Les anciens chants historiques et les traditions populaires d Arménie - article ; n°1 ; vol.6, pg 500-510
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1895 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 500-510
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Er. Lalyantz
Les anciens chants historiques et les traditions populaires
d'Arménie
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 6, 1895. pp. 500-510.
Citer ce document / Cite this document :
Lalyantz Er. Les anciens chants historiques et les traditions populaires d'Arménie. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, IV° Série, tome 6, 1895. pp. 500-510.
doi : 10.3406/bmsap.1895.5607
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1895_num_6_1_5607■
SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1895 500
lation of the forearm with the Upper arm in flexion. — E.
Fawcett : An Unusually large terminal vermiform appendix,
with recurved small conical caecum, with remarks on the pe
ritoneal pouches. — J. Cunningham : The form of the spleen
and the Kidneys.
Journal and Proc. of the Royal Society of New South Wales,
XXVIII (1894). — Liversidge : Notes on some Australasian
and other stone implements.
Bui. di paletnologia italiana, XXI nos 4-6. — Blasio : Avanzi
preistorici délia grotta délie Felci nell' Isola di Capri.
Archivio per I'antropologia, XXV, nos 192. — M. Pitzorno :
Quattordiei crani con ossa accessorie. — H. Giglioli : Ap-
punti intorno ad una collezione etnografica fatta durante il
terzo viaggio di Cook, e conservata sin dalla fine del secolo
scorzo nel R. Museo di Storia naturale di Firenze. — E. Re
galia : Sulla causa générale délie anomalie numeriche del
rachide. — G. Mondio : Nove cervelli di deliquenti.
PRÉSENTATIONS.
M. F. Rbgnault présente des photographies de poteries
égyptiennes.
COMMUNICATIONS.
Les anciens chants historiques et les traditions populaires
d'Arménie
Par M. Er. Lalayantz.
Messieurs,
Permettez-moi de vous remercier tout d'ahord du grand
honneur que vous m'avez fait en m'admettant au nombre
des correspondants étrangers de votre savante Société, et de
vous exprimer toute ma gratitude pour une aussi flatteuse
distinction.
Enhardi par ce témoignage précieux de sympathique es
time, j'essayerai, si vous le voulez-bien, Messieurs, de justifier LALAYANTZ. — LES ANCIENS CHANTS D'ARMÉNIE 504 ER.
votre choix, et je vais, dès maintenant, vous prier de m'ac-
corder quelques instants de bienveillante attention et d'indul
gence, dont je m'efforcerai de ne pas abuser.
Il s'agit d'une étude sur les chants historiques et traditions
populaires de l'Arménie ancienne, que je viens d'écrire tout
récemment, et dont je me propose de vous lire deux ou trois
chapitres.
Nous, Arméniens, possédons un certain nombre de chants
historiques, recueillis primitivement par Mar-Abasse de
Mtzoarin et Moïse de Khorên sur lesquels est basée l'histoire
primitive de l'Arménie. Je n'insiste pas sur les autres écri
vains, qui nous ont transmis quelques fragments de ces
chants, et qui citent les œuvres patriotiques des patriarches
et des rois arméniens, de Haïk, premier patriarche arménien
(20 siècles av. J.-G.) jusqu'à Artavasde II, roi d'Arménie
(2 après J.-G.) inclusivement. Il va sans dire que
presque toute l'Arménie a participé à la composition de ces
chants, seulement, selon M. de Khorên, la province de Kogh-
then, qui abondait en vin, fut la plus renommée, elle a eu des
chanteurs analogues aux anciens bardes gaulois; ces chan
teurs s'en allaient de ville en ville, de village en village,
récitant et chantant les aventures des rois arméniens. Il y
avait encore des chanteurs, nommés goussant, qui représen
taient le sujet de leur récit en chantant et récitant. Ces chants
étaient inséparables de la musique et des danses que j'ai
aussi étudiées avec assez de détails. Je n'insisterai pas non
plus sur les genres des chants, mais je veux vous parler de
l'art et de l'esprit de la poésie arménienne.
Presque tous ces chants sont épiques et, s'il s'était trouvé
un compilateur comme Firedousi, ces chants auraient pu
former un Chah-naméh, glorifiant les œuvres poétiques des
rois arméniens. Le trait essentiel de ces compositions con
siste à répéter dans la deuxième ligne le contenu de la pre
mière, mais cela sous une nouvelle forme, ajoutant toujours
des mots nouveaux et de nouvelles pensées, de façon à 502 SÉANGK DU 3 OCTOBRE 1895
former des répétitions harmonieuses et une progression gra
duée des idées.
