La pointe de la Coubre (Charente-Maritime). Étude morphologique - article ; n°1 ; vol.46, pg 165-180
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Description

Norois - Année 1965 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 165-180
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Roger Façon
La pointe de la Coubre (Charente-Maritime). Étude
morphologique
In: Norois. N°46, 1965. pp. 165-180.
Citer ce document / Cite this document :
Façon Roger. La pointe de la Coubre (Charente-Maritime). Étude morphologique. In: Norois. N°46, 1965. pp. 165-180.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1965_num_46_1_1515pointe de la Coubre La
(Charente-Maritime)
Étude morphologique
par R. FAÇON
La côte sud-occidentale de la Saintonge est en constante évo
lution. Les actions érosives se marquent surtout dans la partie
méridionale de la côte d'Arvert, tandis que se construit une flèche
comportant quelques petits crochets à l'extrémité de l'estuaire
de la Gironde et que la rade de Bonne Anse se comble progressiv
ement sous un double apport de matériaux, les uns venant du fleuve,
les autres apportés par le vent. Cette évolution et ses causes forment
le sujet de cette étude.
I. - LA POINTE DE LA COUBRE ET BONNE ANSE (fig I).
La côte d'Arvert, de direction Nord-Sud, de l'ancienne route
du vieux phare à la Pointe de la Coubre forme, avec la flèche litto
rale qui se dirige du Nord-Ouest au Sud-Est, un angle de trente
grades. Entre la Flèche et la côte de la Palmyre se trouve enfermée
Bonne Anse. La côte d'Arvert est constituée de sables modelés
en dunes, plantées de pins maritimes depuis les débuts du Moyen
Age ainsi qu'en témoignent les textes cités par Delavaud et Muss
et (1). Ces dunes sont attaquées par la mer qui, aux très hautes
marées, y entaille des falaises de trois à quatre mètres de hauteur.
Le vent trace dans les sables des sillons parallèles subhorizontaux,
mettant en valeur deux sols fossiles (fig. 2). Le bas de cette paroi
est masqué par des éboulis de sable et d'humus. L'estran battu
par les marées ordinaires est fait de sable fin mêlé de débris de
coquilles : les galets très rares qu'on peut y ramasser proviennent
surtout du démantèlement des blockhaus, témoins du mur de
(1) Delavaud, 1879 ; Musset, 1887. 166 R. FAÇON
Fig. 1.
l'Atlantique, qui s'enfoncent progressivement dans la partie basse
de l'estran, entre les rides de plage et les mares des sillons prélitto
raux. Les arbres d'une forêt ancienne sortent de l'estran en moi
gnons noirs que l'érosion dégage depuis quelques mois.
La Flèche se présente avec un estran et des dunes en formation
discontinue. L'estran se compose, au pied de la dune, d'une plage
de sable fin en pente douce, brisée seulement par un gradin cor
respondant à la haute mer ; à la limite de la basse mer, une zone POINTE DE LA COUBRE 167 LA
de sillons prélittoraux et de mares ; entre les deux zones, une partie
marquée par des rides en croissants creusées dans le sable par les
lames qui déferlent. Lorsque l'eau a disparu, il reste de véritables
croissants de sable, de forme assez irrégulières, toujours dissymét
riques : un abrupt du côté au vent, sculpté par le clapotis des
vagues, dominant de quelques centimètres (10 à 30) le fond guillo-
Semaphore
Fig. 2.
ché par des rides entrecroisées, un versant en pente douce du côté
sous le vent. Ces croissants se relaient de façon assez anarchique :
tantôt les pointes se touchent formant, en plan, un dessin festonné, une pointe se rattache au corps d'un autre, tantôt les crois
sants s'interrompent pour reprendre quelques centimètres plus
loin. Mais il n'y a aucune trace de galets, à la différence de ce qui a
été signalé plus au Nord, au Pertuis de Maumusson et dans l'île
d'Oléron (2) ; vraisemblablement parce qu'il n'y a au Nord de la
Coubre aucune trace de platier rocheux, ni de falaises rocheuses sur
la côte d'Arvert.
