L impact macro-économique d un choc pétrolier - article ; n°5 ; vol.34, pg 865-896
33 pages
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L'impact macro-économique d'un choc pétrolier - article ; n°5 ; vol.34, pg 865-896

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Revue économique - Année 1983 - Volume 34 - Numéro 5 - Pages 865-896
The macro-economic impact of an oil shock
Pierre-Yves Hénin
The paper provides an analysis of maicroeconomic effets of an oil shock in an economy where prices and wages are sticky in the short run. It relies upon a model which is basically a « disequilibrium » version of .Sachs-Bruno two period model, assuming rationing equilibrium in the first period and walrasian équilibrium in the second one. Both firms and households are intertemporal maximisers, explicit budget constraints are considered and a special attention is paid to the case when a liquidity constraint is imposed to households. For each disiquilibrium regime, the effects of an increase in price of imported oil are shown and the paper give conditions for an oil shock to lead to keynesian unemployment rather than to classical unemployment. It appears that an oil shock is likely to drive in classical. unemployement a net exporting country, an illustration of the so called « Dutch Disease ».
L'article propose une analyse de l'impact macro-économique d'un choc pétrolier dans une économie où les prix et les salaires sont rigides à court terme. Il s'appuie sur un modèle qui peut s'interpréter comme une variante « en déséquilibre » de modèles considérés par M. Bruno et J. Sachs, en supposant un déséquilibre dans la première période et l'équilibre complet à la seconde. A la fois les entreprises et les ménages procèdent à une optimisation intertemporelle, des contraintes de budget explicites sont introduites et l'on envisage en particulier le cas où une contrainte de liquidité est imposée aux ménages. Pour chaque régime d'équilibre avec rationnements, on montre les effets d'un accroissement de prix du pétrole importé et l'article donne les conditions sous lesquelles un choc pétrolier engendrent du chômage keynésien plutôt que du chômage classique. Il apparaît également que le choc pétrolier peut engendrer du chômage classique dans un pays exportateur net, ce qui constitue une illustration du « syndrome hollandais ».
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Pierre-Yves Hénin
L'impact macro-économique d'un choc pétrolier
In: Revue économique. Volume 34, n°5, 1983. pp. 865-896.
Abstract
The macro-economic impact of an oil shock
Pierre-Yves Hénin
The paper provides an analysis of maicroeconomic effets of an oil shock in an economy where prices and wages are sticky in the
short run. It relies upon a model which is basically a « disequilibrium » version of .Sachs-Bruno two period model, assuming
rationing equilibrium in the first period and walrasian équilibrium in the second one. Both firms and households are intertemporal
maximisers, explicit budget constraints are considered and a special attention is paid to the case when a liquidity constraint is
imposed to households. For each disiquilibrium regime, the effects of an increase in price of imported oil are shown and the
paper give conditions for an oil shock to lead to keynesian unemployment rather than to classical unemployment. It appears that
an oil shock is likely to drive in classical. unemployement a net exporting country, an illustration of the so called « Dutch Disease
».
Résumé
L'article propose une analyse de l'impact macro-économique d'un choc pétrolier dans une économie où les prix et les salaires
sont rigides à court terme. Il s'appuie sur un modèle qui peut s'interpréter comme une variante « en déséquilibre » de modèles
considérés par M. Bruno et J. Sachs, en supposant un déséquilibre dans la première période et l'équilibre complet à la seconde.
A la fois les entreprises et les ménages procèdent à une optimisation intertemporelle, des contraintes de budget explicites sont
introduites et l'on envisage en particulier le cas où une contrainte de liquidité est imposée aux ménages. Pour chaque régime
d'équilibre avec rationnements, on montre les effets d'un accroissement de prix du pétrole importé et l'article donne les conditions
sous lesquelles un choc pétrolier engendrent du chômage keynésien plutôt que du chômage classique. Il apparaît également que
le choc pétrolier peut engendrer du chômage classique dans un pays exportateur net, ce qui constitue une illustration du «
syndrome hollandais ».
Citer ce document / Cite this document :
Hénin Pierre-Yves. L'impact macro-économique d'un choc pétrolier. In: Revue économique. Volume 34, n°5, 1983. pp. 865-896.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1983_num_34_5_408744.
.
MACRO-ÉCONOMIQUE I/IMPACT
D'UN CHOC PÉTROLIER
Quels qu'aient été les désajustements apparus dans les économies
occidentales à la fin des années 1960, nul ne peut contester
que les chocs pétroliers de 1973 et 1979 aient été à l'origine
de l'ampleur exceptionnelle des déséquilibres macro-économiques que
subit encore aujourd'hui l'économie mondiale.
