La paroi subverticale, unité morphologique. Contribution à une réflexion épistémologique en géomorphologie - article ; n°2 ; vol.95, pg 37-46
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La paroi subverticale, unité morphologique. Contribution à une réflexion épistémologique en géomorphologie - article ; n°2 ; vol.95, pg 37-46

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Norois - Année 1977 - Volume 95 - Numéro 2 - Pages 37-46
RÉSUMÉ
Comment se pose le problème de l'élude de la paroi subuerticale ? Influences a priori de l'insolalion, de l'humidilé et de la lithologie. Colonisation végétale de la paroi calcaire en climat océanique. Rapport végétation-érosion.
SUMMARY
The study of the subvertical cliff is a problem. How to try to resolve it ? Function of the insolation, moisture and lithological difference on the cliff. Vegetation distribution on the limestone cliff in oceanic climate and proceeds between vegetation and erosion.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Schroeder
La paroi subverticale, unité morphologique. Contribution à une
réflexion épistémologique en géomorphologie
In: Norois. N°95 bis, 1977. Karstologie. Novembre 1977. pp. 37-46.
Résumé
RÉSUMÉ
Comment se pose le problème de l'élude de la paroi subuerticale ? Influences a priori de l'insolalion, de l'humidilé et de la
lithologie. Colonisation végétale de la paroi calcaire en climat océanique. Rapport végétation-érosion.
Abstract
SUMMARY
The study of the subvertical cliff is a problem. How to try to resolve it ? Function of the insolation, moisture and lithological
difference on the cliff. Vegetation distribution on the limestone cliff in oceanic climate and proceeds between vegetation and
erosion.
Citer ce document / Cite this document :
Schroeder Jacques. La paroi subverticale, unité morphologique. Contribution à une réflexion épistémologique en
géomorphologie. In: Norois. N°95 bis, 1977. Karstologie. Novembre 1977. pp. 37-46.
doi : 10.3406/noroi.1977.3604
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1977_num_95_2_3604La paroi subverticale,
unité morphologique
Contribution à une réflexion épistémologique
en Géomorphologie
par J. SCHROEDER
Université du Québec. Montréal
Observant une paroi subverticale, on n'y voit généralement
qu'une topographie homogène dont la monotonie n'est perturbée
que par une corniche ici, un surplomb là... Pourtant, à l'observateur
qui l'escalade, elle offre une variété de formes différentes, de déca-
métriques à millimétriques, qui — à cette grande échelle — peuvent
la faire considérer à l'égal d'un paysage, même si évidemment, la
part de l'érosion y est grande. De la difficulté à effectuer les obser
vation in situ, il découle que, dans la littérature, la paroi n'est
habituellement signalée que par sa fonction morphologique pre
mière : alimenter en débris les talus, alors que tous les autres él
éments du paysage sont étudiés pour eux-mêmes (en plus des fonc
tions qu'ils assurent dans la dynamique de ce dernier). Dépassant
donc le cadre de pensées habituel, nous tentons de poser le plus
clairement possible le problème de l'étude de la paroi, quand on la
considère comme une enlilé morphologique. Puis, sont envisagés
les principaux facteurs à étudier, et enfin, à titre d'exemple, le
problème de la colonisation végétale de la paroi calcaire en climat
océanique et ses rapports avec l'érosion sont envisagés.
LE PROBLÈME
En géomorphologie, le paradigme (1) dominant actuel ou modèle
de croyances admises par la majorité du « collège invisible » (2),
définit le paysage comme « une surface de contact, au sens physique
du terme » (3) résultant de l'interaction de forces antagonistes
internes et externes durant un temps donné. Dans ce modèle, les
(1) Th. S. Kuhn, 1972, p. 206 et suivantes surtout.
(2) J. M. Ziman, 1968.
