Le comportement des banques face à des fortes modifications des flux d épargne et de financement.  - article ; n°3 ; vol.47, pg 719-729
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Le comportement des banques face à des fortes modifications des flux d'épargne et de financement. - article ; n°3 ; vol.47, pg 719-729

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Revue économique - Année 1996 - Volume 47 - Numéro 3 - Pages 719-729
Les banques françaises ont été confrontées à de fortes modifications de leur environnement financier : chute de la demande de crédit, changements dans la structure des ressources. Nous examinons ces modifications et nous demandons, en utilisant quelques modèles théoriques, ce qui peuvent être leurs effets sur le comportement des banques (attitude vis-à-vis du risque, concurrence).
French banks have being facing significant changes in their financial environment : fall in credit demand, shifts in the structure of their liabilities. We describe those changes and analyse, using several theoretical models, their possible effects on the behavior of banks (risk exposure, degree of competition...).
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

Monsieur Patrick Artus
Le comportement des banques face à des fortes modifications
des flux d'épargne et de financement.
In: Revue économique. Volume 47, n°3, 1996. pp. 719-729.
Résumé
Les banques françaises ont été confrontées à de fortes modifications de leur environnement financier : chute de la demande de
crédit, changements dans la structure des ressources. Nous examinons ces modifications et nous demandons, en utilisant
quelques modèles théoriques, ce qui peuvent être leurs effets sur le comportement des banques (attitude vis-à-vis du risque,
concurrence).
Abstract
French banks have being facing significant changes in their financial environment : fall in credit demand, shifts in the structure of
their liabilities. We describe those changes and analyse, using several theoretical models, their possible effects on the behavior
of banks (risk exposure, degree of competition...).
Citer ce document / Cite this document :
Artus Patrick. Le comportement des banques face à des fortes modifications des flux d'épargne et de financement. In: Revue
économique. Volume 47, n°3, 1996. pp. 719-729.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1996_num_47_3_409810Le comportement des banques face
à des fortes modifications
des flux d'épargne et de financement
Patrick Artus*
Les banques françaises ont été confrontées à de fortes modifications de leur
environnement financier : chute de la demande de crédit, changements dans la
structure des ressources. Nous examinons ces modifications et nous demandons,
en utilisant quelques modèles théoriques, ce qui peuvent être leurs effets sur le
comportement des banques (attitude vis-à-vis du risque, concurrence).
BANK'S BEHAVIOR WHEN FACING STRONG CHANGES IN SAVINGS
AND FINANCING FLOWS
French banks have being facing significant changes in their financial
environment : fall in credit demand, shifts in the structure of their liabilities. We
describe those changes and analyse, using several theoretical models, their poss
ible effects on the behavior of banks (risk exposure, degree of competition...).
Classification JEL : G21 , D92
INTRODUCTION
Depuis quelques années, les banques françaises sont soumises à de très vio
lentes modifications de leur environnement que nous allons décrire en détail
plus loin : baisse de la demande de crédit, hausse du besoin de financement
public, recul puis reprise des dépôts et comptes d'épargne...
Nous allons nous demander ici ce que peuvent être les réactions des banques
face à ces modifications de leur environnement, en ce qui concerne leurs choix
de portefeuille, leur politique de taux d'intérêt, l'intensité de la concurrence, le
comportement vis-à-vis des emprunteurs plus ou moins risqués...
Dans la littérature, les représentations du comportement des banques sont
extrêmement diverses1. Un grand nombre d'articles supposent qu'elles font un
choix de portefeuille2, comme tout investisseur habituel, ce qui est pratique
mais peu réaliste, car ignore les spécificités des marchés des crédits et des
dépôts. D'autres travaux prennent des hypothèses différentes ; pour Ho-Sanders
[1981], les banques exercent un pouvoir de monopole sur le marché des crédits :
* Caisse des dépôts et consignations, FMR, 56, rue de Lille, 75007 Paris.
1. Voir les surveys de Baltensperger [1980], Santomero [1994).
2. Hart-Jaffee [1974], Kim-Santomero [1988], Lam-Chem [1985], Koehn-Santomero
[1980], Klein [1971], Artus [1991].
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Revue économique — N° 3, mai 1996, p. 719-729. Revue économique
