Les expressions de la physionomie ; leurs origines anatomiques - article ; n°1 ; vol.6, pg 360-386
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1895 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 360-386
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Edouard Cuyer
Les expressions de la physionomie ; leurs origines anatomiques
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 6, 1895. pp. 360-386.
Citer ce document / Cite this document :
Cuyer Edouard. Les expressions de la physionomie ; leurs origines anatomiques. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, IV° Série, tome 6, 1895. pp. 360-386.
doi : 10.3406/bmsap.1895.5594
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1895_num_6_1_5594séance du 27 mai 1895 360
à attirer sur les crânes préhistoriques l'attention des fouiîleurs
trop indifférents, pour la plupart, aux squelettes des hommes
qui ont taillé les silex tant recherchés ou qui s'en sont servi.
Peut-être aussi pourra-t-elle servir, si on la rencontre dans
des stations plus ou moins lointaines, à établir l'existence de
relations entre diverses populations de l'époque de la pierre.
Une coutume aussi particulière, quelle que soit sa significa
tion propre, indiquerait, évidemment, des relations ethniques
avec plus de sûreté que des objets d'un usage courant chez
tous les peuples et présentant partout des formes nécessaires
dont les variations limitées ont dû se répéter bien des fois
indépendamment de toute relation ou parenté entre les divers
peuples.
En raison de l'incertitude existante au sujetde la nature de
la lésion qui a produit sur le crâne la marque dont il s'agit et
au sujet de sa cause, je crois convenable de dénommer cette
marque exclusivement d'après sa forme et son siège. C'est
pourquoi je lui donne le nom de T sincipital.
L'un des secrétaires : Dr P. Raymond.
623* SEANCE. — 27 Mai 1895.
TREIZIÈME CONFÉRENCE ANNUELLE TRANSFORMISTE
Les expressions de la physionomie; leurs origines
anatomiques.
Par M. Edouard Cuyer.
Mesdames, Messieurs,
La conférence transformiste a été instituée dans le but d'en
tendre exposer chaque année, par un membre de la Société
d' Anthropologie j un chapitre de nos études au point de vue de
la doctrine de l'évolution.
Il va sans dire que, vu l'esprit large de notre Société, il n'a CUYER. — LES EXPRESSIONS DE LA PHYSIONOMIE 361 ED.
jamais été question de faire, d'un pareil exposé, uniquement
un plaidoyer en faveur du transformisme, mais encore, le cas
échéant, d'examiner les objections qu'on lui peut faire.
Cependant, je dois vous le dire tout d'abord, il se trouve que
le sujet que nous avons choisi cette année, les expressions de
la physionomie, plaide d'une façon absolue en faveur du tran
sformisme ; c'est pourquoi je crois devoir en commençant vous
rappeler ce qu'est cette doctrine. Cela aura pour avantage de
nous placer bien nettement au point de vue qui doit nous gui
der.
Nous rappellerons donc que la doctrine transformiste, rem
plaçant la théorie des créations indépendantes, nous enseigne
que l'homme et les autres animaux émanent d'espèces infé
rieures qui, dans la suite des temps, sous l'influence du milieu,
se sont transformées, modifiées, jusqu'à acquérir des caractè
res que nous leur connaissons.
Loin d'être un roman scientifique, comme on l'a dit quel
quefois, cette doctrine repose sur des bases dont la raison peut
se satisfaire. L'embryologie, l'anatomie, nous donnent des preu
ves de l'excellence de cette doctrine.
L'embryologie, par le développement de l'homme qui, au
début de son existence, passe, dans un temps relativement
court, par toutes les phases à chacune desquelles se sont ar
rêtés ses différents ancêtres, pendant les époques qui précè
dent celle à laquelle nous somme arrivés. Pour se convaincre
de l'existence de ces transitions, il suffit de comparer des
embryons humains, à des stades différents de leur dévelop
pement, avec l'embryon d'un reptile, d'un oiseau et d'un
mammifère quelconque. La ressemblance, qui est frappante, ne
saurait être expliquée par la théorie des créations indépen
dantes ; elle est assurément mieux appréciée par la doctrine
transformiste.
