La libéralisation des relations économiques extérieures en Hongrie, Pologne et Tchécoslovaquie - article ; n°1 ; vol.23, pg 77-108
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Description

Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1992 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 77-108
Après avoir retracé l'organisation du commerce extérieur dans le système socialiste et ses conséquences indésirables pour la transition vers une économie de marché, l'auteur rappelle comment les particularités de l'organisation du commerce des pays socialistes et les impératifs géopolitiques les ont amenés à créer le Conseil d'Aide Économique Mutuelle (CAEM). Il présente les études qui montrent qu'au lieu de créer les échanges, le CAEM les a en fait diminué. Elles montrent aussi que les distorsions des termes de l'échange à l'intérieur du CAEM ont favorisé les trois pays en leur permettant d'importer le pétrole soviétique à bas prix en échange d'exportations de biens manufacturés de mauvaise qualité. L'auteur soutient que la séparation des prix intra-CAEM des prix mondiaux a causé des tensions croissantes au sein du CAEM qui ont fini par provoquer sa disparition.
Dans la deuxième partie de l'article, l'auteur présente d'abord les principaux objectifs des réformes dans les relations économiques extérieures. Après un bref survol des conditions économiques dans les trois pays avant 1990, il effectue une comparaison de l'approche graduelle (Hongrie) et radicale (Pologne et Tchécoslovaquie) à la réforme économique. Les difficultés d'une transition à une économie de marché sont exacerbées par les chocs extérieurs. L'auteur en discute les plus importants tels que l'effondrement de l'économie soviétique, l'impact budgétaire des nouvelles règles de fonctionnement du CAEM, l'unification de l'Allemagne et le protectionnisme des pays industrialisés. Il dégage ensuite les conséquences des contraintes extérieures et présente les premiers résultats de la libéralisation dans les trois pays et leurs perspectives pour l'avenir.
The liberalization of foreign economic relations in Hungary, Poland and Czechoslovakia.
The authors describes first the organization of foreign trade under socialism and its undesirable consequences for the transition to market economy. He then shows how the peculiarities of socialist foreign trade system and the geopolitic imperatives led to creation of the CMEA. The author surveys studies that show that instead of creating trade, CMEA was, in fact, destroying it. They also demonstrate that since the seventies, the terms of trade favoured the three countries importing relatively cheap raw materials from the USSR in exchange for expensive, low quality manufactured goods. The separation of intra-CMEA prices from the world prices was among the main reasons of the increasing strain in intra-CMEA relations leading to its demise.
In the second part of the article, the author presents the main objectives of foreign trade and payments liberalization. After briefly surveying the economic situation in the three countries before 1990, he then compares the gradualist (Hungary) and the radical (Poland and Czechoslovakia) approaches to reform. The difficulties of transition to market economy are compounded by external shocks. They include the collapse of the Soviet economy, the budgetary impact of the transition to world prices for imports of Soviet petroleum, German unification and continuing protectionism of industrialized nations. The article ends by an overview of the initial results of foreign trade liberalization in the three countries and presents the perspectives for the future.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Petr Hanel
La libéralisation des relations économiques extérieures en
Hongrie, Pologne et Tchécoslovaquie
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 23, 1992, N°1. pp. 77-108.
Citer ce document / Cite this document :
Hanel Petr. La libéralisation des relations économiques extérieures en Hongrie, Pologne et Tchécoslovaquie. In: Revue
d’études comparatives Est-Ouest. Volume 23, 1992, N°1. pp. 77-108.
doi : 10.3406/receo.1992.1541
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1992_num_23_1_1541Résumé
Après avoir retracé l'organisation du commerce extérieur dans le système socialiste et ses
conséquences indésirables pour la transition vers une économie de marché, l'auteur rappelle comment
les particularités de du commerce des pays socialistes et les impératifs géopolitiques les
ont amenés à créer le Conseil d'Aide Économique Mutuelle (CAEM). Il présente les études qui montrent
qu'au lieu de créer les échanges, le CAEM les a en fait diminué. Elles montrent aussi que les
distorsions des termes de l'échange à l'intérieur du CAEM ont favorisé les trois pays en leur permettant
d'importer le pétrole soviétique à bas prix en échange d'exportations de biens manufacturés de
mauvaise qualité. L'auteur soutient que la séparation des prix intra-CAEM des prix mondiaux a causé
des tensions croissantes au sein du CAEM qui ont fini par provoquer sa disparition.
Dans la deuxième partie de l'article, l'auteur présente d'abord les principaux objectifs des réformes dans
les relations économiques extérieures. Après un bref survol des conditions économiques dans les trois
pays avant 1990, il effectue une comparaison de l'approche graduelle (Hongrie) et radicale (Pologne et
Tchécoslovaquie) à la réforme économique. Les difficultés d'une transition à une économie de marché
sont exacerbées par les chocs extérieurs. L'auteur en discute les plus importants tels que
l'effondrement de l'économie soviétique, l'impact budgétaire des nouvelles règles de fonctionnement du
CAEM, l'unification de l'Allemagne et le protectionnisme des pays industrialisés. Il dégage ensuite les
conséquences des contraintes extérieures et présente les premiers résultats de la libéralisation dans
les trois pays et leurs perspectives pour l'avenir.
Abstract
The liberalization of foreign economic relations in Hungary, Poland and Czechoslovakia.