pour Sealey [1980], au contraire, le marché des prêts est concurrentiel tandis
qu'il y a pouvoir de monopole sur celui des dépôts, les banques étant neutres
vis-à-vis du risque . Pour Rochet [1992] et Martin [1994], les décisions sont
séquentielles : à long terme, choix de la densité du réseau d'agences à moyen
terme, choix de la distribution de crédit, à court terme, activités de marché et de
couverture.
La littérature plus macroéconomique a mis l'accent, d'une part, sur l'insuff
isance de l'information qu'ont les banques sur le rendement des projets entrepris
par les emprunteurs (Diamond [1984], Williamson [1986]). D'autre part, sur le
risque de faillite de la banque, et la possibilité de ruée sur les dépôts lorsque les
déposants savent que le rendement des crédits est mauvais (Donaldson [1993],
de Palma-Gary-Bobo [1994]]. Nous utilisons dans cet article trois représenta
tions du comportement de la banque (neutralité vis-à-vis du risque, refus du ri
sque d'insolvabilité de la banque, exigence d'un rendement minimal pour le
capital), que nous décrirons plus loin en détail et que nous croisons avec plu
sieurs hypothèses quant au fonctionnement du marché des prêts.
Quelques faits
L'évolution depuis quelques années des flux de financement de l'économie
française est très particulière. De 1970 à 1980, l'ensemble des secteurs (secteur
privé - ménages et entreprises ; secteur public ; reste du monde, c'est-à-dire
solde de la balance courante) était en moyenne à l'équilibre ; de 1981 à 1990, il
y a eu en moyenne un faible déficit de la balance courante, un déficit du secteur
public et un excédent du secteur privé, mais ces soldes financiers sont restés
modestes. Depuis 1991, on voit apparaître une divergence massive : la balance
courante montre un léger excédent (un peu moins de 1 % du PIB en 1994), le
secteur public un déficit massif (5,6 % du PIB en 1994) et le secteur privé une
très grande capacité de financement (un peu plus de 5 % du PIB en 1994), résul
tant essentiellement de la montée de l'autofinancement des entreprises (le taux
d'autofinancement atteint 114 % en 1994).
Les flux de financement ont donc complètement changé de nature entre les
années quatre-vingt et les années quatre-vingt-dix. Durant les premières années,
l'épargne financière des ménages (5 % du revenu en moyenne) se partage entre
le financement des déficits publics (2 à 3 % du PIB selon les années) et celui des
entreprises dont le taux d'autofinancement est de 70 % en moyenne. Pendant les
secondes, les entreprises se surfinancent, et l'épargne financière (4 % du
revenu) doit aller aux administrations publiques.
Ce changement dans la nature des flux de financement implique un fort chan
gement institutionnel : les banques n'intermédient plus les financements,
puisqu'il s'agit de financements de marché au profit de l'État. Ceci se voit cla
irement dans les comptes des banques.
En deux ans (mars 1992 à mars 1994), les ressources liquides (certificats de
dépôts, épargne logement...) ont crû de 418 MdsF, les ressources stables (fonds
propres, obligations) de 153 MdsF. Les engagements (nets des créances) sur les
1. Comme chez Dermine [1986].
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institutions financières résidentes ne bougent que peu (+ 25 Mds). Les ressour
ces des banques ont donc progressé de près de 600 Mds sur cette période.
Dans le même temps (mars 1992 à mars 1994), les créances sur l'économie
ont baissé de 130 Mds, ce qui résulte de la baisse de la demande de finance
ments évoquée plus haut. Qu'ont fait les banques de cet écart énorme entre les
ressources et les emplois traditionnels ?
- elles ont acheté des titres d'État (148 Mds) ou émis par des institutions
financières (156 Mds) ;
- elles ont prêté aux banques étrangères (446 MdsF).
L'intervention traditionnelle régresse, ce qui modifie le métier des banques,
de la distribution de crédit vers la gestion de portefeuille de titres. Le risque pris
augmente, puisque les banques doivent opérer de la transformation d'épargne
courte en emplois longs à taux fixe. La concurrence est très forte sur les seg
ments de marché où la demande de crédit reste en expansion (collectivités loca
les ou crédits hypothécaires par exemple).
Si on examine l'évolution des taux d'intérêt des crédits à moyen et long
terme fait par les banques et des sur les emprunts d'État, on voit que,
durant la récession, l'écart entre ces taux d'intérêt s'est considérablement élargi.
On voit aussi que depuis la mi- 1993, il se referme très rapidement, ce qui peut
être dû à l'inertie du taux des cré

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