Le traitement comptable des coûts - article ; n°3 ; vol.15, pg 325-377
54 pages
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Description

Revue économique - Année 1964 - Volume 15 - Numéro 3 - Pages 325-377
53 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Lassègue
Le traitement comptable des coûts
In: Revue économique. Volume 15, n°3, 1964. pp. 325-377.
Citer ce document / Cite this document :
Lassègue Pierre. Le traitement comptable des coûts. In: Revue économique. Volume 15, n°3, 1964. pp. 325-377.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1964_num_15_3_4076052 y
LE TRAITEMENT COMPTABLE DES COUTS
En matière de coûts, le vocabulaire des économistes n'est pas
exactement celui des comptables ; tous les deux sont complexes et
il est nécessaire de préciser le sens de plusieurs mots et de les
distinguer avec soin : dépense, charge, frais, coût, prix de revient.
Ceci oblige à introduire d'autres termes, en apparence tout à fait
étrangers au problème, mais qui sont nécessaires à l'interprétation
des premiers : recette, produit, marge, résultat et même actif, qu'il
est quelquefois difficile de distinguer de charge.
La dépense est le décaissement effectif de valeurs immédiatement
disponibles, ou, si l'on préfère, la sortie de monnaie fiduciaire ou
scripturale. A la dépense s'oppose la recette, qui est un encaissement
de monnaie.
L'enregistrement des seules dépenses et recettes constitue ce
qu'on appelle parfois une « comptabilité de caisse ». Dans une pre
mière phase, il semble qu'on ait assimilé dépense et coût et qu'on
ait considéré que le bénéfice peut être mesuré par la différence entre
les recettes et les dépenses. Cette simplification est admissible si
l'on veut déterminer le résultat d'une opération, ou celui de l'entre
prise au cours de sa vie toute entière. Elle ne l'est plus quand on
veut, comme on le fait aujourd'hui, mesurer le résultat d'une période.
Les dépenses et les recettes peuvent sans difficulté être datées
avec précision, puisque ce sont des phénomènes instantanés ; mais
l'instant auquel a lieu une dépense ou une recette est sans lien
direct avec l'activité de l'entreprise, de sorte que, pour le calcul du
résultat, il est arbitraire de la rattacher à la période pendant laquelle
elle est survenue.
Dans son organisation habituelle, la comptabilité contemporaine
enregistre les dépenses et les recettes, mais ne les met pas en valeur.
C'est qu'elle est orientée vers la mesure du résultat et la description
Revue Economique — Nu 3, 1964 21 326 REVUE ECONOMIQUE
de la situation patrimoniale de l'entreprise, alors que la comptabilité
de caisse est utile avant tout à l'administration de la trésorerie, c'est-
à-dire à l'ajustement dans le temps des disponibilités, des encais
sements et des décaissements, de manière à pouvoir faire face aux
exigibilités, à la fois quant à leur montant et quant à leur date.
Les charges s'opposent aux produits, avec lesquels elles forment
les composantes du résultat d'exploitation de la période. Parmi les
charges, le Plan comptable (p. 81) distingue les achats, les frais,
les dotations aux amortissements et les dotations aux provisions.
Alors que les dépenses sont faites matériellement et, par consé
quent, sont faciles à mesurer et à dater, les charges ont une nature
beaucoup plus immatérielle et abstraite et sont seulement évaluées
(Parenteau). En effet, les charges ne sont qu'un procédé de découpage
des dépenses entre périodes, rendu nécessaire par le fait qu'on
calcule aujourd'hui le résultat par exercice et non plus par opération,
ou pour la vie entière de l'entreprise.
La date des dépenses est importante pour la gestion de la tréso
rerie ; elle ne concerne pas le résultat de la période. C'est, en effet,
le hasard qui situe une dépense pendant une période ou une autre ;
une dépense n'est pas forcément en rapport avec l'activité de l'entre
prise pendant la période, ni avec les recettes obtenues pendant cette
même période.
