La sidérurgie et l automobile japonaises : Liens tendus, liens distendus - article ; n°1 ; vol.22, pg 37-75
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Description

Ebisu - Année 1999 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 37-75
In the 1990s, Japanese steel firms had to face both declining demand and cost increases brought on by the bubble economy. The analysis of the relations between these two large oligopolistic sectors, each with a leading firm, (Nippon Steel for the steel and iron industries and Toyota for the automobile industry) highlights how they are adapting their strategies to the current changes. With the progress made by major user industries such as automobiles in establishing production capacities outside Japan, the demand for Japanese domestic steel has declined. What is the impact of the relocation of the automobile industry on the steel industry ? How is the steel industry, as a supplier to the automobile industry, responding to the economic recession in Japan at a time when it is also faced with new foreign competitors in the domestic market ?
Dans les années 90 les sidérurgistes japonais sont confrontés à une baisse de la demande et à des hausses de coûts nés lors de la période de « bulle économique ». L'analyse des liens qu'entretiennent au Japon les constructeurs automobiles et les sidérurgistes met en évidence la manière dont ces deux grands secteurs industriels caractérisés chacun par la présence d'une firme dominante (Nippon Steel pour la sidérurgie et Toyota pour l'automobile) vivent les mutations actuelles. Quel est l'avenir d'un type de relations partenariales établies de longue date, alors que les besoins de l'automobile à l'aube du 21ème siècle ne sont plus ceux de la période euphorique de la fin des années 80 ? Les stratégies de délocalisation engagées par l'automobile ont-elles des répercussions sur les stratégies des sidérurgistes ? Comment ceux-ci en tant que fournisseurs de l'automobile réagissent-ils à la crise économique au Japon et à l'introduction, sous la pression de l'international, d'une nouvelle concurrence ?
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Francoise Guelle
La sidérurgie et l'automobile japonaises : Liens tendus, liens
distendus
In: Ebisu, N. 22, 1999. pp. 37-75.
Abstract
In the 1990s, Japanese steel firms had to face both declining demand and cost increases brought on by the bubble economy.
The analysis of the relations between these two large oligopolistic sectors, each with a leading firm, (Nippon Steel for the steel
and iron industries and Toyota for the automobile industry) highlights how they are adapting their strategies to the current
changes. With the progress made by major user industries such as automobiles in establishing production capacities outside
Japan, the demand for Japanese domestic steel has declined. What is the impact of the relocation of the automobile industry on
the steel industry ? How is the steel industry, as a supplier to the automobile industry, responding to the economic recession in
Japan at a time when it is also faced with new foreign competitors in the domestic market ?
Résumé
Dans les années 90 les sidérurgistes japonais sont confrontés à une baisse de la demande et à des hausses de coûts nés lors
de la période de « bulle économique ». L'analyse des liens qu'entretiennent au Japon les constructeurs automobiles et les
sidérurgistes met en évidence la manière dont ces deux grands secteurs industriels caractérisés chacun par la présence d'une
firme dominante (Nippon Steel pour la sidérurgie et Toyota pour l'automobile) vivent les mutations actuelles. Quel est l'avenir
d'un type de relations partenariales établies de longue date, alors que les besoins de l'automobile à l'aube du 21ème siècle ne
sont plus ceux de la période euphorique de la fin des années 80 ? Les stratégies de délocalisation engagées par l'automobile
ont-elles des répercussions sur les stratégies des sidérurgistes ? Comment ceux-ci en tant que fournisseurs de
réagissent-ils à la crise économique au Japon et à l'introduction, sous la pression de l'international, d'une nouvelle concurrence ?
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Guelle Francoise. La sidérurgie et l'automobile japonaises : Liens tendus, liens distendus. In: Ebisu, N. 22, 1999. pp. 37-75.
doi : 10.3406/ebisu.1999.1026
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ebisu_1340-3656_1999_num_22_1_1026LA SIDERURGIE ET L'AUTOMOBILE JAPONAISES :
LIENS TENDUS, LIENS DISTENDUS
Françoise GUELLE
Résumé
Dans les années 90 les sidérurgistes japonais sont confrontés à une
baisse de la demande et à des hausses de coûts nés lors de la période de « bulle
économique ». L'analyse des liens qu'entretiennent au Japon les constructeurs
automobiles et les sidérurgistes met en évidence la manière dont ces deux
grands secteurs industriels caractérisés chacun par la présence d'une firme
dominante (Nippon Steel pour la sidérurgie et Toyota pour l'automobile)
vivent les mutations actuelles. Quel est l'avenir d'un type de relations
partenariales établies de longue date, alors que les besoins de l'automobile à
l'aube du 21ème siècle ne sont plus ceux de la période euphorique de la fin
des années 80 ? Les stratégies de délocalisation engagées par
ont-elles des répercussions sur les stratégies des sidérurgistes ? Comment
ceux-ci en tant que fournisseurs de l'automobile réagissent-ils à la crise
économique au Japon et à l'introduction, sous la pression de l'international,
d'une nouvelle concurrence ?
