Les coordinations visuo-motrices. Étude expérimentale de l adaptation au déplacement de l espace visuel chez l homme - article ; n°2 ; vol.68, pg 525-547
24 pages
Français

Les coordinations visuo-motrices. Étude expérimentale de l'adaptation au déplacement de l'espace visuel chez l'homme - article ; n°2 ; vol.68, pg 525-547

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
24 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1968 - Volume 68 - Numéro 2 - Pages 525-547
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Brouchon
Les coordinations visuo-motrices. Étude expérimentale de
l'adaptation au déplacement de l'espace visuel chez l'homme
In: L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°2. pp. 525-547.
Citer ce document / Cite this document :
Brouchon M. Les coordinations visuo-motrices. Étude expérimentale de l'adaptation au déplacement de l'espace visuel chez
l'homme. In: L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°2. pp. 525-547.
doi : 10.3406/psy.1968.27632
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1968_num_68_2_27632LES COORDINATIONS VISUO-MOTRICES
Étude expérimentale de l'adaptation au déplacement
de l'espace visuel chez l'homme
par Michèle Brouchon
Institut de Neurophysiologie
et Psychophysiologie du C.N.R.S., Marseille
L'établissement des coordinations sensori-motrices constitue un des
facteurs essentiels de l'organisation de l'espace. Piaget (1950) l'a montré
dans l'étude de l'évolution génétique des relations spatiales, et a souligné
l'importance de la motricité dans la construction de ces relations. Cette
importance a été confirmée par les recherches portant sur les consé
quences des privations sensorielles précoces chez l'animal (Riesen et
Aarons, 1959 ; Held et Hein, 1963 ; Hein et Held, 1967).
Lorsque l'acquisition de ces coordinations est achevée, l'individu
se trouve en possession d'un cadre de référence stable : l'espace repré
sentatif indispensable à la cohérence de ses perceptions et de ses actes,
constamment renforcé au cours de l'expérience. Cependant, la plas
ticité de cet espace référentiel reste surprenante chez l'adulte. Lorsqu'on
modifie artificiellement les données sensorielles, visuelles ou auditives,
par exemple, qu'elles ne correspondent plus à la réalité physique, et
que « s'y fier entraînerait une inadaptation dangereuse, la perception
ne leur correspond plus. Ou plutôt, on peut obtenir des perceptions
semblables à partir de stimulations extrêmement différentes et même
contradictoires » (Vurpillot, 1963). Donc, de nouvelles coordinations
sensori-motrices se forment, un nouveau système de référence se met
en place. Certains auteurs (Held et Bossom, 1961 ; Held, 1966) ont
cru voir dans cette plasticité des coordinations sensori-motrices l'inte
rvention d'un processus analogue à celui qui permet leur acquisition
au cours du développement. Une telle généralisation paraît dangereuse,
nous ne possédons pas actuellement les connaissances qui nous per
mettraient de vérifier cette hypothèse.
L'étude des conditions et des conséquences de cette réorganisation
reste cependant d'un grand intérêt pour la compréhension du compor
tement perceptivo-moteur, des mécanismes qui le sous-tendent et de
ses limites adaptatives.
Les moyens le plus souvent employés pour étudier les conditions
nécessaires à la réorganisation des coordinations sensori-motrices chez 526 REVUES CRITIQUES
l'adulte consistent dans la modification des relations entre l'individu
et son espace visuel ou auditif. La plupart des auteurs suivant l'exemple
de Helmholtz (1867) ont étudié les changements qui surviennent dans
le repérage manuel d'un stimulus visuel, à la suite du déplacement
optique de l'espace provoqué par le port de lunettes prismatiques.
Parallèlement, dans le domaine auditif, le repérage des sources
sonores peut être expérimentalement modifié à l'aide de pseudophones
(Freedman et Stampfer, 1964 ; Freedman et Gardos, 1965). Le but de
toutes ces expériences est de mesurer l'aptitude du sujet à localiser
un point de l'espace dont le repérage perceptif se trouve artificiellement
altéré. Cette aptitude relève de l'intervention d'un processus adaptatif.
Dans cette étude, nous nous limiterons à l'analyse des travaux
qui se rapportent au déplacement de l'espace visuel.
La restauration partielle ou totale de l'ajustement sensori-moteur
aux données spatiales contrôlé le plus souvent par des épreuves de
pointage oculo-manuel, et l'estimation correcte de l'orientation du
corps propre dans l'espace, contrôlée par une épreuve de localisation
égocentrique, constituent les deux critères de l'adaptation à ce type
de distorsion visuelle.
L'étude de l'adaptation au déplacement de l'espace visuel a été
principalement abordée suivant trois types de procédure expérimentale :
1° L'adaptation peut être limitée à un segment du corps et résulter
de la vision de ce segment en mouvement ;
2° peut être produite par le déplacement de l'ensemble
du corps ;
3° L'adaptation, enfin, peut se produire en l'absence de tout mou
vement du sujet et résulter d'autres types d'information, telle que
celles qui proviennent de stimulations cutanées vibratoires ou simple
ment visuelles.
L'examen de l'adaptation qui résulte de l'application de chacune
de ces méthodes pourra peut-être contribuer à l'explication des diverses
divergences théoriques (Mikaelian, 1967).
A) L'ADAPTATION D'UN SEGMENT DU CORPS
AU DÉPLACEMENT DE L'ESPACE VISUEL
DANS LE PLAN SAGITTAL OU TRANSVERSAL
Les travaux effectués dans ce domaine l'ont été suivant une procédure
expérimentale identique, se déroulant dans un ordre chronologique
précis qu'il nous semble utile de rapidement décrire :
1° Pointage manuel. — Le sujet, qui peut porter ou non des lunettes
prismatiques, repère avec sa main, cachée derrière un écran, la position
d'une ou de plusieurs cibles visuelles situées dans le plan transversal
ou sagittal, mais toujours symétriquement par rapport à l'axe de son
corps ; M. BROUCHON 527
2° Période d'exposition. — A travers les lunettes prismatiques, le
sujet regarde le déplacement de son bras. Les conditions du mouvement
et la durée de cette période varient suivant les expériences ;
3° Pointage manuel. — Cette tâche est effectuée dans des conditions
rigoureusement semblables à celles de la première partie de l'expérience.
La différence entre les erreurs de pointage avant et après la période
d'exposition rend compte de la réorganisation des coordinations visuo-
motrices. Si le sujet porte des prismes pendant le pointage, il effectuera,
avant la période d'exposition, une grande erreur de localisation des
cibles visuelles dans le sens du déplacement provoqué par les prismes.
Cette erreur diminue ou disparaît complètement après la période d'expos
ition du bras. C'est la correction de cette erreur qui est appelée adaptat
ion. Après retrait des prismes, si l'on demande au sujet d'effectuer
un nouveau pointage, dans des conditions identiques aux précédentes,
il commettra alors une erreur de sens opposée à la première. Cette
nouvelle erreur est un effet consécutif de l'adaptation au déplacement
de l'espace visuel. De nombreux auteurs ont préféré analyser leurs
résultats en tenant compte de l'importance de l'effet consécutif, plutôt
que de celle de l'adaptation elle-même, ce choix leur permettant d'écarter
l'intervention éventuelle d'indices non contrôlés qui auraient pu faciliter
la correction du pointage. Toutefois, plusieurs travaux remettent en
question la similitude des processus mis en jeu au cours de l'adaptation
et de l'effet consécutif (Hamilton et Bossom, 1964 ; Rekosh et Freedman,
1967 ; Freedman, Wilson et Rekosh, 1967).
Les expériences sont effectuées soit en vision monoculaire, soit en
vision binoculaire. On peut modifier le sens du déplacement du champ
visuel en changeant la position de la base du prisme. Dans le plan
transversal, la base du prisme située vers la droite par rapport au
sujet entraîne un déplacement du champ vers la gauche, et vice versa.
Dans le plan sagittal, la base du prisme située vers le haut entraînera
un déplacement du champ vers le bas et inversement.
Il faut noter par ailleurs que, pendant la durée de l'expérience,
ou au moins pendant la période d'exposition, la tête du sujet est géné
ralement maintenue dans la même position par l'immobilisation des
maxillaires. La technique employée par les différents auteurs consiste
à faire mordre le sujet dans son empreinte dentaire

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents