La région de Rubielos de Mora (Province de Teruel, Chaînes Ibériques orientales). Contribution à l étude géologique et morphologique - article ; n°1 ; vol.7, pg 5-34
34 pages
Français

La région de Rubielos de Mora (Province de Teruel, Chaînes Ibériques orientales). Contribution à l'étude géologique et morphologique - article ; n°1 ; vol.7, pg 5-34

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
34 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1971 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 5-34
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Étienne Moissenet
Francis Gautier
La région de Rubielos de Mora (Province de Teruel, Chaînes
Ibériques orientales). Contribution à l'étude géologique et
morphologique
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 7, 1971. pp. 5-34.
Citer ce document / Cite this document :
Moissenet Étienne, Gautier Francis. La région de Rubielos de Mora (Province de Teruel, Chaînes Ibériques orientales).
Contribution à l'étude géologique et morphologique. In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 7, 1971. pp. 5-34.
doi : 10.3406/casa.1971.1033
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1971_num_7_1_1033LA RÉGION DE RUBIELOS DE MORA
(Province de Teruel, Chaînes Ibériques orientales)
CONTRIBUTION À L'ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MORPHOLOGIQUE
Par Etienne MOISSENET
membre de la Section Scientifique
et
Francis GAUTIER
maître-assistant au Museum, Paris
La partie orientale des Chaînes Ibériques associe le plus souvent trois
types de relief. On trouve d'abord des plateaux étendus dont l'altitude
varie entre 900 et 1.300 m; ils correspondent parfois à des surfaces d'éro
sion tronquant des calcaires jurassiques et crétacés, mais le plus souvent
les plateaux tabulaires sont dessinés dans la masse de dépôts continen
taux tertiaires rouges et blancs. Ils sont entaillés de 100 à 300 m par des
vallées aux flancs raides. A plusieurs reprises, les vallées s'élargissent
et se transforment en bassins. Vallées et bassins sont organisés suivant
un plan simple dont le principe est la convergence de trois couloirs (fig. 1).
A ces trois couloirs rassemblés à Teruel s'ajoute, dans une moindre
mesure, la grande plaine orientale de Sarriôn (ou bassin de Mora de Ru-
bielos), drainée vers l'Est par le rio Mijares et séparée du fossé de Teruel
par un col assez bas, vers 1.200 m, dans la région d'Escandôn. Au Nord-
Ouest, le couloir du Jiloca largement ouvert vers Daroca et Calatayud,
est le seul à conserver une topographie de plaine. Si, au Nord-Est, le
bassin de l'Alfambra débute par un vaste berceau creusé dans la région
de Perales de Alfambra, sa prolongation vers le Sud-Ouest utilisée par
le rio Turia, s'encaisse progressivement dans les dépôts rouges et devient
au S d'Ademuz une gorge étroite incisant le Trias, le Jurassique et le
Crétacé. La couleur des bassins tertiaires alternativement ocres et blancs
leur confère un cachet original et fixe leur caractère commun.
Le système des bassins tertiaires isole à son tour quatre massifs
montagneux d'importance inégale qui s'élèvent lourdement au-dessus
du socle des plateaux mais culminent vers 1.500-2.000 m; leur charpente Légende des abréviations:
Aa: Aliaga; An: Albarracin;
A. S.: Arcos de las Salinas;
Ca: Chelva; Ce: Carïete;
La: Liria; Le: Landete;
M. A.: Molina de Aragon;
Ma: Morella; Ma: Man-
zanera; M": Montalbân;
M. R.: Mora de Rubielos;
S. C: Santa Cruz de Moya;
Se: Segorbe; Sn: Sarriôn;
S0: Sagunto; S. M°: San Ma-
teo; Vz: Vinaroz; Be: Bui-
tre; Je: Javalambre; Jn: Ja-
valôn; M*: Mogorrit;
P» (2020): Penarrova;
Pa (1813): Penagolosa;
Pa (1498): Palomera;
S. A.: Sierra alta; Sa: Sa-
lada; S. J.: San Just.
Figure 1. — Carte schématique de la partie orientale des Chaînes Ibériques. LA REGION DE RUBIELOS DE MORA 7
est composée essentiellement de calcaires secondaires plissés, mais elle
peut parfois inclure des noyaux paléozoïques. Le plus étendu se situe
à l'Ouest: c'est le grand massif d'Albarracin qui associe les Montes Uni-
versales, la Sierra d'Albarracin et la Serrania de Cuenca. Ses sommets
les plus élevés atteignent 1.920 m dans des schistes et des quartzites
primaires. Au Nord-Ouest, la Sierra Palomera ne dépasse pas 1.500 m;
c'est le moins élevé et le plus étroit des quatre massifs. Elle est bien
