Le programme d industrie locale de l Algérie - article ; n°80 ; vol.20, pg 821-832
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Description

Tiers-Monde - Année 1979 - Volume 20 - Numéro 80 - Pages 821-832
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 42
Langue Français

Extrait

Marc Ecrément
Le programme d'industrie locale de l'Algérie
In: Tiers-Monde. 1979, tome 20 n°80. pp. 821-832.
Citer ce document / Cite this document :
Ecrément Marc. Le programme d'industrie locale de l'Algérie. In: Tiers-Monde. 1979, tome 20 n°80. pp. 821-832.
doi : 10.3406/tiers.1979.2905
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1979_num_20_80_2905DOCUMENTATION
LE PROGRAMME D'INDUSTRIE LOCALE
DE L'ALGÉRIE
par Marc Ecrément*
Nous nous proposons, dans cet article, de présenter le « Programme de
l'Industrie locale » (pil)1 de l'Algérie, en relation avec le processus algérien
d'industrialisation et, plus globalement, par rapport à la stratégie algérienne
de développement.
La stratégie algérienne de développement repose théoriquement sur la
création, l'extension et l'intensification de relations articulées entre l'agri
culture et l'industrie par l'élargissement de la demande (solvable) agricole
en biens de production2 et en biens de consommation. Dans un système social
où le degré de satisfaction des besoins est en grande partie fonction de la
solvabilité des agents économiques, une grande attention doit être portée à
la formation des revenus ruraux et à leur pouvoir d'achat réel, d'autant plus
que le niveau des urbains est partiellement déterminé par le niveau des
revenus ruraux. Un trop grand écart entre revenus urbains et ruraux, défa
vorable à ces derniers et allié à un processus d'industrialisation polarisé entre
tient automatiquement un exode important venant gonfler la masse des
chômeurs urbains et laissant à l'abandon des terres agricoles hier encore
cultivées3.
La ruralisation de l'industrie et son corollaire, l'urbanisation des cam
pagnes, constituent deux moyens particulièrement appropriés à la réduction
de l'antagonisme ville-campagne par la création d'un véritable tissu industriel
* Enseignant à l'Institut des Techniques de Planification et d'Economie appliquée
d'Alger/Ben Aknoun de 1972 à 1978.
1. Mis en œuvre dans le cadre du IIe Plan quadriennal (1974-1977) de développement
de l'Algérie.
2. Voir à ce propos irep/ieje, Développement industriel et production agricole (2 vol.), étude
réalisée pour le ministère de l'Industrie et de l'Energie de la République algérienne (1969).
3. Voir la désertion du travail agricole à proximité des pôles industriels actuellement en
pleine expansion (Arzew, Bejaia, Annaba...) et le turn-over des attributaires de la Révolution
Agraire dans ces mêmes zones. Ceci a parfois donné lieu à des transferts organisés de popul
ation agricole des zones rurales surchargées vers les zones rurales désertées. (Cas des trans
ferts de Guelma vers Annaba et plus récemment, de Saïda vers Oran, de Biskra et Batna
vers Arzew...)
Revue Tiers Monde, t. XX, n° 80, Octobre-Décembre 1979 822 MARC ECREMENT
diffus atténuant l'effet attractif polarisant des centres industriels existants et
freinant l'exode rural par la création d'emplois non agricoles et par l'élévation
des revenus ruraux4.
Dans les faits, le processus d'industrialisation à la base de la stratégie algé
rienne de développement s'est opéré par la mise en place des « Sociétés natio
nales » [secteur industriel étatique centralisé5] optant progressivement puis,
depuis 1974, systématiquement pour des technologies intensives en capital
(trop souvent et abusivement appelées « de pointe »). Les justi
fications apportées à cette option technologique des Sociétés nationales sont
principalement au nombre de trois :
— L'Algérie veut être à la pointe du progrès et considère en outre (et pour
ce faire) que la promotion de l'homme passe par son accès à tous les
domaines où s'élabore le progrès afin que les activités industrielles ayant
un caractère technologique avancé lui soient accessibles. L'activité indust