The authors describes first the organization of foreign trade under socialism and its undesirable
consequences for the transition to market economy. He then shows how the peculiarities of socialist
foreign trade system and the geopolitic imperatives led to creation of the CMEA. The author surveys
studies that show that instead of creating trade, CMEA was, in fact, destroying it. They also demonstrate
that since the seventies, the terms of trade favoured the three countries importing relatively cheap raw
materials from the USSR in exchange for expensive, low quality manufactured goods. The separation of
intra-CMEA prices from the world prices was among the main reasons of the increasing strain in intra-
CMEA relations leading to its demise.
In the second part of the article, the author presents the main objectives of foreign trade and payments
liberalization. After briefly surveying the economic situation in the three countries before 1990, he then
compares the gradualist (Hungary) and the radical (Poland and Czechoslovakia) approaches to reform.
The difficulties of transition to market economy are compounded by external shocks. They include the
collapse of the Soviet economy, the budgetary impact of the transition to world prices for imports of
Soviet petroleum, German unification and continuing protectionism of industrialized nations. The article
ends by an overview of the initial results of foreign trade liberalization in the three countries and
presents the perspectives for the future.La libéralisation des relations
économiques extérieures en Hongrie,
Pologne et Tchécoslovaquie
Petr HANEL*
I. INTRODUCTION
La Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie sont les anciens pays
socialistes les plus avancés sur la voie de la transition vers une économie de
marché. Étant donné leur niveau de développement relativement élevé, on
leur accorde généralement plus de chance de réussir sur cette voie sans
précédent historique. Un des défis de leurs réformes économiques est
d'abandonner le monopole d'État du commerce extérieur et de réintégrer le
marché mondial.
La libéralisation du commerce extérieur dans les pays en transition vers
une économie de marché a deux objectifs fondamentaux :
- Le premier est une spécialisation en fonction des avantages comparatifs
existants et potentiels en vue d'une amélioration de l'allocation de ressources
et d'une augmentation du bien-être national.
- Le deuxième objectif est de remplacer par des prix internationaux
l'ancienne structure des prix administratifs et de contrecarrer par la concur
rence des importations le pouvoir des monopoles nationaux sur les marchés
naissants.
Les trois pays partagent le même lourd héritage d'une intégration écono
mique forcée au sein du Conseil d'Aide Économique Mutuelle (CAEM).
Paradoxalement, la désintégration et la disparition précipitée du CAEM,
* Professeur au Département d'économie, Université de Sherbrooke (Québec).
Remerciements : Plusieurs personnes ont eu la gentillesse de m'aider à trouver des données
inédites. Je suis particulièrement reconnaissant à cet égard à I. Abel, J. Brada, T. Condon,
D. Havrylyshin, A. Ewing, E. Mânes, P. Marer, R. McKinnon et P. Messerlin. Je tiens à
remercier J. Knowles, Y. Parisé pour leur assistance et K. Palda, G. Pelletier et A. Dorais
pour les commentaires et corrections de la première version de cet article.
77 Petr Hanel
pourtant vivement souhaitée et activement recherchée dans les premiers
jours d'euphorie post-révolutionnaire par ces anciens satellites de l'U.R.S.S.,
coûte cher et aggrave aujourd'hui les difficultés de la transition vers une
économie de marché. L'effondrement administratif et économique de
l'Union soviétique, jadis leur premier client, constitue un choc extérieur de
première importance.
Une synthèse de la littérature sur les particularités du commerce interna
tional et l'intégration économique des anciens pays socialistes exposera dans
la première partie de cet article les raisons de la disparition du CAEM et les
conséquences de celle-ci pour les relations économiques internationales des
trois pays.
La deuxième partie de l'article compare les réformes en cours. Un survol
de l'évolution des contraintes extérieures et de leur impact sur les premiers
résultats des réformes termine ce tour d'horizon.
II. BREF SURVOL HISTORIQUE
Le commerce extérieur des pays tombés dans l'orbite soviétique à la fin de
la deuxième guerre mondiale a été subordonné à deux nouvelles réalités. En
premier lieu, une contrainte géopolitique, l'isolement économique du bloc
soviétique, et les besoins de reconstruction de l'U.R.S.S. conduisent naturel
lement les pays socialistes vers la recherche de l'autosuffisance, subordonn
ée, toutefois, à la satisfaction des besoins soviétiques. La création du
CAEM en 1949 en constitue l'aboutissement institutionnel. En deuxième
lieu, parallèlement à l'intégration internationale socialiste s'imposent les
impératifs systémiques et fonctionnels de la planification stalinienne. Au fur
et à mesure de la socialisation des économies des pays de l'Est ', les décisions
des bureaucrates remplacent les décisions du marché. Le plan confère au
commerce extérieur un rôle subordonné. Les planificateurs déterminent les
objectifs de la production nationale en nombre d'unités de chaque catégorie
de biens. Pour ne pas être dépendants de la disponibilité des biens importés
et donc vulnérables aux pressions étrangères, ils préfèrent exercer un
contrôle direct. Les matières premières et les intrants nécessaires seront,
dans la mesure du possible, produits par l'économie nationale. Comme le
décrit bien Fieleke (1991), dans ce système les importations sont vues comme
un mal nécessaire, toléré la mesure où il permet la réalisation du plan
à

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