La famille devant le problème du logement - article ; n°2 ; vol.4, pg 269-282
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Description

Population - Année 1949 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 269-282
La crise du logement qui sévit avec une acuité souvent signalée, frappe particulièrement les familles moyennes et nombreuses et les jeunes ménages.
Les familles sont désavantagées tant sur le plan de la répartition des logements existants que sur le plan de la fiscalité, ce qui ne va pas sans répercussions fâcheuses sur la mortalité et sur la natalité notamment.
L'institution récente des allocations de logement pourra apporter aux familles une compensation financière aux difficultés particulières qu'elles rencontrent et qui résultent des circonstances et de la législation.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Colin
La famille devant le problème du logement
In: Population, 4e année, n°2, 1949 pp. 269-282.
Résumé
La crise du logement qui sévit avec une acuité souvent signalée, frappe particulièrement les familles moyennes et nombreuses et
les jeunes ménages.
Les familles sont désavantagées tant sur le plan de la répartition des logements existants que sur le plan de la fiscalité, ce qui ne
va pas sans répercussions fâcheuses sur la mortalité et sur la natalité notamment.
L'institution récente des allocations de logement pourra apporter aux familles une compensation financière aux difficultés
particulières qu'elles rencontrent et qui résultent des circonstances et de la législation.
Citer ce document / Cite this document :
Colin Robert. La famille devant le problème du logement. In: Population, 4e année, n°2, 1949 pp. 269-282.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1949_num_4_2_2083FAMILLE LA
DEVANT LE PROBLÈME
DU LOGEMENT
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icultés particulières qu'elles rencontrent et qui résultent des
circonstances et de la législation.
Dès avant 1914, les besoins vitaux des familles de condition
modeste ayant des enfants n'étaient souvent qu'insuffisam
ment satisfaits en matière de logement. Pourtant, à cette
époque, le loyer représentait en moyenne 15 à 20 % du revenu et
la construction était rentable et active. L'entre-deux-guerres devait
renverser cet état de choses et accroître les inégalités sociales.
En apparence, la stagnation démographique aurait dû permettre
aux Français de se loger plus aisément. Le contraire se produisit
cependant : la stagnation créa en effet, avec le vieillissement qui
l'accompagnait, un esprit malthusien qui contribua très largement
au maintien d'une législation défavorable à la construction et d'une
façon générale à l'esprit de création.
La législation protectrice des locataires en place aboutit à la
diminution et, finalement, à la disparition de la rentabilité pour
les constructeurs d'immeubles. Les loyers de 1948 représentaient
des sommes si faibles que non seulement la construction était à
peu près paralysée mais que l'entretien même du patrimoine immob
ilier n'était plus assuré (1).
Ces faits sont aujourd'hui bien connus. Mais ce qui l'est moins,
c'est la façon dont la législation et la pénurie ont frappé particulière-
(1) Le montant global des loyers afférents à 7 millions de logements loués
a été, en 1948, de l'ordre de 25 à 30 milliards. M. Cîaudius-Petit, ministre
de la Reconstruction et de l 'Urbanisme, en indiquant ces chiffres devant
l'Assemblée nationale les a comparés à ceux représentant la consommation
d'alcool (sans compter le vin) : 100 milliards, la consommation de tabac :
104 milliards et l'ensemble fies journaux achetés : 40 milliards. 270 LA FAMILLE DEVANT LE PROBLÈME DU LOGEMENT
ment les familles ayant des enfants. Familles moyennes et nomb
reuses, ainsi que jeunes ménages, sont le plus souvent défavorisés,
non seulement vis-à-vis des célibataires, dont le cas pose des pro
blèmes particuliers et que nous n'envisagerons pas en principe dans
cette étude, mais aussi par rapport aux ménages sans enfant.
C'est du point de vue spécial de cette inégalité sociale particu
lièrement déplaisante et s'ajoutant à tant d'autres que la question
du logement est abordée ici.
