La structure parentale dans une chefferie Bamiléké du ndè au Cameroun - article ; n°1 ; vol.46, pg 95-103
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Journal des africanistes - Année 1976 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 95-103
Summary. This study presents a description and analysis of Ochollo spatial organization. The densely populated area inhabited by this community covers a single rock. The territorial subdivisions are not just a neutral area where ritual and political processes take place. The author tries to show how, in a real serial, space is « constructed ». The importance assigned to certain places, and the complex use of high/low opposition provide evidence for this process. Thus, space appears to be a basic constituent of ritual and political organization.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 44
Langue Français

Extrait

Charles-Henri De Latour Dejean
La structure parentale dans une chefferie Bamiléké du ndè au
Cameroun
In: Journal des africanistes. 1976, tome 46 fascicule 1-2. pp. 95-103.
Abstract
Summary. This study presents a description and analysis of Ochollo spatial organization. The densely populated area inhabited
by this community covers a single rock. The territorial subdivisions are not just a neutral area where ritual and political processes
take place. The author tries to show how, in a real serial, space is « constructed ». The importance assigned to certain places,
and the complex use of high/low opposition provide evidence for this process. Thus, space appears to be a basic constituent of
ritual and political organization.
Citer ce document / Cite this document :
De Latour Dejean Charles-Henri. La structure parentale dans une chefferie Bamiléké du ndè au Cameroun. In: Journal des
africanistes. 1976, tome 46 fascicule 1-2. pp. 95-103.
doi : 10.3406/jafr.1976.1776
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0399-0346_1976_num_46_1_1776/. des Africanistes, 46, 1-2 (1976), pp. 95-103.
LA STRUCTURE PARENTALE DANS UNE CHEFFERIE
BAMILEKÉ DU NDfi AU CAMEROUN
PAR CHARLES-HENRI DE LATOUR DEJEAN
La population assez dense qui recouvre les plateaux du centre-ouest, au
Cameroun, est répartie en une centaine d'unités territoriales, appelées couramment
chefferies.
L'histoire de ces regroupements se confond avec celle de la famille de leur chef.
La tradition orale atteste généralement que les premiers chefs, qui s'installèrent
dans le pays, étaient des chasseurs provenant d'autres chefferies ou de pays voi
sins. Ces étrangers, experts dans l'art de la chasse, prodiguèrent de la viande aux
autochtones dont ils acquirent la faveur. Cette clientèle leur ayant permis d'asseoir
leur pouvoir, leurs successeurs purent, par la suite, assujettir autant par la
force que par la générosité une population plus importante.
Les premiers hommes à se rallier au chef formèrent le conseil des « neufs notables »
dont les successeurs sont encore, aujourd'hui, les plus hauts dignitaires du pays.
De plus, tout souverain créait, au cours de son règne, une ou deux sociétés
secrètes au sein desquelles il rassemblait ses fils préférés et ses serviteurs de con
fiance ; il existe encore aujourd'hui quelques-unes de ces anciennes associations,
regroupant leurs successeurs une fois par semaine au palais du chef.
Chaque chefferie s'est ainsi constituée, à travers son histoire, en une unité sou
veraine sous l'impulsion d'une lignée de roitelets dont le rôle politique est largement
déterminant. L'étude chefferie Bamiléké implique donc qu'on en retrace
l'évolution afin de reconstituer la formation des clientèles successives et leur hiérar
chisation progressive en strates sociales telles que : notables, fils de chef, serviteurs
et villageois. L'histoire d'une chefferie n'est cependant pas facile à reconstituer. Les
témoignages oraux sur les époques antérieures sont rares et stéréotypés ; ceux qui
remontent au début du siècle sont certes plus abondants, mais ils peuvent être aussi
très divergents.
Dans la petite chefferie, appelée Bangwa, située dans le département du Ndé,
à l'est du pays Bamiléké, où j'ai travaillé en 1972 et en 1973, les récits relatifs à l'exil
du vieux chef Nono, qui fut déporté de 1930 à 1948 par les représentants de l'occu
pation française et remplacé, durant cette période, par un de ses neveux, sont très
contradictoires suivant que la personne interviewée a défendu l'un ou l'autre de ces
chefs. Afin d'éviter d'avoir à prendre parti dans une affaire qui échauffe encore les
