La recherche technologique au Mexique - article ; n°15 ; vol.4, pg 419-434
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Description

Tiers-Monde - Année 1963 - Volume 4 - Numéro 15 - Pages 419-434
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Carlos Quintana
La recherche technologique au Mexique
In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°15. pp. 419-434.
Citer ce document / Cite this document :
Quintana Carlos. La recherche technologique au Mexique. In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°15. pp. 419-434.
doi : 10.3406/tiers.1963.1347
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1963_num_4_15_1347LA RECHERCHE TECHNOLOGIQUE
AU MEXIQUE
par Carlos Quintana (i).
I. — Importance de la recherche technologique pour le Mexique
La politique du gouvernement mexicain en matière de recherche
technologique se résume fort bien en ces paroles prononcées par le
président de la République mexicaine dans son message annuel du
Ier septembre 1961 :
« De nos jours la recherche scientifique fait partie du droit des
peuples à organiser librement leur progrès social, économique et culturel,
dans un esprit d'indépendance politique et de collaboration humaine,
sans hostilités ni servitudes. »
Les raisons justifiant l'appui donné par le gouvernement mexicain à
la recherche technologique sont diverses. Il convient de mentionner
d'abord ce que l'on pourrait nommer l'idiosyncrasie des ressources
naturelles et des marchés, c'est-à-dire les caractéristiques propres à ces
éléments économiques, les différenciant de ceux des pays hautement
industrialisés. Au sujet des ressources, les exemples ne manquent pas
au Mexique. Ainsi la matière première pour obtenir de Paluminium, qui
est le bauxite en d'autres pays, n'existe pas au Mexique. On essaie donc
de trouver une nouvelle source d'aluminium dans les alunites de Guanaj
uato. L'emploi de bagasse et de bois tropicaux pour la fabrication de la
cellulose établit également une différence entre le Mexique et d'autres
pays sous-développés d'une part et les pays industrialisés d'autre part ;
dans ces derniers en effet la cellulose est tirée principalement du bois de
conifères. Le henequén et la candelilla comme sources de cire, le pois chiche
(1) Gérant de Programacion Industrial, de Nacionál Financiera, S.A. (l'Institut national
pour le Développement du Mexique), et délégué du Conseil de Direction de l'Institut mexi
cain de Recherches technologiques, A.C.
419 CARLOS QUINTANA
et les miels incristallisables comme origines de protéines, les feuilles
d'agave comme produit alimentaire pour les bêtes à laine, et de nom
breux autres, constituent des exemples de différences fondamentales
entre le Mexique et d'autres pays en ce qui concerne cette idiosyncrasie
des matières premières obligeant le Mexique à effectuer sa propre
recherche technologique pour résoudre des problèmes qui n'appartien
nent pas à la catégorie de recherche que l'on pourrait définir comme
étant de type universel.
Si nous parlons d'idiosyncrasie par rapport au marché, au Mexique
ou en d'autres pays parmi les pays latino-américains, il s'agira surtout de
petitesse et de diversification de la demande, constituant un obstacle à
l'adoption de procédés de transformation en usage dans des pays plus
industrialisés. Le problème est de modifier les procédés communs pour
les adapter aux petites échelles et à la diversification de produits, ou
bien de créer des procédés adaptés à ces caractéristiques mais évitant
que la production soit rendue anti-économique. Ce problème ne s'étant
pas posé dans les pays hautement industrialisés, il n'existe pas sur ce
point d'expérience de type universel, de sorte que les pays en processus
de développement sont obligés de chercher par eux-mêmes les solutions.
