La Neuromantik : une notion problématique - article ; n°132 ; vol.36, pg 49-66
18 pages
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Description

Romantisme - Année 2006 - Volume 36 - Numéro 132 - Pages 49-66
The term Neuromantik was coined not at the end, but at the beginning of the 19 th
century in order to designate french romanticism in often very derogatory words. It’s only at the end of the 19 th century that the notion points out an anti-naturalistic and a symbolistic movement and a coming back to romanticism which cristallizes the gulf between the subject and the world, the wide gap between experience and thought. The Neuromantik, associated with the names of the editor Eugen Diederichs, of Ricarda Huch, Hofmannsthal, Hauptmann, but also of the young Rilke, T. Mann and Hesse, manifests the denial of the specialization and the rationalization connected with the rise of capitalicism, but also the reject of technical ugliness for the benefit of the beauty of dream and imagination and the will to return to totality and origin. Its opposes to the naturalistic worship of fact the fascination for the possible, to the causality laws and to the inclination to testimony the self-sufficiency of art and the irrational desire to overstep all bounds that will also found the expressionistic aesthetics. But we must less see in the Neuromantik a regressive return to the early romanticism than a rebellion, a gesture of revolt against realism, a will to keep modernity at a critical distance that allows then to writers like Rilke, Hofmannsthal, Hesse or T. Mann to overdo pure epigonalism to develop an original work and style.
Ce n’est pas à la fin, mais au début du XIX e siècle que le terme de Neuromantik a été forgé pour désigner, en des termes souvent très dépréciatifs, le romantisme français. Ce n’est qu’à la fin du XIX e que la notion désigne un mouvement anti-naturaliste et symboliste et un retour au romantisme qui cristallise le divorce entre le sujet et le monde, le décalage profond entre l’expérience et la pensée. La Neuromantik, associée aux noms de l’éditeur Eugen Diederichs, de Ricarda Huch, d’Hofmannsthal, de Hauptmann, mais aussi des jeunes Rilke, T. Mann et Hesse, marque un refus de la spécialisation et de la rationalisation liées à l’essor du capitalisme, le rejet de la laideur de la technique au profit de la beauté du rêve et de l’imaginaire et une volonté de retour à la totalité et à l’origine. Elle oppose au culte du fait des naturalistes la fascination pour le possible, aux lois de la causalité et à la vocation de témoignage l’autonomie de l’art, le désir irrationnel de dépassement de toutes les limites qui fondera aussi l’esthétique expressionniste. Mais il faut moins voir dans la Neuromantik un retour régressif au romantisme du début du siècle qu’une rébellion, un acte de non résignation au réalisme, une prise de distance critique par rapport à la modernité qui permet ensuite à des écrivains comme Rilke, Hofmannsthal, Hesse ou T. Mann de dépasser le pur épigonalisme pour développer une oeuvre et un style originaux.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 8
Langue Français

Extrait

Florence BANCAUD
LaNeuromantik: une notion problématique
Dans ses Aveux dun poèteparusdans lades deux mondes Revue 15 du septembre 1854, Heine, qui avait pourtant dès 1830 salué la mort de Goethe comme la fin de la période des arts (Kunstperiode), soit de lidéa lisme classique et des enchantements romantiques, se pose ironiquement en ultime poète dun romantisme quil na pourtant cessé de railler:
Un spirituel Français me nomma un jour un romantique défroqué [] et quelque malicieuse quait été cette dénomination, elle ma beaucoup amusé. Elle est juste. Malgré mes campagnes exterminatrices contre le romantisme, je restai moimême toujours un poète romantique []. Après avoir porté à lengouement pour la poésie romantique en Allema gne les coups les plus mortels, un désir rétrospectif sempara de mon âme et je me mis à soupirer de nouveau après la mystérieuse fleur bleue dans le pays des rêves du romantisme ; je saisis alors la vieille lyre enchantée, et, dans un poème tragicomique, je mabandonnai à toutes les merveilleuses exagérations, à toute livresse du clair de lune, à toute la magie bouffonne de cette folle muse que javais tant aimée autrefois. Je sais que ce fut là le dernier chant du véritable vieux romantisme et 1 que je suis son dernier poète.
1. Heinrich Heine,Aveux de lauteur, dansDe LAllemagne, trad. et préface de Pierre Grappin, Librairie Générale française, 1981, p. 423 ;Geständnisse (1854), dansSchriften über Deutschland477 : « Ein, Hrsg. von Helmut Schanze, Frankfurt/Main, Insel Verlag, 1968, p. geistreicher Franzose [] nannte mich einst einen romantique défroqué [] und so boshaft die Benennung war, hat sie mich doch höchlich ergötzt. Sie ist treffend. Trotz meiner exterminato rischen Feldzüge gegen die Romantik blieb ich doch selbst immer ein Romantiker []. Nachdem ich in dem Sinne für romantische Poesie in Deutschland die tödliche Schläge beige bracht, beschlich mich selbst wieder eine unendliche Sehnsucht nach der blauen Blume im Traumlande der Romantik, und ich ergriff die bezauberte Laute und sang ein Lied, worin ich mich
o Romantisme n 132 (20062)
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