EBISU 22, Automne-hiver 1999, Maison Franco-Japonaise, Tokyo, p. 37-75. FRANÇOISE GUELLE EBISU 22
The Imbalances in the Partner Relationship between the Japanese
Steel and Automobile Industries
In the 1990s, Japanese steel firms had to face both declining demand
and cost increases brought on by the bubble economy. The analysis of the
relations between these two large oligopolistic sectors, each with a leading
firm, (Nippon Steel for the steel and iron industries and Toyota for the
automobile industry) highlights how they are adapting their strategies to the
current changes. With the progress made by major user industries such as
automobiles in establishing production capacities outside Japan, the demand
for Japanese domestic steel has declined. What is the impact of the relocation
of the automobile industry on the steel industry ? How is the steel industry,
as a supplier to the automobile industry, responding to the economic recession
in Japan at a time when it is also faced with new foreign competitors in the
domestic market ?
2 lM
& A Ziili
38 LA SIDÉRURGIE ET L'AUTOMOBILE JAPONAISES
La sidérurgie a symbolisé la capacité industrielle du Japon à
rattraper économiquement l'Occident et à atteindre l'excellence
mondiale. L'acier, considéré comme le « riz de l'industrie », fut pendant
les décennies de la Haute Croissance une industrie clé pour le MITI.
Grâce au soutien étatique, ce secteur a connu une croissance rapide
pour devenir dans les années 70 le plus performant au monde. Ce fut
le « fils aîné de l'industrie japonaise »\ Cependant la demande pour
les industries lourdes est en chute depuis le début des années 80 en
raison du ralentissement de la croissance économique et des résultats
des campagnes de rationalisation menées dans les industries
consommatrices qui ont appris à utiliser les matériaux de manière
plus efficiente. L'industrie s'est trouvée confrontée, non seulement à
la stagnation de la demande intérieure, mais à la baisse de sa
compétitivité face aux industries émergentes des pays voisins.
Dans ce contexte, l'analyse des liens qu'entretiennent au Japon
les constructeurs automobiles et les sidérurgistes met en évidence la
manière dont deux secteurs oligopolistiques avec chacun une firme
dominante (Nippon Steel pour la sidérurgie et Toyota pour
l'automobile) vivent les mutations actuelles. Quel est l'avenir d'un
type de relations partenariales établies de longue date, alors que les
besoins de l'automobile à l'aube du 21ème siècle ne sont plus ceux de
la période euphorique de la fin des années 80 ? Les stratégies de
délocalisation engagées par l'automobile ont-elles des répercussions
sur les stratégies des sidérurgistes ? Comment ceux-ci en tant que
fournisseurs de l'automobile réagissent-ils à la crise économique au
Japon et à l'introduction, sous la pression de l'international, d'une
nouvelle concurrence ?
Des liens d'interdépendance forts et formalisés
Au cours de la dernière décennie, le contexte productif a connu
des évolutions très rapides. L'industrie automobile, premier client
manufacturier de la sidérurgie, exerce une influence dominante sur la
fixation des prix et la qualité des produits. En 1993, les constructeurs
automobiles avaient fabriqué 10,6 millions de véhicules et consommé
1 Itami Hiroyuki, 1997, p.2.
39 FRANÇOISE GUELLE EBISU 22
27,7% de la production d'aciers spéciaux et 17,1% des aciers ordinaires2.
Cinq ans plus tard en 1998, le seuil des 10 millions d'unités est tout
juste atteint. Or, en 1991 la production automobile atteignait 13 millions
de véhicules.
Les sidérurgistes se retrouvent confrontés au déclin
apparemment irréversible et continu de la demande intérieure, en
raison depuis le milieu des années 80 de la politique active de
délocalisation des constructeurs automobiles et plus récemment de la
crise économique. Les principaux sidérurgistes épongent les pertes
de leurs filiales3 et annoncent la détérioration de leurs bénéfices
d'exploitation due à la chute des commandes4. Le marasme de l'activité,
notamment dans les secteurs du BTP, de l'automobile et de la
construction électrique, ainsi que la baisse des exportations vers les
pays d'Asie, sont les principales causes de cette situation. Le secteur
pâtit aussi de la diminution de son poids relatif dans l'industrie
manufacturière japonaise (moins de 3% des effectifs, 4,1% de la valeur
ajoutée en 1996), tandis que le secteur automobile continue à peser
encore fortement (près de 9% des effectifs, 11,23% de la valeur ajoutée)5.
L'acier compte pour 70% des matériaux utilisés dans une
automobile, soit environ 800 kg d'aciers ordinaires et 260 kg d'aciers
spéciaux. Dans l'acier ordinaire, la part des tôles laminées à chaud
2 Tekkô tôkei yôran §£$œt^K, 1994, p.65 et p.81.
3 Nihon keizai shinbun B*fêfê$fP^ du 3 septemb

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