L'anatomie, par les organes anormaux ou rudimentaires
dont la présence ne peut être expliquée que par le fait qu'à
un moment donné ces organes avaient leur utilité. Par exemp
le : l'appendice du csecum, vestige d'un diverticule du
T. vi (4° série). 24 séance w 27 mai 1895 $62
même genre très développé chez les herbivores ; les muscles
auriculaires, très développés chez les animaux dont le pavillon
de l'oreille est mobile; le muscle pyramidal de l'abdomen,
vestige d'un muscle ayant sa raison d'être chez les marsu
piaux ; le repli semi-lunaire de la conjonctive, débris d'une
troisième paupière qui existe chez les oiseaux, etc.
Malgré que nos connaissances aient des limites que nous ne
franchirons probablement jamais, tout ce qui peut éclairer
notre origine est intéressant ; c'est pourquoi, non seulement
dans ses travaux de chaque jour, mais encore dans cette con
férence annuelle qu'elle a fondée depuis treize ans déjà, la
Société d'Anthropologie s'occupe des questions relatives à ce
sujet ; c'est pourquoi aussi mes prédécesseurs dans cette con
férence ont traité des questions détachées du grand ensemb
le de la théorie transformiste.
Nous avons choisi les expressions de la physionomie parce
que, nous tenons à le répéter, elles nous fourniront aussi des
preuves de la parenté de l'homme avec les autres animaux.
Nous le constaterons bientôt en étudiant non seulement leur
mécanisme, mais encore et surtout leur signification.
En toute sincérité, cette parenté n'a rien qui puisse nous of
fenser ; pourquoi rougirions-nous de notre modeste origine,
quand au contraire nous devrions nous en enorgueillir ; n'est-il
pas préférable de s'être élevé au-dessus de sa condition primit
ive que d'être resté stationnaire oupeut-èlre d'avoir descendu.
Du reste, pour rassurer toutes les consciences, nous tenons
à faire remarquer que, à notre avis, la théorie transformiste n'a
en elle-même rien qui puisse blesser aucun sentiment, même
religieux ; elle est simplement plus scientifique que d'autres
théories. Ceux qui s'en sont faits les adversaires ne se disent
pas assez qu'en n'admettant pas cette doctrine ils sont peu
respectueux de la volonté créatrice, car ils jugent alors celle-ci
comme n'ayantpas euun plan d'ensemble bien déterminé dans
l'œuvre qu'ils lui font gloire d'avoir accomplie.
Parmi les auteurs qui se sont occupés des expressions de
la physionomie, il en est deux qui méritent, chacun pour une CUYER. — LES EXPRESSIONS DE LA PHYSIONOMIE 363 ED.
part égale, mais pour des motifs différents, d'être étudiés d'une
façon plus particulière, ce sont : Duchenne (de Boulogne) et
Darwin.
Duchenne s'occupa du mécanisme des expressions, il recher
cha par quelles modifications de forme celles-ci se traduisent.
Darwin s'occupa de trouver la raison d'être de ces modifications.
Le premier fit connaître le « comment » des expressions, le se
cond en détermina le « pourquoi », Développons ces deux façons
de voir et occupons-nous d'abord de Duchenne (de Boulogne).
Les muscles de la face (fig. 1) sont des muscles peaussiers,
à l'exception, bien entendu, des muscles masticateurs. Insérés
par l'une de leurs extrémités à une surface osseuse, ils s'att
achent par l'autre extrémité à la face profonde de la peau ; ils tra
duisent leur contraction par des déplacements de cette dernière,
déterminant ainsi des plis, changeant la direction de certaines
rides ou des parties mobiles de la face : paupières, sourcils,
ailes du nez, lèvres, commissures labiales. De ces modifications
résultent les expressions delà physionomie.
Pour obtenir d'une façon expérimentale la contraction de
chacun de ces muscles, Duchenne employa l'électricité.
Mais l'électrisation des muscles de la face, à cause de la sen
sibilité de la peau qui les recouvre, ne peut être obtenue sans
déterminer de la douleur et, par conséquent, une contraction
complexe qui n'est pas toujours, bien entendu, celle que l'on
désire étudier.
Duchenne a pu 

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