Le Museu de Etnologia  ; n°1 ; vol.3, pg 72-83
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Recherches en anthropologie au Portugal - Année 1991 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 72-83
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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 47
Langue Français
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Extrait

Monsieur Ernesto Veiga de
Oliveira
Le Museu de Etnologia
In: Recherches en anthropologie au Portugal, n°3 - 1991. pp. 72-83.
Citer ce document / Cite this document :
Veiga de Oliveira Ernesto. Le Museu de Etnologia. In: Recherches en anthropologie au Portugal, n°3 - 1991. pp. 72-83.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rap_1240-3474_1991_num_3_1_91872
COLLOQUE
Rencontre des Musées des Pays et Communautés de
langue portugaise:
Les Deuxièmes Rencontres des Musées des Pays et Communautés
de Langue Portugaise ont eu lieu au Palácio Nacionál de MAFRA du 1 1
au 14 septembre 1989. Elles ont été organisées par la Commission
Nationale de ПСОМ, le Comité Brésilien de ПСОМ et le
Palácio Nacionál de Mafrg.
Plus de cent personnes ont participé à ces rencontres: Portugais,
Brésiliens, mais aussi représentants d'autres pays lusophones comme
l'Angola, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, la république du Mozambique,
conservateurs ou muséologues pour la plupart d'entre eux.
Ces rencontres avaient pour objectif d'établir un contact, un dialogue
entre les participants, de poursuivre des échanges, ou de le§ amorcer, de
soutenir le caractère scientifique des études muséologiques. Au
programme une série de communications, des excursions à Mafra,
Lisbonne, Setubal, Seixal; trois expositions: "Museus Portugueses"
réalisée restaurer" par réalisée la Commission par l'Institut Portugaise Goethe de de Munich; ПСОМ; et "La "Conserver Circulation et
des Formes Architecturales dans le monde portugais du XVIe
au XVIIIe siècle" réalisée par l'Association pour le Développement
des Etudes Portugaises, Brésiliennes, d'Afrique et d'Asie Lusophones.
En tant que vice-présidente de cette association et commissaire-adjointe
de l'exposition, j'ai eu le plaisir de participer à ces journées. Maria
Olimpia Lameiras Campagnolo et Henri Campagnolo, membres de notre
équipe du Centre d'Etudes Portugaises, ont présenté une communication
sur Timor.
Ernesto Veiga de Oliveira a inauguré la manifestation par une
conférence sur l'histoire du Musée d'Ethnologie de Lisbonne, dont le
texte m'a été aimablement communiqué par Mme Natalia Correia
Guedes, présidente de la Commission Nationale Portugaise de ПСОМ.
Cette conférence inaugurale est présentée ici en version française
intégrale*. Sa publication en français est importante pour plusieurs
raisons, tout d'abord pour l'amitié et l'admiration que j'ai pour lui, en
hommage au courage, à la rigueur et à l'ampleur du travail accompli tout
au long de sa vie, enfin parce que cette intervention publique était l'une
des dernières qu'il ait eu. A travers histoire, chacun saura apprécier
les qualités d'un homme et d'une équipe à qui nous devons beaucoup.
Mouette BARBOFF
Groupe Anthropologie du Portugal
*Traduction de Mouette Barboff, Colette Callier-Boisvert et Virginie
Laffon.
LE MUSEU DE ETNOLOGIA:
Voici plus d'un mois que le Museu de Etnologia n'a plus
d'existence légale. Il fusionne avec d'autres musées dont le Musée d'Art 73
Populaire et la collection ethnologique du Musée de Belém pour
constituer le Museu Nacionál de Etnologia. Je suppose que celui-ci
fonctionnera dans l'édifice de l'ancien M.E. Un musée n'est pas
seulement un édifice avec ses collections et ses programmes d'activités,
mais aussi un ensemble d'idées qui président à sa conception, sa
doctrine et sa philosophie. C'est ceci qui prend fin aujourd'hui avec la
suppression du M.E. Le moment est venu de dire comment il a été créé,
ce que Jorge Dias, son créateur, avait voulu en faire et ce qui a orienté la
démarche de ses continuateurs. C'est à ce groupe de pionniers, formés
et dirigés par Jorge Dias à partir de 1947, que l'on doit le renouveau des
études ethnographiques et ethnologiques au Portugal.
