Le rouble soviétique face aux principales devises occidentales - article ; n°1 ; vol.18, pg 35-57
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Description

Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1987 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 35-57
The Soviet ruble and its relation to the main Western currencies.
This article examines, on the one hand, the part played by the currencies of Russia and Eastern Europe, legitimately and illegitimately, in exchange operations through monetary reforms from 1914 down to the present day, and, on the other hand, the possibility of deciphering the confidential code by which Gosbank, in the absence of a money market, fixes the official dollar/ruble rate.
The following are the author's main conclusions. The official dollar/ruble exchange rate, as published by Gosbank, is an arbitrary one, not arising from a balance between supply and demand in these two currencies, but the result of a balance between the dollar and seven other convertible currencies. A multiple linear correlation, based on a sample of 48 observations made between 1.1.86 and 16.6.86, would suggest that Gosbank uses a reference base made up of quotations for the dollar on Western exchanges in terms of the pound sterling, the German mark, the French franc, the Swiss franc, the Italian lira, the Japanese yen and the ounce of fine gold. The exact structure of the base is described by the equation (2) with a coefficient of determination very close to unity. The fall in these currencies in terms of the dollar systematically reflects Gosbank's increase in the official rate of exchange for the dollar vis à vis the ruble and vice versa. In this way, the ruble which is non-convertible and does not figure in money market quotations, appears officially to be as valid against the dollar as any of the convertible currencies in the above-mentioned sample.
L'article s'interroge sur le rôle que les monnaies russe et soviétique ont joué légalement et illégalement dans les opérations de change à travers les réformes monétaires depuis 1914 jusqu'à nos jours, d'un côté et sur la possibilité de déchiffrer le « code » confidentiel selon lequel la Gosbank fixe, en absence de bourse, le taux officiel de change dollar/rouble, de l'autre.
Les conclusions principales auxquelles parvient l'auteur sont les suivantes :
Le taux officiel de change dollar/rouble publié par la Gosbank est arbitraire. Ce taux ne résulte pas d'un équilibre entre l'offre et la demande des deux monnaies respectives mais d'un équilibre entre le dollar et sept autres devises convertibles. Une corrélation linéaire multiple effectuée à partir d'un échantillon de 48 observations, faites entre le 1-01-86 et le 16-06-86, indiquerait que le panier de référence dont se sert la Gosbank est composé des cotations en bourses occidentales du dollar par rapport à la livre sterling, au mark allemand, au franc français, au franc suisse, à la lire italienne, au yen japonais et à l'once d'or fin. La structure précise de ce panier est décrite par l'équation (2) avec un coefficient de détermination très proche de l'unité. La baisse de ces devises par rapport au dollar correspond systématiquement à l'augmentation par la Gosbank du taux officiel de change du dollar par rapport au rouble, et vice versa. De cette façon, le rouble qui n'est pas convertible et ne participe pas aux cotations boursières apparaît officiellement comme étant toujours aussi bon par rapport au dollar que le panier ci-dessus de devises convertibles.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Henri Dunajewski
Le rouble soviétique face aux principales devises occidentales
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 18, 1987, N°1. pp. 35-57.
Citer ce document / Cite this document :
Dunajewski Henri. Le rouble soviétique face aux principales devises occidentales. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest.
Volume 18, 1987, N°1. pp. 35-57.
doi : 10.3406/receo.1987.1293
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1987_num_18_1_1293Abstract
The Soviet ruble and its relation to the main Western currencies.
This article examines, on the one hand, the part played by the currencies of Russia and Eastern
Europe, legitimately and illegitimately, in exchange operations through monetary reforms from 1914
down to the present day, and, on the other hand, the possibility of deciphering the confidential "code" by
which Gosbank, in the absence of a money market, fixes the official dollar/ruble rate.
The following are the author's main conclusions. The official dollar/ruble exchange rate, as published by
Gosbank, is an arbitrary one, not arising from a balance between supply and demand in these two
currencies, but the result of a balance between the dollar and seven other convertible currencies. A
multiple linear correlation, based on a sample of 48 observations made between 1.1.86 and 16.6.86,
would suggest that Gosbank uses a reference base made up of quotations for the dollar on Western
exchanges in terms of the pound sterling, the German mark, the French franc, the Swiss franc, the
Italian lira, the Japanese yen and the ounce of fine gold. The exact structure of the base is described by
the equation (2) with a coefficient of determination very close to unity. The fall in these currencies in
terms of the dollar systematically reflects Gosbank's increase in the official rate of exchange for the
dollar vis à vis the ruble and vice versa. In this way, the ruble which is non-convertible and does not
figure in money market quotations, appears officially to be as valid against the dollar as any of the
convertible currencies in the above-mentioned sample.
Résumé
L'article s'interroge sur le rôle que les monnaies russe et soviétique ont joué légalement et illégalement
dans les opérations de change à travers les réformes monétaires depuis 1914 jusqu'à nos jours, d'un
côté et sur la possibilité de déchiffrer le « code » confidentiel selon lequel la Gosbank fixe, en absence
de bourse, le taux officiel de change dollar/rouble, de l'autre.
