La conjoncture démographique: l Europe et les pays développés d Outre-Mer  - article ; n°4 ; vol.50, pg 1185-1210
27 pages
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La conjoncture démographique: l'Europe et les pays développés d'Outre-Mer - article ; n°4 ; vol.50, pg 1185-1210

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Description

Population - Année 1995 - Volume 50 - Numéro 4 - Pages 1185-1210
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Catherine De Guibert-Lantoine
Alain Monnier
La conjoncture démographique: l'Europe et les pays développés
d'Outre-Mer
In: Population, 50e année, n°4-5, 1995 pp. 1185-1210.
Citer ce document / Cite this document :
De Guibert-Lantoine Catherine, Monnier Alain. La conjoncture démographique: l'Europe et les pays développés d'Outre-Mer .
In: Population, 50e année, n°4-5, 1995 pp. 1185-1210.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1995_num_50_4_6030La conjoncture démographique :
L'Europe et les pays développés
d'Outre-Mer
par Catherine de Guibert-Lantoine et Alain Monnier
Population, 4-5, 1995, 1185-1210 1186 LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE
DONNEES STATISTIQUES
Le mouvement de la population L'évolution récente en Europe con
firme le ralentissement de la crois
sance de la population, sous l'effet de trois facteurs :
— une tendance de fond au ralentissement de l'accroissement naturel :
la balance entre les naissances et les décès tend à être de plus en plus
faible (elle est parfois même négative), sous l'effet de la baisse de la f
écondité d'une part (effet accentué, dans de nombreux pays, par l'arrivée
à l'âge de la maternité des générations creuses nées à partir de 1970), et
du vieillissement d'autre part, qui tend à ce qu'augmente le nombre de
décès alors même que diminue la mortalité;
— une conjoncture à la baisse, voire à la chute, de la fécondité, ob
servable dans la partie orientale de l'Allemagne, en Europe de l'Est et
dans les États européens de Гех-URSS ; en Russie, s'observe également
une aggravation de la mortalité, vraisemblablement conjoncturelle, qui cu
mule ses effets avec la baisse de la natalité pour déterminer un déficit
démographique inédit;
— un ralentissement des échanges migratoires, qui reflète l'efficacité
des politiques de contrôle de l'immigration mises en œuvre par les pays
les plus riches du continent, alors même que se développaient des mou
vements intra-européens, dans le contexte des changements politiques i
ntervenus à la fin des années 1980, et de la guerre dans l'ex- Yougoslavie.
Toutefois, en dépit de ce ralentissement, les phénomènes migratoires jouent
désormais un rôle dominant dans la croissance démographique de l'Europe
occidentale, et en particulier de l'Union européenne, où ils expliquent les
deux tiers de la croissance totale.
Le tableau 1 présente les données brutes relatives au mouvement de
la population au cours des deux dernières années(I). Les pays sont classés
par grandes régions et par ordre alphabétique'2*.
Comme cela a été souligné précédemment, la croissance démographi
que de l'Union européenne en 1994 (2,9 pour 1 000) ne repose que pour
un tiers sur l'accroissement naturel, égal à 0,9 pour 1 000, alors que l'a
ccroissement migratoire est de 2 pour 1 000. Toutefois, au sein de ces quinze
pays, des situations diversifiées existent, comme le montre le tableau A.
En ce qui concerne le niveau de la croissance, sept pays se signalent par
une croissance s'écartant de plus d'un point de la moyenne, soit en moins
О La source de ces données est constituée par les publications statistiques nationales.
Les données les plus récentes relatives à l'Espace économique européen nous ont été aima
blement communiquées par Eurostat, l'Office statistique de l'Union européenne, que nous
tenons à remercier.
*2> Toutefois, l'ensemble des États issus de Fex-Yougoslavie, ainsi que la République
tchèque et la Slovaquie sont présentés ensemble, dans leur région respective. .
LA CONJONCTURE DEMOGRAPHIQUE 1187
. - Taux d'accroissement dans l'Union Tableau A EUROPEENNE EN 1994
Pays Accroissement Pays Accroissement
(pour 1 000) (pour 1 000)
Total Naturel Vligratoin Total Naturel vligratoin
Espagne Danemark 1,3 0,6 0,7 3,7 1,6 2,0
Italie -0,2 2,1 Finlande 4,1 3,4 0,7 1,9
Irlande 2,1 4,8 France -2,7 4,3 3,3 1,0
