La place de l homme dans l univers et dans la série zoologique - article ; n°1 ; vol.6, pg 183-194
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1905 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 183-194
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Lejeune
La place de l'homme dans l'univers et dans la série zoologique
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 6, 1905. pp. 183-194.
Citer ce document / Cite this document :
Lejeune Charles. La place de l'homme dans l'univers et dans la série zoologique. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 6, 1905. pp. 183-194.
doi : 10.3406/bmsap.1905.9667
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1905_num_6_1_9667LEJEUNE — L'HOMME DANS L'UNIVERS . 183 CEARLES
LA PLACE DE L'HOMME DANS L'UNIVERS ET DANS LA SÉRIE ZOOLOGIQUE
Par M. Charles Lejeune.
Le Dr Alfred-Russel Wallace, le célèbre émule de Ch. Darwin, après
avoir scandalisé les astronomes au début de l'année 1904 en réhabilitant
l'ancienne cosmogonie, qui faisait de l'homme le roi de l'univers, a
répondu à ses contradicteurs dans un livre qui porte ce titre: Man's Place
in the Univers. M. H. Château a fait de cette œuvre une très complète
analyse dans le numéro de La Grande Revue portant la date du 15 oc
tobre 1904.
M. René Quinton, qui s'est fait remarquer par des communications à
l'Académie des Sciences et à la Société de Biologie, vient de publier un
important ouvrage qu'il intitule : L'Eau de mer, Milieu organique. — Cons*
lance du Milieu marin originel, comme Milieu vital des cellules, à travers la
série animale. L'auteur avait déjà fait paraître une partie de son travail
dans le numéro de La Bévue des Idées du 15 janvier 1904. Il conteste à
l'homme le droit de se considérer comme le dernier terme et le plus élevé
des vertébrés.
Il m'a paru intéressant de signaler ces deux ouvrages tendant parleurs,
conclusions : le premier, à relever la place de l'homme dans l'univers, et
le second, sinon à l'abaisser, au moins à le vieillir en reculant l'époque
de son apparition dans la série zoologique. Je n'ai pas la prétention
d'avoir les connaissances astronomiques ou zoologiques suffisantes pour
discuter à fond ces deux thèses qui m'ont frappé par leur antagonisme et
leur intérêt anthropologique, mais j'ai voulu les rappeler dans l'espoir
qu'elles pourraient servir de base à nne discussion sérieuse entre ceux de
nos collègues dont les connaissances spéciales permettent de discuter ces
théories.
Nous allons résumer brièvement les principaux arguments de ces deux
savants.
La Place de l'Homme dans l'univers.
Le Dr Wallace divise l'histoire de l'astronomie en trois époques :
1° D'Anaximandre à Copernic, Ticho-Brahé, Kepler et Galilée. La terre
était le centre du monde, l'univers n'existait que pour la terre et ses
habitants.
2° L'Astronomie moderne s'arrête à 1860, à la découverte de l'analyse
spectrale. La tcre ne se dislingue des autres planètes par aucune supér
iorité de grandeur ni de position, pourquoi les autres p'anètes ne
seraient-elles par habitées? W. Hersch^l, J. Taylor et Arago adoptèrent
la théorie de Fontenelle sur la pluralité des mondes habités. Ce n'est
qu'en 1853 que le Dr Wewell la co.nbaltit en émettant celte proposition
que : Y orbite de la terre est la zone tempérée du système solaire, permettant ' 2 mars 1903 184
seule ces variations modérées de froid et de chaleur, de sécheresse et
d'humidité nécessaires à la vie animale. Mars pourtant lui semble habi
table, bien que les conditions- de température a sa surface ne puissent
permettre que l'existence d'animaux de type inférieur tels que les Sau
riens et les Iguanodons de l'éolithique, mais il ajoute que la préparation
de l'homme sur notre terre ayant exigé des milliers d'années, il est inutile
de discuter de la présence d'êtres intelligents sur la planète Mars, jusqu'à
preuve contraire."
3° La troisième époque date de la découverte merveilleuse de Kirchoff
et Bunsen. L'analyse spectrale a permis de constater l'unité et l'évolution
du système solaire.