Les conclusions principales auxquelles parvient l'auteur sont les suivantes :
Le taux officiel de change dollar/rouble publié par la Gosbank est arbitraire. Ce taux ne résulte pas d'un
équilibre entre l'offre et la demande des deux monnaies respectives mais d'un équilibre entre le dollar et
sept autres devises convertibles. Une corrélation linéaire multiple effectuée à partir d'un échantillon de
48 observations, faites entre le 1-01-86 et le 16-06-86, indiquerait que le panier de référence dont se
sert la Gosbank est composé des cotations en bourses occidentales du dollar par rapport à la livre
sterling, au mark allemand, au franc français, au franc suisse, à la lire italienne, au yen japonais et à
l'once d'or fin. La structure précise de ce panier est décrite par l'équation (2) avec un coefficient de
détermination très proche de l'unité. La baisse de ces devises par rapport au dollar correspond
systématiquement à l'augmentation par la Gosbank du taux officiel de change du dollar par rapport au
rouble, et vice versa. De cette façon, le rouble qui n'est pas convertible et ne participe pas aux cotations
boursières apparaît officiellement comme étant toujours aussi bon par rapport au dollar que le panier ci-
dessus de devises convertibles.Le rouble soviétique
face aux principales devises
occidentales
Henri DUNAJEWSKI *
Dans les pays à économie libérale, les taux de changes sont fixés en
bourse. Ils reflètent les points d'équilibre entre l'offre et la demande des
devises respectives. Ce principe de jeu est respecté par tout acteur de la
bourse. Les interventions auxquelles ont parfois recours les banques
centrales afin de maintenir le taux de change d'une devise obéissent à la
même règle. Leur mise en œuvre est confiée par la législation des pays
concernés à des agents de change spécialisés. A l'issue des opérations qui
s'effectuent entre les représentants des vendeurs et des acheteurs de
devises, la direction de la bourse affiche en temps réel leurs résultats
momentanés et publie, à la fin de chaque séance journalière (5-6 fois par
semaine), les « cotes des changes ».
Comme l'on sait, le rouble ne figure pas parmi les devises ainsi cotées sur
les grandes bourses occidentales du monde. De même, on n'a jamais vu une
banque centrale intervenir en bourse soit en faveur soit en défaveur de la
monnaie soviétique. L'absence du rouble sur la scène internationale est
parfois attribuée aux imperfections structurelles du système socialiste.
Rappelons le principal argument de cette thèse. L'absence de capacités
productrices, aptes de manière autonome à répondre au jour le jour aux
changements de la demande spontanée, crée une pénurie permanente et
structurelle qui transforme à son tour ce système en économie « mi-
monétaire ». Bien qu'il serait difficile de contester cet argument, il nous
semble que l'absence du rouble sur les grandes bourses occidentales
s'explique surtout par le fait que la législation soviétique en vigueur interdit
* Professeur à l'Université d'Aix-Marseille III.
Je tiens à remercier M. Kazimierz Laski, Professeur à l'Université de Linz, pour
m'avoir communiqué ses précieuses observations. Toutefois, il va de soi que je suis seul
responsable de l'analyse que j'en fais dans cet article.
35 Dunajewski Henri
formellement toute sortie de sa monnaie en dehors de son espace territorial.
Cette disposition a pour corollaire deux conséquences.
La première est l'impossibilité d'un règlement en roubles des exporta
tions et des importations soviétiques. Dans les cas rares et marginaux où
le rouble apparaît dans le commerce international comme monnaie de
facturation, il est strictement compensé par une facturation également en
roubles mais dans le sens inverse de façon à éliminer tout solde positif ou
négatif (clearing). Les paiements en roubles au travers des frontières de
l'U.R.S.S. sont, par conséquent, inexistants. Un rôle analogue, mais à une
échelle beaucoup plus importante, est réservé au rouble dit « transférable »
qui est utilisé essentiellement dans le commerce intra-C.A.E.M.
La deuxième conséquence est que le rouble ne peut légalement être
employé qu'à l'intérieur de l'espace territorial soviétique. Cela concerne à
la fois les touristes étrangers et les résidents soviétiques qui se rendent à
l'étranger. Quelques facilités techniques accordées dans ce domaine en
faveur de ces derniers (permission de sortie avec l'obligation de rentrer à
l'issue du voyage avec la même quantité de roubles) n'enfreignent pas la
règle générale.
Les deux conséquences ci-dessus font que la cotation du rouble en
bourse d'un pays tiers est dépourvue de tout intérêt pratique. Il n'empêche
que l'on peut trouver, dans quelques grandes métropoles occidentales, des
cambistes qui achètent et vendent les roubles illégalement sortis d'U.R.S.S.
Ce marché est pourtant très imparfait. La marginalité de ces opérations est
telle que le taux auquel le rouble est échangé va du simple au quintuple en
fonction du lieu d'échange. En conséquence, les marchés occidentaux ne
fournissent pas d'informations univoques et fiables sur la cote relative de
la monnaie soviétique.
Les informations provenant d'Union soviétique ne sont guère meilleures.
Le seul lieu où l'on négocie dans ce pays les devises étrangères par rapport
au rouble est le marché noir. Mais celui-ci semble être davantage imparfait
non seulement par rapport aux marchés de Vienne, de Paris ou de Londres
mais également par à ceux de Varsovie, de Prague ou de Budapest.
Sur le marché noir soviétique (le pluriel aurait été plus convenable), les
devises étrangères sont largement surcotées en raison du risque de la peine
capitale encouru par les vendeurs clandestins de devises

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