Portugal 2,5 1,0 1,5 Pays-Bas 4,1 1,2 5,3
- 1,5 Allemagne 4,2 Suède 8,1 2,6 2,3 5,8
Belgique 3,0 1,1 1,8 14,1 4,1 10,0 Luxembourg
Royaume-Uni 1,8 Union européenne 0,9 2,0 3,0 1,3 2,9
Grèce 3,1 0,5 2,7 Norvège 5,3 3,7 1,6
Autriche 3,1 1,5 Suisse 3,0 4,5 1,6 7,5
(Espagne, 1,3 pour 1 000, Italie, 1,9), soit en plus (Luxembourg, 14,1 pour
1 000, Suède, 8,1, Pays-Bas, 5,3, France, 4,3, Finlande, 4,1). Par ailleurs,
s'agissant de l'équilibre entre les facteurs de la croissance, l'accroissement
naturel demeure supérieur à l'accroissement migratoire dans cinq pays (Fin
lande, France, Irlande, Pays-Bas et Royaume-Uni)(3). Dans l'ensemble, ces
pays sont ceux qui combinent les plus forts accroissements naturels (en
raison d'une natalité encore relativement élevée) et les plus faibles accrois
sements migratoires. Dans les autres pays(4), la croissance démographique
est déterminée d'abord par les migrations ; les pays dont les taux de crois
sance totale sont les plus élevés, Luxembourg et Suède, sont d'ailleurs
aussi ceux où les soldes migratoires relatifs sont les plus forts, respect
ivement 10 et 5,8 pour 1 000.
Le taux d'accroissement naturel de l'Union européenne, qui est une
moyenne des taux de chaque pays, pondérée par les effectifs de population,
donne une mesure du dynamisme de cet ensemble de pays, mais il ne donne
pas une image exacte de la répartition des pays selon l'accroissement na
turel. Quatre pays seulement ont en effet un taux inférieur à cette moyenne
de 0,9 : l'Allemagne (- 1,5), l'Italie (- 0,2), la Grèce (0,5) et l'Espagne
(0,6), tandis que cinq pays ont un taux plus de trois fois supérieur : la
France (3,3), la Finlande (3,4), les Pays-Bas, le Luxembourg et l'Irlande
(plus de 4 pour 1 000). A l'évidence, cette distribution ne peut que diff
icilement se résumer par une moyenne pondérée, d'autant que les effectifs
de population sont très inégaux (l'Allemagne, où l'accroissement naturel
est sensiblement négatif), pèse ainsi de tout son poids sur la moyenne de
l'Union européenne. La moyenne arithmétique (1,9 pour 1 000) donne peut-
être, ici, une mesure plus fidèle de l'accroissement naturel dans les quinze
pays de l'Union. On relèvera que l'Allemagne et l'Italie enregistrent sen
siblement plus de décès que de naissances, en raison des très faibles na
talités qui s'observent, dans l'est du premier et dans le nord du second.
On notera également que, parmi les cinq pays ayant les plus faibles taux
(3) C'est aussi le cas de la Norvège.
<4> Et en Suisse. 1188 LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE
d'accroissement naturel en 1994, quatre sont les pays du sud de l'Union
européenne.
Tous les pays de l'Europe des Quinze ont un solde migratoire positif,
à l'exception de l'Irlande, qui demeure le dernier pays traditionnel d'émi
gration, et la plupart enregistrent des taux compris entre 1 et 3 pour 1 000.
Le Luxembourg, la Suède et l'Allemagne, avec des taux supérieurs à 4
pour 1 000, apparaissent comme les principaux pays d'accueil, mais il faut
aussi relever les valeurs enregistrées en Grèce (2,7) et en Italie (2,1), qui,
avec les trois pays précédemment cités, constituent les cinq pays ayant la
plus forte immigration nette. Nous reviendrons plus loin sur les migrations
en Europe, qui sont liées pour une part à la situation en Europe de l'Est
et dans l'ex-Yougoslavie.
En Europe de l'Est(5\ la croissance est très faible, voire négative dans
trois pays (Hongrie, Bulgarie et Roumanie) en raison de la faiblesse de
l'accroissement naturel et de l'essor récent de l'émigration. Dans cet en
semble de pays, la Hongrie a été pendant longtemps le seul à enregistrer
un bilan naturel négatif. Depuis le début des années 1990, la Bulgarie, la
Roumanie et la République Tchèque partagent cette situation, sous l'effet
de la baisse rapide de la natalité. Les taux d'accroissement migratoire, né
gatifs sauf en tchèque, sous-estiment sans doute l'ampleur de
l'émigration.
Toutefois, les observations disponibles sur les courants migratoires
qui se sont développés en Europe depuis les changements politiques i
ntervenus en Europe de l'Est en 1989 montrent que les migrations est-ouest
n'ont pas pris l'ampleur critique que craignaient certains observateurs, même

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