Les grottes de Gourdan (Haute-Garonne) - article ; n°1 ; vol.6, pg 247-263
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1871 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 247-263
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1871
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Edouard Piette
Les grottes de Gourdan (Haute-Garonne)
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 6, 1871. pp. 247-263.
Citer ce document / Cite this document :
Piette Edouard. Les grottes de Gourdan (Haute-Garonne). In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 6,
1871. pp. 247-263.
doi : 10.3406/bmsap.1871.4468
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1871_num_6_1_4468PIETTE. — LES GROTTES DE GOURDAN. 247 E.
le repos me paraît être un principe radical chez les Grecs
et l'agitation, chez les Etrusques. L'agitation dans les arts
symbolise les sociétés jeunes en voie de développement et
de progrès ; le repos, au contraire, est la marque d'une so
ciété mûrie par l'âge et par son développement.
M. du Hodsset. Il y a ici même des éléments propres à
éclairer [la question, on les trouvera dans les Bulletins de
la Société pour l'année 1862. A l'époque où je me suis oc
cupé du musée Campana, j'ai copié pour M. Pruner-Bey
des figures blanches, noires et rouges que j'ai calquées
avec la plus scrupuleuse exactitude, et qui pourront être
d'un grand secours pour l'étude des Etrusques. Le type m'a
paru constant. (M. le colonel du Housset donne à ce pro
pos à la Société des nouvelles satisfaisantes de M. Pruner-
Bey).
M. Prat, secrétaire, donne lecture du mémoire suivant,
adressé à la Société dans une séance précédente :
Les grottes de Gourdnn (Haute-Garonne) $
PAR M. E. PIETTE.
« D'immenses glaciers descendant des pics d'Oo, des Ca-
brioules, de Maupas, de Fourcanade, remplissaient autre
fois jusqu'à une hauteur considérable, les vallées de i'Ar-
boust, delà Pique, de la Garonne, entraînant dans le cours
lent mais irrésistible de leurs couches superficielles les
blocs de pierre tombés des hauts sommets, les frottant, les
usant contre les rochers immobiles des ravins, qu'ils po
lissaient et qu'ils striaient à leur passage, et transportant
ces blocs jusqu'à Saint-Bertrand, dans la vallée de la Ga
ronne, où la glace dans laquelle ils étaient enchâssés se
fondait et les déposait en amas onduleux, semi-circul
aires, appelés moraines. Les preuves de l'existence de ces 248 SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1871.
glaciers pendant la période quaternaire et pendant celle
qui l'a précédée, sont burinées en caractères indélébiles
sur les rochers de ces vallées. Leur moutonnement, les
stries parallèles qu'ils portent à différents niveaux et qu'on
peut voir, même sur les granites, aux grottes de Saint-
Mamet, à 3 mètres au-dessus des eaux de la Pique et
dans la montagne, au nord-est de ce village à 200 mètres
au-dessus du torrent ; les moraines de retrait laissées
entre Cierp et Pont-de-Cazaux, par le glacier qui reculait
sous Pinfluence d'une température plus douce ; les amas
de cailloux roulés déposés en forme de barrages par
de puissants torrents lors de la fonte du glacier ; la
moraine si remarquable de Garen, où tandis que des cou
ches de glace presque immobiles remplissaient la vallée,
les couches superficielles du glacier glissaient sur elles,
comme cela a lieu au Groenland, amenaient des blocs g
igantesques de granite jusqu'à la crête qui sépare le val
d'Oueil du val de l'Arboust , tout, dans cette région, rap
pelle une époque désolée où les riantes vallées de Lu-
chon et de Saint-Bertrand avaient disparu sous un im
mense linceuil de glaces et de neiges qui semblaient
devoir en faire un désert pour l'éternité. Peut-être ce dé
sert s'étendait-il même jusqu'à Montrejeau et à Saint -
Gaudens, car là aussi on trouve des accumulations de
blocs énormes parmi lesquels il y en a de striés qui n'ont
pu être transportés que par des glaciers ou par des glaces
flottantes. Je n'ai pas assez sérieusement étudié ces accu
mulations pour assurer que ce soit les restes d'une moraine
colossale formée en ces endroits. Il me paraît même pro
bable qu'aux ëpoques des grandes fontes de glaciers, de
vastes champs de glace ont pu s'en détacher, et flottant à
la surface des torrents démesurément grossis, venir à s'
échouer dans la plaine avec les pierres striées qu'ils por
taient, et y former ces amas auxquels se sont ajoutés les PIETTE. LES GROTTES DE GOURDAN. 249 E.
