Les actes d Abuna Salama - article ; n°1 ; vol.14, pg 153-164
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Description

Annales d'Ethiopie - Année 1987 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 153-164
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Roger Schneider
Les actes d'Abuna Salama
In: Annales d'Ethiopie. Volume 14, année 1987. pp. 153-164.
Citer ce document / Cite this document :
Schneider Roger. Les actes d'Abuna Salama. In: Annales d'Ethiopie. Volume 14, année 1987. pp. 153-164.
doi : 10.3406/ethio.1987.936
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ethio_0066-2127_1987_num_14_1_936ACTES D'ABUNA SALAMA LES
par
Roger SCHNEIDER
Frumence, apôtre et premier évêque de l'Ethiopie, au IVe
siècle, plus connu en Ethiopie sous le nom d'Abba Sâlama, ou
encore Kesaté Berhan, "le Révélateur de la Lumière", est connu
par le récit que Rufin nous a laissé dans son "Histoire Ecclésias
tique".1
Voici le résumé du récit de Rufin:
ultérieure" Meropius, pour un étudier philosophe le pays; de Tyr, il était voulut accompagné se rendre de dans deux "l'Inde jeu
nes garçons de sa famille dont il dirigeait l'éducation. Le plus jeune
s'appellait Edesius, l'autre Frumentius. A une escale lors du voyage
de retour, les Barbares attaquèrent le navire et tuèrent l'équipage, à
l'exception des deux garçons qui furent emmenés auprès du roi, qui
fit d'Edesius son échanson et confia à Frumentius ses comptes et
archives. Quand le roi mourut, laissant un fils en bas âge, il donna
à Frumentius et à Edesius la liberté de partir. Mais sur les instances
de la reine ils restèrent pour l'assister jusqu' à ce que le jeune prince
fût adulte, et Frumentius, grâce à son intelligence et ses capacités,
avait en main les rênes du gouvernement. Il se mit alors à rechercher
les chrétiens parmi les négociants romains, leur procura des facilités
et les moyens d'établir des lieux de réunion pour la prière. A la
majorité du prince ils rentrent; Edesius va à Tyr revoir ses parents,
mais Frumentius va à Alexandrie auprès d'Athanase pour le mettre
au courant de la situation et lui demander d'envoyer un évêque.
Athanase, jugeant que nul autre n'était mieux désigné pour être
évêque que Frumentius, lui conféra l'épiscopat et lui ordonna de
retourner. Le mission de Frumentius est couronnée de succès et de
nombreux Barbares se convertissent.*
1 Sur Rufin, voir maintenant: Françoise Thélamon, Païens et Chrétiens au IVe sibcle. L'apport de
V "Histoire Ecclésiastique' de Rufin d'Aquilie. Paris, Etudes augustiniennes, 1951.
— 153 — Dans le synaxaire éthiopien la mort d'Abba Sâlama est com
mémorée le 26 Hamle. Le récit dérive d'une façon ou d'une autre
de celui de Rufin, sans qu'on sache exactement comment. En voici
l'essentiel:
Meropius est appelé Merobopyos, les deux garçons Fremnatos
et Adesyos, ou Sidrakos selon d'autres. Merobopyos se rend en
Ethiopie et voit tout ce qu'il désirait; au moment du retour des en
nemis le tuent, lui et tout l'équipage du pavire exceptés les deux
garçons, qui sont envoyés auprès du roi, qui fait d' Adesyos son i
ntendant et de Fremnatos le gardien de la loi et le scribe d'Aksum.
Le roi meurt, laissant un fils en bas âge. (Son successeur est appelé
Ella Azguagua.) Adesyos et Fremnatos élèvent le jeune fils dans
la religion chrétienne. A la majorité du prince ils partent, Adesyos
à Tyr voir ses parents, Fremnatos à Alexandrie où Athanase le
sacre évêque et le renvoie en Ethiopie, où il arrive lors du règne
d'Abreha et d'Atsbeha.
La légende s'est évidemment emparé de ce récit plutôt sobre
et l'a amplifié et modifié de diverses façons. Voici en gros la version
rapportée par Herouy, dans son livre "Wazema", pages 76-79:
Meropeos est un marchand grec de Tyr, qui visite les pays
d'Afrique pour faire le commerce; il est accompagné de deux en
fants Fremnatos et Sidrakos. Ils arrivent à Massawa, où Meropeos
meurt; les habitants trouvent les deux jeunes gens et les remettent
au gouverneur du Hamasen, qui les envoie à Aksum auprès de la
reine Ahyâwa ( Jwh?*P) ou Sophia. Le mari d'Ahyâwa était mort,
et ses deux fils Abreha et Atsbeha sont encore en bas âge. Sidrakos
devient échanson à la cour, Fremnatos tuteur des deux enfants et
scribe.
