Les investissements en capitaux et le progrès économique dans les pays du Tiers Monde - article ; n°3 ; vol.20, pg 457-476
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Population - Année 1965 - Volume 20 - Numéro 3 - Pages 457-476
Depuis le point 4 du président Truman et les premières déclarations aux Nations Unies, le développement des pays attardés tient une place importante dans les préoccupations des démographes, des économistes, des géographes, des hommes politiques et de tous ceux que préoccupe le sort de l'humanité. Nombreuses ont été les études sur cette importante question. L'Institut national d'études démographiques lui a consacré un cahier sous le titre Le Tiers Monde, et de nombreux articles plus particuliers. François Benko, économiste d'origine hongroise, a acquis la nationalité française après la guerre et est aujourd'hui professeur à l'Université de Caracas. Ses recherches fondamentales portent sur le diagnostic prévisionnel dans l'ensemble de la société. Il présente ici le résultat d'importantes et utiles études, tant sur les années écoulées que sur la nature même du développement.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

François Benko
Les investissements en capitaux et le progrès économique dans
les pays du Tiers Monde
In: Population, 20e année, n°3, 1965 pp. 457-476.
Résumé
Depuis le point 4 du président Truman et les premières déclarations aux Nations Unies, le développement des pays attardés tient
une place importante dans les préoccupations des démographes, des économistes, des géographes, des hommes politiques et
de tous ceux que préoccupe le sort de l'humanité. Nombreuses ont été les études sur cette importante question. L'Institut
national d'études démographiques lui a consacré un cahier sous le titre Le Tiers Monde, et de nombreux articles plus particuliers.
François Benko, économiste d'origine hongroise, a acquis la nationalité française après la guerre et est aujourd'hui professeur à
l'Université de Caracas. Ses recherches fondamentales portent sur le diagnostic prévisionnel dans l'ensemble de la société. Il
présente ici le résultat d'importantes et utiles études, tant sur les années écoulées que sur la nature même du développement.
Citer ce document / Cite this document :
Benko François. Les investissements en capitaux et le progrès économique dans les pays du Tiers Monde. In: Population, 20e
année, n°3, 1965 pp. 457-476.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1965_num_20_3_12804LES INVESTISSEMENTS EN CAPITAUX
ET LE PROGRÈS ÉCONOMIQUE
DANS LES PAYS DU TIERS MONDE
Depuis le point 4 du président Truman et les premières décla
rations aux Nations Unies, le développement des pays attardés
tient une place importante dans les préoccupations des démo
graphes, des économistes, des géographes, des hommes politiques
et de tous ceux que préoccupe le sort de l'humanité.
Nombreuses ont été les études sur cette importante ques
tion. L'Institut national d'études démographiques lui a consacré
un cahier sous le titre Le Tiers Monde, et de nombreux articles
plus particuliers.
François Benko, économiste d'origine hongroise, a acquis la
nationalité française après la guerre et est aujourd'hui professeur
à Г Université de Caracas. Ses recherches fondamentales portent
sur le diagnostic prévisionnel dans l'ensemble de la [société. Il
présente ici le résultat d'importantes et utiles études, tant sur
les années écoulées que sur la nature même du développement.
Les estimations faites, depuis une quinzaine d'années, sur les besoins de
capitaux d'investissement des pays en voie de développement rendent des
services évidents dans le cadre de plans positifs, d'études ayant trait à des pays
ou régions déterminés et à des nécessités financières, motivées par des projets
ou emplois concrets : la construction de routes, de barrages, de ports, de
ponts, l'acquisition de matériel agricole, d'équipement industriel, la construc
tion et le service d'hôpitaux, d'écoles, etc.