rielle permet le contact avec la « vie moderne », et le progrès6.
— La technologie automatisée implique par sa mise en œuvre la bipolarisation
de la structure de qualification d'une force de travail globalement restreinte
(effectif réduit de cadres hautement qualifiés d'une part, O.S. de l'autre).
L'option en faveur de la technologie de pointe est ici justifiée comme
solution temporaire à la pénurie de cadres moyens et agents qualifiés.
— L'Algérie veut être compétitive sur le marché international de certains
produits industriels en vue d'assurer à long terme la poursuite durable
de la formation d'un surplus financier tiré actuellement et essentiellement
du pétrole et du gaz. D'où sa préférence, en tant qu'économie ouverte,
pour les technologies dominantes à l'échelle mondiale qui doivent théor
iquement lui garantir des prix de revient et des normes de qualité compéti
tifs sur le marché mondial.
L'option technologique dominante et apparemment durable des Sociétés
nationales ajoutée à l'allongement imprévu du temps de maturation des acti
vités industrielles de transformation7 et à l'échec :
a) de 1966 à 1969, des tentatives de développement de l'artisanat;
b) de 1970 à 1973 (Ier Plan quadriennal), de la tentative de « développement
de l'industrie locale » (dil) dans le cadre des « Programmes d'Equipement
local » (pel)8 des communes,
4. Voir à ce propos la communication intitulée « L'industrialisation rurale et les villages
socialistes» faite par M. S. Ait El Hadj (créa), le 15 janvier 1976 lors de la journée d'étude
organisée par Fonrs à Alger sur le thème : « Villages socialistes et habitat rural » et publiée
dans Villages socialistes et habitat rural, Alger, opu, 1977, document ronéo, 134 p., pp. 53-60.
5. Sous tutelle directe de l'un ou l'autre des trois (depuis 1977) ministères industriels
suivants : ministère de l'Energie et des Hydrocarbures, ministère de l'Industrie lourde,
ministère des Industries légères.
6. Charte nationale, pp. 169-170.
7. Dont on attendait beaucoup pour la création d'emplois et la diffusion de l'activité
industrielle sur l'ensemble du territoire.
8. Les pel étaient au nombre de cinq, le programme dil étant l'un d'entre eux : « L'objectif
de ce type d'investissement est le secteur productif à l'exclusion de l'agriculture et du com
merce. Les investissements de développement de l'industrie locale sont à cet égard des
actions complémentaires à l'effort d'envergure entrepris par l'Etat dans le cadre du Plan
national de Développement. Les investissements de développement de l'industrie locale ont L'INDUSTRIE LOCALE EN ALGÉRIE 823
ont conduit les planificateurs algériens à élaborer et à intégrer dans le IIe Plan
quadriennal (1974- 1977) un « Programme de l'Industrie locale » (pil) qui
doit être à la base d'un second secteur industriel étatique, décentralisé
celui-là9.
Cette deuxième voie du processus algérien d'industrialisation, fondée sur
les attributions communales en matière de développement économique et
Tableau i
Part du secteur industriel et de l'industrie locale
dans les investissements publics des Ier et IIe Plans quadriennaux
(en milliards de dinars algériens : 1 DA = 1,125 FF)
Ier Plan quadriennal quadriennal
1970-1973 1974-1977
Autorisation totale
En io9 DA 0) Prévisions Réalisations de dépense prévue
Total investissements publics 27,74 34,5
Part des publics Illustration non autorisée à la diffusion
attribuée au secteur industriel,
artisanat et dil (Ier pq) ou pil 12,40 19 (*) 48
(IIe pq) compris (45 %) (55%) (44%)
Part des investissements publics
attribuée à l'artisanat et au dil
(Ier pq) ou au pil (IIe pq) 0,140 0,055 (2 0,910
Taux d'investissement public du
secteur industriel dans artisa
nat + dil ou pil 1,13% 0,29% 1,90%
(!) 1 DA = 1,125 FF ou 56,20 F CFA.
(2) Si l'on prend l'année 1969 comme année de référence et si l'on admet un taux moyen
annuel d'inflation de 7,5 %, soit un taux moyen cumulé d'inflation de 33,5 % de 1969 à 1973,
le taux d'absorption des investissements publics 1973-1969 en DA constant a

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