L organisation bancaire en Belgique depuis la guerre - article ; n°18 ; vol.4, pg 561-572
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Description

Annales d'histoire économique et sociale - Année 1932 - Volume 4 - Numéro 18 - Pages 561-572
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

B. S. Chlepner
L'organisation bancaire en Belgique depuis la guerre
In: Annales d'histoire économique et sociale. 4e année, N. 18, 1932. pp. 561-572.
Citer ce document / Cite this document :
Chlepner B. S. L'organisation bancaire en Belgique depuis la guerre. In: Annales d'histoire économique et sociale. 4e année, N.
18, 1932. pp. 561-572.
doi : 10.3406/ahess.1932.1354
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0003-441X_1932_num_4_18_1354561
L'ORGANISATION BANCAIRE EN BELGIQUE
DEPUIS LA GUERRE
Le type dominant de l'organisation bancaire belge a toujours été celui de
la « banque mixte » qui se livre à la fois aux opérations dites classiques (l'e
scompte notamment) et aux opérations dites financières (participation à la
création de sociétés, émissions, etc.). Dès les débuts de la grande industrie
en Belgique, au lendemain de la proclamation de l'indépendance nationale,
des rapports étroits s'établirent entre les banques et les entreprises indust
rielles qu'elles patronnèrent. La banque mixte, qu'on appelle parfois aussi
la banque industrielle, est donc née en Belgique \ et c'est se tromper que d'en
attribuer la paternité à l'Allemagne : elle n'a commencé à s'y répandre
qu'après 1870, alors qu'en Belgique, dès 1835-184Gt, des relations assez étroites
réunissaient la banque et l'industrie.
La plupart des établissements de crédit belges ne sont donc pas des ban
ques pures, dans le sens anglais du terme. Il est de tradition que ceux du
moins qui ont quelque importance collaborent à la création d'affaires indust
rielles, soient représentés dans leurs conseils d'administration et prennent
des participations plus ou moins importantes dans les affaires par eux patron
nées. Cependant, exception faite pour la Société Générale, les participations
bancaires dans le capital même des sociétés n'atteignaient pas, avant la
guerre, des sommes élevées. Les avances en comptes courants étaient le lien
le plus étroit entre les banques et l'industrie. Certes, les banques anglaises,
« banques pures », font aussi de nombreuses avances en comptes courants,
mais ces avances sont, en principe, de véritables à court terme ; très
souvent le remboursement se fait à l'aide d'une émission d'actions ou d'obliga
tions, sans intervention de la banque créancière ; aucun lien permanent n'unit
donc celle-ci à la société industrielle. En Belgique, très souvent, avant la
guerre déjà, les avances en comptes courants ne se faisaient pas pour quelques
mois seulement ; elles étaient fréquemment renouvelées et surtout la banque
ne limitait pas là ses relations avec la société industrielle. Celle-ci procédait-
elle à des augmentations de capital ou à des émissions d'obligations ? la
banque s'en chargeait et souvent les souscrivait ferme, seule ou en collabo
ration avec un groupe.
Notons, cependant, que toutes les sociétés industrielles, loin de là, n'étaient
pas patronnées par une banque. De même les affaires nouvelles ne se créaient
pas nécessairement avec la collaboration bancaire. Grâce à l'existence d'un
grand nombre d'agents de change, à celle d'une Bourse pourvue d'une clien
tèle nombreuse, prête souvent à absorber même les titres d'affaires n'ayant
pas encore fait leurs preuves, de nombreuses sociétés industrielles se passaient
de patronage bancaire et certains hommes d'affaires créaient des sociétés
nouvelles dont ils plaçaient directement les titres dans le public par l'inte
rmédiaire de la Bourse. La situation variait assez sensiblement suivant les
1. Consulter sur ce point notre ouvrage détaillé La Banque en Belgique, 1. 1, seul paru,
avec sous-titre : Le marché financier belge avant 1850, Bruxelles, 1926 ; ou encore notre
ouvrage beaucoup plus général : Le marché financier belge depuis cent ans, Bruxelles, 1930
(sur ce dernier, cf. Annales, t. III, 1931, p. 580).
