L ordre des primates : parallèle anatomique de l homme et des singes - article ; n°1 ; vol.4, pg 228-401
175 pages
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L'ordre des primates : parallèle anatomique de l'homme et des singes - article ; n°1 ; vol.4, pg 228-401

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1869 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 228-401
174 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1869
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Paul Broca
L'ordre des primates : parallèle anatomique de l'homme et des
singes
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 228-401.
Citer ce document / Cite this document :
Broca Paul. L'ordre des primates : parallèle anatomique de l'homme et des singes. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 228-401.
doi : 10.3406/bmsap.1869.4372
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1869_num_4_1_4372SÉANCE DU 1er AVRIL 1869. 228
L'ordre des primates. Parallèle anatomique de l'homme
et des singes ;
PAR M. PAUL BROCA.
§ 1. — Position de la question. Division des primates
en cinq familles.
L'origine de cette discussion est assez éloignée pour
qu'il ne soit pas inutile de rappeler aujourd'hui comment
elle a débuté. Il y a quinze mois environ, M. Daily présenta
à la Société d'anthropologie sa traduction française de l'ou
vrage anglais du professeur Huxley, sur la Place de l'homme
dans la nature. L'auteur et le traducteur, vous ne l'ignorez
pas , sont partisans de * l'hypothèse du transformisme ;
toutefois M. Daily, dans sa courte communication, ne crut
pas devoir exposer cette doctrine,' il se borna à dire que les
faits groupés avec tant d'art et de clarté par M. Huxley
assignaient une place à l'homme dans l'ordre des primates.
Une petite discussion s'ensuivit aussitôt, et plusieurs ora
teurs s'étaient déjà fait inscrire, lorsque M. Daily, en ré
ponse à un défi de M." Pruner-Bey, s'engagea à présenter
bientôt à la Société un travail où il se proposait de prouver
qu'il y a moins de differences entre l'homme et certains singes,
qu'il n!y en a entre ceux-ci et certains autres singes; on décida
jusqu'à'
alors que la discussion serait ajournée la lecture
de ce travail.
Obligé de quitter Paris peu de temps après, M. Daily ne
put tenir immédiatement sa promesse, et c'est seulement
au mois de décembre dernier qu'il vous a lu son remar
quable mémoire sur l'Ordre des primates et le Transformisme.
La question que M. Daily avait promis de traiter était
une de zoologie pure. Il s'agissait de savoir si l'on
devait conserver la distinction classique de l'ordre des bi- BROCA. — .L'ORDRE DES PRIMATES. 229
manes et de l'ordre des quadrumanes, et la discussion, ainsi
limitée,. pouvait se maintenir sur le terrain des faits. Mais
notre collègue a tenu plus qu'il n'avait promis. Au lieu de
traiter seulement la question mise à l'ordre du jour, il a
traité en outre la question du transformisme. Il a d'ailleurs
parfaitement compris que ces deux sujets étaient distincts,
qu'il y avait avantage à les séparer, et il les a séparés en
effet, puisqu'il n'a abordé le second que dans la dernière
partie de son mémoire. Il était évident, néanmoins, que
pour lui la discussion zoologique n'était que le moyen, et
que le transformisme était le but. De la sorte les deux
questions, quoique essentiellement distinctes en principe,
se sont trouvées fusionnées en fait. Je le regrette beaucoup
pour ma part, car il est arrivé, ce qu'on pouvait aisément
prévoir, que Phypothèse du transformisme a fait sur les
esprits une diversion assez puissante pour faire oublier
presque constamment le point de départ de la discussion.
C'est en vain que la Société, dès le premier jour, a décidé
que le débat serait scindé, qu'il roulerait d'abord exclus
ivement sur les faits d'anatomie et de zoologie, que l'examen
du transformisme serait réservé pour une époque ulté
rieure; les adversaires de M. Daily n'ont pas eu plus de
patience qu'il n'en avait eue lui-même, et, quoique M. le
président ait fait tous ses efforts pour les ramener, sans
cesse à la première question, leur argumentation a presque
toujours été faite en vue de la seconde. J'en excepte M. Ma-
gitot, qui s'est borné à étudier l'anatomie et l'évolution du
système dentaire chez les primates, sans autre intention
que celle de constater des faits ; mais on a si peu compris
la possibilité de séparer les faits des hypothèses, qu'on a
accusé M. Magitot d'avoir un but inavoué, et qu'on en a
fait un transformiste malgré lui.