(3) J. Tricart, 1968, p. 8. 38 J. SCHROEDER
éléments d'observation privilégiés sont les dépôts et toutes formes
d'accumulation. Les méthodes qui en découlent sont d'une rigueur
de plus en plus grande et surtout vérifiables, et ont permis à la sédi-
mentologie, entr'autres, de faire des progrès impressionnants ces
dernières décennies. Partant surtout des résultats ainsi obtenus,
le géomorphologue arrive à induire une dynamique globale du
paysage observé mais ce en privilégiant une partie de ce dernier,
les dépôts. Maintenant que la morphologie semble bien décrite et
les mécanismes en action sur « la surface de contact » mieux connus,
n'est-il pas temps de se demander s'il n'existe pas des parties de
celle-ci qui échappent peu ou prou à cette grille d'analyse ? La
paroi subverticale en est une comme l'a très bien signalé G. Galibert,
il y a déjà vingt ans. En effet, sous le contrôle direct et immédiat
de la pesanteur, sa morphologie résulte d'abord de processus d'éro
sion et non d'accumulation. Et, par définition, ces formes en évo
luant tendent à se supprimer mutuellement. Quelle validité peut-
on, dès lors, accorder à une explication morphologique basée sur
une induction à partir d'elles ? Là est le problème ! Quoique les
hypothèses, pour expliquer quelque forme d'érosion que ce soit,
soient en général plus nombreuses que celles à retenir pour les
dépôts, une solution nous paraît plausible. Relevons et décrivons
systématiquement chacune des formes d'érosion et déterminons
sans apriori, tous les agents d'érosion susceptibles de les sculpter ;
comparons ensuite la fréquence des agents retenus à la localisation
des formes affectées ; ainsi certains individuellement ou en groupe
paraîtront dominants, leur travail affectant soit toute la paroi soit
une partie. Et, comme d'après ce que nous avons vu (4) une corré
lation évidente existe entre la morphologie de paroi et les divers
micro-climat y cohabitant, déceler ceux-ci met en évidence celle-là.
Cette méthode basée, non pas sur l'analyse des caractéristiques
réelles de dépôts, mais sur le relevé d'une plus ou moins grande
convergence d'un faisceau d'activités érosives, permet de combler
une petite lacune dans la compréhension globale du paysage au
travers du paradigme dominant. Il ne s'agit donc pas de changer
la méthode d'observation du paysage, mais plutôt, à grande échelle
et en des endroits où elle s'applique mal, de lui en substituer une
autre. Les résultats de la deuxième étant d'ailleurs toujours tr
ibutaire des connaissances acquises par l'autre. Mais quels sont,
a priori, les facteurs qui déterminent telle ou telle érosion sur la
paroi ?
Trois causes de différenciation morphologique de la paroi :
a) L'insolation.
(4) SCHROEDER J., 1968. LA PAROI SUBVERTICALE, UNITÉ MORPHOLOGIQUE 39
La paroi subverticale ensoleillée présente toujours des tempér
atures élevées. Sur celles calcaires de la vallée de la Meuse, Belgique
(50o 30' Lat. N.) ou de la Nahanni, T-N-O, Canada, (61° 20' Lat. N.)
en été, la température de la roche en surface dépasse toujours le
double de la de l'air, et en hiver pour la Belgique,
se situe au-dessus de 25° C quand il gèle à — 5° C si bien que les
écarts thermiques journaliers des journées ensoleillées sont en
toutes saisons au minimum de 30°C. Cette insolation dépend donc
de l'orientation de la paroi et de sa pente par rapport au chemi
nement apparent du soleil. L'intensité étant maximum quand le
soleil éclaire perpendiculairement et qu'il est à son apogée, et
nulle lorsqu'il est parallèle ; elle est donc proportionnelle au sinus
de l'angle d'incidence. Un éclairage sous un angle de 30°, à la nor
male par exemple, n'assure qu'un flux thermique moitié du flux
disponible... Diverses autres situations font également varier l'inso
lation. En basse altitude, la turbidité de l'air doit être dans chaque
cas considérée. Par exemple, sur les parois et versants du Mont
St-Hilaire (5) qui domine la plaine du St-Laurent (Québec, Canada),
les valeurs maximum de l'insolation se retrouvent à la fin de l'hiver
(avril) et non en été (6). Car durant l'été, l'humidité relative et la
nébulosité sont plus importantes qu'au printemps. En haute
montagne, l'insolation des parois est toujours plus importante
qu'à basse altitude, car, alors quelle que soit la latitude, l'absorption
et la turbidité atmosphérique décroissent avec la diminution de la
densité de l'air. Dans les régions intertropicales, la trajectoire
apparente du soleil avec passage au zénith ou proche fait que l'inso
lation des surfaces proches de l'horizontale est supérieure à celle
des parois. Cette immunisation thermique en quelque sorte ne peut
que favoriser une differentiation des processus morphologiques (7).
Par contre, aux altitudes moyennes et basses, de par sa trajectoire
plus oblique sur l'horizon, le soleil éclaire intensément les parois les
mieux exposées. La différenciation morphogénétique entre parois
exposées et parois om

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