Le comportement social, moyen de valoriser les situations économiques - article ; n°5 ; vol.8, pg 776-787
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Description

Revue économique - Année 1957 - Volume 8 - Numéro 5 - Pages 776-787
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

Monsieur François Sellier
Le comportement social, moyen de valoriser les situations
économiques
In: Revue économique. Volume 8, n°5, 1957. pp. 776-787.
Citer ce document / Cite this document :
Sellier François. Le comportement social, moyen de valoriser les situations économiques. In: Revue économique. Volume 8,
n°5, 1957. pp. 776-787.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1957_num_8_5_407257-/f
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LE COMPORTEMENT SOCIAL
moyen de valoriser les situations économiques
Si les faits sociaux ne sont pas des choses il faut comme le propose
Marchai renoncer une analyse seulement fondée sur les facteurs de
production emploi exclusif de la notion de facteurs vise dans une cer
taine mesure faire des divers objets dont occupe économie et du
travail lui-même une chose Toutefois analyse économique depuis une
trentaine années et spécialement analyse des marchés en insistant sur
le caractère de variable des besoins et des biens 1) tend tenir compte
des faits sociaux complexes dont les réalités économiques dépendent Le
progrès ainsi réalisé dans le domaine de la théorie de la production et
de la formation de la valeur doit être introduit dans la théorie de la
répartition Il serait paradoxal en effet de bâtir une théorie du compor
tement du consommateur et du vendeur de produit et de laisser dans ombre
le comportement du titulaire de revenus du travail ou de revenus de
transfert On peut ainsi se demander dans quelle mesure effort de
Marchai ne correspond pas assez exactement effort accompli par
les théoriciens de la concurrence imparfaite et monopolistique pour décou
vrir de nouvelles catégories ou de nouvelles formes de marchés des rela
tions significatives entre vendeurs et acheteurs La recherche des processus-
types de formation des prix est sans doute pas sans rapport avec la
recherche des processus-types de répartition Ici et là ailleurs problèmes
économiques et problèmes sociologiques interfèrent
Toutefois ici comme là économiste cherche trouver son terrain
propre Alors que le sociologue tente de construire un modèle de la réalité
sociale totale qui rende compte des phénomènes appartenance de com
munication et de cloisonnement entre tous les groupes formels et infor
mels repérables dans un milieu économiste recherche comment sont deter
The Product as an Economic Variable Quar
terly Journal of Economics février 1953 DE GRENOBLE 777 COLLOQUE
minées les situations économiques la fois par des comportements écono
miques et aussi par des comportements sociaux
Lorsque Marchai recherche des catégories fondées non seulement
sur les facteurs mais aussi sur les procédés de mise en uvre de ces fac
teurs par exemple au moyen de techniques telles que acquisition une
formation ou selon certaines modalités comme le refus systématique du
travail manuel il recherche des liaisons entre situations ou comportements
sociaux et situations économiques
Deux questions paraissent alors se poser
La première vient du grand nombre de liaisons identifiables dans la
réalité entre situations économiques et situations sociales et de la diffi
culté un choix Les ouvriers agricoles les jeunes travailleurs les tra
vailleurs âgés les femmes les travailleurs de race ou de nationalité étran
gère sur un même marché du travail etc. constituent côté des catégories
choisies par Marchai autres catégories qui première vue ne parais
sent pas moins significatives
Ainsi nous sommes amenés étudier tout abord le problème du
choix des catégories significatives
La deuxième question vise les critères retenus pour isoler et considérer
comme caractéristiques les catégories non manuelles et spécialement les
catégories cadres
Le problème du choix de catégories significatives
La condition de travail et de salaire des ouvriers agricoles semble
autoriser une distinction au moins aussi justifiée que celle proposée entre
manuels et non-manuels Mais tient-on là une catégorie de la répartition
Selon les critères proposés par Marchai il ne semble pas En efïet