La charge, au contraire, est la partie de la dépense qui concerne
la période. « Concerne » peut s'entendre en plusieurs sens et nous
verrons par la suite qu'il y a eu une évolution sur ce point ; admettons
pour le moment que la charge est la partie de la dépense qui a été
provoquée et nécessitée par l'activité de l'entreprise pendant la
période et, symétriquement, que le produit est la partie de la recette
qui est obtenue grâce à l'activité de l'entreprise pendant la période.
Il y a des charges enregistrées après la dépense : ainsi l'acquisition
d'une immobilisation entraîne d'abord une dépense, puis l'amortiss
ement répartit cette dépense parmi les charges de plusieurs exercices
successifs.
Inversement, il y a des charges enregistrées avant la dépense :
par exemple une provision pour grosse réparation est constituée
progressivement en vue de la réparation à venir, la dépense n'inter
vient qu'après, au moment de la réparation, ou peu après.
On peut encore distinguer les charges étalées, correspondant à
une dépense unique (les exemples précédents) et, plus rarement, une
charge unique correspondant à des dépenses étalées (un paiement
échelonné). LE TRAITEMENT COMPTABLE DES COUTS 327
La période pour laquelle le résultat * est calculé, ou exercice,
est habituellement l'année civile ; c'est en tout cas une « période-
cadre », qui n'est pas calquée sur le processus économique, mais
qui se présente comme une sorte de lit de Procuste. La transfor
mation des dépenses en charges et la répartition entre périodes qui
l'accompagne pose donc des problèmes ; suivant le cas, elle est faite
selon deux méthodes différentes.
Le cas le plus simple est celui des [rais. Les frais sont définis
par le Plan comptable (p. 81) comme des «sommes versées, ou à
verser à des tiers, soit en contrepartie de fournitures, travaux, services
ou avantages, soit exceptionnellement sans contrepartie » -. Cette
définition s'éclaire quand on oppose les frais à une autre catégorie
de charges, constituée par les achats; la différence entre eux est
qu'un achat a une contrepartie matérielle et visible, le bien acheté,
qui est conservé assez longuement par l'entreprise et présente assez
de valeur pour qu'il vaille la peine de l'enregistrer à l'actif du bilan.
On se borne, dans le cas des frais, à procéder à des corrections,
appelées « régularisations ». On prévoit que, pour leur plus grande
part, charges et dépenses coïncideront et on a donc enregistré comme
des les survenues pendant la période. A la fin de
l'exercice, la régularisation consiste à faire le tri, à enregistrer déf
initivement les charges qu'il faut rattacher à la période et à rejeter
les autres. Ce qui a été payé pour le compte d'une postérieure
constitue une créance sur cette période, qui figure à l'actif, sous le
nom de compte de régularisation. Inversement, les prestations dont
l'exercice a bénéficié, qui n'ont pas encore donné lieu à dépense,
prennent la forme de dettes de l'exercice, sous la rubrique comptes
de régularisation-passif.
Le deuxième procédé consiste à enregistrer les dépenses comme
des actifs du bilan ; ces actifs seront ensuite progressivement répartis
entre les charges de plusieurs exercices, par le moyen de l'amortisse
ment, ou de provisions pour dépréciation. En principe, cette méthode
est réservée aux cas où la dépense a pour contrepartie l'apparition
d'un bien susceptible de revente et présentant par conséquent une
valeur objective : par exemple un bâtiment, ou une machine. C'est
1. Rappelons au passage que le Plan comptable général distingue le résultat
de la marge. Le résultat est la différence entre le prix de vente et le prix de
revient et la marge la différence entre le prix de vente et un élément du de (coût) .
2. On pourrait dire plus simplement que les frais sont des sommes versées
à des tiers et qu'on peut les diviser en frais d'achat, de fabrication, de vente,
frais généraux. REVUE ECONOMIQUE 328
ce qu'on appelle quelquefois une « dépense réversible ». Il est alors
no

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