Avant cette date, beaucoup de très bonnes choses avaient été
réalisées dans ce domaine, le Portugal ayant occupé une place de choix
parmi les nations d'Europe dans la quête de leurs racines culturelles. Je
me réfère en particulier aux représentants de la brillante génération de la
fin du dix-neuvième siècle, à Adolfo Coelho, Teófilo Braga, Consiglieri
Pedroso, Leite de Vasconcelos, Rocha Peixoto notamment, et aux
excellentes revues spécialisées - Revista Lusitana, Portugália, Tradiçâo,
llusiraçâo Transmontana, etc.. .Celles-ci expriment les orientations de
l'époque, la philosophie de la science, le concept encore informulé de
culture assimilée à la tradition, et surtout à la tradition orale, dans une
optique folkloriste, philologique et historiciste. Mais à la mort de Leite de
Vasconcelos, la recherche ethnologique est poursuivie par des amateurs
plus ou moins éclairés dont certains réalisèrent un travail extrêmement
méritoire et valable. La plupart de ces érudits, savants ou simples
dilettantes, travaillaient isolément sans formation spécifique ni méthode,
sans rattachement institutionnel ni projet de recherche.
Jorge Dias, chercheur de grande envergure, a toujours manifesté un
intérêt pour l'Homme et le comportement humain dans ses divers
contextes, écologiques, économiques et sociaux. Animé d'un amour
profond pour la liberté, pour la nature, et pour le peuple, il parcourt le
pays de long en large, vivant dans les villages de montagne les plus
reculés, s'imprégnant du mode de vie des habitants, de leur
environnement matériel et de leur univers mental. Après un séjour
comme lecteur de portugais en Allemagne et en Espagne, il présente son
doctorat en Volkskunde à Munich. De retour au Portugal en 1947,
convaincu de l'importance de ces études qui n'existaient pas encore
dans nos cursus universitaires, il crée à l'université de Porto, le Centro
de Estudos de Etnologia. Il fait alors appel à ses compagnons de
route, sa femme Margot Dias, puis Fernando Galhano, moi-même et
Benjamim Pereira (par ordre chronologique de notre admission dans
l'équipe), non pas seulement parce que nous étions ses amis, mais
surtout parce que nous partagions les mêmes goûts, les mêmes intérêts
et sa quête d'un savoir ethnologique encore inorganisé. Nous lui
paraissions capables de le soutenir pour mener à bien l'objectif qu'il
s'était assigné.
Jorge Dias et le groupe du C.E.E. placé sous son égide sont d'une
importance capitale dans l'histoire de l'ethnologie au Portugal. C'est à
eux que l'on doit la renaissance et l'organisation des études
ethnographiques et ethnologiques dans ce pays. Ces études constituent
alors une discipline universitaire qui est enseignée à partir de 1956, date
de la création de N.S.C.S.P.U., et intégrée dans le cursus universitaire,
réalisant ainsi une ancienne aspiration de Leite de Vasconcelos. Le 74
C.E.E. privilégie la recherche et l'étude de la culture portugaise,
reprenant d'une façon critique la conceptualisation de Leite de
Vasconcelos, sous une forme dynamique et fonctionnelle qui s'appuie
d'une manière décisive sur l'enquête de terrain. C'est en effet dans ce
domaine que son oeuvre de rénovation va s'étendre.
La tâche du C.E.E. est énorme: il faut tout recueillir, dans tout le
pays, classer ces informations en fichiers de données, de photographies,
d'enregistrements sonores; puis les élaborer en monographies,
destinées à la publication. Et r\ous n'étions que 4 ou 5 personnes au
total, avec des budgets dérisoires pour entreprendre ce travail. C'est
pourquoi une option s'impose: la culture matérielle dans le monde rural;
choix favorisé par les relations étroites que le Centre entretient avec le
groupe Etnologia Europaea, et qui annonce, d'une certaine façon, la
création d'un musée ethnographique. En 1956 Jorge Dias s'installe à
Lisbonne et donne une impulsion nouvelle à la recherche et à
l'enseignement des sciences anthropologiques en créant à la Junta de
Investigaçôes do i///ramar(J.I.U.) puis à la Junta de Cientificas do Ultramar (J.I.C.U.), le Centro de
Estudos de Antropologia Cultural en 1962, pour lequel il recrute
ses collaborateurs du C.E.E., auxquels se joignent d'autres chercheurs:
Antonio Carreira et

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