L'omoplate des primates (suite) : Chapitre III, IV,V - article ; n°1 ; vol.10, pg 110-191

Vallois

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Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1929 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 110-191
82 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

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• Publié par: BULLETINS_ET_MEMOIRES_DE_LA_SOCIETE_D-ANTHROPOLOGIE_DE_PARIS0
• Publié le: 01 janvier 1929
• Nombre de lectures: 11
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 7 Mo

Extrait

Henri-V. Vallois
L'omoplate des primates (suite) : Chapitre III, IV,V
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VII° Série, tome 10, 1929. pp. 110-191.
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Vallois Henri-V. L'omoplate des primates (suite) : Chapitre III, IV,V. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de
Paris, VII° Série, tome 10, 1929. pp. 110-191.
doi : 10.3406/bmsap.1929.9311
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1929_num_10_1_9311410 SÔClÉîé D'ANTHROÏ»OLO6tB Î>E t>ARl5
L'OMOPLATE HUMAINE
Etude anatomique et ahthropologitjue
PAR Henri V. Valloîs,
Professeur d'Anatotnie à la Faculté d$ Médecine de Toulouse.
(Suite.) .
GHAPITHE Ht
Les dimensions fondamentales de V omoplate : la hauteur et la largeur.
Les deux principales dimensions de l'omoplate, celles qui, tant par
leur valeur absolue que par leurs rapports réciproques, rendent le mieux
compte âe son aspect général, sont sa hauteur et sa largeur. Tous les
auteurs iâmt d'accord sur ce point et c'est pour elles que les mensurations
effectuées jusqu'ici sont, et de beaucoup, les plus nombreuses.
Il confient d'abord de préciser ce qu'on entend par ces deux termes.
Broca qui, le premier, a préconisé la mensuration de l'omoplate et en a,
déterminé la -technique, parlait de longueur et de largeur* la première
dimension étant le diamètre cranio-caudal, la seconde, le diamètre trans
versal; ces deux expressions ont été adoptées par tous les auteurs jus
qu'à Schûck (1910). Celui-ci, partant de ce fait que, cbez les mammifères
à démarche quadrupède, l'omoplate est beaucoup plus développée dans
le sens transversal que dans le sens cranio-caudal (Fig. i), a appelé la
longueur de Broca largeur morphologique, et sa largeur longueur morpholog
ique, dénominations qui, après lui, ont été adoptées par Martin, Frassetto
et quelques autres.
- Une te|le manière de faire me parait défectueuse. Les mensurations en
qpestion ne sont pas, en effet, tant destinées à établir entre l'homme et
les mammifères des différences suffisamment, visibles à première vue, qu'à
permettre des comparaisons entre races humaines ; leur but est, avant
tout, anthropologique. Les termes sous lesquels elles seront désignées
devront donc être adaptés à ce que Ton en réclame et, à ce point de vue,
il est incontestable qu'appeler largeur, fût-elle morphologique, la plus
grande dimension, et longueur la plus petite, ne peut que prêter à la
confusion.
Ce que nous avons vu aux chapitres précédents, montre d'ailleurs que la
base même des dénominations préconisées par Schûck est contestable. A-
t-on le droit, étant donné le changement de position manifeste de l'épine
chez l'homme, déconsidérer le diamètre transversal qui lui correspond
comme homologue au diamètreobliquepassant par l'épine des mammifères
quadrupèdes? La réponse est, à mon avis, plutôt négative. S'il est une
dimension de l'omoplate qui d'un groupe à l'autre, puisse être homolo
guée sans discussion, c'est plutôt le bord axillairedont l'orientation reste V. vàlloiS. — lNdmoplate huMàîNe ' Hi Henri
constante chez tous (Fig. U, 5 et 6). C'est lui qui mériterait vraiment le
nom de longueur morphologique.
Aussi conserverai-je, avec Broca, la dénomination de largeur pour le
diamètre transversal de l'os, Quant au diamètre cranio-caudal, la lo
ngueur de Broca, je l'appellerai hauteur de façon a bien spécifier qu'il s'agit
d'une dimension destinée essentiellement à l'étude des omoplates hu
maines. ■
I. — La hauteur de l'omoplate.
Par cette dénomination, j'entends le grand diamètre cranio-caudal de
l'os; c'est la longueur de Broca et Livon, la largeur morphologique de
