Le refus du travail forcé au Sénégal oriental. - article ; n°93 ; vol.24, pg 25-38
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1984 - Volume 24 - Numéro 93 - Pages 25-38
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Oussouby Touré
Le refus du travail forcé au Sénégal oriental.
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 24 N°93. 1984. pp. 25-38.
Abstract
O. Toure — The Refusal of Compulsory Labour in Eastern Senegal.
The economie policy of French colonialist rule used constraint to mobilize the labour force of local people for its own profit. In
Tanba Kunda district, as else-where, labour conscription benefited private companies which, from 1923 to 1946, were allowed the
use of numerous workers without paying for the maintenance and reproduction costs of this labour force. The article analyses the
many forms of resistance the local population opposed to this regime.
Citer ce document / Cite this document :
Touré Oussouby. Le refus du travail forcé au Sénégal oriental. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 24 N°93. 1984. pp. 25-38.
doi : 10.3406/cea.1984.2225
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1984_num_24_93_2225Oussouby Toure
Le refus du travail forcé
au Sénégal oriental
Et grandes unes régions activité le tropicales cette bordure cotonnières la Au limité Mais da pays main-d avec Parallèlement Les échouèrent Sénégal après société dès du périphériques Aussi archives maisons du elles de point le en les et Neriko départ plusieurs uvre vit le Afrique autres installa de Très régime développement ses village de et coloniales vue leur plantations les Spécialisée commerce la vite sociétés exception des Casamance conquête premières entreprise Wasadu ë)3 donc droits concessions signalent concessionnaires qui colonial dans des agrandir les accordés des expériences une prit et est minuscule compagnies concessions la Sénégal terres le culture trouvée seule est implantées partir relais année aux en hameau heurté dans oriental tentées sociétés la concessionnaires et du de friches confrontée Compagnie le en cette cercle 1920 Consortium de traitement année avec de et longue obstruction étendant dernière culture circonscrit disparurent la le cf des présence la coton date rareté resta-t-il Tabi études du cultures situé région1 entre sisal dans et aux des les de en et le
Jalakoto et Vasadu la société fit acquisition une machinerie impor
tante comportant un groupe de labourage vapeur avec deux locomo
tives et une charrue disque cinq tracteurs Fordson pulvérisateurs
et débroussailleurs une station de pompage électrique alimentée par un
groupe électrogène un matériel de transport constitué de quatre camions
et une semi-remorque un ensemble équipements pour la construction
de deux usines de défibrage et un atelier de réparation La mise en place
de ces installations avait nécessité un investissement substantiel de capi-
Il agit des concessions Le Maître Mortemärt Legrand de la Société des sisa-
leraies et carburants africains et du Consortium études cotonnières devenu
plus tard Compagnie des cultures tropicales en Afrique
Le da est un genre agave qui fournit des fibres employées en corderie
Société anonyme au capital de 400 ooo la CCTA est assigné comme
objet exploitation du sisal Elle avait son siège au chef-lieu du cercle Tanba-
Kunda La direction générale se trouvait Paris au 33 rue de la Chaussée
Antin nous précisé un ancien employé de la compagnie
Cahiers tudes africaines 93 XXIV-i 1984 pp 21-38 20 OUSSOUBY TOURE
taux que la compagnie aurait évidence jamais consenti si des
garanties certaines ne lui avaient été données quant approvisionne
ment en main-d uvre
TABLEAU SUPERFICIES CULTIV ES ET VOLUME DES EXPORTATIONS
CCTA 1928 i92( 1930 1931 I932
Superficies
en hectares 150 525 850 loo 450
Exportations
en tonnes
fibres bres de sisal da 103 15 107
Source Archives coloniales du cercle de Tamba-Counda
Le système exploitation du travail par la contrainte
Après échec des premières tentatives de recrutement de travailleurs
volontaires la CCTA adressa aux autorités politiques du cercle pour
passer des commandes de main-d uvre Le commandement indigène
fut chargé organiser localement la mobilisation des travailleurs diriger
sur la plantation de Wasadu Ces travailleurs devaient provenir de ce