ANN. D'HISTOIRE. IVe ANNÉE. 36 ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 562
branches industrielles et même suivant les régions. Néanmoins on peut dire
que, dans l'ensemble et surtout pour les affaires nouvelles d'une certaine
importance, le rôle des banques avait tendance à grandir. Leur influence sur
l'industrie était cependant sensiblement moins prononcée qu'en Allemagne
par exemple.
Il convient aussi d'insister sur le caractère essentiellement dispersé de
l'organisation bancaire belge avant la guerre. Dans les principaux pays étran
gers et notamment chez nos voisins (Angleterre, France, Allemagne) se
manifestait, depuis la fin du siècle passé, un fort mouvement de concentration,
qui aboutit soit à la formation de quelques grandes banques établies dans la
capitale et disposant d'agences disséminées dans le pays entier, soit à la
formation de « groupes » bancaires, quelques établissements de la capitale
contrôlant un nombre plus ou moins important d'organismes provinciaux.
En Belgique cette évolution ne se manifesta guère. Seule, la Société Générale
était à la tête d'un groupe de dix-huit banques provinciales dont la plupart
disposaient de quelques agences dans leur région ; au total, le groupe était
représenté dans une soixantaine de localités. Toutes les autres banques étaient
indépendantes ; chacune, en général, ne disposait que de son siège social ;
tout au plus certaines avaient-elles une ou deux agences ; par exception, le
Crédit Anversois avait créé quelques agences en province.
Les circonstances historiques dans lesquelles s'est développée l'organisa
tion bancaire en Belgique expliquent cette absence de concentration. L'usage
du dépôt et du chèque étant peu répandu, les banques de la capitale n'étaient
pas tentées de créer des agences pour attirer les dépôts. D'autre part, leur
activité financière proprement dite pouvait aussi se passer de ce rouage.
Tandis que les grands établissements de crédit parisiens possèdent dans leurs
agences provinciales un excellent outil pour le placement des titres, les
banques belges recouraient aux services des innombrables agents de change.
Il est à noter, en effet, que l'organisation boursière et le statut légal de la
profession d'agent de«change diffèrent profondément en Belgique du régime
français. Chez nous, la profession est absolument libre, l'agréation à la Bourse
s'obtient très facilement ; les agents de change sont donc très nombreux,
tant à Bruxelles qu'en province. En outre, ils ne se limitent pas à l'exécution
d'ordres de Bourse ; ils procèdent notamment à des placements de titres dans
le public, qu'il s'agisse de titres d'affaires à la création desquelles ils ont
participé ou — cas le plus fréquent — de titres qu'ils placent moyennant
commission. En réalité, nos agents de change sont plutôt des banquiers, dans
le sens français ou allemand du terme. De sorte que, lorsqu'une banque de
Bruxelles procédait, ou procède, à une émission, il lui suffisait et suffit, pour
mettre en mouvement l'appareil de placement, d'envoyer une circulaire à
tous les agents de change.
Notons encore que le faible degré de concentration de l'industrie belge
retardait aussi le mouvement de concentration bancaire. Enfin n'oublions
pas que les banques provinciales étaient généralement des entreprises rel
ativement anciennes, contrôlées depuis assez longtemps par les mêmes intérêts,
souvent par deux ou trois familles. Elles gardaient donc jalousement leur
autonomie.
La Société Générale exceptée, nos banques étaient donc restées réfrac- LES BANQUES BELGES DEPUIS LA GUERRE 563
taires au mouvement de concentration. Si nous faisons le relevé des banques
belges de crédit industriel et commercial — les seules qui importent, en somme,
au point de vue de l'expansion industrielle — à la veille de la guerre, nous
trouvons une seule grande banque (Société Générale), une dizaine de banques
d'importance moyenne1 et une cinquantaine de petits établissements, orga
nismes revêtant tous la forme de la société anonyme. En outre, quelques
maisons de banque privées jouant un rôle important sur le marché financier
de Bruxelles : e

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