Il me paraît donc nécessaire de démontrer, tout d'abord,
qu'il n'y a absolument aucune solidarité entre la question SÉANCE DU 1er ATRIL 1869. 230
de l'ordre des primates et celle du transformisme. Les ad
versaires du darwinisme classent les chiens, les chats, les
ours dans un seul et même ordre, l'ordre des carnassiers,
sans se croire obligés pour cela d'assigner à ces divers an
imaux une origine commune ; pourquoi donc se croiraient-
ils obligés de donner à l'homme des ancêtres simiens,
s'il se trouvait classé dans le même ordre que les singes ?
D'un autre côté, les darwiniens n'hésitent pas à admettre
que la sélection naturelle et les actions de milieux peuvent,
par la suite des siècles, amener des divergences de struc
ture bien plus grandes que celles qui séparent les ordres
zoologiques. Ils peuvent donc appliquer leur hypothèse à
l'origine de l'homme sans avoir besoin de réunir préalable
ment l'homme et les singes dans l'ordre des primates. Ainsi
la solution de la question zoologique ne préjuge en rien celle
de la question que M. Giraldès a appelée étiologique, et la
seconde partie de la discussion le prouvera sans doute, car
vous verrez plus d'une fois ceux qui avaient plaidé en fa
veur de la première thèse de M. Daily s'inscrire contre la
seconde. C'est ce que je ferai pour ma part.
Aujourd'hui donc je me bornerai exclusivement à. cher
cher quelle est la place que Tanatomie comparée doit as
signer au genre Homme dans la classification des mammifè
res. Les caractères qui distinguent ce genre des autres
ont-ils la valeur de ceux qui constituent les classes, ou les
sous-classes, ou les ordres, ou seulement les familles ? Telle
est la question que je me propose d'examiner.
C'est la question qui se pose partout en zootaxie. On pèse
les analogies et les différences ; on fait ou on défait les grou
pes, sans autre but que de trouver les meilleures divi
sions, les divisions les plus naturelles, et sans se départir
du calme qui doit toujours présider aux recherches scien
tifiques. Ce calme nous serait-il interdit ici, parce que nous
nous trouvons nous-mêmes en cause ? Mais si une Société — L'ORDRE DES PRIMATES. 231 BROCÀ.
d'anthropologie a été fondée, c'est sans doute pour appliquer
à Tétude de l'homme les procédés de la science. Suivons
donc la méthode que nous suivrions si nous avions à
classer un animal nouvellement découvert, et procédons
comme auraient pu le faire Micromégas et l'habitant de Sa
turne, s'ils avaient appliqué leurs innombrables sens à la
classification des êtres terrestres.
Je me demande, en vérité, quels sont ceux de mes col
lègues que cette étude pourrait émouvoir ou chagriner?
Ce ne sont pas, à coup sûr, les partisans du règne hu
main, car leur doctrine ne repose pas sur des bases mat
érielles. Les caractères intellectuels et moraux, qui furent
seuls mis en œuvre dans la grande discussion de 1866, sont
entièrement étrangers au débat actuel, qui roule exclusiv
ement sur la morphologie et l'anatomie comparée. Le règne
humain a été institué précisément pour laisser le champ
libre à l'appréciation des caractères physiques de l'homme j
et s'il fallait le démontrer, je rappellerais qu'Isidore Geof
froy Saint-Hilaire, le promoteur du règne t humain, est, de
tous les auteurs qui ont écrit sur les primates, celui qui a le
plus vigoureusement repoussé l'ordre des bimanes : il a
prouvé, et, je pense, prouvé victorieusement, que les carac
tères qui distinguent le groupe humain des groupes simiens
ne sont pas de valeur ordinale, mais seulement de valeur
familiale; qu'en d'autres termes, le genre Homme ne forme
pas un ordre séparé, mais seulement , une famille de
l'ordre des primates. Les partisans du règne humain sont
donc désintéressés dans la question que je

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