on appelait la deuxième portion du contingent militaire composée
de réservistes mis la disposition de administration pour les travaux
utilité publique Mais les effectifs des recrues du cercle classées dans la
catégorie dite deuxième portion étaient trop faibles pour satisfaire les
besoins de la sisaleraie Celle-ci amor ait une phase expansion et il lui
fallait embaucher plusieurs centaines ouvriers agricoles et de
man uvres Or les effectifs de armée du travail étaient que de
quelque trois ou quatre dizaines hommes pour ensemble du cercle
cf Tabi II)
TABLEAU II SULTATS DU RECRUTEMENT 1926-1932
Recrutement 1926 i()28 1931 7932
Inscrits 212 379 528 647
Bons absents 208 73 I24
Incorporés 36 35 24 35
2e portion 33 33 64 TRAVAIL FORC AU GAL
Pour suppléer insuffisance de main-d uvre administration décida
de faire appel aux requis du travail forcé Chaque village du cercle fut
contraint de fournir la compagnie un contingent hommes valides dont
le nombre était déterminé de fa on arbitraire par les chefs de province
Entre 1927 et 1928 les cantons basari de Nane Ubaaji et Unju livrèrent
eux seuls plus un millier de travailleurs la CCTA
En se reportant aux documents archives on constate que de
époque des annexions militaires celle de la mise en valeur histoire
coloniale est restée pour ainsi dire fidèle elle-même La violence mili
taire qui dans le dernier quart du siècle brisé la souveraineté africaine
et asservi les peuples de la région est prolongée sous autres formes
Le travail forcé était une de celles-ci Au Sénégal cette pratique remonte
au début de la période coloniale Ce sont des travailleurs requis qui ont
accompli les premiers travaux infrastructure mise en place du réseau
télégraphique en 1855 construction du chemin de fer Dakar-Saint-Louis
entre 1882 et 1885
Le recours au travail forcé deviendra par la suite systématique Comme
le dit Fall la mise en valeur du Sénégal et de toute AOF se heurte
épineux problème de la main-d uvre offre spontanée de la force de
travail fait défaut Les effets de la traite atlantique se font encore sentir
Ni le système des engagés temps ni expérience des villages de liberté
en Afrique noire fran aise ont permis de dégager la main-d uvre dispo
nible et nécessaire aux entreprises publiques et privées Il existait
pourtant en 1930 aucun texte précis autorisant administration
coloniale exiger des populations des prestations de travail Mais les
considérations juridiques étaient de peu de poids au regard des intérêts
économiques engagés dans la mise en valeur de la colonie
Au Sénégal oriental comme dans les autres cercles du pays la main-
uvre recrutée pour les travaux publics fut employée la création et
entretien des voies de communication routes pistes et terrains avia
tion Les textes réglementant le régime des prestations avaient fixé huit
jours par année la durée de la contribution que chaque indigène devait
acquitter Les populations du cercle ne soumirent avec réticence
la main-d uvre prestataire est difficile en raison du manque autorité
des chefs et du nombre hommes en état de faire des prestations en
allant comme navétanes dans les cercles de Ouest époque des travaux
de prestations auteur du rapport politique de 1928 constate lui
aussi que impôt de sueur est mal accepté dans le cercle Chacun
sait écrit-il que la main-d uvre prestataire est généralement défec
tueuse On remédié dans la mesure du possible en encadrant de gardes
FALL Le travail forcé au Sénégal îî- Dakar Université de Dakar
mémoire de maîtrise
Rapport politique annuel 1926 Cercle de Tamba-Counda Archives nationales
du Sénégal infra ANS) Dakar 26 56) DUSS UBY TOURE 28
de cercle sérieux qui pouvaient obtenir un meilleur rendement dans un
laps de temps moindre
Jugeant ces mesures trop peu efficaces administrateur Raffin qui
commandait le cercle en 1930 décida de veiller personnellement la bonne
marche des chantiers Le rôle des prestations en nature est élevé en
1930 80 524 journées La main-d uvre prestataire tendance être
défectueuse La seule fa on de lutter contre cette tendance est la surveil
lance constante agents de autorité ... Des visites inopinées voire
même journalières sur les chantiers voisins de Tambacounda faites par

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