Les frictions spatiales entre la population et l emploi - article ; n°2 ; vol.11, pg 177-187
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Description

Espace, populations, sociétés - Année 1993 - Volume 11 - Numéro 2 - Pages 177-187
Spatial frictions between population and employment.
With census data, we examine whether the distribution of jobs and that of people over the French territory display a greater degree of « harmony » in 1990 than they did in 1982. Counter-urbanization around the cities is still going on. But since the excess of births over deaths is larger in towns than it is in the rural parts of the country, there has been virtually no change in the degree of concentration of people over the territory. The increase of employment, however, benefited more to cities (especially the larger ones) than it did to the country. This widening gap between the distribution of people and that of jobs has resulted in an increase of commuting.
II s'agit de voir si la répartition des hommes et celle des emplois sur le territoire métropolitain sont plus « harmonieuses » en 1990 qu'en 1982 (ou l'inverse), et d'interpréter les évolutions constatées, à partir des données des deux derniers recensements de la population. Il apparaît ainsi que les migrations des villes vers les zones périurbaines se poursuivent. Mais comme l'excédent naturel est plus fort dans les villes qu'en zone rurale, le degré de concentration des hommes sur le territoire est resté stable. La hausse de l'emploi, en revanche, a profité davantage aux villes (surtout les grandes) qu'aux zones rurales ; ce fossé croissant entre la localisation des hommes et celle des emplois s'est traduit par un accroissement sensible des déplacements domicile/travail.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alain Jacquot
Les frictions spatiales entre la population et l'emploi
In: Espace, populations, sociétés, 1993-2. La population française dans son espace - The French population within
its own space. pp. 177-187.
Abstract
Spatial frictions between population and employment.
With census data, we examine whether the distribution of jobs and that of people over the French territory display a greater
degree of « harmony » in 1990 than they did in 1982. Counter-urbanization around the cities is still going on. But since the excess
of births over deaths is larger in towns than it is in the rural parts of the country, there has been virtually no change in the degree
of concentration of people over the territory. The increase of employment, however, benefited more to cities (especially the larger
ones) than it did to the country. This widening gap between the distribution of people and that of jobs has resulted in an increase
of commuting.
Résumé
II s'agit de voir si la répartition des hommes et celle des emplois sur le territoire métropolitain sont plus « harmonieuses » en
1990 qu'en 1982 (ou l'inverse), et d'interpréter les évolutions constatées, à partir des données des deux derniers recensements
de la population. Il apparaît ainsi que les migrations des villes vers les zones périurbaines se poursuivent. Mais comme
l'excédent naturel est plus fort dans les villes qu'en zone rurale, le degré de concentration des hommes sur le territoire est resté
stable. La hausse de l'emploi, en revanche, a profité davantage aux villes (surtout les grandes) qu'aux zones rurales ; ce fossé
croissant entre la localisation des hommes et celle des emplois s'est traduit par un accroissement sensible des déplacements
domicile/travail.
Citer ce document / Cite this document :
Jacquot Alain. Les frictions spatiales entre la population et l'emploi. In: Espace, populations, sociétés, 1993-2. La population
française dans son espace - The French within its own space. pp. 177-187.
doi : 10.3406/espos.1993.1572
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/espos_0755-7809_1993_num_11_2_1572JACQUOT INSEE Alain
Division Statistiques et Etudes Régionales
18 Bid A. Pinard
75675 Paris Cedex 14
Les frictions spatiales
entre la population et l'emploi
1. POURSUIVENT LES MIGRATIONS DES VILLES VERS LES ZONES PERIURBAINES SE
Entre 1982 et 1990, les migrations ont joué plus importante sur le degré de concentrat
dans le sens d'un desserrement de la popul ion de la population ?
ation des villes au profit des zones péri- L'examen des taux moyens d'accroissement
urbaines, à un rythme voisin de celui qui de la population des communes en fonction
avait été observé entre 1975 et 1982. Ce de la tranche d'unité urbaine à laquelle elles
phénomène concerne toutes les régions: par appartiennent ne fournit pas une réponse
tout les grandes villes présentent des taux claire: le taux moyen d'accroissement de la
de solde migratoire1 moins élevés que les population entre 1982 et 1990 est plus élevé à
petites villes et les zones périurbaines (tla fois dans les zones périurbaines et dans les
ableau n°l). grandes villes que dans les villes moyennes.
L'excédent naturel, quant à lui, est plus fort Une appréciation synthétique du degré de
dans les villes (surtout les grandes) que dans concentration de la population est fournie
les zones rurales (y compris les zones par la courbe de Lorenz (cf. Jayet (1988))2.
périurbaines). Ici encore, toutes les régions Or les deux courbes, pour 1982 et 1990 sont
sont concernées par ce phénomène. Si les quasiment confondues (graphique n°l):
migrations jouaient donc dans le sens d'un mouvement naturel et migrations se sont
étalement de la population sur le territoire, à compensés, et le degré de concentration des
l'inverse, le mouvement naturel jouait dans hommes sur le territoire n'a pas fortement
le sens d'une concentration accrue des indi évolué. Ce degré de concentration de la po
vidus dans les grandes agglomérations. Le pulation est stable depuis 1975, alors qu'il
quel de ces deux phénomènes (mouvement avait crû fortement dans l'après-guerre (gra
naturel, et migrations) a eu l'influence la phique n°2).