cailloux roulés enlevés aux rives des rivières par l'impé
tuosité des eaux. Si, comme on doit le supposer, la fonte
n'a pas eu lieu en une seule fois, mais d'une manière suc
cessive, avec des alternances et des recrudescences de
froid, une accumulation considérable de blocs glaciaires a
dû s'échouer aux mêmes lieux pendant les inondations qui
se sont succédé, et on peut les y voir aujourd'hui sans
qu'il en résulte que le glacier ait été jusque-là.
Quoi qu'il en soit, le qui se terminait à Saint-
Bertrand deComminge, n'avait pas moins de 55 kilomètres
de parcours sur le versant septentrional des Pyrénées. Sur
le versant méridional, s'étendaient des glaciers non moins
importants. Ils descendaient des pics du Nethou , de la
Maladetta, des Posets, dans les vais d'Astos et de l'Essera.
J'ai suivi leurs traces dans ces vallées, et j'ai constaté
l'existence d'une immense moraine entre le pic d'Albe et
la Penna-B 'lança. J'ai manqué de temps pour étudier plus
loin leur parcours. Il n'est pas irrationnel de leur supposer
sur ce versant, qui est très-élevé, une longueur à peu près
égale à celle qu'avaient ceux du versant nord, en sorte que
le désert de glace que présentaient les Pyrénées au corn- .
mencement de la période quaternaire , n'avait probable
ment pas moins de 100 kilomètres de largeur aux environs
de Luchon , et s'étendait, selon toute apparence, d'une
mer à l'autre.
Lorsqu'une température plus douce , succédant aux
froids incléments qui avaient stérilisé le nord de l'Europe, fit
reculer les glaciers vers les hautes cimes, rendant à la lu
mière et à la végétation les montagnes qui bordent les val
lées de la Garonne et de la Pique, les animaux reparurent
dans cette région revenue à la vie. Le froid était intense
encore, et le climat ne valait guère mieux que celui de la
Laponie. Alors se passa dans les Pyrénées de la Haute-
Garonne ce qui se au même temps dans le Périgord, 250 SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1871.
la Bourgogne, l'Ariége. Des animaux en rapport avec ce
climat y vinrent et y pullulèrent. On vit alors d'immenses
troupeaux de rennes se répandre dans cette contrée, et à
leur suite les hommes qui en faisaient leur proie. Jusqu'à
présent on n'avait pas encore découvert dans ce pays de
station humaine datant de l'époque des rennes. C'était faute
d'avoir bien cherché. Après y avoir constaté sur les rochers
les traces des anciens glaciers, il me vint à l'esprit d'y cher
cher celles du séjour des hommes venus après la fonte des
glaces. C'était un corollaire de l'étude que je venais de
faire, et j'espérais y trouver une confirmation des résul
tats auxquels j'étais parvenu.
Sachant qu'aux âges reculés l'homme a vécu dans des
huttes de branches ou dans des cavernes, et n'ignorant pas
qu'il y a clans les Pyrénées beaucoup de grottes, je priai
M.Fourcade, naturaliste àLuchon, dem'indiquer quelques
cavernes afin d'en fouiller une. Parmi celles qu'il me dési
gna, je choisis celle de Gourdan. J'avais pour cela de
bonnes raisons.
Gourdan est un petit village situé près de la gare de
Montrejeau, à l'extrémité septentrionale d'un rameau des
Pyrénées, à la limite du pays de plaine et du pays de mont
agne. Cette situation entre deux régions dont les produits
sont différents est très-favorable aux échanges , et si sau
vage qu'on suppose une tribu, elle a toujours quelques
objets de trafic dont elle fait commerce avec d'autres. Les
habitants de ce pays pouvaient battre la plaine pendant
Thiver, poursuivre le gibier jusque dans les glaciers pen
dant l'été. La Garonne leur fournissait en abond

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