esprits, j'ai renoncé à écrire une histoire événementielle de la chefferie de Bangwa ;
j'ai préféré étudier la structure parentale qui sous-tend l'organisation sociale de ce
groupement. Cette s'élabore autour de deux axes nettement différenciés
à savoir : la filiation et l'alliance, que nous allons étudier séparément, avant de voir
comment ils s'articulent pour produire un effet de structure. дб СН.-Н. DE LATOUR DEJEAN
La filiation.
Les patrilignages, qui regroupent tous les descendants en ligne agnatique d'un
ancêtre commun, ne reposent pas sur une unité territoriale. Dans le pays Bamiléké,
la densité de la population étant particulièrement forte par rapport à la surface
cultivable (74 habitants au kilomètre carré à Bangwa), un fils ne peut rester tra
vailler sur la terre de son père ; lorsqu'il se marie, il se sépare de sa famille d'orien
tation pour aller s'installer sur une terre que le chef lui concède.
Du fait que la résidence est principalement néolocale, la formation des lignages
n'est pas toujours aisée à repérer sur le terrain. En revanche, les chefs de lignage
peuvent être facilement connus, car ils sont détenteurs d'un titre que le chef a donné
à un de leurs ancêtres ou à eux-mêmes. Recevoir « un grand nom », ce n'est pas seu
lement la consécration d'une réussite incontestée au cours de l'existence, ou une
récompense accordée pour des services rendus au chef, c'est aussi une installation
décisive pour l'avenir : le détenteur d'un titre devient, aux yeux de tous, un fonda
teur de lignage. A sa mort, son fils héritier reprendra sa terre, ses biens, ses fonctions,
son titre, et le représentera auprès de toute sa descendance. Un successeur peut se
mettre, ainsi, à la place de tous ses ancêtres en ligne agnatique et répondre en leur
nom, en employant la première personne du singulier. Un héritier dit : « c'est moi
qui me suis installé sur cette terre », alors qu'en fait, il parle de son arrière grand-
père. Cette identification, qui renforce étroitement la continuité entre les succes
seurs d'un même fondateur, confère à l'axe de la filiation une unité assez remarquable.
Le chef étant à l'origine de la fondation des lignages par le jeu de la nominat
ion, tous les chefs de lignage lui sont redevables de leurs privilèges. Dans le passé,
ils étaient les seuls à payer un impôt au souverain. Ces prérogatives étaient natu
rellement fonction de l'importance du titre donné et de la place du chef de lignage
dans la hiérarchie coutumière.
Dans le haut de l'échelle sociale, on trouve les sous-chefs, fo, et les grands
notables, menkap, dont certains sont les successeurs des conseillers du premier chef.
Les représentants des plus vieux lignages possèdent les plus belles terres, en
bas des vallons, à proximité des marigots ; leurs lignées remontent à plus de dix
générations et ils sont encore de grands polygames.
En second lieu, viennent les hauts dignitaires de la famille du chef : leurs mères,
mefo, leurs frères privilégiés qui les ont secondés dans leurs fonctions, les nguafo et
les hkhupu, et enfin leurs fils qui se sont distingués par leur richesse ou leur bravoure,
appelés sup (celui qui tue).
Plus bas dans la hiérarchie, on a tout à la fois ceux qui se sont enrichis par le
commerce, les nguémbo, et les serviteurs nommés soit tefo, soit mbe'e, soit sa', pour
les anciens guerriers. La profondeur de leur lignage est beaucoup plus faible et leur
taux de polygamie moins élevé.
En 1972, on comptait à Bangwa : 18 sous-chefs et grands notables, 46 membres
de la famille du chef portant un titre et 95 nguémbo et serviteurs, soit 159 chefs de
lignages représentant 23 % des chefs de famille sur une population totale évaluée
à 5 500 habitants. Les titulaires d'un « grand nom », que la plupart héritent de leurs
pères, forment une minorité privilégiée, divisée en trois catégories sociales qui sont
appelées à Bangwa « les trois cordons ombilicaux de la chefferie », car c'est sur eux
que le chef s'appuyait pour gouverner son pays. LA STRUCTURE PARENTALE DANS UNE CHEFFERIE BAMILÉKÉ DU NDÉ 97
La hiérarchie sociale régissant ce système lignager est donc étroitement tribu
taire du pouvoir central. Il faut préciser, cependant, que ces strates n'ont rien à voir
avec des castes, elles ne sont pas fermées et préétablies une fois pour toutes. D'une
part les mariages entre les différentes familles sont très courants, et d'autre part,
la compétition entre les hommes est toujours ouverte.
C

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