Les dermatoglyphes des Karaboro (Haute-Volta) ; fréquence comparée des tourbillons en Afrique tropicale - article ; n°3 ; vol.1, pg 357-371

J. Wangermez, M. Lamontellerie

Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1974 - Volume 1 - Numéro 3 - Pages 357-371
Summary. The Karaboro population is composed of 20,000 individuals living on the left bank of the Сотое river in Upper Volta. The dermatoglyphics of 52 males and 40 females have been collected in two villages around Banfora. The palmar prints in the thenar area are always vestigials. The mean of a-b ridgecount is included in the values of West african populations. The frequenter main line termination is 7.5.5. With regard to the finger prints a higher mean of the total ridge-count is to be noted in the female série, as well as the number of whorls. The low value of these last ones in the male série (25 %) induced the authors to draw a comparative table of patterns in the populations of tropical Africa examined till now, to complete Mrs Gessain's ten years old results.
RÉSUMÉ. La population Karaboro compte vingt mille sujets vivant sur la rive gauche de la rivière Comoé, en Haute- Volta. Les dermatoglyphes de 52 hommes et 40 femmes furent relevés dans deux villages de la région de Banfora. En ce qui concerne les dessins palmaires, sur l'éminence thénar ce sont toujours des vestiges. La moyenne du nombre de crêtes dans l'intervalle a-b est incluse dans les valeurs des populations de l'Afrique de l'Ouest. Le mode de terminaison le plus fréquent des lignes palmaires est 7.5.5. Dans les dessins digitaux il faut remarquer chez la femme une moyenne plus élevée du nombre total de crêtes, ainsi que des tourbillons. La faible fréquence de ces derniers dans la série masculine (25 %) a conduit les auteurs à dresser un tableau comparatif des dessins chez les populations étudiées jusqu'ici en Afrique tropicale, pour améliorer les données fournies par Mme Gessain il y a dix ans.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: BULLETINS_ET_MEMOIRES_DE_LA_SOCIETE_D-ANTHROPOLOGIE_DE_PARIS0
• Publié le: 01 janvier 1974
• Nombre de lectures: 32
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

