Les entreprises transnationales et le développement international : une nouvelle optique dans le cadre de la coopération industrielle et technologique - article ; n°65 ; vol.17, pg 81-97
18 pages
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Les entreprises transnationales et le développement international : une nouvelle optique dans le cadre de la coopération industrielle et technologique - article ; n°65 ; vol.17, pg 81-97

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Tiers-Monde - Année 1976 - Volume 17 - Numéro 65 - Pages 81-97
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mikoto Usui
Les entreprises transnationales et le développement
international : une nouvelle optique dans le cadre de la
coopération industrielle et technologique
In: Tiers-Monde. 1976, tome 17 n°65. pp. 81-97.
Citer ce document / Cite this document :
Usui Mikoto. Les entreprises transnationales et le développement international : une nouvelle optique dans le cadre de la
coopération industrielle et technologique. In: Tiers-Monde. 1976, tome 17 n°65. pp. 81-97.
doi : 10.3406/tiers.1976.2613
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1976_num_17_65_2613LES ENTREPRISES
TRANSNATIONALES
ET LE DÉVELOPPEMENT
INTERNATIONAL :
Une nouvelle optique
dans le cadre de la coopération
industrielle et technologique
par Mikoto Usui*
Les discussions sur le rôle des entreprises transnationales dans le
transfert international de technologie se sont jusqu'ici limitées à une
certaine conception stéréotypée mettant l'accent sur les entreprises
gigantesques, internationalement bien implantées, qui dominent le
marché international d'une industrie donnée et présentent les caracté
ristiques de comportement de ceux qui ont déjà leur place (insiders)
dans le jeu oligopolistique. Le présent rapport vise à contester une telle
conception et à introduire un autre point de vue, mieux adapté à une
stratégie plus intense d'industrialisation du Tiers Monde dans l'avenir ;
il s'agit de caractéristiques des firmes transnationales (ftn) qui sont rel
ativement moins dominantes ou relativement nouvelles venues, et qui
ont tendance à s'implanter plus rapidement sur la scène du développe
ment. L'évolution des idées qui sont à la base de ce nouveau point de
vue s'est faite en examinant ce qui se passe actuellement dans certains
* Chef du Programme Technologie et Industrialisation, Centre de Développement de
l'OCDE.
Les idées et opinions exprimées dans ce rapport sont sous l'entière responsabilité de
son auteur et n'engagent en rien I'ocde.
Revue Tiers-Monde, t. XVII, n° 65, janvier-mars 76 87 MIKOTO USUI
pays en voie de développement du Proche et du Moyen-Orient, riches en
capitaux et en ressources naturelles. Il reste nécessaire de poursuivre
la recherche pour améliorer la typologie de base sur laquelle porte ici la
réflexion. L'auteur espère néanmoins que la notion ď « armée de réserve
des firmes transnationales » peut représenter plus qu'une simple invention
verbale et mériter un approfondissement sérieux dans le contexte de
1' « autonomie collective » des pays en voie de développement.
i. Le point de vue classique
sur les firmes transnationales (ftn)
On est frappé de voir qu'une grande part de la littérature sur le
comportement des ftn et les problèmes d'organisation industrielle sur
les marchés à caractère oligopolistique, comporte une diversité consi
dérable de modèles ad hoc, formalisés ou informels, d'études de cas,
d'observations anecdotiques, de notions assez floues de psychologie
des affaires, etc., bref un véritable bric-à-brac. A partir de l'opérateur
néo-classique de maximisation du profit en marché concurrentiel, on
peut établir certains modèles formels d'oligopoles, mais pour conserver
une certaine élégance formelle, de tels modèles ne peuvent s'accommod
er que de règles de comportement relativement simples qui ignorent
les modes réels de prise de décisions des firmes sur des marchés parti
culiers. Etant donné cette situation, on serait tenté de laisser au goût
de chacun toute généralisation des règles de comportement et des sys
tèmes de préférence des oligopoles. Cela est évidemment malencontreux,
puisqu'un grand nombre de problèmes politiques importants se posent
justement sur des marchés internationaux dominés par un nombre limité
de grandes entreprises bien implantées.