Par exemple :
« Le ciel et la terre étaient dans l'enfantement,
La mer aux reflets de pourpre était aussi en travail,
Dans la mer naquit un petit roseau vermeil,
Du tube de ce roseau sortait de la fumée,
Du tube de ce jaillissait de la flamme,
De cette flamme s'élançait un jeune enfant,
Ce jeune enfant avait une chevelure de feu,
II avait une barbe de flamme,
Et ses petits yeux étaient deux soleils » i .
Ces répétitions et ces comparaisons se font de deux manièr
es : ou par combinaison, c'est-à-dire que la seconde phrase
est aussi importante que la première et lui fait suite, par
exemple :
« Une pluie d'or tombait au mariage d'Artaschès;
Une pluie de perles aux noces de Sathinig. »
Ou par opposition, c'est-à-dire que la seconde phrase est
opposée à la première, mais se rapporte à la même idée. Cela
a lieu souvent dans les proverbes, comme par exemple :
« Si tu as le gosier de Schara,
Nous n'avons pas les greniers de Schirag. »
La versification de ces chants est prosodique. Presque tous
les mots de l'ancienne langue arménienne étant accentués
sur la dernière syllabe, la langue prend d'elle-même une
tournure iambique, courante et rapide. Et les anciens poètes
ont employé cette règle de l'accent très consciencieusement
et en parfaite connaissance de cause.
Ce qui se voit surtout dans le fragment suivant :
1 Collection des historiens arméniens par V. Langlois : Moïse de
Korône, 76. ■
LALAYANTZ. — LES ANCIENS CHANTS d'aRMÉMB 503 En.
« Yardkès, encore enfant, étant parti
Du canton de Douh, près du fleuve Kosakh,
Va se fixer près de la colline de Gherèch,
Près de la ville d'Artimée, près du fleuve Kasakh,
Pour tailler et sculpter la porte d'Érouand, roi * ».
« Ces fragments, dit Schlegel, ont l'esprit de la poésie
orientale, et par leur éclat, leur splendeur et leur élégance
peuvent égaler et même dépasser la poésie homérique. »
Et un autre écrivain, Enin, observe avec beaucoup de
vérité : Qu'en lisant ces chants il nous semble voir les héros
helléniques, décrits dans l'Iliade. Et justement les chants sur
Torque ressemblent beaucoup aux passages de l'Odyssée rela
tifs à Polyphème, le Cyclope.
Entre ces poésies, on trouve en effet, plusieurs analogies,
par exemple, les expressions suivantes :
« La mer aux reflets de pourpre, — chevelure de feu, —
une barbe de flammes. — Ses petits yeux étaient deux soleils.
— Et prompt comme l'aigle au vol rapide, il franchit le
fleuve. »
Mais ce sont les métaphores et les allégories, le souffle et le
génie de la poésie orientale, qui éclatent surtout dans ces
fragments, Par exemple :
« Une pluie d'or tombait au mariage d'Artaschès ;
Une pluie de perles aux noces de Sathinig. »
Où la profusion de l'or et de perles pendant les noces est
assimilée à une ondée de pluie. Ou bien :
« Les descendants des Dragons avaient dérobé l'enfant
royal (Artavasd) et lui avaient substitué un deve (démon).
Deve est ici mis au lieu de vicieux. »
Une jolie métaphore est contenue dans le fragment que
nous avons déjà cité :
ce Le ciel et la terre étaient dans l'enfantement, etc., » où
on décrit allégoriquement la naissance de Vahaken, héros
1 M. DE KORÈNE, liv. II, Ch. LXV. SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1893 504
national et en même temps dieu de la bravoure, mais symb
olisant le lever du soleil sortant de la mer aux reflets de
pourpre.
Le fragment suivant se rapporte à l'enlèvement de Sathi-
nig par le roi Artaschès.
« Le valeureux roi Artaschès, monté sur un beau (coursier) noir,
Tirant la lanière de cuir rouge garnie d'anneaux d'or,
Et prompt comme un aigle qui fend l'air, passant le fleuve,
Lance cette lanière de cuir rouge garnie d'anneaux d'or
Autour des flancs de la vierge des Alains;
II étreint avec douleur par le milieu d

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