J. Wangermez
M. Lamontellerie
Les dermatoglyphes des Karaboro (Haute-Volta) ; fréquence
comparée des tourbillons en Afrique tropicale
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 1 fascicule 3, 1974. pp. 357-371.
Abstract
Summary. The Karaboro population is composed of 20,000 individuals living on the left bank of the Сотое river in Upper Volta.
The dermatoglyphics of 52 males and 40 females have been collected in two villages around Banfora. The palmar prints in the
thenar area are always vestigials. The mean of a-b ridgecount is included in the values of West african populations. The
frequenter main line termination is 7.5.5. With regard to the finger prints a higher mean of the total ridge-count is to be noted in
the female série, as well as the number of whorls. The low value of these last ones in the male série (25 %) induced the authors
to draw a comparative table of patterns in the populations of tropical Africa examined till now, to complete Mrs Gessain's ten
years old results.
Résumé
RÉSUMÉ. La population Karaboro compte vingt mille sujets vivant sur la rive gauche de la rivière Comoé, en Haute- Volta. Les
dermatoglyphes de 52 hommes et 40 femmes furent relevés dans deux villages de la région de Banfora. En ce qui concerne les
dessins palmaires, sur l'éminence thénar ce sont toujours des vestiges. La moyenne du nombre de crêtes dans l'intervalle a-b est
incluse dans les valeurs des populations de l'Afrique de l'Ouest. Le mode de terminaison le plus fréquent des lignes palmaires
est 7.5.5. Dans les dessins digitaux il faut remarquer chez la femme une moyenne plus élevée du nombre total de crêtes, ainsi
que des tourbillons. La faible fréquence de ces derniers dans la série masculine (25 %) a conduit les auteurs à dresser un
tableau comparatif des dessins chez les populations étudiées jusqu'ici en Afrique tropicale, pour améliorer les données fournies
par Mme Gessain il y a dix ans.
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Wangermez J., Lamontellerie M. Les dermatoglyphes des Karaboro (Haute-Volta) ; fréquence comparée des tourbillons en
Afrique tropicale. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 1 fascicule 3, 1974. pp. 357-
371.
doi : 10.3406/bmsap.1974.2097
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1974_num_1_3_2097Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 1er, série XIII, 1974, pp. 357-371
LES DERMATOGLYPHES DES KARABORO (HAUTE-VOLTA)
FREQUENCE COMPARÉE DES TOURBILLONS
EN AFRIQUE TROPICALE.
par J. Wangermez et M. Lamontellerie (1)
1. Les Karaboro.
Parmi les 55 races représentées en Haute- Volta une trentaine se ren
contre uniquement dans ce pays. Sept ou huit sont numériquement très
importantes comme les Mossi, Gourmanché, Courounsi, Lobi, Bobo... D'aut
res comptent seulement quelques milliers d'individus : c'est le cas des
Karaboro.
Les Karaboro habitent entre 50 et 100 km au Sud-Ouest de Bobo Diou-
lasso, sur la rive gauche du cours supérieur de la Comoé. Celle-ci coule vers
le Sud comme la plupart des rivières du pays et constitue le premier affluent
de la rive gauche de la Leraba, sur la frontière entre la Haute- Volta et la
Côte d'Ivoire. La région est l'une des plus accidentées du pays, l'altitude y
varie entre 500 et 1000 mètres.
Les Karaboro sont au nombre de vingt mille, groupés dans 13 villages
d'inégale importance. Le plus gros bourg, Labola, compte 5.978 habitants et
le plus petit, Saterna, 173 seulement.
La limite occidentale de l'extension de cette petite population est cons
tituée par la Comoé. A l'Est, ils sont voisins des Tiefo et au Nord des Kanie-
dougou qui font partie du grand groupe Senoufo (fig. 1).
Au cours d'une enquête sur la filariose dans la zone Comoe-Leraba,
l'un de nous a recueilli en 1968 les dermatoglyphes de 52 hommes et 40 fem
mes de deux villages du cercle de Banfora :
Bondorola (620 habitants) situé à 10°34 N — 4°32 W
et
Nanyagara (2.268 situé à 10°33 N — 441 W.
Ce dernier village est lui-même divisé en trois quartiers : Tiola, Lou-
mara et N'Tayo.
Nous avons certes travaillé sur un petit nombre de sujets. L'échantil
lonnage nous a néanmoins semblé bien représentatif de l'ensemble des deux
villages étudiés, puisque nous avons récolté les empreintes de chaque chef
(1) Médecin en chef de 2e classe des Armées. SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS 358
Bobo
Dioulasso
,T/OUSS I AN CVs
TIEFO
LOBI
FlG. 1. — Le territoire des Karaboro. WANGERMEZ ET COLL. DERMATOGLYPHES DES KARABORO 359 J.
de famille actuel et le plus souvent de sa première épouse. Ceci exclut la
prédominance de certaines familles sur d'autres.
Il se révéla impossible, pour des raisons techniques, de réaliser les
photographies prévues de quelques sujets typiques, clichés destinés à don
ner une idée précise de la morphologie externe des Karaboro. Pour combler
partiellement cette lacune, furent relevées cinq données caractérisant un
morphogramme : le poids, la taille, la taille assis, la largeur biacromiale
et la largeur bicrête. Les moyennes et écarts-types calculés pour notre échant
illon sont les suivants (1) :
52 ď 40 Ç
Poids 63,5 ± 7,54 52,3 ± 6,13
Taille debout 169,9 ± 6,97 158,8 ± 5,79 assis 83,8 ± 3,74 78,7 ± 2,38
Biacromial 41,0 + 2,32 37,3 ± 2,02
Bicrête 31,9 ± 3,78 32,6 ± 4,02
II s'agit donc de sujets ayant un poids relativement faible, une taille
moyenne, un tronc court : indice cormique brachycorme aux environs de
49,5. Le bassin est étroit, même chez les femmes où il est moins large en
moyenne que les épaules.
Une remarque : lorsque les empreintes sont plus difficiles à déchiffrer
à l'une des deux mains, il s'agit ici en général, et dans les deux sexes d'ail
leurs, de la main droite... c'est donc la main la plus active, celle qui subit
le plus de traumatismes. Cela confirme la dominance des droitiers, même
dans les populations demeurées isolées, à l'état « primitif ».
2. Dessins digitaux (Tableau I).
Le tableau I indique le nombre de dessins pour chaque doigt et chaque
sexe, ainsi que la fréquence des divers types de dessins dans les deux sexes.
Les arcs sont plus fréquents au troisième doigt de la main gauche, au
deuxième de la main droite.
Les boucles ulnaires dominent comme toujours de très loin au ci
nquième doigt. Leur nombre est également élevé au quatrième à gauche, au
troisième à droite ; M. et R. Gessain ont pu écrire chez les Français l'iné
galité :
V > III > I # IV > II.
Sur des Tahitiens nous avions une formule presque identique :
V > III # I > IV > II.
Nous trouvons ici un ordre assez différent. C'est le pouce qui présente
le minimum de boucles :
V > III # IV > II # I.
(1) Hormis pour le diamètre bicrête, les écarts-types sont plus faibles dans la série fémi
nine, donc les valeurs plus groupées, alors même que l'échantillon est plus faible, ce qui devrait
favoriser a priori la dispersion. 360 société d'anthropologie de paris
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Glanvilïe avait obtenu les mêmes résultats sur des empreintes de
Kurumba de Haute- Volta, situés à 500 km au Nord-Ouest de la Сотое.
Les boucles radiales sont les dessins les plus rares, localisés surtout à
l'index de la main gauche chez les hommes, de la main droite chez les
femmes.
Les tourbillons prédominent au pouce, où l'on observe le maximum de
tourbillons à deux centres, et au quatrième doig