individualisée vers l'Ouest, le long du fossé du Jiloca, par un grand
escarpement de faille rectiligne affectant la série jurassique. Les deux
ensembles les plus élevés, Javalambre et Penarroya, se font face de part
et d'autre de la plaine de Sarriôn; l'un et l'autre atteignent 2.000 m. La
masse essentiellement jurassique du Javalambre est coupée en deux à
la hauteur de Manzanera par le grand pli diapir transversal d'Arcos
de las Salinas. Le massif de Penarroya pour sa part est constitué dans
sa quasi-totalité de Crétacé. Si l'on pénètre dans ces montagnes, on
constate à nouveau que l'aspect de plateau prédomine. Bien que le Ja
valambre apparaisse comme un dôme mal aéré, les montagnes d'Albar
racin et de Penarroya associent de hauts plateaux entre 1.500 et 2.000 m
et des couloirs évidés dans des bandes de roches tendres.
Si vers l'Ouest le massif d'Albarracin se termine sur les confins cas
tillans par une flexure à Cuenca, la transition qui relie les autres massifs
à l'extérieur n'est pas simple. Entre les hauts plateaux qui descendent
vers l'Ebre et les chaînes de Palomera-Penarroya s'interposent des plis
chevauchant vers le Nord; orientés NW-SE de Calatayud jusqu'à Mon-
talbân-Utrillas, ils prennent une direction NE-SW en se rapprochant
de Tortosa et des cluses de l'Ebre. Vers l'Est, entre les plateaux de Pe
narroya et la Méditerranée, s'intercale une succession de chaînes calcaires
secondaires faillées dont la direction catalane parallèle à la côte reste
constante des bouches de l'Ebre jusqu'au Mijares; elles sont séparées
par des couloirs à basse altitude (300-400 m) comblés de dépôts tertiaires.
Au S du rio Mijares ce dispositif change. Deux chaînes triasiques de
direction ibérique culminant vers 800-1.000 m encadrent le rio Palancia:
au Nord la chaîne del Espadân, au Sud les chaînes de Sagunto. Vers le
Sud on descend assez rapidement des confins méridionaux du Javalambre
vers la plaine de Valencia, tandis que vers le Sud-Ouest, au-delà de
Landete, les chaînes s'abaissent et disparaissent, morcelées par des coul
oirs de plus en plus larges en direction des hautes plaines de la Manche.
Cette évocation des types de relief permet d'aborder les problèmes
morphologiques. Les plateaux étendus, où alternent des surfaces d'éro
sion sur le Secondaire et des surfaces d'accumulation dans le Tertiaire,
posent la question des conditions tectoniques et climatiques de leur
réalisation. Les montagnes ont aussi une topographie de plateaux. Il 8 ETIENNE MOISSENET ET FRANCIS GAUTIER
l' étagement des deux niveaux de plateaux ainsi que faut donc analyser
l'individualisation des massifs sur l'extérieur (Castille, Manche, Ebre,
Méditerranée et plaine de Valencia). Il faut enfin rechercher Jes causes
tectoniques et climatiques qui ont provoqué le creusement des bassins
et des vallées par leur entaille généralisée.
En 1959 P. Birot 1 propose une interprétation qui répond en partie
aux deux premières questions. Les surfaces d'érosion sur calcaires passant
en concordance d'altitude au sommet du remblaiement mio-pontien
dériveraient d'un aplanissement généralisé finipontien. L'étude de la
région de Perales de Alfambra montre qu'il y a, au moins localement,
continuité topographique entre les plateaux inférieurs de Perales vers
1.200 m et les surfaces culminantes d'El Pobo-Penarroya qui les dominent
de 300 à 500 m. Il s'agirait donc d'une seule et même surface finipontienne
flexurée ultérieurement. Ailleurs, l'analyse des relations entre les diffé
rents éléments morphologiques est rendue plus délicate en raison des
escarpements complexes qui les séparent. Il n'est pas prouvé cependant
que la dalle conglomératique rouge qui passe en concordance d'altitude
à la surface d'érosion des Altos del Zancado et sert de fondement à cette
argumentation soit bien pontienne. Les études de Mollusques entreprises
par P. Jodot 13> 14 dans le Sud-Est de l'Espagne ont en effet permis de
rapporter au Pliocène la majeure partie de l'accumulation continentale
tertiaire, rajeunissant du même coup la surface. Dans la plaine de
Sarriôn, il existe des niveaux conglomératiques encore plus récents, bien
datés grâce à la découverte de la riche faune villafranchienne de la Puebla
de Valverde 6.
Il est donc nécessaire d'analyser sur la périphérie de chacun des
massifs les rapports

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents