Les centuriations de l « Africa vetus » - article ; n°4 ; vol.9, pg 433-460
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1954 - Volume 9 - Numéro 4 - Pages 433-460
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

André Caillemer
Raymond Chevallier
Les centuriations de l'« Africa vetus »
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 9e année, N. 4, 1954. pp. 433-460.
Citer ce document / Cite this document :
Caillemer André, Chevallier Raymond. Les centuriations de l'« Africa vetus ». In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations.
9e année, N. 4, 1954. pp. 433-460.
doi : 10.3406/ahess.1954.2894
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1954_num_9_4_2894ANNALES
ÉCONOMIES - SOCIÉTÉS - CIVILISATIONS
ÉTUDES
LES CENTURIATIONS DE L'« AFRICA VETUS»
Sous l'œil d'Asmodée...
Les pages qui suivent prennent naturellement la suite d'un article « de
M. R. Bloch, Où en est la technique archéologique à propos de Vétruscologie
(Annales, 1952, n° 3, p. 319-328). Sans avoir la prétention de révéler l'util
isation archéologique de la photographie aérienne, entrevue presque dès les
débuts de l'aviation et dont l'ouvrage du colonel J. Baradez a fourni la
dernière et la plus brillante illustration1, elles ont pour but de présenter au
monde savant et au public cultivé les résultats importants obtenus récem
ment grâce à cette méthode dans l'étude de la cadastration romaine de
Г Africa vetus.
Celle-ci, retrouvée dès 1833 par Falbe2, consul danois à Carthage, avait
donné lieu à de nombreuses études qu'on trouvera mentionnées dans un long
article de Deléage sur les cadastres antiques à la date de 1934 3. On sait que
l'existence de ceux-ci se conserve plus ou moins dans certaines lignes plani-
métriques qui apparaissent sur la carte, notamment dans le réseau des che
mins et limites de culture dont les uns sont parallèles entre eux, les autres
1. Cf. Annales (E. S. C), 1952, p. 323. Voir aussi l'ouvrage collectif Découverte aérienne du
monde (Paris, Horizons de France, 1948) et Chombart de Lauwe, Photographies aériennes
(Paris, A. Colin, avec bibliogr., 1951).
2. Recherches sur l'emplacement de Carthage.
3. Études de papyrologie (II). La plupart de ces ouvrages, ne reposant pas sur une document
ation suffisante, pourront être repris sur une base plus large. On trouvera dans ce beau travail
un exposé complet des diverses méthodes de division des sols selon leur nature juridique, avec
des références aux textes des arpenteurs anciens et un inventaire des restes connus à la date de
1934. Rappelons la définition de la çenturiation qui nous intéresse ici : « C'est la division d'un
territoire en un certain nombre d'unités agraires au moyen d'un réseau de chemins rectilignes se
coupant à angle droit. L'arpenteur commence par tracer deux axes, le decumanus maximus et le
cardo maximus et mène ensuite à chacun d'eux une série de decumani ou de cardines, parallèles
et équidistants. » La çenturiation proprement dite se complète sur le terrain par une division
parcellaire et un bornage se référant aux axes. — Les centuries tunisiennes sont des carrés de
2 400 pieds de côté, mais la définition de la centurie ne semble pas univoque.
Annales (9« année, octobre-décembre 1954), n° 4. 28 434 ANNALES
perpendiculaires aux premiers et également séparés par des distances qui
sont des multiples de 710 m., longueur du côté de la centurie, en Tunisie du
moins, soit sur une carte au 50 000e par des intervalles de 14, 28, 56, 71 ... mm.
Mais une telle méthode liée à la qualité de la carte, à son échelle1 et d'abord
à son existence, est évidemment incertaine : c'est ainsi que Schulten avait été
limité dans sa recherche par l'absence de certaines coupures tunisiennes et
que Barthel avait pu contester, à tort d'ailleurs, l'existence de la limitation
de Soliman-Grombalia, tandis que Gsell faisait de même pour Mahdia.
