Le comportement bancaire, le diviseur de crédit et l efficacité du contrôle monétaire - article ; n°2 ; vol.23, pg 243-282
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Description

Revue économique - Année 1972 - Volume 23 - Numéro 2 - Pages 243-282
Cet article tente d'introduire le comportement de maximisation du profit par les banques commerciales dans la théorie monétaire, au niveau global comme au niveau microéconomique. Il diffère ainsi des représentations actuelles du système bancaire français, où le souci comptable masque le comportement, et où les hypothèses simplificatrices d'unicité des taux d'intérêt et d'absence de risque conduisent à remplacer la maximisation du profit par la satisfaction de la demande de crédit par les banques.
Il diffère aussi des représentations qui assimilent l'activité bancaire à une gestion d'actifs multiples, et s'intéresse essentiellement à l'offre de crédits nouveaux. Cette optique conduit à définir un diviseur de crédit, en inversant la causalité du multiplicateur ; à étudier la possibilité d'un rationnement global du crédit. La méthodologie proposée fournit aussi un moyen d'analyser l'efficacité du contrôle des banques par les autorités monétaires.
This paper seeks to introduce a profit-maximizing behaviour in commercial banking theory, at aggregate and microeconomic levels. Thus, it differs from present models of the french banking System, which are mainly descriptive, with simpliflying assumptions of unicity of interest rates and of lack of risk making it sufficient for banks to supply the demand for credit.
It is also different from models which consider banking as pure management of multiple assets, for it emphasizes credit supply. The approach followed hère leads to reverse the credit multiplier info a divider, and to examine the case for aggregate credit rationing. It also produces means of analysing the efficiency of monetary control by the Central Bank.
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Louis Lévy-Garboua
Monsieur Vivien Levy-Garboua
Le comportement bancaire, le diviseur de crédit et l'efficacité du
contrôle monétaire
In: Revue économique. Volume 23, n°2, 1972. pp. 243-282.
Résumé
Cet article tente d'introduire le comportement de maximisation du profit par les banques commerciales dans la théorie monétaire,
au niveau global comme au niveau microéconomique. Il diffère ainsi des représentations actuelles du système bancaire français,
où le souci comptable masque le comportement, et où les hypothèses simplificatrices d'unicité des taux d'intérêt et d'absence de
risque conduisent à remplacer la maximisation du profit par la satisfaction de la demande de crédit par les banques.
Il diffère aussi des représentations qui assimilent l'activité bancaire à une gestion d'actifs multiples, et s'intéresse essentiellement
à l'offre de crédits nouveaux. Cette optique conduit à définir un diviseur de crédit, en inversant la causalité du multiplicateur ; à
étudier la possibilité d'un rationnement global du crédit. La méthodologie proposée fournit aussi un moyen d'analyser l'efficacité
du contrôle des banques par les autorités monétaires.
Abstract
This paper seeks to introduce a profit-maximizing behaviour in commercial banking theory, at aggregate and microeconomic
levels. Thus, it differs from present models of the french banking System, which are mainly descriptive, with simpliflying
assumptions of unicity of interest rates and of lack of risk making it sufficient for banks to supply the demand for credit.
It is also different from models which consider banking as pure management of multiple assets, for it emphasizes credit supply.
The approach followed hère leads to reverse the credit multiplier info a divider, and to examine the case for aggregate credit
rationing. It also produces means of analysing the efficiency of monetary control by the Central Bank.
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Lévy-Garboua Louis, Levy-Garboua Vivien. Le comportement bancaire, le diviseur de crédit et l'efficacité du contrôle monétaire.
In: Revue économique. Volume 23, n°2, 1972. pp. 243-282.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1972_num_23_2_408019LE COMPORTEMENT BANCAIRE
LE DIVISEUR DE CREDIT
ET L'EFFICACITE DU CONTROLE MONETAIRE *
INTRODUCTION
JLj es banques commerciales se comportent-elles comme des entre
prises qui produiraient des crédits nouveaux au moyen de réserves
libres et fixeraient le montant optimal de leur production en fonction
des prix relatifs des crédits et des liquidités ? Les nombreux auteurs,
surtout américains, qui ont introduit la maximisation du profit par le
biais d'une fonction d'offre de monnaie, ou ceux qui ont appliqué
la théorie de la sélection de portefeuille et les méthodes de program
mation linéaire aux banques, paraissent répondre à cette question par
l'affirmative.
Les solutions adoptées par ces auteurs se justifient moins simple
ment dans le cas français. L'usage étendu du refinancement, qui
permet au banquier d'anticiper, par son offre de crédit, sur les liqui
dités dont il sait qu'il aura besoin tôt ou tard, n'autorise qu'une
analogie formelle des réserves à un input des banques commerciales ;
la subordination de l'activité de la Trésorerie à celle du Département
Banque confère une priorité absolue à l'offre de crédits nouveaux, et
relègue au second plan le problème de la gestion optimale des
liquidités et des bons.