Fremnatos connaissait bien les Evangiles et la religion chré
tienne, et s'attristait de trouver qu'une partie des gens d'Ethiopie
étaient païens, les autres suivaient la loi de l'Ancien Testament. Il
fait peu à peu connaître l'enseignement de l'Evangile à la reine et
aux deux enfants ainsi qu'à leur entourage. Mais comme il n'y avait
ni prêtres ni hiérarchie ecclésiastique, il n'y avait personne pour
administrer le baptême, et Fremnatos fit comprendre à la reine et
aux deux enfants la nécessité d'obtenir un évêque.
Lorsque Fremnatos eut fini sa tâche au palais, il part et se
rend à Alexandrie, où il explique à Athanase que les gens d'Ethio-
— 154 — pie désirent le baptême et qu'il convenait d'y envoyer un évêque.
Considérant que Fremnatos est le mieux qualifié pour cette charge,
Athanase le sacre évêque; Fremnatos rentre en Ethiopie eni 330,
et entreprend la christianisation du pays.
D'après la tradition, Abunâ Sâlama est enterré dans le Tembien,
dans l'église qui porte son nom, située à l'est d'Abbi Addi, plus
précisément dans Yawradja de Tenbien, district de (<M *K}fl/> \à\$>
006*) Voici ce qu'en dit Buxton: "This is a rather amateurish excava
tion now abandoned and supplanted by an ordinary built church...
The place is mainly memorable for the perils and terrors of the
ascent. The old rock-hewn church, dug out into the lip of the
cliffs on the western side of the amba, is an attempt at a small
four-bayed basilica."2
L'existence d'un gddl d'Abunâ Sâlama avait été signalée plu
sieurs fois; étant donné la pauvreté des documents on pouvait penser
qu'il devait s'agir essentiellement de légendes sans fondements, mis
à part les données prises au synaxaire, à supposer qu'elles aient
été fidèlement utilisées. Ce qui à priori ne semblait pas très probab
le; la pauvreté des données appelait presque nécessairement des
amplifications, comme cela est arrivé pour les gâdlat des légendaires
neufs saints: moins il y a de données, plus l'imagination peut se
donner libie cours.
Il y a environ une quinzaine d'années, le Dr. Georg Gerster,
que je prie de bien vouloir trouver ici l'expression de ma reconnais
sance, avait bien voulu m'envoyer un film du gddl d'Abba Sâlama,
qu'il pu photographier lors de sa visite au couvent du Tembien.
Le texte répond tout-à-fait à ce qu'on pouvait craindre. C'est du
feuilleton hagiographique de la pire espèce: tous les poncifs, toutes
les expressions clichées répétées Jnterminablement,un verbiage qui
tourne à vide et n'en finit pas, une imagination décousue, des miracles
stupéfiants, voire saugrenus et qu'on retrouve souvent dans des
gddlat de la même espèce. Des légendes peuvent être non seulement
agréables à lire, mais aussi être instructives; tout dépend de l'auteur.
Ici il est nul, et sa lecture fastidieuse.
D'après la note finale, le manuscrit en question a été écrit à
Dâbrâ Mâdhanit (=Enda Abunâ Sâlama) en 1936 calendrier éthio-
2 D.R. Buxton, The rock-hewn and mther medieval churches of Tigré Province, Ethiopia. Oxford
1971, p. 67.
— 155 — soit 1943/44 grégorien. Les dimensions ne sont pas connues. pien,
D'après les photos, il comprend à peu près 105 folios. Le texte est
divisé en dersan (homélies), à lire le 26 de chaque mois , suivis d'
une collection de dix-neufs miracles et d'un malke\ Les affinités avec
d'autres gâdlat, notamment des neufs saints, sont apparentes; en
particulier plusieurs des miracles sont tellement proches de certains
du gàdî d'Aftse3 que l'un des deux à dû copier l'autre, à moins qu'ils
ne remontent tous deux à une source commune. Voici le résumé du
gâdl:
Le texte commence avec la leçon pour le 26 Hedar. Il est at
tribué à Athanase. ("?c hfrî htt'kPtx «frWE) Sâlama est né
à Jérusalem, le 26 Hedar, 245

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