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Publié par | REVUE_FRANCAISE_DE_SOCIOLOGIE |
Publié le | 01 janvier 1999 |
Nombre de lectures | 24 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Extrait
Philippe Coulangeon
Les mondes de l'art à l'épreuve du salariat. Le cas des
musiciens de jazz français
In: Revue française de sociologie. 1999, 40-4. pp. 689-713.
Citer ce document / Cite this document :
Coulangeon Philippe. Les mondes de l'art à l'épreuve du salariat. Le cas des musiciens de jazz français. In: Revue française de
sociologie. 1999, 40-4. pp. 689-713.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1999_num_40_4_5214Resumen
Philippe Coulangeron : Los mundos del arte a prueba del asalariado. El caso de los músicos franceses
de jazz.
De la misma manera que otros profesionales del sector del espectáculo viviente en Francia, desde
fines de los años sesenta los músicos de jazz han sido progresivamente integrados a la sociedad
salarial. Esta integración modifica sus condiciones de vida y de trabajo atenúando los estereotipos de
los cuales habitualmente eran objeto. Se puede oponer, de un lado, un modelo tradicional, asociado al
ambiente de los clubs de jazz, en los cuales los músicos estaban sometidos fuertemente al control
social de sus colegas y a la adopción de una clase de « conformismo desviante» (alcohol, droga,
trabajo clandestino), y del otro un modelo emergente caracterizado por ser un asalariado atípico, en el
cual la variedad y la inestabilidad de los compromisos atenuados por el seguro del desempleo,
aumentaban la autonomía de los músicos alentando a la diversidad de sus actividades, en particular en
los dominios de la enseñanza y de la animación. Asociado al incremento potencial de una economía
subencionada basada en la distribución de ayudas a los proyectos puntuales mas que a un sostén
duradero a las estructuras de producción y de difusión, ese nuevo modelo posibilita igualmente una
expanción demográfica de la profesión que sobrepasa las capacidades de absorción del mercado de
trabajo, por lo cual en el caso de los músicos menos afamados, continúan las formas durables de doble
actividad. En resumen ese nuevo modelo hace correr el riesgo de una cierta banalización de la
actividad de esos músicos integrándola a una clase de economía del « servicio musical ».
Zusammenfassung
Philippe Coulangeon: Welten der Kunst und Gehaltsempfänger : eine Gegenüberstellung. Der Fall der
französischen Jazzmusiker.
Ähnlich wie in anderen Sektoren der lebenden Bühnenwelt, werden die französischen Jazzmusiker
nach und nach seit Ende der sechziger Jahre in die Gesellschaft der Gehaltsempfänger integriert. Diese
Integrierung verändert ihre Lebens- und Arbeitsbedingungen und vermindert die bis dahin üblichen
Stereotypen. Man kann eine Gegenüberstellung machen von einerseits einem traditionellen Modell
verbunden mit der Welt der Jazzclubs, in der die Musiker weitgehend der sozialen Kontrolle der
artverwandten Gruppe unterstellt und zur Übernahme einer Art « abweichenden Konformismus »
gezwungen waren (Alkohol und Drogenverbrauch, Schwarzarbeit) und andererseits einem
auftauchenden Modell, ausgezeichnet durch untypische Gehaltsempfänger, bei denen die Vielseitigkeit
und Unsicherheit der Verträge, gemildert durch die Arbeitslosenversicherung, die Autonomie der
Musiker verstärkt und sie zur Diverzifizierung ihrer Aktivitäten anregt, besonders in Richtung Unterricht
und Veranstaltungsbelebung. Verbundet mit dem Aufstieg einer Subventionswirtschaft mit Finanzhilfen
für gezielte Projekte und weniger aufgrund einer dauerhaften Unterstützung von Produktions- und
Verbreitungsstrukturen, fördert dieses Modell in übrigen einen demographischen Aufstieg dieser
Berufskategorie, der über die Aufnahmefähigkeit des Arbeitsmarkts hinausgeht, wodurch wiederum bei
weniger bekannten Musikern, dauerhafte Doppelaktivitäten überleben. Insgesamt gesehen birgt dieses
neue Modell das Risiko einer gewissen Banalisierung der Musikeraktivitäten durch die Integration einer
Art Wirtschaftsform der « musikalischen Dienstleistung ».