Schûck, Martin et Frassetlo. Tous les auteurs la mesurent comme la dis
tance maximum entre l'angle supérieur, et l'angle inférieur de l'omoplate. Seule
Frey fait exception. Se basant sur lès raisons que j'ai résumées dans le
chapitre I, cette anatomiste considère que ce diamètre ne présente aucun
intérêt puisqu'il est composé de deux dimensions, la hauteur de la fosse
sus-épineuse et la hauteur de la fosse sous-épineuse, qui peuvent varier
en sens inverse l'une de l'autre. Si d'ailleurs, on voulait absolument parler
d'une hauteur de l'omoplate, ce n'est pas le diamètre cranio caudal qui
mériterait ce nom, mais la somme des ce hauteurs physiologiques » des
deux fosses, mesurées suivant la technique spéciale adoptée par l'anato-
miste suisse (chap. V). Nous verrons, à la fin de ce chapitre, si vraiment
le diamètre cranio-caudal mérite le discrédit que lui porte Frey; quant à.
ce qui a trait à la comparaison des hauteurs classiques et des hauteurs
physiologiques, elle sera longuement traitée dans la partie consacrée aux
fosses épineuses.
Technique. — La mensuration de la hauteur est facile puisque c'est un'
maximum; elle se fait avec le compas-glissière ou la planche ostéomélri-
que. L'angle supérieur est généralement net et bien apparent. Par contre,
l'angle inférieur est fréquemment arrondi ; le point de cet angle qui cor
respond àia hauteur maximum devra être marqué au crayon car il ser
vira ultérieurement, pour la mensuration du bord axillaire.
Il esta noter que, les angles supérieur et inférieur pouvant être repor
tés plus ou moins loin en dehors, la hauteur n'est pas fatalement parai*
léle au bord vertébral.
Variations raciales.
Le tableau VII montre que la hauteur moyenne de l'omoplate, les
deux sexes étant mélangés, varie entre 459,1 et 424,8. Les statistiques
des auteurs élèvent encore le chiffre supérieur : la hauteur moyenne la
plus grande est celle des Finnois de Kajava: 462,9.'
Ces tableaux permettent de diviser les omoplates humaines en trois
catégories :
Omoplates hautes : plus de 450 millim. moyennes : de 450 à 440 millim. basses : moins de 140 millim. ,
■
1
SOCIÉTÉ d'aN+HROPÔLOOIE DB
Tableau VIT.
Hauteur de l'omoplate (statistique personnelle):
hioyënne inai tain. droit gauche
156,1 162 }1 9-9 Patagons ... . 159,1 178 135
149- 156 *5 159,2 4-4 Esquimaux . . 157,8 171
157 157,5 3-4 Mongols sept. * 157,4 167 146
136,5 '- 152,5 (8-8 Soudanais . . 155,4 174 158,2)
153,2 153,8 30-30, Japonais . . . 153,5 166,5 139
151,5 151,6 11*12 Polynésiens . . 130 153,1. 175,
. 152,5 152,9 32-31 Fuégiens . . . 152,7 172,5 131
149,8 72 74 Français . . . 150,8 181 123 151,7
149,1 152,4 Guanches ; . . 150,6 172 131 1614
150,3 8-9 Egyptiens . . . 148 179 127 145,4
6-7 . 146,5 Australiens . . . 147,2 159 126 147,9
147 • 147,2 10-12 Centraméricains , . 147,1 165 126
111 146,2 146,4 48-50 Noirs d'Afrique . 146,3 174
147,2 Indonésiens . . . 146 174 127 145 22-19
115 , 145,9 144,6 29 33 Mélanésiens . . 145,2 173
166. 111 144,9 Bantous . . . 144,4 (19-21 143,9;
143,8 123 146 4-7 Sudaméricains . 166 140
158 127^ 142,3 144,3 12-12 Mongols mérid. . 143,2
— — 141 142,2 2-2 Hochimans 9« • 141,6
ZB . 159 138,2 7-8 Hindous . . . 138,1 117
114 ■• 146 127,2 : 129,6 7-8 Négrilles . . . ., 128,6
23-20 Négritos . . . 124,8 149 104 124,9 124,8
Tableau VUI
Hauteur et largeur de l'omoplate (statistiques des auteurs) '.
Hauteur Largeur
moy. droit gauche moy. droit gauche
123 Blancs des Etats-Unis
(Dwight) 162,2 — — — — —
100,4' 120-118 Finnois (Kajava) . . 9 ,7- ,5 1 101,6 162, 160, 164, 101,
58-68 Portugais (M. Correa). 8 9 7 2 97,5 98,9 150, 149, 151, 98,
4-4 Néolithiques cf 1 (Ma-
_ __ _^ 152 6. nouvrier, Sarasin) . 96,
— _ . — — 4-4' Néolithiq. Ç (Schenk) 135 96 ,2
- — — 102. 8 102,7 102,8 132 Zurichois (Frey) . .
— — — 9. 26 Tyroliens . . 96,7 97,1 96,
44 Egyptiens (Warren) . 98
1 Technique de Fritsch non précisée : technique de Martin employée par Frey et
Kajava ; technique de Frassetto employée par Gorrea ; technique de Broca par tous les
autres. i
Vallois. — l'omoplate humaine V.
135 133 95,5 96> 95 Bochimans (Turner) . 137
— — — — 3-3 130,3 91 9 (Fritscb)
22-22 Mélanésiens (Sarasin). 140,8 140 6 96*9 96,3 5 97, 141,
15-17 Néocalédoniens ( — ). 141,7 440,7 144 ,5 94 93j5 4 95,
— — — — 5 150*6 Tasmaniens