I. — REPARTITION DEFAVORABLE AUX FAMILLES.
Conséquences de la législation Dès le début de la guerre 1914-1918,
antérieure. des mesures exceptionnelles furent
prises en matière de loyers et de
rapports entre bailleurs et locataires. Justifiées par les circonstances,
ces mesures furent prorogées d'année en année, les deux principes
originaires, taxation des loyers et maintien dans les lieux, ins
pirant toujours les textes successivement adoptés. Ces dispositions
de freinage n'étaient accompagnées que d'une façon très insuffi
sante de mesures motrices destinées à encourager la construction.
Cette carence est, avec les destructions de guerre, la cause de la
pénurie de logements dont souffrent actuellement tant de familles.
La construction d'immeubles collectifs et de maisons indivi
duelles a subi depuis trente ans un fort ralentissement par suite
du manque de rentabilité. En outre, la construction a porté surtout
sur les petits logements d'une et deux pièces pour lesquels il était
plus facile d'exiger un loyer en rapport avec le coût. Aussi, en 1946,
dans les communes de plus de 50.000 habitants, 60 % des logements
environ ne comportent qu'une ou deux pièces principales (1). A
Saint-Etienne, le nombre moyen de pièces principales par logement
ne dépasse guère l'unité, alors qu'à Lyon, Rennes, Grenoble, Roanne,
Toulon, Montluçon, Limoges, Chalon-sur-Saône, Aies, il ne dépasse
guère deux (2). Dans les villes tout au moins, le nombre des log
ements moyens et grands est insuffisant pour abriter les familles
ayant des enfants. C'est là sans doute la principale cause du su
rpeuplement et de l'existence des trop nombreux taudis et îlots
insalubres, si propices à la tuberculose en particulier. A Paris, par
exemple, 35.000 familles de 3, 4 et 5 personnes vivent dans une
seule pièce, tandis que 26.000 familles de 1 ou 2 personnes occupent
des appartements de 5 ou 6 pièces (3). Nous touchons là une autre
et non moins fâcheuse conséquence de la législation antérieure des
loyers.
(1) Voir : « La situation du logement en 1946 flans les villes de plus de
50.000 habitants », 1er fascicule : Renseignements généraux. Paris, 1948.
(2) Renseignements extraits de Se loger, ouvrage édite récemment par le
ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme.
(3)extraits de « Le problème du logement », Etudes et
Conjoncture, n° 12, juillet 1947. Presses Universitaires de France. LA FAMILLE DEVANT LE PROBLÈME DU LOGEMENT 271
Alors que des ménages ayant un ou plusieurs enfants sont con
traints de se loger à l'étroit ou même de demeurer à l'hôtel ou en
meublé, des personnes seules ou des familles sans enfant jouissent
de logements largement supérieurs à leurs besoins.
La fixation des loyers à bas prix n'a tenu compte d'aucune
considération de besoin vital. Ceux qui ont pu se procurer un
appartement vacant ont été à même de le prendre plus grand qu'ils
ne l'auraient fait si le prix en avait été normal. Par ailleurs et pour
la même raison, il était plus facile de conserver un « pied-à-terre »
dans une autre ville ou d'avoir un « double domicile », sans justi
fication absolue.
Le blocage des loyers dans une montée incessante des prix et
des revenus a également permis à certaines familles ou personnes
de conserver des appartements devenus trop grands et qu'en d'autres
temps elles auraient dû quitter. C'est là une cause importante de
la mauvaise répartition actuelle des logements. Telle famille nomb
reuse de 1914, qui occupait un appartement de 5 ou 6 pièces, a
vu ses enfants s'en aller l'un après l'autre de sorte qu'aujourd'hui
le grand appartement n'est plus habité que par les vieux parents
ou même par l'un d'eux. Sous un régime de liberté des loyers,
ou de juste répartition, une meilleure adaptation se serait faite.
Certes des atténuations se produisent : le possesseur d'un grand
appartement sous-loue souvent une ou deux chambres, presque
toujours d'ailleurs à des prix plus élevés que le loyer principal,
mais ce sont des célibataires qui en profitent, parfois des ménages
sans enfant, jamais des familles avec enfants.
Cette « cristallisation » des logements se produit même dans
les habitations à bon marché. Les familles nombreuses à l'origine,
mais réduites maintenant aux seuls pa

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