Abstract
Philippe Coulangeon : The world of art faced with becoming a group of salaried workers. The case of
jazz musicians in France.
Following the example of other professionals in the field of live entertainment, jazz musicians in France
have been progressively integrated into the salaried-worker group since the end of the 1960s. This
integration has altered their standard of living and working conditions and has eased out the stereotypes
that used to reign in this sector. On the one hand there is the traditional model, associated with jazz
clubs, where musicians were under strict social control from their peers making them adopt a sort of «
deviant conformism » (alcohol, drugs, undeclared work), and on the other hand, there is an emerging
model, characterized by atypical salaried workers, where the variety and the instability of contracts,limited by unemployment insurance, increase the autonomy of musicians, encouraging them to diversify
their activities in particular towards teaching and organizing. Together with the strong increase in
subsidized activity where assistance is given to isolated, short-term projects rather than to long-term
development of production and distribution structures, this new model encourages more people to join
the profession to a point where this work sector is now over-populated. This explains why in many
cases the less famous musicians keep two activites going over a long period of time. To sum up, this
new model runs the risk of trivializing the activity of these musicians turning it into a sort of « musical
service ».
Résumé
À l'instar d'autres professionnels du secteur du spectacle vivant, les musiciens de jazz ont été
progressivement intégrés en France à la société salariale depuis la fin des années soixante. Cette
intégration modifie leurs conditions de vie et de travail et atténue les stéréotypes dont ils étaient
habituellement l'objet. On peut opposer, d'un côté, un modèle traditionnel, associé à l'environnement
des clubs de jazz, dans lequel les musiciens étaient fortement soumis au contrôle social du groupe des
pairs et à l'adoption d'une sorte de « conformisme déviant » (alcool, drogue, travail au noir), et de
l'autre, un modèle émergent, caractérisé par un salariat atypique, dans lequel la variété et l'instabilité
des engagements, atténuées par l'assurance-chômage, accroissent l'autonomie des musiciens en
encourageant la diversification de leurs activités, en particulier vers les domaines de l'enseignement et
de l'animation. Associé à la montée en puissance d'une économie de la subvention fondée sur la
distribution d'aides à des projets ponctuels plutôt que sur un soutien durable aux structures de
production et de diffusion, ce nouveau modèle encourage du reste une expansion démographique de la
profession qui dépasse les capacités d'absorption du marché du travail, d'où la subsistance, chez les
musiciens les moins renommés, de formes durables de double activité. Au total, ce nouveau modèle fait
courir le risque d'une certaine banalisation de l'activité de ces musiciens en l'intégrant à une sorte
d'économie du « service musical ».R. franc, social. XL-4, 1999, 689-713
Philippe COULANGEON
Les mondes de l'art à l'épreuve du salariat
Le cas des musiciens de jazz français
Résumé
À l'instar d'autres professionnels du secteur du spectacle vivant, les musiciens de jazz ont
été progressivement intégrés en France à la société salariale depuis la fin des années soixante.
Cette intégration modifie leurs conditions de vie et de travail et atténue les stéréotypes dont ils
étaient habituellement l'objet. On peut opposer, d'un côté, un modèle traditionnel, associé à
l'environnement des clubs de jazz, dans lequel les musiciens étaient fortement soumis au
contrôle social du groupe des pairs et à l'adoption d'une sorte de «conformisme déviant»
(alcool, drogue, travail au noir), et de l'autre, un modèle émergent, caractérisé par un salariat
atypique, dans lequel la variété et l'instabilité des engagements, atténuées par l'assurance-
chômage, accroissent l'autonomie des musiciens en encourageant la diversification de leurs
activités, en particulier vers les domaines de l'enseignement et de l'animation. Associé à la
montée en puissance d'une économie de la subvention fondée sur la distribution d'aides à des
projets ponctuels plutôt que sur un soutien durable aux structures de production et de diffusion,
ce nouveau modèle encourage du reste une expansion démographique de la profession qui
dépasse les capacités