1 II s'agit plus précisément du taux de variation de la ou Davezies (1992)). Aussi avons-nous précisé à l'an
population dû au solde migratoire. nexe n°l les conditions dans lesquelles nous sommes
amenés à y recourir. 2 L'utilisation de la courbe de Lorenz en science régio
nale a fait l'objet de critiques (cf. par ex. Le Bras (1991) 178
COMMUNES RURALES ET COMMUNES URBAINES
On appelle «unité urbaine» une ou plu tion était comprise entre 20 000 et 100 000
sieurs communes sur le territoire desquell habitants, et celles de moins de
es se trouve un ensemble continu d'ha 20 000 habitants.
bitations comportant au moins 2 000 ha Le découpage utilisé tout au long de cette
bitants. Dans cet article, les termes de communication est celui réalisé en 1982.
«ville» ou d'«agglomération» sont sou Certaines communes, classées comme ru
vent employés comme synonymes rales en 1982, sont devenues urbaines en
d'«unité urbaine». 1990. De même, la délimitation des nou
Toute commune n'appartenant pas à une velles ZPIU a fait apparaître le passage en
unité urbaine est dite rurale. Au sein des rural périurbain de communes auparavant
communes rurales, on distingue les com classées en rural profond: nous n'en
munes rurales périurbaines et les avons pas tenu compte; les évolutions de
munes en rural «profond». Les premières la population et de l'emploi calculées
sont par définition les communes rurales dans cet article sont donc calculées à dé
appartenant à une zone de peuplement coupage constant: utiliser le découpage
industriel ou urbain (ZPIU). Les ZPIU sont de 1990 pour la population en 1990 et
délimitées autour des unités urbaines ou celui de 1982 pour la en 1982
de certaines communes rurales dites in reviendrait à comparer la population
dustrielles en tenant compte notamment d'une zone en 1982 à la population d'une
du niveau des migrations alternantes et autre zone en 1990: on ne pourrait alors
de l'importance relative de la population plus séparer, dans la variation de la po
agricole. pulation, ce qui est dû aux migrations et
à l'excédent des naissances sur les décès On a distingué, dans cet article, trois ty
pes d'unités urbaines: celles de plus de d'une part, de ce qui est dû au redécou
100 000 habitants, celles dont la page d'autre part.
Tableau 1: Taux de solde migratoire
rural rural petites villes grandes total
profond périurbain villes moyennes villes
3,2 TOTAL 9 2,1 -2,3 -2,3 0,8
ILE-DE-FRANCE 13,5 22,9 12,8 2,3 -2,3 -0,5
CHAMP.-ARDENNES 0 2,9 -6,7 -9,9 -4,8 -3,7
PICARDIE 1,7 6 -1,1 -5,3 -5,9 -0,2
HTE NORMANDIE 4,2 9,4 0,7 -4,5 -6,1 -0,2
3,4 9,4 CENTRE 1,1 -1,9 0,4 2,6
BASSE 0,5 7,5 -3 -5,9 -5,6 -0,7
BOURGOGNE 1,9 8,2 -4,3 -5,9 -1,8 -0,2
NORD - PAS-DE-CALAIS 0,6 4,2 -1,6 -6,5 -6,3 -4,3
LORRAINE -0,1 1,7 -7 -8,6 -6,1 -4,6
9,2 4 1 ALSACE -2,3 -2,7 0
2,1 FR. COMTE 4,7 -6,1 -10,6 -2,7 " -4,8
PAYS DE LOIRE 0,7 4,5 0,8 -4,4 -1,8 0,4
BRETAGNE 0,9 8,3 2,1 -2,3 -3,7 1,4
POITOU-CHARENTES 1,1 7,4 -0,5 -2,7 -4,6 0,7
AQUITAINE 5,1 10,3 4,1 2,6 3,5 4,9
3,5 10,8 2,2 -2,8 MIDI-PYRENEES 7,5 4,4
8,4 -1 LIMOUSIN 3 -3,8 -2,5 1,1
8,1 RHÔNE-ALPES 13 4,4 1,4 -3 2,3
AUVERGNE 0,3 7,5 -0,2 -3,4 -5,1 -0,3
LANGUEDOC-ROUSS. 11,8 22,9 12,1 1,9 1,4 9,2
PACA 15,1 25,6 14 5 1,5 5,6
4,1 14,5 9,2 CORSE -3,9 3,3 179
2. MIGRATIONS INTER-REGIONALES ET MIGRATIONS INTRA-REGIONALES:
QUEL EST L'IMPACT DE L'ARMATURE URBAINE DES RÉGIONS ?
Bien sûr, que la courbe de Lorenz ne bouge deux effets sont significatifs, l'effet de la
pas ne signifie pas que rien ne se passe: tranche d'unité urbaine étant du reste nett
nous avons vu en particulier que les mouve ement plus marqué que celui du facteur «ré
ments migratoires des villes vers les zones gion»: les différences de taux de solde mi
périurbaines se poursuivaient entre 1982 et gratoire sont donc moins importantes entre
1990, et que ce phénomène concernait peu régions qu'elles ne le sont entre tranches
ou prou toutes les régions (cf. tableau n°l). d'unités urbaines3.
Le fait que le taux de solde migratoire soit Il est intéressant de constater que si le solde
dans toutes les régions supérieur pour le ru migratoire de l'Ile-de-France est négatif sur
ral périurbain à ce qu'il est pour les petite

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