Il est généralement admis que la Galaxie a la forme d'un vaste anneau
irrégulier de section approximativement circulaire. Les étoiles sont beau
coup plus nombreuses dans la voie lactée et ses abords, et la partie la
plus dense de l'univers est aplatie entre les pôles galactiques. Les nébu
leuses sont au contraire abondantes en dehors de la Galaxie, mais elles en
sont des parties connexes et l'on est ainsi conduit a concevoir l'unité du
système stellaire.
L'auteur s'appuie sur M. Faye pour rejeter la théorie cosmogonique de ■
Laplace et admettre la théorie météorique de l'origine des étoiles et des
nébuleuses. Il considère comme probable, avec Newcomb et Cambell, que
les systèmes binaires ou multiples sont beaucoup plus nombreux que les
étoiles simples.
Newcomb de Washington dans Les Étoiles (1902) dit que l'univers est
d'étendue limitée; car si les étoiles s'étendaient à l'infini, les cieux tout
entiers seraient d'une lumière éblouissante comme le soleil, or la lumière
des étoiles n'est que la six millionième partie de celle du soleil.
Si l'on admet l'infini stellaire, deux causes peuvent seules expliquer
cette quasi-extinction: l°oula perte de la lumière à travers l'éther, qui est
sans valeur parce. que les étoiles les plus brillantes ne sont généralement
pas les plus rapprochées, ainsi que le prouve le peu d'amplitude de leurs
mouvements propres et l'absence de parallaxe mesurable ; 2° ou l'arrêt
de la lumière par des étoiles sombres ou des poussières météoriques dif
fuses ; or Monck établit dans la revue anglaise Knowledge de 1903, que la
lumière de la pleine lune ne dépasse pas un trois cent millième de celle
du soleil et que si les étoiles obscures étaient cent cinquante mille fois
aussi nombreuses que les brillantes, le ciel entier devrait briller autant
que la partie éclairée de la lune, tandis que la partie la plus brillante
de la Galaxie n'a pas la centième partie de la lumière de la pleine lune.
Le Dr Wallace nie l'infinité parce que les perfectionnements du téles
cope et de la photographie n'auraient pas accru le nombre des étoiles
connues et parce qu'il y a dans la voie lactée des espaces vides qui n'exis
teraient pas si d'innombrables étoiles, trop petites individuellement,
existaient au delà.
Le système sidéral étant considéré comme fini, on le regarde de plus
en plus comme un sphéroïde ayant pour équateur la Galaxie très proba-- LEJEUNÊ. — L'lIOMME DANS LJ UNIVERS 185 CHARLES
blement circulaire et en rotation pour avoir pu se former et se conserver.
Et comme la voie lactée vue de ta terre divise la splière céleste en deux parties
égales, le plan de ce cercle doit passer par la terre. Si la terre était plus ou
moins'éloignée du centre de ce plan, nous découvririons plus ou moins
vite l'excentricité de notre situation. Comme nous ne pouvons la constat
er, nous devons appartenir à quelque groupe d'étoiles en rotation lente
autour de ce centre et nous devons bénéficier de tous les avantages
pouvant provenir d'une position centrale dans le système sidéral tout
entier.
Il arrive ainsi aux propositions suivantes : « 1° L'univers stellaire
n'est pas infini; 2° notre soleil est situé dans le plan de la Galaxie; 3° il
est également situé près du centre de ce plan ; 4° nous sommes en
tourés d'un groupe d'étoiles d'étendue inconnue, qui occupe une place
peu éloignée du centre du plan galactique et proche, en conséquence, du
centre de notre univers sidéral. »
La plupart des étoiles de ce groupe ont un spectre de type solaire, elles
sont de la même constitution chimique générale et à la même période
d'évolution.
On objecte que si le soleil occupe actuellement une position quasi cen
trale, c'est sans importance, car dans vingt ou cent millions d'années,
étant donnée sa vitesse de translation, il aura traversé l'univers d'un
bout à l'autre. Et M. Wallace répond qu'il est admis par les mathématic
iens que dans un grand système de corps soumis à

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