Ces remarques liminaires éclairent notre représentation du compor
tement des banques commerciales françaises qui sera exposée dans
* Les auteurs tiennent à remercier tous ceux qui ont lu une première version
de cet article, et particulièrement J. Le Bourva, P. Dhonte, S.C. JKolm, J.M.
Parly, J. Ullmo, dont les remarques pertinentes ont souvent permis des amélior
ations. Les auteurs restent néanmoins seuls responsables des erreurs qui pour
raient subsister. 244 REVUE ECONOMIQUE
la première partie. L'introduction d'un diviseur de crédit et l'appré
ciation de l'efficacité du contrôle monétaire effectué par la Banque
centrale apparaîtront dans les parties suivantes comme des consé
quences fondamentales des hypothèses et de la méthodologie pro
posées.
I
LE COMPORTEMENT
DES BANQUES COMMERCIALES FRANÇAISES
Pour l'objet qui nous intéresse ici, les banques commerciales
françaises sont organisées en trois départements, définis chacun par
leur [onction :
— les agences reçoivent et provoquent de, nouveaux dépôts ou place
ments et rendent des services personnalisés a la clientèle. Si elles
ont une responsabilité dans la croissance à long terme des crédits
bancaires, leur rôle sera néanmoins sacrifié par notre modèle de
courte période ;
- — la Trésorerie gère la liquidité bancaire. Chaque soir, le trésorier
« fait les comptes », c'est-à-dire estime le déficit ou l'excédent de
monnaie centrale et intervient le lendemain matin sur le marché
monétaire pour combler le trou ou placer au mieux les liquidités
excédentaires. On peut dire, comme nous le préciserons plus loin,
qu'il établit la courbe de coût de la banque qui résulte d'une
première optimisation 1 ;
— le Département Banque a la charge de fixer le montant des crédits
qu'il juge rentable d'accorder à chaque demandeur et les taux
pratiqués à son égard. En anticipant sur la terminologie qui sera
précisée plus loin, on peut dire que ce département établit la
courbe de rendement (escompté) de la banque.
La banque maximise son profit en offrant des crédits aux deman
deurs par. ordre de priorité décroissante jusqu'à ce que le rendement
marginal soit égal au coût marginal.
1. L'étude détaillée du comportement du Trésorier et, en particulier, de la
détermination du montant optimal de liquidités excédentaires allongerait inutil
ement ;un article qui se veut surtout théorique. On pourra se reporter aux articles
américains qui traitent de ces questions ou à : V. Lévy-Garboua, Gestion opti
male de l'actif du bilan d'une banque commerciale, Mémoire pour le D.E.S. de
Sciences économiques, Paris, février 1972. .
.
COMPORTEMENT BANCAIRE ET DIVISEUR DE CREDIT 245
A - La liquidité et la courbe de coût d'une banque commerciale
1 . La courbe de coût
Les taux auxquels le Trésorier a la possibilité d'acquérir des
liquidités supplémentaires s'étagent régulièrement de 0 % à 10 ou
12%, selon les périodes et le nom de la banque. En outre, à chacun
de ces taux, on ne peut emprunter de manière illimitée, autant pour
des raisons de confiance que du fait des restrictions imposées par la
Banque centrale.
On peut alors tracer la courbe de coût de notre banque commerci
ale, c'est-à-dire la courbe représentant le coût total d'acquisition de
toutes les réserves 2 supplémentaires de la banque :
Taux du marché
Coût i' hypothécaire :...
total
. Taux du marché monétaire
Accroissement autonome
de liquidités Taux du réescompte export
c,
AR, A (Réserves)
FIGURE 1
Nous avons en fait tracé deux courbes (Co) et (C) :
— (Co) correspond au cas idéal, où le refinancement des banques
,se ferait sur le marché monétaire au taux zm constant fixé par la
banque centrale ;
■ — (C) représente la courbe réelle.
2. Nous utilisons dans cet article le terme « réserves » dans l'acception de
liquidités potentielles que la banque est capable d'acquérir à un coût total crois
sant, et non dans l'acception consacrée par la technique bancaire américaine. 246 REVUE ECONOMIQUE
Le coût fixe Cf (supposé constant ici, mais qui est sans doute une
fonction faiblement croissante des dépôts) tient compte des frais de
gestion et d'administration et de ceux causés par les services que
les agences rendent à la clientèle.
On reconnaît, à la lecture de la figure 1, les suppléments de
réserves autonomes dont le coût marginal est quasi nul, de réserves
acquises sur le marché monétaire, de réserves acquises par réescompte
d'effets mobilisables, etc.
Enfin, il faut signaler la convexité ve

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