Les dunes de la Flèche sont plantées d'oyats, taillées en falaises
par la mer et sculptées de sillons par le vent. Ici, il n'est pas question
de trouver des sols au milieu des sables car ces dunes n'existaient
pas à la fin du xixe siècle. La carte de l'Ï.G.N. au 1 /25.000e ne
donne pas une image fidèle de leur forme : elles sont allongées
grossièrement du Nord-Ouest au Sud-Est selon la direction des
(2) Fridman, 1933. 168 R. FAÇON
vents dominants. Elles sont dissymétriques : abruptes à l'Ouest
du côté de l'Océan, en pente relativement douce à l'Est du côté
de Bonne Anse. Elles sont discontinues car il existe entre elles de
véritables cols ; les uns sont toujours à sec, au Sud principalement,
où s'engouffre le vent d'Ouest qui emporte le sable de l'estran sur
les formations du golfe intérieur ; les autres envahis par les très
hautes mers qui y abandonnent des branches, des troncs d'arbres,
des bois flottés : ce sont alors des passes marines fonctionnelles
qui transforment le Sud de la Flèche en île de sable et relient
Bonne Anse à la mer. L'altitude maximum de ces dunes est de
9 mètres.
La baie de Bonne Anse est comprise entre la Flèche de la Coubre
et la côte de la Palmyre. L'ensemble est presque complètement
fermé à marée basse par des bancs de sable qui relient la pointe
orientale de la Flèche à l'ancienne Pointe de la Palmyre : deux
chenaux seulement subsistent par où passent les courants de ju
sant, l'un à l'Est le long de la Palmyre, l'autre à l'Ouest, le long
du crochet oriental de la Flèche. A l'intérieur de la baie, on peut
observer un niveau de schorre dominant de 4 à 5 centimètres la
slikke. Le schorre colonisé au voisinage de la slikke par Agropyrum
pungens, puis plus haut par Obione porlulacoides et Atriplex litto-
ralis passe vers le sommet de la plage à des Spartina stricto, et, dès
que le sable recouvre le schorre, on voit apparaître les touffes de
Èryngium marilimum. A l'Ouest, le long de la Flèche, et au Nord-
Ouest, à proximité du Sémaphore et du Phare, le sable dunaire
poussé par le vent recouvre de plus en plus le schorre, asphyxiant
la végétation. Le schorre, important encore en 1962, n'est plus
intact qu'à l'aplomb de la Maison forestière de Bonne Anse en
1964. La slikke, beaucoup plus étendue, est drainée par des che
naux anastomosés où circule une eau très chargée de sédiments,
surtout au jusant. Elle souffre, elle aussi, de l'ensablement, et les
parcs à huîtres n'existent plus qu'au centre de Bonne Anse et tout
à fait à l'Est, vers la Maison forestière de Bonne Anse.
19. - L'ÉVOLUTION DE LA POINTE DE LA COUBRE (fig. 3)
On peut suivre l'évolution de l'ensemble Pointe de la Coubre /
Bonne Anse depuis 1825 (3), date des premiers levés de précision
dans la région. Dans l'ensemble, depuis cette date, la côte a été
marquée par un long recul sur la face occidentale. La côte Sud a
vu, à partir de 1880 environ, se créer la Flèche tandis que se fe
rmait à la navigation la baie de Bonne Anse, à peine esquissée encore
sur la première édition de la feuille de Saintes au 1 /80.000e.
En 1825, la côte d'Arvert montrait à sa partie méridionale une
(3) Ce paragraphe doit beaucoup à Volmat, 1953. LA POINTE DE LA COUBRE 169
forte gibbosité que l'on retrouve encore en 1850 portée sur la feuille
de Saintes, mais comme en 1853 cette bosse avait disparu, on peut
en induire que les levés topographiques étaient nettement anté
rieurs à 1850. Le recul peut être estimé, à ce moment-là, à 540 mèt
res, soit 19 mètres par an. L'érosion semble moins active ensuite,
entre 1853 et 1874 où le recul n'est plus que de 8 mètres par an. La
côte d'Arvert s'engraisse au Nord depuis la Brisquette jusqu'au
Pertuis de Maumusson. La côte Sud ne change guère car les maté-
r"^
Pointe de ta Coubre et Bonne Anse
de 1q12 à
Fio.3
Fig. 3.
riaux arrachés à la Coubre sont déposés le long de la Grande Côte
et de la plage de la Palmyre. Au large, le banc de la Mauvaise s'a
llonge vers le Nord, rejoignant le Grand Banc et ainsi la passe Nord
se déplace vers l'Ouest en même temps que sa largeur et sa profon
deur diminuent.
En 1892, les levés montrent l'apparition de la Flèche qui pro
gresse vers le Sud et vers l'Est, traduisant probablement une domi
nante des vents de Nord-Ouest sur ceux de Sud-Ouest : les maté
riaux se déplacent alors vers le

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