Les résultats issus du procédé inverse, de la déduction et non de l'induc
tion empirique, apparaissent moins heureux. La prévision des besoins de
capitaux d'investissement des pays en voie de développement, fondée sur des
bases de calcul générales, théoriques, n'a pas toujours été confirmée par les
réalités historiques subséquentes. Les modèles courants reposent sur la corré
lation de variables économiques et démographiques quantitatives, telles que
le revenu (ou produit) national ou territorial brut (ou net), le chiffre de la
population, ainsi que sur les taux de changement de ces mêmes variables et
le coefficient de capital ^K La prévision des disponibilités de capital détermine
alors le taux de la croissance économique, en fonction de la population, de
son taux de croissance et du revenu national initial ; ou bien encore on suppose
№ C'est l'inverse du taux d'intérêt national, notion plus conforme aux usages de la comptab
ilité. N.D.L.R. 458 LES INVESTISSEMENTS EN CAPITAUX
que, pour obtenir une certaine augmentation désirée du revenu national par
habitant, il faut investir un capital déterminé, dont l'importance se calcule
en fonction|de l'augmentation désirée du revenu par habitant, du montant
global du revenu national, ainsi que du chiffre de la population et du taux de
sa croissance. On prête ces dernières années, avec raison, une attention accrue
au coefficient de capital (rapports des investissements au produit obtenu)
et à ses variations.
Bien entendu, on ne doit pas reprocher nécessairement aux modèles le
fait que le développement réel ait pris assez souvent des voies différentes des
prévisions. Les statistiques et les autres informations concernant les pays du
Tiers Monde souffrent de déficiences sérieuses; le désaccord entre les prévi
sions et les réalités postérieures est dû certainement, pour une bonne part, à
l'imperfection des bases statistiques; les recherches et les études montrent,
toutes, l'importance du problème du sous-enregistrement démographique,
les difficultés de la méthode du sondage, les effets déformants du « wishful
thinking », etc.
Toutefois, quand les statistiques présentent la même image pour un très
grand nombre de pays, situés dans toutes les régions sous-développées du
globe — comme c'est le cas — il paraît difficile de ne pas leur reconnaître une
valeur certaine, une sorte de valeur expérimentale, et il semble indiqué de
rechercher de possibles déficiences, dans les modèles abstraits de la prévision
ou dans leurs bases.
Difficultés d'application des modèles. Trois raisons fondamentales — reliées
entre elles — pourraient être aper
çues au fond de la difficulté d'application des modèles quantitatifs aux pays
en voie de développement :
1° Les modèles projettent mécaniquement vers l'avenir l'expérience du
passé. Une partie de leurs éléments repose nécessairement sur l'extrapolation
de tendances constatées en un temps déjà écoulé. Or, l'expérience, même à
10 ans, même à 5 ans d'intervalle, s'est révélée être une base de prévision
incertaine; même des éléments tels que le coefficient de capital ou le taux de
la progression démographique, dont les variations s'étalent généralement sur
des décennies, dans les pays industrialisés, montrent des changements rapides
dans la plupart des pays en voie de développement;
2° Les variables démographiques et économiques utilisées par les modèles
ne sont pas les facteurs exclusifs de l'augmentation du revenu par personne.
En particulier, en ce qui concerne le rapport du capital au produit, les varia
tions de cet élément dépendent de facteurs très divers dans les pays en voie
de développement, et non pas uniquement des changements économiques,
même si le terme comprend aussi les progrès techniques ;
3° Les théories de la croissance, qui constituent un fond subjacent des
modèles quantitatifs, ont été conçues originellement dans et pour les pays
industrialisés, pays très différents, évidemment, de ceux du Tiers Monde. ET LE PROGRÈS ÉCONOMIQUE DANS LES PAYS DU TIERS MONDE 459
Les pays industrialisés ont « institutionnalisé le changement », mais cela, en
réalité, surtout dans deux domaines bien déterminés : le progrès scientifico-
technico-économique et la mobilité sociale, moins des structures que des
individus. Ces changements, approuvés, désirés et favorisés, se déroulent
dans le monde développé, dans le cadre de structures de base sociales relat
ivement fixes. La démocratie, par exemple, sous sa forme juridico-majoritaire
— parlementaire ou présidentialiste — ou bien sous sa forme économique,
selon le modèle marxiste, apparaît comme une base résistante au change
ment M. Dans les pays en voie de développement, au contraire, la stabilité
des structures fondamentales « traditionnelles » se trouve ébranlée par l'avance
de la civilisation technico-économico-sociale. Les théories de la croissance
tiennent compte, implicitement au moins, des progrès techniques et écono
miques, mais non des effets de l'effondrement ou du lent émiettement des
obst

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