Au-delà des études intéressantes sur la demande d'énergie (Berndt
et Wood [1979], Artus et Peyroux [1982]), il est nécessaire de prendre
en considération les rétroactions macro-économiques que suscite un
choc pétrolier (Nordhaus [1980]). Un mérite particulier revient à
M. Bruno et J. Sachs [1981] qui ont théorisé l'idée de chocs sur l'offre
jusque-là étrangers à une théorie keynésienne. Les ajustements interna
tionaux consécutifs à un choc pétrolier ont fait l'objet de nombreuses
études, dont celle de J.-C. Berthélemy [1980] consacrée aux transferts
internationaux induits par un tel choc, ou encore la contribution ambit
ieuse proposée par Giavazzi, Odekon et Wyplosz qui introduisent des
rigidités de prix et considèrent les programmes d'optimisation inte
rtemporelle des agents dans un modèle à deux pays et changes flexibles.
Ces auteurs se limitent cependant à un régime macro-économique, celui
d'entreprises contraintes par la demande, et il en est ainsi de l'essentiel
de la littérature sur les chocs pétroliers qui se situe ou à l'équilibre, ou
en situation keynésienne.
La théorie des déséquilibrés a, depuis quelques années, renouvelé la
théorie du chômage avec la distinction du chômage classique et du
chômage keynésien. Qu'apporte ce clivage lorsqu'il s'agit de comprendre
l'aggravation du chômage née du décuplement en sept ans du prix
Cet article a été préparé dans le cadre d'une recherche subventionnée par le
Commissariat général du Plan, Groupe « Economie internationale, Economie
nationale ».
L'auteur remercie deux rapporteurs de la Revue pour leurs commentaires.
Il demeure bien sûr seul responsable des erreurs et omissions qui subsisteraient. «■ '
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Revue économique — N° 5; septembre 1983 Revue économique
nominal du pétrole ? Les débats de politique économique font une
part nouvelle au poids de la contrainte extérieure : quel est en cela
l'impact du prix de l'énergie importée ?
Telles sont quelques-unes des questions qu'abordera cette étude,
qui se situe plus particulièrement dans le prolongement des travaux
de J. Sachs [1981] et développera un modèle proche de celui de S. Van
Wijnbergen [1982] 1. En effet, l'appréciation de la contrainte externe
ne saurait résulter du seul examen des flux d'échanges, comme celui que
permettrait le modèle de Dixit [1978], mais elle doit reposer sur un
rapprochement de l'épargne et de l'investissement (Sachs [1981], Salop
et Spitaeller [1980]), ce qui exige de recourir à un modèle intertemporel
dans lequel la rationalité des agents et leurs contraintes budgétaires
soient explicitées 2.
L'analyse proposée ici s'appuiera sur un modèle explicite de désé
quilibre en économie ouverte et à deux périodes. Afin de simplifier
exposé et interprétation et d'obtenir généralement des résultats ana
lytiques explicites, ce modèle retiendra volontairement des hypothèses
élémentaires, au prix de résultats parfois caricaturaux, tandis que des
développements plus complets seront discutés plus loin.
Après une présentation du mpdèle et de ses hypothèses, les régimes
de déséquilibres seront exposés, puis on dégagera la typologie de ces et l'impact d'un choc pétrolier sur la situation de l'écono
mie, avant de discuter différents ajustements, par le taux d'intérêt, les
salaires ou le chômage et d'évoquer les perturbations qui affectent une
économie exportatrice de pétrole.
PRESENTATION DU MODELE
Le modèle sur lequel s'appuiera la discussion considère trois agents :
les ménages, les entreprises et l'Etat. Il existe un bien produit, consommé
et échangé et une matière première supposée entièrement importée,
l'énergie. Les hypothèses et notations sont les suivantes :
1. Dont le modèle, formellement plus ambitieux, retient la formalisation « duale »
appliquée dans ce domaine en particulier par A. Dixit et V. Norman [1980].
2. Ph. Michel [1982] introduit le prix de l'énergie importée dans un modèle
intertemporel de déséquilibre dont les aspects d'économie ouverte ne sont cepen
dant pas développés.
866 Hypothèses et notations
Les entreprises produisent le bien unique en utilisant trois facteurs :
le travail, le capital et l'énergie. En supposant l'énergie complément
aire à la valeur ajoutée, la production s'exprime comme F (K, Ni)
pour la première période où le capital est donné et l'emploi Nx endo
gène, et comme F (K + I, L) à la seconde période où le stock de capital
est accru de l'investissement I et le plein emploi de la main-d'œuvre
supposée exogène et constante L est assuré. Les quantités d'énergie
utilisée sont respectivement Hi = h F (K, Ni) et H2 = h F (K + I, L),
h étant un coefficient technique donné.
Le prix du bien international, et domestique sous l'hypothèse de
change fixe, est pris comme numéraire et donc égal à un pour chaque
période 3. Le salaire réel est noté wl} fixé, pour la première période,
et w2, flexible, pour la seconde. De même pt et p2 désignent le prix de
l'énergie, tandis que a = 1/(1 + r) est le facteur d'actualisation,
l'intérêt étant d'abord supposé exogène, déterminé par le taux

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