On s'aperçoit aisément, sans avoir à passer en revue toute la théorie
de l'oligopole, que le principe de la maximisation du profit ne s'applique
pas — du moins dans sa formulation statique établie pour des marchés
relativement concurrentiels — lorsqu'il s'agit d'industries à structure
oligopolistique. C'est plutôt à l'aide d'une fonction générale d'objectifs
multiples, comprenant le profit comme l'un des éléments à maximiser,
que l'on pourra certainement expliquer plus facilement le comportement
des grandes ftn qui dominent le marché. Les autres variables à maxi
miser sont, comme cela a souvent été dit, au moins au nombre de trois :
la croissance (des ventes ou de la part du marché), la sécurité (face à la
82 FTN ET DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL
concurrence ou aux aléas politiques) et le contrôle (qui peut comprendre
à la fois le contrôle de l'environnement extérieur et celui de la hiérarchie
interne du pouvoir de décision) (i). Les firmes ne peuvent pas nécessai
rement maximiser tous ces objectifs simultanément, mais elles cherchent
en général une combinaison convenable de valeurs satisfaisantes dans
une situation donnée.
L'accent placé sur l'objectif de « contrôle » montre facilement
l'importance des investissements directs ou du « contrôle par l'appro
priation » dans le système de préférence des oligopoles. De nombreux
auteurs remarquent que les concessions de licences et les autres accords
de coopération technique, et même les contrats de gestion, n'ont
que rarement figuré en tête des préférences de la plupart des firmes à
orientation multinationale. Cependant, d'après l'enquête réalisée par
E. B. Lovell portant sur 191 entreprises américaines, ce n'est pas plus
de 50 % d'entre elles qui déclarent préférer les filiales directes (100 %)
ou les opérations conjointes, alors que 42 % d'entre elles se montrent
disposées à poursuivre leur politique de concessions de licences (2).
Certes, ce sont les grandes entreprises opérant sur des marchés inte
rnationaux à structure sensiblement oligopolistique qui ont réalisé jus
qu'ici l'essentiel des investissements directs à l'étranger. Néanmoins l'éso-
térisme des définitions, les ftn ne sont pas toutes « majeures » ou insiders
dans le jeu oligopolistique. Il y a un certain nombre d'entreprises
« mineures », « outsider » ou « nouvelles venues » que l'on peut considérer
comme gravitant à la périphérie du circuit fermé des oligopoles domin
ants dont la stratégie est d'asseoir toujours mieux leur domination. Ces
« outsiders », même s'ils sont vulnérables à une vive concurrence, peuvent
tenter de prendre part au jeu oligopolistique et y acquérir des positions
plus ou moins viables. Ils sont alors certainement à compter au nombre
des ftn.
(1) On peut rappeler les livres de référence désormais classiques qui traitent de ce sujet,
en particulier, J. Schumpeter, K. W. Rothschild, M. Reder, W. J. Baumol.
(2) E. B. Lovell, Appraising foreign licensing performance, dans Multinational business
operations, publié sous la direction de S. P. Sethi et J. N. Smeth, Californie, 1973. Voir
également le rapport sur le forum des industriels intéressés par les concessions de licences,
organisé à la Foire internationale de la Technologie à Oslo, du 28 octobre au Ier novemb
re 1974 : M. Delapierre, ha vente internationale de la technologie : l'optique de la firme, Centre
de Développement de I'ocde, Industrie et technologie, étude spéciale n° 6, 1975.
S3 MIKOTO USUI
z. Les ftn « majeures » et « mineures »
face au développement
Vernon expose un certain nombre de faits montrant que ce sont
souvent les entreprises ayant le plus à gagner ou le moins à perdre à
une modification de la répartition existante de marché mondial dans
une branche industrielle donnée qui ont tendance à s'installer les pre
mières dans de nouvelles régions, qu'il s'agisse de transformer ou
d'extraire des matières premières (i).
Il semble que les ftn qui ont pris part aux premières opérations
industrielles lancées dans les pays exportateurs de pétrole du Proche
et du Moyen-Orient aient été essentiellement des « outsiders » dans les
industries en question.
Le bref examen que nous avons effectu

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