Des photographies aériennes avaient été utilisées pour la première fois
par M. Saumagne en 1932 : elles révélé un magnifique ensemble
entre El Djem et la mer. En 1952 M. Horlaville, ingénieur en chef à l'Institut
Géographique National, avait présenté au Congrès international de Géogra
phie de Washington des résultats obtenus de même façon en 1950, mais cette
fois d'après la couverture systématique de l'I. G. N., dans la région de
Menzel bou Zelfa, où personne n'avait encore reconnu de tels vestiges. Ces
observations, se multipliant, donnèrent lieu à une note supplémentaire en
avril 1952. L'ensemble du problème était présenté la même année à l'Acadé
mie des Inscriptions par M. Saumagne. Sa communication, reposant sur
l'étude d'un nombre de clichés déjà considérable, marquait nettement
l'importance de la question et définissait les centuriations romaines de Tunisie
comme « le plus vaste massif monumental qu'il ait peut-être jamais été donné
à l'archéologue de découvrir et à l'historien de commenter ».
Mais seul VI. G. N. était capable de mener à bien une telle tâche : il y
fallait des techniciens, disposant de la totalité de la couverture photogra
phique, réalisée depuis peu (de 1947 à 1951 pour la Tunisie) et habitués à
l'interpréter avec précision et rapidité. Seule une méthode parfaite utilisant
des documents complets et le matériel nécessaire pouvait réaliser ce travail
dont, à l'heure actuelle, aucune équipe d'archéologues n'aurait pu venir à
bout : plus de 15 000 clichés ont été examinés au stéréoscope, certains deman
dant plusieurs heures de travail. Nous tenons à rendre hommage à l'esprit
magnifique qui anime cet organisme : l'on ignore trop que chaque année
des équipages disparaissent pour ces missions pacifiques ; le grand public
ne saurait manquer de s'intéresser à cette belle entreprise. Le bureau d'études
de la 3e direction (topographie et photogrammétrie) — qui se penche sur les
problèmes les plus divers — a travaillé avec une objectivité parfaite2, se
contentant d'enregistrer les faits, sans chercher à les solliciter par des hypot
hèses ; malgré le très vif intérêt suscité par cette recherche, seules des inter
prétations d'ordre topographique ont été proposées : elles sont évidemment
primordiales pour l'établissement des limites de territoires et des modes
d'occupation du sol. Il n'est pas douteux, inversement, que certaines hypot
hèses de travail ne permettent de découvrir de nouveaux détails. Mais déjà
les résultats dépassent les espérances.
1. L'I. G. N. a montré, dans une publication de 1950 destinée à faire connaître la nouvelle
carte au 20 000e, les imperfections de l'ancienne carte d'état-major.
2. Le colonel Baradez insiste justement à plusieurs reprises sur la discipline intellectuelle
exigée par un tel travail ; cette éducation de l'oeil est longue et difficile. CENTURIATIONS DE L' « AFRICA VETUS » 435 LES
C.Bon
SbeilU
CENTU/ilATJON NORD
CENTURIATION С£ЫГ# SLfû-fST
SCHÉMA DES CENTURIATIONS ROMAINES EN TUNISIE 436 ANNALES
Sur les fonds de cartes existant, ont été reportées en surcharge violette
toutes les traces de centuriation et les ruines apparues1. Les limites de centur
ies ont été uniformément renforcées pour faciliter la lecture et l'utilisation
de la carte : il était évidemment impossible de représenter chaque trait
selon la netteté plus ou moins grande avec laquelle il apparaissait, mais aucun
n'a été restitué arbitrairement ; la vérification est d'ailleurs aisée. Des tirets
plus espacés indiquent les routes, aqueducs ou autres lignes artificielles
non orientées. Parallèlement a été réalisé un album groupant à côté des
feuilles au 50 000e les photos correspondantes les plus caractéristiques. Cet
album, qu'il serait possible de diffuser, offre un très grand intérêt méthodolo
gique et devra être exploité en ce sens. Ces travaux viennent d'être présentés
à l'appui des premiers résultats au 79e Congrès des Sociétés savantes à Alger.
Les nouvelles cartes deviennent ainsi le complément indispensable de Y Atlas
archéologique, aux numéros duquel il convient de se reporter : beaucoup de
noms anciens dont l'ide

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