entre ouvriers agricoles et man uvres de industrie exode rural joue
Il entre un et autre groupe une communication permanente Commu
nication sens unique ou peu près sens unique les ouvriers man
vres de industrie ne se transforment pas en ouvriers agricoles Mais cet
argument est pas décisif car il existe aussi une communication sens
unique entre manuels et non-manuels ce sont les manuels ou leurs enfants
oui essaient aller dans le groupe des non-manuels il guère de
mouvement en sens contraire
Revue Economique 19S7 SO 778 REVUE CONOMIQUE
Dira-t-on que deux groupes ne peuvent pas être considérés comme liés
lorsque la communication entre eux effectue sens unique Mais en
période expansion et de transformation structurelle de la population
active il est normal que les communications se fassent sens unique et
nourrissent les secteurs croissants de la population active sans que im
portants courants de retour existent On serait alors amené douter dès
maintenant que les non-manuels constituent un groupe particulier de la
répartition si un autre facteur de différenciation était invoqué pour eux
absence de processus égalisation ou de liens stricts des rémunérations
entre manuels et non-manuels Au contraire entre ouvrier agricole et
manuel de industrie il existe un tel lien entre les rémunérations En
effet aussi bien dans les pays sous-développés que dans les autres on note
une correspondance beaucoup plus étroite il ne paraît première vue
entre salaires réels agricoles avantages en nature compris et salaires des
man uvres de industrie Le seuil qui sépare les gains réels des deux
catégories représente le coût spécinque de la vie urbaine ou si on
veut appât déterminant de exode rural En fait entre les gains des
ouvriers agricoles et ceux des ouvriers manuels de industrie il pas
de solution de continuité Ainsi ouvrier agricole et ouvrier manuel de
industrie appartiendraient la même catégorie économique bien que
chacun de ces groupes soit caractérisé par une situation sociale très parti
culière
Les facteurs sociologiernes de différenciation pour importants ils
soient ne seraient pas déterminants une véritable différenciation écono
mique appréciée selon le mode de formation du revenu monétaire
Notons toutefois que les comportements ouvriers types tel que le
comportement syndical sont très différents chez les ouvriers agricoles et
chez les ouvriers manuels de industrie Mais là encore il ne faut rien
exagérer beaucoup ouvriers manuels de petites entreprises ressemblent
fort cet égard aux agricoles
On pourrait aussi se demander il lieu de considérer le groupe
des salariés-femmes comme une catégorie économique
Cf LATIL clans son ouvrage évolution du revenu a-fincoie Colin
1957 222 évalue ce seuil des revenus réels agricole LEV.TS
Economie Development with Unlimited Supplies of Labour The Man
chester School Review 1954 151 fait état un seuil plus impon;mf
mais de même nature entre revenu réels des ouvriers et des paysans clés
pays sous-développés DE GRENOBLE 779 COLLOQUE
une des importantes tendances de longue période dans le domaine
de évolution des salaires est assurément augmentation massive des
salaires féminins relativement aux salaires masculins Les calculs de Jean-
neney sur évolution des salaires horaires des femmes de 1911 1938
et 1955 par rapport ceux des hommes montrent combien les processus
de répartition de la masse des salaires ont joué différemment pour ces
diverses catégories Doit-on voir là effet un processus spécifique de
répartition du type de ceux qui intéressent Marchai ou au contraire
effet une modification de la force économique des femmes indépendant
de tout processus spécifique de répartition Je pense que cette
deuxième solution est la bonne côté des ux ordinairement pla
toniques sur égalité des salaires féminins et masculins des phénomènes
purement économiques imposent en effet attention abord les
femmes se voient offrir de plus en plus de postes dans les services et
administration Alors que leur participation globale dans la population
active est peu près stable le secteur tertiaire tend absorber un nombre
toujours plus grand entre elles Mais de plus et est là le point impor
tant) les transformations technologiques de industrie tendant allége
ment des tâches et la multiplication

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