La pauvreté relative en moyens d'investissements et l'abondance relative
en main-d'œuvre par rapport à la situation dans les pays industrialisés
portent à conseiller en de nombreux cas une technique de fabrication
différente de celle en usage dans ces derniers. Ainsi, par exemple, dans
les machines-outils pour l'industrie automobile il convient de préférer
un degré relativement élevé de mécanisation dans les dispositifs de
soudure et dans les opérations de coupage de métal, surtout afin d'obtenir
de la précision et d'éviter les frais d'une main-d'œuvre très qualifiée ;
par contre, on préférera une mécanisation minime dans les opérations
de transport, en vue de remplacer l'investissement de capitaux par un
emploi intensif de main-d'œuvre.
La deuxième raison pour laquelle un pays en évolution doit effectuer
sa propre recherche est que les caractéristiques mêmes du développement
exigent de lui qu'en certains domaines de la recherche il aille plus loin
qu'il n'est nécessaire à d'autres pays plus industrialisés. Des exemples
à remarquer, dont nous parlerons davantage plus loin, concernent
l'alimentation et le logement, où les disponibilités devront augmenter
à un rythme supérieur à celui du développement économique général.
Dans le cas particulier du Mexique, la nécessité de maintenir en équilibre
420 LA RECHERCHE TECHNOLOGIQUE AU MEXIQUE
la balance des paiements constitue un stimulant à la recherche, imposé
par les caractéristiques du développement. On ne saurait envisager
comme vraisemblable un accroissement accéléré des exportations, sauf
en ce qui concerne le tourisme, et par contre les besoins d'importation,
principalement de machines et d'équipement pour le développement
même, augmentent de façon accélérée. Cette situation, qui impose une
économie de devises, oblige le pays à produire toujours davantage,
avec plus d'éléments nationaux, aussi bien par rapport aux matières
premières qu'aux techniques. La recherche technologique dans ce cas
se doit d'adapter ou de créer des procédés de fabrication permettant
l'utilisation des ressources propres au pays, avec un recours aussi limité
que possible aux techniques étrangères exigeant des devises en échange
de droits de patente. Il ne serait pas difficile de démontrer que pour faire
accroître la production brute de 6 % par an, en maintenant l'équilibre
de la balance des paiements, il faudrait accroître en même temps la pro
duction industrielle d'au moins 7 %, autrement dit doubler la
duction en dix ans.
Une troisième raison justifiant la recherche technologique propre
est le dessein de ne pas faire dépendre de manière excessive de l'investi
ssement étranger l'introduction et le développement de nouvelles
techniques. Il existe un accord tacite d'après lequel on paie le progrès
technologique à ceux qui ont engagé pour l'obtenir des efforts et des
capitaux, mais on doit limiter la contribution étrangère de techniques
aux seuls cas de véritable nécessité de la part de notre pays, et d'authen
tique apport technologique de la part du pays étranger. L'expérience
a prouvé que dans la grande majorité des cas ces conditions ne sont pas
obtenues et que, d'autre part, il est relativement simple pour le Mexique
de se fournir lui-même beaucoup grâce à ses propres techniques, sup
primant ainsi l'obligation de payer l'étranger, comme celle de recevoir
l'apport financier accompagnant les techniques qui viennent du
dehors.
Une dernière raison pour le Mexique ou d'autres pays en processus
de développement d'entrer pleinement dans un certain type de recherche
technologique de caractère universel est le fait que la technologie change
actuellement avec une telle rapidité, eu égard à il y a quelques années,
que, pour obtenir des développements industriels qui soient importants
pour un pays, il est absolument indispensable de mener à bien une
recherche originale, si l'on ne veut pas se trouver constamment en
421 CARLOS QUINTANA
retard dans le champ de la technique. Ajoutons qu'au cours des dernières
années on est passé d'une ère que nous pourrions nommer ère de l'indus
trie mécanique à une ère où ont plus d'importance les développements
chimiques et électroniques. A l'ère mécanique la recherche était bien
plus coûteuse ; elle exigeait de forts investissements et en général était
destinée à créer des produits que l'on ne pouvait produire que sur de
très grandes échelles. Sans méconnaître le fait qu'à l'heure actuelle
les pays hautement industrialisés p

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