moins vite. La décadence progressive des an
ciennes formes de réglementation et d'intervention de l'État peut,
dans plusieurs cas, avoir été déterminée par le contre-coup de pro
grès techniques et par l'expansion toujours plus importante du com
merce. Mais, d'une façon générale, les innovations législatives semblent
avoir été causées, surtout à cette époque, par l'importation d'idées
libérales et par l'adaptation consciente aux besoins suédois de réformes
faites à l'étranger.
* *
En Suède, comme ailleurs, l'ère nouvelle se manifesta, tout
d'abord, par un accroissement plus rapide de la population. Les
anciennes statistiques démographiques de la Suède permettent de
tracer le mouvement de la population en remontant dans le passé un
peu plus haut qu'ailleurs 1. A la fin de 1750, le pays, ses limites
d'aujourd'hui, comptait 1 781 000 hab. ; en 1800, ce nombre était monté
à 2 347 000; en 1850 à 3483 000 2. Ce rapide accroissement venait, en
grande partie, d'une baisse progressive du taux de la mortalité. Le
taux des naissances présentait alternativement des hauts et des bas,
avec peut-être une tendance légère à la baisse. Mais en ce qui con
cerne le taux des décès, depuis 1811-1820, la courbe fut descendante
à peu près sans interruption. N'était l'influence des guerres du début
du xixe siècle, on pourrait faire remonter le point de départ de ce
mouvement à la fin du xvnr9 siècle. Quelques indices montrent avant
1750 une amélioration nette. A cette baisse de la mortalité, on recon
naît généralement deux causes, souvent intimement liées : les progrès
de l'hygiène et l'amélioration des conditions d'existence. Encore faut-
il remarquer qu'il paraît y avoir également quelque corrélation entre
le taux des décès et divers autres facteurs : notamment le groupement
de la population par occupations. Au début, les progrès de l'hygiène,
comme ceux du confort, furent lents et n'eurent guère d'autre résultat
que d'arrêter, en partie, les ravages des épidémies : ce qui fut long
temps compatible avec un niveau plutôt bas d'hygiène urbaine.
1. Voir, au prochain numéro, le tableau I.
2. G. Sundbàrg a publié sur les statistiques démographiques suédoises une suite
d'importantes recherches. Quelques-uns de ses résultats ont été publiés dans l'ouvrage :
Bevôlkerungsstatistik Schwedens 1750-1900, Einige Hauptresultate, Stockholm, 1907.
En 1907, Sundbàrg fut désigné par le Gouvernement pour diriger les investigations au
sujet du problème de l'émigration et des questions connexes. Les résultats obtenus par
lui et par ses collaborateurs, Emigrationsutredningen, ont été publiés en plusieurs
ouvrages qui constituent une mine de renseignements pour ce qui concerne, d'une part,
les mouvements de la population, d'autre part, l'histoire générale économique et sociale
de la Suède au xixe siècle. Outre le rapport, publié en 1913, F« Emigrationsutred
ningen» contient une série de vingt appendices. SUÈDE AU XIXe SIÈCLE 351 LA
A Stockholm, jusqu'au milieu du xixe siècle, la mortalité se maint
int presque toujours à un niveau supérieur à 40 p. 1 0001.
Il est également admis, assez généralement, que la baisse du taux
de la mortalité en Europe est due aussi, en partie, au progrès de l'i
ndustrie. Son développement et celui du commerce, offrant des possibi
lités nouvelles de gain, permettent par là même un relèvement du con
fort. Les faits confirment partiellement cette vue. Il ne faut toutefois
rien exagérer.
En Suède, comme dans beaucoup d'autres pays, l'influence directe
de l'industrie sur l'accroissement de la population ne se fit pas beau
coup sentir pendant les cinquante premières années du xixe siècle.
La suprématie de l'agriculture demeura incontestée pendant long
temps. Les effets indirects du progrès industriel, se manifestant par
une augmentation des demandes de matières premières suédoises
faites par des étrangers, demeurèrent, de même, assez restreints pen
dant les vingt premières années du siècle. Ce fut seulement entre 1830
et 1840 que ce trafic devint plus actif. En Angleterre, remarquons-le,
la baisse du taux de mortalité s'annonçait un peu avant la révolution
industrielle. Somme toute, l'accroissement de la population en Suède,
jusqu'au milieu du xixe siècle, a eu comme principale cause écono
mique un grand développement de l'agriculture, qui ne fut aidé que
graduellement par les nouvelles méthodes de technique agricole.
Au milieu du siècle seulement, la révolution industrielle devint un
facteur démographique. La vigueur croissante de l'administration,
les progrès des conditions économiques elles-mêmes, sont clairement
attestés par la victoire remportée sur les famines. Pendant la longue
période que couvrent les statistiques démographiques suédoises,
depuis le milie

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents